J'ai peur, et je l'accepte ?
Pour que mes 1000 petites peurs ne se transforment pas en anxiété pathologique (qui me fait manger, qui m'empêche de dormir, qui me fait crier etc...), il faut (je viens enfin et seulement de le comprendre à 47 ans grâce à cette méthode !) que je m'avoue mes peurs, et comme je suis verbeuse, ma thérapie préventive passe par ce forum.
J'ai peur de cette réunion de travail demain où je serai sur la sellette.
Peur de m'énerver car j'ai horreur des réunions avec le grand manitou et de la peur des autres, que l'on sent dans l'air, une peur qui les rend dociles comme des toutous.
J'ai peur de cette journée de demain car elle sera longue et lourde, avec peu de pauses pour moi. Elle ressemblera à mes anciennes journées où j'enfilais les activités comme on enfile les perles, en m'ennuyant.
J'ai peur de ne jamais réussir à rattrapper cette masse de boulot que j'avais mis de côté pour être prête pour cette réunion, laissant s'accumuler des tickets en retard.
J'ai peur que l'on sente mon agacement et ma tension si je le dis au grand patron demain car il mettra un nouveau rendez-vous trop proche pour que je puisse remonter la pente de mes tickets...
Merci de ne pas essayer de me rassurer. J'essaie d'assumer mes peurs, y compris de la peur d'avoir peur. J'ai peur, c'est comme j'ai faim, une sensation permise.
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J'avais une espèce de phobie sociale, ça m'arrive encore de flipper, je suis de nature aussi anxieuse et la peur comme une machine infernale m'a emmené loin dans de grosses angoisses, puis aprés avoir posé le mot dessus "phobie sociale" j'ai commencé à me renseigné dessus et c'est comme ça que j'ai lu " la peur des autres" de Christophe André et c'est là que j'ai entendu parler des pensées automatiques et j'en avais à la pelle qui m'empêchaient de vivre de respirer et j'ai commencé à travailler dessus, ce qui m'a aidé énormément.
Tout ça pour dire que oui il faut s'avouer les choses et que c'est le début des fois d'une progression vers un mieux être, le pourquoi, le comment sont des choses à ne pas négliger je pense.
Le rendez-vous a été finalement bien tendu. Je suppose que je me suis bien débrouillée, mais là n'est pas l'essentiel finalement.
1) Pour le patron qui a pris plaisir à me tarabusquer, j'éprouve une grande colère. Haine serait plus proche de ce que je ressens. Et je me dis qu'il a un gros problème relationnel.
2) J'ai dû prendre un lexomil à 16H pour éloigner son image. (le rendez vous rock n'roll s'est terminé à midi).
3) J'ai mangé un peu plus toute la journée et grossi un peu.
4) J'ai bien tenté mes 2 séances de RPC, mais du mal à me concentrer.
Ben oui, je débute, tout ne se règle pas tout de suite. En d'autres temps j'aurais peut-être paniqué au point de tomber malade et de m'arrêter...
Ceci dit, moyennement convaincue sur le fait que l'on est plus intelligent et plus sensible et plus empathique, d'où notre anxiété. Non, je me suis longtemps dit ça pour me consoler. Maintenant je me dis juste "Plus anxieuse" que la moyenne. Je n'ai jamais peur consciemment, et je suis très souvent anxieuse. Pour moi, la clé est plutôt là. Si je m'avoue que j'ai peur, si j'ai le droit d'avoir peur, elle dégénérera peut-être moins en anxiété. J'ai eu un papa (militaire lol) qui disait toujours "Mais non, ma grande fille n'a pas peur, c'est une battante." J'étais au contraire une petite fille normale qui avait peur, un peu peur, très peur parfois, et qui aurait dû le vivre sans culpabiliser, sans tenter de l'étouffer par un discours intérieur faussement rassurant. Avant même que je m'avoue ma peur, je l'étouffais sous une hypocrite phrase pour me rassurer. Savi, avec ta fille, tu peux peut-être voir si elle n'a pas intériorisé ce genre de discours.
Quant à moi, j'ai 47 ans, il n'est pas trop tard pour rectifier le tir. L'échec est autorisé, la peur de l'échec est autorisé, en fait, tout est autorisé. Il serait préférable que je réussisse le programme pour le patron, dans les temps impartis, sans tout laisser en plan à côté. Qu'est ce que ça m'apporterait ? Me faire repérer par le patron comme la personne ressource pour les défis complexes ? Et sinon ? Si je réussis mais pas dans les temps ? Me faire repérer par le patron comme la personne qui travaille correctement mais pas forcément très vite ? Et sinon ? Si je remonte tous mes autres trucs en retard, que ça me prend un temps fou, et que je n'avance pas sur son truc ? Me faire repérer comme une nulle par le patron, mais avoir ma conscience pour moi côté maintenance de l'existant ?
Voilà, il faut surfer entre tous ses choix. Je sais que la dernière option n'a rien de honteuse à mes yeux. J'aurai peut etre moins peur. Car c'est mon regard qui compte, pas celui du patron. Mais j'ai un peu peur, et c'est comme ça.
Bravo Sylvie tout d'abord
bien sûr que tout ne se règle pas en une fois, mais tu peux constater ta progression parce que tu es restée au coude à coude avec tes ressentis
cela a été dur certes mais tu peux être sacrément fière de toi
et avec le temps, en continuant ainsi, ce type de réunion sera de moins en moins anxiogène pour toi
je ne voulais pas dire "plus intelligent" mais juste "intelligent", c'est à dire qu'on est plutôt assez à l'aise avec sa pensée, ça tourne bien, quoi...., mais ça ne veut pas dire plus intelligents que les autres, il n'y a pas l'idée de "plus".....
c'est juste une tendance à utiliser son intelligence pour écarter la souffrance, par avance (d'autres utiliseront plutôt leur intelligence pour d'autres choses)
c'est une très mauvaise habitude, pourquoi on l'a prise, ça dépend des parcours...
pas mal de situations peuvent mener à ceci
et bien sûr cela peut être totalement rectifié, à partir du moment où l'on en prend conscience et où l'on veut changer, et bien sûr il faut se donner un peu de temps quand même
Savi, avec ta fille, déjà avec le livre d'Eline Smel, tu peux l'aider toi-même beaucoup à prendre un bon départ
La peur quand ça devient pathologique ce doit être terrible. Si enfant nous n'avons pas été suffisamment rassurer, ça nous poursuit longtemps. Il faut plaire, il faut être conforme à l'image que l'on attend de nous , etc, etc... La nourriture est un excellent médicament contre cette peur que moi j'appellerais angoisse. C'est vrai qu'apprivoiser cette peur seule est très difficile, ce forum peut être un moyen de la canaliser. Mais n'oublions pas que la peur est un sentiment humain et quand cette peur nous submerge être rassurer est nécessaire.
Bonjour tout le monde,
Je me permets de marquer un petit mot car je suis moi aussi de nature très anxieuse, à un point qu'il y a deux ans je ne sortais pratiquement plus de chez moi, il fallait que je fasse quelquechose. Du coup, je suis tombée sur un livre à la librairie dont le titre est : même pas peur ! Manuel provoquant pour se libérer de nos angoisses inutiles, auteur : Giulio Cesare Giacobbe. Je vous le conseille fortement, aujourd'hui, je vis une vie presque normalement ! Mais j'ai toujours peur de maigrir quand même ! J'espère qu'un jour je m'en sortirai ! Merci à toutes celles et ceux qui sont toujours là pour nous lire, bonne journée !
Ah Charlotte, les vilains rêves... parlons-en. J'ai réussi à me rendormir finalement après mon post, après avoir un scandisk (ah ? On dit un body scan ? Je ne sais pas, j'ai pas encore fait cette leçon, mais je me suis amusée à interroger mon corps des pieds à la tête). J'ai redormi 2H et j'ai fait le rêve que j'étais témoin (de loin mais quand même !) du viol de garçons ados et enfants par des hommes. Pouah... Heureusement, ce n'est qu'un rêve, mais c'est sûrement lié à mon angoisse du moment.
Rikki, tu m'enlèves les mots de la bouche.
Moi, ce ne sont pas les mots qui calment ma peur, pas même de mon amoureux (je n'ai pas d'enfants), mais ce sont les faits... Eh oui, la réunion va se passer, et rien de grave ne se passera, et je pourrai me dire... bon alors, à quoi elle t'a servie ta peur hein ? C'était une peur irraisonnée, un peu trop excessive par rapport aux enjeux. Un peu comme toi, Rikki, la réalité va peser ma peur, et elle sera sans objet, comme la plupart du temps. Mais ça, on ne le sait qu'après.
Mais d'où vient que j'ai si souvent peur de si petites choses, et que toutes ces peurs fassent un bruit de fond assez fréquent que j'ai besoin d'étouffer et que l'on appelle l'anxiété ? Ah, les TCC répondent à comment, et pas à pourquoi. C'est là le propre de toutes les méthodes scientifiques et je dois m'en contenter. C'est déjà beau de comprendre que je suis une handicapée de l'émotion. Certains pêchent par manque, je pêche par excès.
l'anxiété c'est mon rayon, non seulement professionnellement, mais aussi personnellement
le pourquoi, j'ai pu le constater à maintes reprises, systématiquement, que ce soit adultes ou enfants :
intelligence + hypersensibilité + empathie = anxiété
on ressent fortement les situations, on ne veut pas la souffrance, donc on utilise notre intelligence (cerveau en mode"faire") pour résoudre tous les problèmes qui pourraient éventuellement se produire par anticipation
il suffirait d'être un peu moins sensible, un peu moins empathique, ou un peu moins intelligent pour que ne soit plus tarabustés par cette anxiété.....
alors oui, la solution c'est de conserver quand même toutes ces belles qualités
mais sortir consciemment de ce mode "faire" du cerveau qui utilise son potentiel intellectuel pour ruminer, ruminer, trouver des parades à ce qui pourrait être une souffrance éventuelle....
conquérir le mode "être", où le cerveau a beau mouliner, on ne le suit plus sur ce terrain (on observe les pensées qui passent sans plus courrir après), on accepte simplement "ce qui est" sans chercher à le résoudre, y compris cette peur
oui j'ai peur, mais je suis là, je peux le supporter un instant, elle a le droit d'être là, je l'accepte mais elle ne m'oblige à rien et je continue à agir selon mes objectifs tout en restant avec cette peur le temps qu'elle restera....
pour la très très grande anxieuse que j'étais, cela a été vraiment salvateur.....
intelligence + hypersensibilité + empathie = anxiété
Waouw! Ces mots décrivent bien ma fille de 11 ans, si anxieuse!
Je cherche une sophrologue qui pourrait l'aider mais ce n'est pas évident d'en trouver une qui accepte de travailler avec les enfants.
Bravo pour ton cheminement et merci de le partager!
[quote=izabelle]
l'anxiété c'est mon rayon, non seulement professionnellement, mais aussi personnellement
le pourquoi, j'ai pu le constater à maintes reprises, systématiquement, que ce soit adultes ou enfants :
intelligence + hypersensibilité + empathie = anxiété
on ressent fortement les situations, on ne veut pas la souffrance, donc on utilise notre intelligence (cerveau en mode"faire") pour résoudre tous les problèmes qui pourraient éventuellement se produire par anticipation
il suffirait d'être un peu moins sensible, un peu moins empathique, ou un peu moins intelligent pour que ne soit plus tarabustés par cette anxiété.....
alors oui, la solution c'est de conserver quand même toutes ces belles qualités
mais sortir consciemment de ce mode "faire" du cerveau qui utilise son potentiel intellectuel pour ruminer, ruminer, trouver des parades à ce qui pourrait être une souffrance éventuelle....
conquérir le mode "être", où le cerveau a beau mouliner, on ne le suit plus sur ce terrain (on observe les pensées qui passent sans plus courrir après), on accepte simplement "ce qui est" sans chercher à le résoudre, y compris cette peur
oui j'ai peur, mais je suis là, je peux le supporter un instant, elle a le droit d'être là, je l'accepte mais elle ne m'oblige à rien et je continue à agir selon mes objectifs tout en restant avec cette peur le temps qu'elle restera....
pour la très très grande anxieuse que j'étais, cela a été vraiment salvateur.....
[/quote] merci isabelle pour cette belle description. Je me retrouve completement dans tes paroles. Vouloir tout anticiper pour eviter la souffrance ou les pb. Alors qu'en fait en situation critique on s'en sort très bien. Plusieurs fois dans la journée, j'ai une boule au ventre qui apparait soudain. Peur de la réaction de mon boss, peur que mes enfant soient malades, peur d'être malade.... c'est usant. Alors depuis peu au lieu de la chasser, je l'accueille en amie, je l'accepte et elle disparait plus vite. il est vrai que la respiration en pleine conscience m'aide également. J'en suis qu'aux balbutiements....Bon courage sylvie
Ah oui, cette anxiété, je connais aussi. Je me suis mis au point une petite technique bienveillante. Il y a la grande qui rassure la petite. Comme ça rien n'est évacué, on regarde la peur, mais on met nos ressources personnelles à profit... La grande est compréhensive, ne juge pas et elle est là pour la petite. Moi ça me calme à l'intérieur. Je me sens moins seule. Mais je ne dis pas ça à personne hihi!
Puis pour ce qui est de la RPC, tu as du mal à te concentrer et c'est bien normal, tes peurs reviennent continuellement et c'est un peu ça la plein conscience, c'est de soudain tout voir et tout ressentir de nos tracas, peurs, etc. Ça nous apprends à tolérer toutes ces émotions pas faciles...
Je me rappelle une participante qui disait qu'avec la pleine conscience, elle avait trouvé un lieu de bien-être et de sécurité en elle que rien ne pouvais atteindre désormais. Elle affrontait ses émotions, mais cette force intérieure qu'elle a découvert lui permettait de le vivre dans la quiétude. C'est une adaptation libre de ses propos, mais c'était beau à lire. Il y a de beaux témoignages à cet effet dans le livre d'or.
Bonne route!