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Les effets obscurs de la "grande" faim

Linecoaching au quotidien Mon vécu du programme
22 Sep 2013 à 00h

Bonjour à tous,

Je viens de terminer une première série d'exercice pour expérimenter petite/moyenne et grande faims. Je croyais savoir parce que j'étais parfaitement capable de reconnaitre quand je mangeais avec ou sans faim, et quand j'allais au délà de la satiété.

Mais je n'avais jamais fait attention à tous ces petits signaux d'alerte, en dehors des gargouillis et du creux dans le ventre. J'ai même eu froid, moi qui n'ai pratiquement jamais froid.

Je suis soufflée de réaliser que j'ai pu ignorer toutes ces réactions physqiues et émotionnelles liées à la faim. L'irritablité, par exemple. Cela me faisait rire et même m'agaçait quand ma belle-soeur devenait soudain acariatre parce que le repas tardait. Cela me semblait disproportionné. Je me suis rendue compte que mon humeur changeait si j'attendais la "grande faim" avant de manger et que plein de petites chose commençaient à m'énerver et qu'effectivement je devais doubler d'effort pour rester concentrée sur mon travail. Pourtant, il a pu m'arriver dans ma vie de passer des heures, une bonne partie de la journée, sans manger parce que j'avais plus important à faire.

Je n'ai pas eu de difficultés, donc, à attendre d'avoir faim. Même à attendre d'avoir très faim. Mais la question que je me pose c'est si, au contraire, je ne me torture pas depuis des années à attendre d'avoir tellement faim que je ne contrôle plus rien ensuite. Si, en fait, je ne mangeais pas par fatigue émotionnelle, comme je le croyais, mais bien parce que mon corps n'en pouvait plus et si, du coup, je ne me remplissais pas ensuite parce que j'avais en quelque sorte eu "trop peur", que j'avais dépassé mes limites de résistance.

Je crois que cela m'a effrayée de constater comme la faim peut influer sur mon comportement sans que j'en ai eu conscience jusque là.

Je serais curieuse de savoir comme vous l'avez vécu de votre côté.

Merci d'avance de vos expériences.

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6 commentaires

En fait, la découverte pour moi c'est que ce soit de la faim. Quelque part, ça me rassure. Si devenir désagréable, perdre sa concentration, avoir des frissons, avoir la sensation de ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre et que surtout surtout on ne me demande pas un geste de plus... peut se résoudre en mangeant quelque chose un peu plus tôt... ça me rassure. Ca veut dire que ce n'est pas une fatigue chronique inexpliquée, que ce n'est pas mon travail qui est inadapté ou les gesn qui m'entourent qui poussent trop le bouchon... non, c'est juste que je ne fais pas assez attention aux besoins de mon corps. Ben, je vais être plus attentive alors :) Et peut-être même que j'arriverai du coup à manger moins parce que de manière plus régulière sur la journée. Bon, on verra.

Ce que ça questionne aussi, c'est cette histoire de pousser les limites : se prouver qu'on peut, qu'on maitrise, que tout nous obéit... quelle blague ! Ce que ça fait surtout c'est le besoin de compenser ensuite, qu'on ne contrôle pas, du coup. L'image que j'ai en tête c'est celle du type qui tombe d'un immeuble et, à chaque étage, les habitants de l'immeuble l'entendent répéter "jusqu'ici tout va bien". A un moment donné, quand même, on finit par s'écraser sur le trottoir.

Alors je me demande pourquoi j'ai tellement besoin de repousser ces limites... et peut-être aussi pourquoi je ne suis pas allée plutôt au sommet de l'Everest ou en apnée à -40 m sous la mer. Ce serait peut-être plus sain ? En tous cas, je serais moins lourde :)

Noisette, je suis comme toi exactement. J'attends d'avoir faim jusqu'à n'en plus pouvoir. Mias je n'ai découvert cela que depuis quelques semaines alors que je suis sur le site depuis 2 ans...

Je crois que j'attendais ce moment pour être sûr d'avoir réellement faim mais aussi pour pousser mes limites. Je ne sais pas non plus pour quelles raisons. Une forme de contrôle ?

J'ai parlé à ma coach de ce problème puisque cela est difficile de manger tranquillement avec une grande faim. Elle m'a répondu de faire plus souvent des repas, de manger dès que j'avais une petite daim pour me familiariser avec mes sensations de faim et leurs différents niveaus, de manger des choses plus caloriques (je suis du genre à manger poisson vapeur et légumes natures !). Petit à petit j'apprends à me connaître mais j'avoue que c'est toujours difficle comme aujourd'hui j'étais dans cet état de n'"en plus pouvoir" .

Par contre, la grande faim ne débouche plus sur des EME. C'est déjà un grand pas chez moi : lorsqu'à la fin d'un repas où j'ai bien mangé je préfère prendre un fruit en me disant que si j'ai vraiement faim cela fera l'affaire au lieu de biscuits (que je n'ai quasiment plus chez moi, la cohabitation est toujours difficile). Alors je mange tranquillement mon fruit voire deux plus quelques fruits secs comme ce soir et en fait je n'ai pas eu d'EME puisque j'ai mangé tranquilement et qu'au fru et à mesure de mon repas les symptômes très désagréables se sont estompés.

Je crois que c'est important d'être patient avec ces sensations d'inconfort pour ne pas déboucher sur une EME. Il faut se dire que "ça va passer" après avoir mangé tranquillement.

J'espère que mes "explications" sont assez compréhensibles wink !

Courage et prenons soin de notre corps en écoutant la voie d'un milieu, ni trop ni trop peu( pas de trop grande faim, pas de trop petite faim, ...)

Bonjour,

Comme pour beaucoup d'entres-vous, la faim a été difficile à détecter, supporter, gérer. Trop d'annéees de privations dues aux régimes perpétuels laissent des traces, des traumatismes même.

Bizarrement, au fur et à mesure que j'ai avancé dans la méthode, supporter la grande faim était de plus en plus difficile alors que comme vous, pendant des années je ne mangeais qu'en état de faim extrême avec cette périlleuse tâche de ne manger que la centaine de grammes de légumes verts et de viande maigre qui m'étaient autorisés.

Alors pour éviter de trop manger, d'être confrontée à cette trop grande faim et dépasser ma sasiété j'ai pris le parti de faire des petits repas plusieurs fois par jour. Et puis la révélation est venue, tardivement il est vrai, d'une phrase du Dr Zermati "il n'y a pas d'urgence à manger, il y a urgence à calmer des sensations désagréables".  C'est grace à la Pleine Conscience et à des espaces de respiration dans les moments critiques que je peux aujourd'hui, supporter une grande faim sans panique, sans traumatisme et sans dépasser ma sasiété. J'ai enfin intégré au plus profond de moi qu'il n'y avait aucun risque pour moi à être confrontée à une grande faim, que bien sur ce n'est pas une sensation que j'aime beaucoup mais que ma vie n'est pas en danger.

Je crois que pour nous il est indispensable de réaliser viscéralement la grande faim, puis grace à la pleine conscience de bien repérer ce qui se passe en nous à ce moment-là et peut-être aussi découvrir des pensées difficiles qui y sont reliées. Se confronter encore et encore à ce genre de désagréments nous permet de mieux vérifier à chaque fois, que certes c'est dagréable, mais "que quoi que ce soit, on  peut le vivre" comme le dit le Dr Apfeldorfer. 

moi aussi je me suis rendue compte qu'avant, je repoussais la faim à sa limite, comme si en faisant ainsi je finirai par moins avaler de nourriture tout au long de la journée.

maintenant, je trouve cette façon de faire horrible parce que oui, c'est de la torture.

de plus il m'arrive des fois à midi de partir faire des courses avant de manger et d'un coup la monstre faim arrive avec un peu d'hypoglycémie. alors là, quand je mange enfin je n'arrive plus à m'arrêter, mon taux de sucre ne remonte pas avant une heure ou deux et je me sens mal et le ventre hyper gonflé d'avoir trop mangé.

pour moi ce sont donc plus des effets physiques que psychiques.

Merci, Flowerbomb, ça m'éclaire les choses.

C'est nouveau pour moi de voir ça comme ça, mais, comme j'ai aussi l'habitude d'attendre pour fare pipi et d'attendre pour dormir, je me dis que c'est finalement cohérent de constater que je fais pareil avec la nourriture. Je croyais que je mangeais trop, sans faire attention si j'avais faim ou pas, pour des raisons émotionnelles sûrement. Mais en fait ce n'est pas ça. Je mange trop comme toi parce que j'ai trop attendu.

Je ne me crois pas masochiste pour autant. Je crois qu'en fait je teste tout le temps mes limites. Reste à savoir pourquoi.

Bonne journée :)

c'est intéressant

je ne suis pas dans votre cas, mais ça me parle

en effet, rien ne sert d'attendre, au quotidien

c'est bien de pouvoir être capable d'attendre et supporter une faim en gardant son calme, mais en effet lorsqu'on se met tout le temps en porte-à faux avec ses besoins,  ça doit déregler un peu les choses

bravo d'en avoir fait la constatation