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Ne pas se tromper de combat

Communauté et échange On papote
06 fév 2015 à 03h

Je voudrais vous faire part de ma réflexion du jour.

Ce site est destiné à...maigrir. C'est son intitulé, c'est pourquoi vous êtes ici. Vous, qui avez de tout temps eu un objectif dans la vie, maigrir. Un jour vous vous êtes retrouvées ici, par de multiple chemins, certaines connaissent la méthode depuis plus de 10 ans, d'autre sont tombées par hasard sur ce site.

Et il faut bien avouer que, quelque soient les avancées psychologiques qu'on retire du travail fait ici, cet objectif reste, plus ou moins, à des degré divers, et en toute relativité, l'objectif. Même si l'on sait que maigrir n'est finalement pas ce sur quoi il faut travailler.

Et je voulais attirer votre attention sur l'objectif.

Qu'est-ce qu'un mangeur régulé ? J'ai analysé la chose, j'en ai un à la maison.

Il est comme nous. La vie n'est pas plus facile pour lui. Elle le malmène, elle est dure, il faut se battre, garder son job, se faire aimer de sa moitié sans perdre son autonomie, profiter de ce temps trop court sur terre... mais tout ça ne le fait pas manger plus. Ni boire. Ni se droguer. Ni fumer. Ni aller au casino... vous savez, quoi, tous ces trucs pour oublier et se projetter dans un autre espace temps.

Alors d'abord, je me suis demandé : est-ce qu'il souffre moins que moi ? Et la réponse est OUI. Parce que nous ici, pour la plupart, hein, je ne suis pas spécialiste, on a des particularités. Souvent, on a pas été aimé(e), ou mal. Souvent, on est hypersensible et on nous a fait comprendre quand on était petit que c'était à éviter. Il a fallu se forger une carapace, et on a utilisé les moyens qu'on a pu...dont manger.

Donc oui, le mangeur régulé, en général (je suis pas spécialiste, hein), a été aimé de façon correcte, on lui a donné confiance en lui, il se sent armé contre ce monde de brute.

Et très franchement, après analyse et réflexion, je souffre beaucoup plus que la moyenne (des régulés j'entends). Je suis une écorchée vive, comme la plupart des filles ici (et quelques gars). La vie est une longue souffrance abominable. SI.

Je veux dire, oui, je suis socialement intégrée, j'ai un boulot, un bon salaire, une vie tout ce qu'il y a de plus "normale". Et pourtant, si je me pose, si je m'arrête, je vois bien que ce que j'ai souffert jusque là, depuis le début, ceux qui n'on pas vécu la même chose, c'est à dire ceux qui arrivent à gérer la vie sans béquille, ne peuvent pas commencer à s'imaginer la douleur, la dificulté que cela peut représenter.

Alors je voudrais dire à toutes celles qui croient que leur but dans la vie c'est maigrir, et bien que non, votre but dans la vie n'est pas maigrir.

Vous devez absoluement trouver de quoi supporter cette vie, celle qui fait souffrir, celle qui est difficile. Sans doute s'aider de tous les outils ici, mais parfois ça ne suffit pas. Chercher qui vous êtes, la force de croire en vous, de vous faire confiance. Réussir à vous aimer. Si ce n'est pas le cas, il faut en chercher les moyens, ils existent.

Laissez tomber votre poids mais utilisez-le comme phare pour vous orienter vers ce dont vous avez besoin : être bien, confiante, sereine, forte, libre.

Au delà de ça, cette image sociale du poids, du surpoids, les tenants et aboutissants de ses conséquences sur la santé, la durée de vie, l'acceptation par la société, toutes ces conneries, n'auront plus aucune importance. Le poids n'a aucune importance.

Ce qui importe, c'est vous, qui vous êtes, votre liberté, votre vie.

Et lorsque vous vous serez trouvé(e), le poids n'aura plus raison d'être.

 

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10 commentaires

J'aime beaucoup ton message et je suis en phase avec tout ce que tu écris. Cela me parle et correspond à ce que j'avais exactement besoin d'entendre (de lire) à ce moment présent de ma vie.

Merci à toi...

Bonjour Keri
J'ai pris connaissance de ton post avec beaucoup d'émotions et je pense que toute les idées que tu développes raisonnent complètement en moi.
Lorsque j'ai mis dans un cabinet de psy j'avais 15 ans et je voulais connaître et résoudre les problèmes à la racine pour m'en débarrasser psychologiquement afin de ne plus compenser par la nourriture. Je me suis toujours dit qu'une fois en paix les kilos partiraient.
Les années ont passés, je me suis servie de mon poids en toile de fond pour aller chercher et tenter de résoudre  mes douleurs,  être en paix avec mon histoire et mon passé. J'y ai passé  des nuits des heures et des semaines.  
Comme le souligne mavo, on a tous notre sac à dos plus au moins lourds à porter.  Il faut aussi avoir les clefs qui permettent de supporter la douleur, les aléas de la vie et qui permet surtout de rebondir. Nous ne sommes pas tous avec les mêmes armes pour affronter la vie.
 La nourriture est là pour compenser, pour enfouir pour apporter un peu de réconfort et de douceur afin de supporter l'hyper sensibilité .
j'ai beaucoup changé, j'ai mis en place de nombreux outils qui font partie de mon quotidien je me connais bien mais au fond de moi, j'ai allégé considérablement le sac à dos.
Mon poids il est encore là et malgré tout les progrès cela ne suffit pas.
mais bien au delà de ce poids , c'est la recherche d'essayer d'atteindre un idéal, mais  je n'ai pas la vie que j'avais espéré.
J'ai une vie confortable , un bon boulot, de bons copains mais Les années passent , certains objectif ne sont plus réalisables. Tant d'énergie, d'espoir misé et déçu.
Le bilan est mitigé , je pense qu'il faut essayer de retrouver l'estime de soi, la confiance et la liberté pour être en harmonie et se sentir bien dans sa vie .. Je vous encourage vivement à aller à la rencontre de vous même car beaucoup de personnes ont la chance de trouver la bonne clef.

Intéressante réflexion Keri...

Les comportements addictifs dont tu parles (alimentation, jeu, cigarette…) sont en effet des réponses pour gérer les émotions autrement, pour les tenir à distance. Déjà, je pense que le fait de vouloir tenir les émotions à distance peut prendre sa source dans différentes causes : l’hypersensibilité, le fait de ne pas avoir appris à faire autrement, l’intolérance à la frustration…

 

Ensuite, je pense que ces causes peuvent être en lien avec un vécu personnel (maltraitance dans l’enfance, par exemple), avec une « nature », ou bien avec des apprentissages inadaptés (eux-mêmes peut-être en lien avec les casseroles de nos parents, etc…). Je pense donc qu’on peut très bien avoir eu une enfance très heureuse et avoir des problèmes d’alimentation.

 

Et enfin, je connais des mangeures régulés cabossés par la vie, mais qui expriment leurs bosses et bleus autrement que par des comportements addictifs ou par leur alimentation.

 

Et dans le fond : nul n’est parfait, aucune vie n’est parfaite, aucune enfance n’est parfaite. Je suis profondément convaincue qu’on part tous avec un sac à dos rempli de cailloux déposés  par nos parents (involontairement souvent !). Alors bien sûr, certains partent avec des sacs très lourds. Mais personne ne part « à sac vide ». Et c’est notre chemin à chacun, s’il le souhaite, de déposer les cailloux au fil de sa vie, et d’en garder certains, et d’apprendre à les porter.

 

Et de s’efforcer de ne pas trop en mettre dans le sac de nos enfants… mais là aussi : nobody’s perfect… Et on leur transmet forcément des trucs pas super (et des trucs super !).

 

Bon, c’était le 1/4d’h philo du vendredi après-midi ! ;-)

Pour en revenir à ton post, Keri :  je partage très volontiers ta conclusion. Ce qui importe, c'est d'être, et pas notre poids.

[quote=mavo]

Pour en revenir à ton post, Keri :  je partage très volontiers ta conclusion. Ce qui importe, c'est d'être, et pas notre poids.

[/quote]

Moi aussi, Keri - mais parfois notre poids prend tellement de place, qu'il est difficile d'être sad

Bonjour,

 

On sent bien ta souffrance Keri, mais non, tout le monde n'a pas un problème de poids lié à un manque d'affection, à des "casseroles" particulières.

 

Comme Bliss, j'ai de la chance,  je suis une enfant désirée, aimée durant mon enfance et encore beaucoup aujourd'hui, chérie et pourtant j'ai toujours été ronde. Mon mari est hyper régulé et a des casseroles, lui. Mais je pense qu'il a une sensibilité différente effectivement. Et il ne se console pas en mangeant, jamais....

 

Cependant, il est vrai que réfléchir au sens de sa vie met le poids au second plan. Et puis ce poids dépend de tant de facteurs... je ne pense pas que l'on puisse généraliser.

et bien, moi non plus, je ne suis pas une ex enfant mal aimée, et je ne suis pas hypersensible, je rigole quand je vois quelqu'un tomber, oui, je suis une brute, genre  tres bon public des betisiers..

mais LC m'a permis et me permet , de mieux vivre mes emotions,  d'abord, d'accepter leur presence et de les laisser vivre, et d'accepter d'etre bienveillante, de ne plus etre en permanence dans la recherche de la performance ni de la perfection, de ne pas mettre la barre trop haut, d'accepter que mon corps soit là, avec ses imperfections, le pauvre petit, si malmené recemment , et que j'ai appris a chérir avec gentillesse

Très belle prose Keri ! Ca me touche... mais c'est le chemin de toute une vie je pense !!heart

Je ne sais pas si je souffre plus que mon mari régulé, il a eu une vie bien plus compliquée des trucs de famille inimaginables. Moi j'ai été très attendue aimée chérie j'ai eu matériellement tout ce qu'il fallait pas de traumatisme "énorme". Par contre je suis hypersensible c'est sur. Mon fils aussi. Je crois plus à un seuil de réaction différent aux événements. Une tolérance plus faible aux émotions. Du coup je vais réagir plus vite, plus fort, je me tournerai peut être vers l'alimentation. Mais bonne nouvelle il est possible de meiux vivre avec l'hypersensibilité. En tous cas je ne me définis plus par la souffrance. Et au final je m'accepte, j'ai un comportement de régulée et non je n'ai pas maigri. Il y a d'autres facteurs, génétiques, nombre de régimes, yoyo, métabolisme, prise de médicaments qui vont influencer la perte de poids. Le set point est un truc assez mystérieux que personne ne peut connaitre avant d'y être.

Et pourtant... frown, allez, un peu d'humour smiley

Salut Keri,

En effet je me reconnais dans le portrait que tu décris j'ai moi aussi des casseroles aux fesses, des bien lourdes que je r^ve de pouvoir laisser sur le bas-côté depuis des années, et qui sont sans aucun doute à l'origine de mon surpoids...

Mes problèmes ne seront jamais totalement réglés mais déjà si je suis capable de vivre BIEN avec j'aurai gagné une sacrée victoire.