Petites phrases assassines...
Hello !
Depuis que j'ai commencé à "linecoacher", je me souviens de plus en plus de ces petites phrases ou gestes assassins que l'entourage (proche ou pas) a pu avoir vis à vis de moi...
Alors je me suis dis qu'en les écrivant ici, ça pouvait m'aider à défouler ma colère ! Alors si vous voulez déverser vos mauvais souvenirs et votre colère ici, vous pouvez me suivre ! Je commence :
- Phrase > Ma tante dit à ma grand-mère : "Faut qu'je fasse attention, j'ai grossi". Réponse de ma grand-mère : "Oh non, t'as pas grossi. Patience, ELLE, elle a grroooossssssiiiiiii !!!!!!" (ton outré et dégouté). Sauf que j'arrivais pile poil dans la pièce au moment où elle le disait...
- Geste > Mon grand-père m'observait d'un oeil réprobateur quand je me resservais à table...
- Geste > Quand on allait passer des vacances chez mes grands-parents, ma grand-mère pinçait la peau de ma nuque pour vérifier si le pli avait grossi ou pas. (Je crois que ma grand-mère m'a vraiment traumatisée...)
- Phrase > Mes grands-parents, oncles et tantes : "Mais tu ne manges plus rien !!!!" (ton outré et désapprobateur). Bah qu'est-ce que vous voulez ? Que je maigrisse ou que je maigrisse pas ???
- Prase > Une tante : "Patience, tu as pris une toute petite portion. C'est que tu attends que tout le monde soit servi pour te resservir ? Ou bien tu es au régime ?"... J'avais 15 ans. Merci pour l'humiliation en public à la tablée familiale...
- Phrase > Une voisine : "Qu'est-ce qu'elle a grossi, Patience !!!", devant moi... Eh ! Vous pouvez me parlez directement, vous savez !! J'ai des oreilles pour écouter et une bouche pour parler, comme tous les autres ! Grrr...
- Phrase > Un ami de la famille : "Tu peux m'amener un verre, Patience ? Tu seras gentille... De toute façon, tu es gentille comme un poubelle vide... Une grosse poubelle vide !"....................................... No comment...
- Phrase > Mon père : "Si tu continues comme ça, tu ressembleras à un gros camionneur !!!" Eh, Papa, tu sais qu'y'a des camionneurs qui sont tout minces ?? J'te jure, j'en ai déjà vu !!!.....
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Répondre
J'adore le régime Dukon ! Merci Milk-it, j'ai bien rigolé...
Mon dieu, ce sujet m'a filé une boule dans la gorge...
Je veux même pas savoir jusqu'où peut aller la connerie chez les gens comme ça.
Moi aussi c'est de ma mère que sont venues (et viennent encore de temps en temps...) les remarques du genre, et pourtant j'ai toujours eu un poids relativement normal. Remarques toujours "insinuées" bien sûr. Sans compter celles aux gens dans la rue qu'elle connaissait pas. Vraiment, des fois ça me choque. "Han pff, elle a un cul elle, quel tas de gras !"/"Non mais elle de toute façon elle est obèse...". Elle s'en rend même pas compte.
Du coup j'ai toujours eu l'impression que les gens se foutaient de moi dans mon dos (et j'en ai toujours un peu l'impression, ça reste ce genre de trucs), alors qu'ils en ont probablement rien à faire pour la grande majorité.
Mais regardez-les bien, ces gens-là. Ces abrutis et leurs remarques de méchanceté gratuite ont souvent eux-mêmes un gros problèmes d'estime d'eux-mêmes. Ma mère en est à son 2ème régime Dukon en deux ans, se dit "obèse" alors que normale, est complètement raciste des gros, mais en vrai elle est morte de trouille de ressembler à ces gens qu'elle méprise constamment.
(au moins je sais d'où vient une bonne partie de mon problème avec la bouffe.)
Avec une journée de plus, rebonjour !
Finalement cette discussion me fait réfléchir, moi qui croyais me sentir plutôt à l'aise dans mon corps de grosse...
Les petites phrases assassines sont dans ma tête ou il y en a eu dans la bouche de ceux qui me sont proches et qui m'aiment. Je ne les repèrent pas parce qu'elle sont dites sans méchanceté, vraiment et sans maladresse. Ce sont des petites phrases d'autant plus douloureuses qu'elles sont intelligentes et qu'elles me convainquent.
Désolée, je n'ai plus le temps de continuer. Je reviendrai bientôt sur le sujet.
Bonjour,
Ce sujet de discussion ne m'avait jamais attiré, car je ne me sens pas assassinée par les remarques sur mon poids.
Voici quelques anecdotes sur ma façon de réagir :
Une fois, comme Vididi, une charmante dame se réjouissait de me voir enceinte et j'ai dû lui dire le plus doucement possible que j'étais seulement grosse, car je savais qu'elle était mortifiée de sa méprise.
Une autre fois, c'est un adolescent mal dans sa peau et particulièrement pénible. J'étais responsable de lui le temps d'une sortie éducative. Devant ses copains, il se moquait de moi, mais il parlait suffisamment fort pour que je me sente blessée. Selon lui, j'étais "une grosse vache, qui n'avait même plus assez de souffle pour courrir après le bus". Je l'ai laissé dire et dès que j'en ai eu l'occasion, je l'ai pris à part et je l'ai engueulé. "OK, je suis petite et je suis grosse. Mais il n'est pas question que tu te moques de mon apparence." Je savais que ce discours portait car ce jeune homme était plein d'acnée et qu'il était noir dans un milieu de blancs, parfois racistes. J'ai su que j'avais gagné car ses copains s'étaient débrouillés pour entendre une partie de l'engueulade et rigolaient du sort de leur copain.
Sinon, je dois faire face régulièrement aux remarques espiègles de mon neveu qui aujourd'hui a 6 ans. C'est un petit garçon très intelligent, beau gosse et séducteur, mais assez retors. Très souvent il me parle de la taille de mes fesses, de mon ventre, de mes seins. Je désamorce avec un grand sourire, un peu gourmand, "Eh oui, j'ai un gros ventre" ou bien "de gros seins",etc.
J'aurais aimé ne rien avoir à dire. Hélas, j'ai des tonnes d'anecdotes à ce sujet.
Celles qui m'ont le plus marquées, ce sont celles de ma mère, qui s'est acharnée sur moi assez longtemps pour que je lui en veuille et ne supporte plus de lui parler ni de la voir pendant de nombreuses années, et de ma grand-mère, qui pour le coup faisait exprès d'être méchante. Ma mère s'en veut aujourd'hui beaucoup et essaye de se faire pardonner, quant à ma grand-mère, j'ai coupé tout contact depuis 5 ans, après que, non contente de m'en avoir fait baver toute mon enfance sur mon poids et ma personnalité, s'est alliée avec ma tate (chez qui j'habitais provisoirement pour mes études) pour me traiter de tous les noms et me prendre pour leur boniche tout en appelant mes parents par derrière pour raconter que je ne foutais rien...
Bref, en vrac:
-Je devais avoir 10 ou 11 ans. J'étais dans la cuisine, avec ma mère. Je vais dans le placard pour prendre un goûter et ma mère s'étonne. Je lui réponds que j'ai faim et là, elle me sort un beau "il vaut mieux t'avoir en photo, tu es un véritable goinfre!". Je lui ai ressorti cette remarque un jour où j'essayais de lui faire prendre conscience qu'elle s'y prenait mal, elle a totalement nié, je cite "avoir été aussi méchante". Et pourtant, si, maman....
-Ma grand-mère, alors que je prenais mon déjeûner chez elle et que ma mère était présente. J'avais encore faim, j'ai repris un bout de pain avec du beurre. Ma grand-mère m'a sorti que je ne devrais pas, que j'étais assez grosse comme ça. J'ai commencé à m'énerver, je devais avoir peut-être 13 ans. Ma grand-mère a continué: "tu ne trouveras jamais un homme qui voudra de toi. Et quand tu seras plus vieille, tu n'arriveras plus à perdre tout ce poids que tu as pris. c'est maintenant qu'il faut agir ou tu vas finir seule". Je me suis énervée de plus belle. Ma grand-mère a dit que j'étais mal élevée, on s'est engueulées vraiment très fort...
-Mes parents et moi étions en vacances chez mon frère et ma belle-soeur. Alors qu'ils repartaient chez nous, je suis restée un pu plus longtemps chez mon frère. Avant de partir, j'ai entendu ma mère briefer mon frère "occupe-toi d'elle, je veux la voir revenir mince. fais-lui faire du vélo avec un sac poubelle pour qu'elle transpire plus et perde plus vite, empêche-là de manger sucré et de boire des sodas". J'étais choquée. Mon frère n'a rien fait de tout ça mais ma belle-soeur a essayé de m'interdire certains aliments, mais a vite remarqué que ça ne marchait pas, pire encore, que j'en mangeais encore plus en cachette et du coup, a arrêté.
-Un jour, je rentrais du lycée. J'avais faim, c'était l'heure du goûter. Je prends quelques abricots secs, et là ma mère commence à s'en prendre à moi de manière virulente. "tu ne te rends pas compte à quel point t'es grosse, c'est horrible. Si tu continues comme ça tu vas devenir obèse, tu te rends pas compte de tout ce que tu manges". Je lui ai reproché d'avoir honte de moi, elle m'a dit que ça n'avait rien à voir. J'ai eu envie de lui écraser les abricots sur la tête, je les ai écrasés dans son assiette et j'ai jeté mon verre d'eau dans l'évier. Ce jour-là, ma colère était telle que j'ai failli la frapper. Après avoir pleuré quelques heures dans ma chambre, je suis allée la voir pour lui expliquer que c'était mon corps et que c'était à moi de décider de ce que j'en faisais. J'avais 16 ans à l'époque. J'ai aussi tenté de lui expliquer que je commençais, à cause de tout ça, à avoir des problèmes avec la nourriture, à manger trop, en cachette, à me venger dessus. J'ai eu pour seule réponse un "c'est pour ton bien". Et un rdv chez un médecin qui m'a filé un régime hypocalorique en n'hésitant pas à m'humilier. J'ai tenu son régime 3 semaines et j'ai tout arrêté.
-Peu de temps après, ma mère avait réduit ses remarques, mais un jour, c'était plus fort qu'elle. Alors que j'essayais une robe qu'on m'avait donnée pour aller à un mariage, elle m'a dit "cette robe te va bien, dommage que tu sois trop grosse là" (en pointant mes hanches).
J'en ai encore des tas d'autres comme ça.
Un jour, avant de partir pour Paris (ma famille habite dans le sud-est), j'ai passé une journée shopping avec une de mes soeurs. Elle m'a confessé qu'elle s'en voulait parce que c'était elle qui avait conseillé à ma mère de me faire des remarques méchantes pour que je réagisse, et qu'aujourd'hui elle se rendait compte que c'était peut-être un peu de sa faute si je partais et si j'allais mal. Je lui ai répondu qu'elle n'était pas seule fautive et que quand bien-même elle aurait conseillé ça à ma mère, ma mère aurait du se rendre compte après 10 ans de galère et surtout en me voyant de plus en plus grossir que ça ne marchait pas et arrêter les frais. J'ai eu du mal à lui reparler après, elle m'envoyait tout le temps des messages, avait peur que je lui fasse la gueule. J'ai pris mes distances et puis je suis revenue vers elle naturellement. Finalement, aujourd'hui, je la plains. Elle est tellement obnubilée par son poids qu'elle s'empêche de manger et elle a tellement maigri qu'elle n'a plus de poitrine (alors qu'elle a une poitrine naturelle très jolie quand elle pèse un poids correct). Elle envie ma poitrine, mes cheveux, mon style, et le fait que mes habits me mettent bien en valeur, et il y a une petite part de moi qui jubile (je sais, c'est mal).
Bref, je pourrais vous en écrire tout un pavé, je l'ai déjà fait d'ailleurs. Le pire dans tout ça, c'est que toutes ces remarques viennent de ma famille directe. J'ai beaucoup souffert de cela et je me construite en me haïssant, ce qui fait qu'aujourd'hui je suis persuadée de ne mériter ni l'amour ni la réussite. Ma confiance en moi est au niveau zéro, et je pense même qu'elle a souvent été en dessous de zéro dans le sens où j'ai passé des années à m'auto-détruire lentement (mais sûrement).
Aujourd'hui j'ai un copain aimant, qui m'aime comme je suis et qui me dit que si je devais maigrir, ce ne serait pas pour lui mais pour moi. Qui me dit que je suis belle, harmonieuse... je me sens un plus valorisée et en sécurité, même si cela ne suffit pas à me rendre, moi-même, heureuse.
J'ai parcouru pas mal de chemin, je suis contente d'avoir ouvert les yeux sur "tout ça", et quelques fois, m'en veux de m'être laissée faire. Mais bon sang, quand ça a commencé, j'avais à peine dix ans. Je n'étais qu'une enfant et je n'avais aucun moyen de défense. J'ai bu toutes ces paroles malveillantes et les ai intériorisé...
C'est "rigolo" de voir comme on a toutes eu droit à un moment ou un autre au même style de remarques... ça l'est moins de voir ce que ça nous a causé comme traumatisme.
Ma mère, je devais avoir 14 ou 15 ans : "avec le cul que t'as on ne porte pas ça" (essayage d'un pantalon moulant dans un magasin bondé)
Mon ex-mari : "toi en haut c'est bien, c'est en bas que ça va pas" (pendant notre voyage de noces, à la piscine)
Mon père et mon ex-mari : "Elle a grossi là non ? Oui, c'est dommage, elle avait un ventre superbe"
Mon père : "Va peut-être falloir que tu fasses attention un peu là" (à un repas de Noël, devant la famille de ma belle-mère que je n'avais jamais vue de ma vie)
Ma soeur, pendant des années : "De toute façon, toi t'es grosse"
Aujourd'hui je n'ai pas de problème avec la perception qu'ont les autres de mon corps (ils peuvent me trouver grosse, je m'en contrefiche), en revanche mon problème vient de la perception que j'ai, moi, de mon corps, et des idées que je me mets en tête moi-même.
Je pense aussi à vous lire que certaines phrases que vous percevez comme agressives (certaines, pas toutes) ne le sont pas, mais que c'est parce que vous vous sentez mal que vous le prenez comme tel. Après c'est sûr que nombreuses sont maladroites / proférées par des gens méchants et qu'on est d'autant plus touchées quand ça vient de personnes qu'on aime.
Quant à la répartie, elle vient naturellement quand on se sent en phase avec soi-même bien souvent.
Enfin, on peut aussi se sentir agressée quand on est "normale" par des personnes qui se sentent en surpoids.
Je me souviens d'une fois où je venais d'acheter une viennoiserie et où je la mangeais dans la rue en marchant. J'ai croisé deux femmes, je serais bien incapable de dire à quoi elles ressemblaient, mais en passant à côté j'ai entendu distinctement : "elle peut manger ça, elle". Une telle amertume, croyez-moi, ça vous enlève tout plaisir à déguster ce que vous êtes en train de manger.
Bonjour!
très intéressant ce post!
A 17 ans je faisais de la danse et j'adorais ça, ma mère m'a rapidement fait comprendre qu'elle avait honte de moi, en me le disant : "ben t'es la plus grosse là, j'ai honte"....au moins c'était clair. j'ai arreté la danse.
Elle m'avait fait le coup aussi quelques années plus tot je devais avoir 15 ans je faisais de la gymnastique ryhtmique et sportive avec l'école et j'ai eu droit, lors d'un concours à "t'es la plus grosse des filles et alors en justaucorps c'est vraiment pas beau, je me suis faite toute petite dans les tribunes".....pourtant moi je me sentais bien, je devais faire 1m65 et 60 kgs! j'ai arrêté la GRS...
pourtant j'adore ma mère et elle m'adore...bref, avec l'âge je crois que j'ai compris qu'elle n'a jamais réussi à assumer ses rondeurs mais je garde ça en mémoire et ça ne veut pas partir, peut-etre que je lui en veux toujours dans un coin parce que je me dis que c'est de sa faute si j'ai cette relation bizarre avec la bouffe. Dès que j'ai commencé à prendre des formes féminines (seins, hanches, j'avais environ 10-11 ans), la galère a commencé avec les "faut pas devenir comme ta tante qui est obèse, ou ta cousine, regardes comme c'est vilain" etc. et elle était perpétuellement au régime, et aujourd'hui encore d'ailleurs.
maintenant c'est plus soft mais ca m'agace quand meme : par ex on s'envoie des mails simultanément et je lui dis que je mange un sandwich devant mon pc, à 13h et j'ai droit à "oh attention aux kilos"...ben mince alors j'ai faim moi....
ou encore, après avoir commandé une robe sur internet que ma mère a réceptionné chez elle : "elle est jolie mais faut pas prendre de poids sinon tu rentreras pas dedans"....
j'ai été un peu longue mais je constate que ca me fais du bien d'écrire tout ça....et toutes ces réflexions, je m'aperçois que je ne suis pas la seule à les avoir subies, c'est d'un pénible!!!!
Romie
Hello !
Merci à Badwitch pour ta réponse ! Quand je serai prête, je vous raconterai d'autres horreurs qu'on m'a dites, c'est promis.
Pour les répliques, j'aime beaucoup celle de Neam "tu es né comme ça ou tu prends des cours du soir ?".
Ah oui, c'est sûr, ça fait du bien !
Je crois bien que je vais aller puiser dans les répliques que vous proposez, et je vais aller en apprendre quelques unes par coeur, au cas où !!!!
J'aime bien aussi l'expression de Badwitch, je crois, qui dit "Paf ! dans les dents !".
Le problème de ne pas savoir répondre du tac au tac, je pense qu'il fait partie intégrante de ma prise de poids, parce que justement, je pense que mes rondeurs ont un effet "protecteur".
(En résumé, sur un ring, au lieu de balancer un bon bourre-pif bien mérité, j'encaisserais les coups par un bon rembourrage !!!! )
Ah si seulement, je pouvais de temps en temps, en envoyer des "paf dans les dents !".
:-)
Bonsoir,
J'adore ce post. En fait, j'ai éclaté de rire à vous lire. Pourtant, il y a effectivement des réflexions qui marquent à vie. Voici celles que j'ai reçues:
- à 8 ans, au cours de gym avec ma copine Claire (on était parfaitement normales l'une comme l'autre), la prof nous tâte les cuisses en nous disant d'un air alarmé : "oh la la , les filles, faut faire attention, vous avez de la peau d'orange!" Je ne savais pas ce que c'était mais je sentais bien que c'était mal. C'est mon plus vieux souvenir.
- A partir de 9 ans (j'étais vaguement rondelette), mes parents m'ont surnommée "Boufftoucru", une variante de l'ogre Grossbouffe dans un album des schtroumpfs. Ca marque... surtout que ça a duré plusieurs années et que mes autres surnoms étaient "Grain de sel" et "Miss Catastrophe". Excellent pour l'estime de soi...
- Ado, mon petit ami dont j'étais folle amoureuse, dit devant sa famille "Au moins, avec Neam, je n'ai pas l'impression de dormir dans la rue". Je lui en veux encore. C'était la consécration... Et en plus, j'étais très bien à cette époque (je mettais du 38 pour 1,70m).
- depuis ma première grossesse, sans interruption et encore aujourd'hui, "Vous attendez un bébé pour quand?". On est horriblement blessée au début, ensuite on trouve des répliques.
- Il y a environ deux ans, j'explique à ma mère que j'ai pris une demie pointure de chaussures. "C'est normal, le poids, ça écrase les pieds". J'ai répondu si vertement qu'elle n'a jamais recommencé.
- Et chez le nutritionniste à qui j'explique que grâce à deux ans de psychothérapie, j'ai enfin réussi à stabiliser mon poids (c'était très dur mais je m'étais accrochée et j'étais fière de moi) : "En fait, depuis qu'on s'est vus la dernière fois, vous n'avez fait aucun effort". Alors là, pas de chance, j'avais justement fait ma thérapie et je lui ai répondu qu'il n'avait pas le droit de dire ça, que faire une thérapie était un gros effort. Il a eu l'air très surpris que je lui réponde.
- mon fils qui rentre de l'école, fâché parce que unetelle a dit que sa mère (moi) était grosse.
- la palme revient quand même à ma mère, qui chaque fois qu'elle rencontre qqn commence à jauger s'il a grossi ou pas. Et même quand elle ne dit rien (elle se méfie maintenant), son regard est éloquent.
J'en ai plein d'autres comme ça. En fait, je ne m'étais pas rendue compte avant de répondre à ce post que la liste était si longue.
Par contre, pour ce qui est de trouver la bonne réplique, je suis devenue très forte. Je réponds du tac au tac, du coup, je suis beaucoup moins attaquée. Un petit truc, il y a une réponse qui marche à tous les coups, c'est "Tu es né comme ça ou tu prends des cours du soir?". Il y en a une que j'aime bien aussi "Si tous les cons volaient bas, on ne verrait pas souvent le soleil". Et oui, être attaqué, ça rend un peu sarcastique!
Grosses bises à tous et toutes et bravo pour l'intelligence des échanges, c'est un régal de vous lire (encore une image culinaire!)
Neam
C'est effrayant ce sujet...En lisant je me disais "les pauvres, ce qu'elles ont subi..!"
Et puis d'un coup m'est revenu une foule de choses, dont voici quelques-unes :
- mon papa et ma soeur m'ont appelé 'gras double' toute une partie de mon enfance, quand j'étais juste un peu potelée. Ma maman a mis longtemps à leur faire comprendre la méchanceté de ces mots, à quel point ça me rendait triste.. Elle-même m'a toujours considérée comme un coeur etnon comme un corps, elle sait que le problème est bien plus grand qu'une seule question de volonté ou autre "bonne alimentation".
Eux n'assument pas avoir dit ça pendant des années, ils ont refoulé, oublié. Ils ont tellement conscience de l'impact que cela a pu avoi par la suite que je sais qu'il serait cruel de les faire culpabiliser encore et encore.
- ma grand-mère, juste odieuse. Je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai pu entendre..
- Mon maitre en CE2, pour qui je m'appelais "La Boule", toute l'année. Plus de prénom = plus d'identité = néant. J'avais 8 ans, peut-être un peu de gourmandise..
Cette fameuse année, j'ai dit pour la première fois que je voulais mourir, que ce serait plus facile.
De "La Boule", s'en sont suivis un tas de surnoms dérivés, par mes camarades, jusqu'à la fin du collège. Je suis qui ? un corps. Et qui plus est, un corps moche !
(je n'étais toujours pas grosse... comme c'est le cas maintenant!)
- les médecins...
Je me souviens de mille humiliations, un comble pour une profession que j'imaginais humaniste ! ;-)
- un petit ami : "je n'ai jamais été avec une grosse, c'est bien en fait" (!!!!!!)
- un autre : "je pense que je t'aimerais plus (+) si tu perdais au moins 20kg" (next!)
- le dernier en date : "je t'aime hein, ça c'est sûr. Mais tu dois maigrir. C'est pour toi que je dis ça.." (pour moi, tu parles !!)
Et puis toutes les petites et grandes humiliations du quotidien : au sport, dans le bus (quand on se lève pour laisser la place à la femme enceinte !), dans les magasins de vêteùents, ou alors, bêtement, quand on a faim et qu'on achète autre chose que des fruits, des légumes ou de l'eau minérale !!! ;-))