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1ère dégustation : un morceau de pain
Se réconcilier avec ses sensations alimentaires
Dégustation
Abonné
03 Sep 2014 à 13h
Bonjour à tous,
Je me lance sur le forum et je copie le billet de mon blog.
Activité du jour : déguster un morceau de baguette
Quelques minutes de respiration pleine conscience et c'est parti
J'ai cassé le quignon de cette baguette farinée, vous savez ce quignon bien pointu qu'on ne résiste pas à casser à peine sorti de la boulangerie.
La croûte de mon morceau de pain est bien dorée, rugueuse et de la farine forme de petits paquets compactes.
Je ferme les yeux et j'approche mon morceau de pain de mes narines frémissantes, l'extrémité pointu sent un peu le brûlé tandis que du côté entamé une forte odeure de levure se dégage.
Sous l'effet de ma respiration la farine volète et tombe sur mes lèvres. Le bout de ma langue la ramasse avec gourmandise.
A force de palper ce bout de baguette poudreux, j'ai les doigts de la main droite enduit de la même texture. Je ne résiste pas à à frotter mon pouce contre mon index et mon majeur.
Je casse la corne du quignon et je la porte à nouveau à mon nez, y'a pas de doute ça sent le "trop cuit", voir le brûlé.Je porte en bouche et je mastique, ça craque avec grand bruit sous l'assaut des insicives. Le goût confirme ce que mon nez avait détecté, l'extrémité est carbonisé et c'est peu agréable. Je réduit en bouilli cette bouchée à coups de molaires et je la ballade dans toute la bouche et finalement je n'insiste pas sur les papilles car ce n'est pas franchement bon. J'avale.
Deuxième bouchée avec mie et croûte, il me reste un goût de brulé en bouche qui gâche encore la saveur de cette deuxième bouchée. Au bout de quelques mastications, le brûlé se dissipe laissant place à un goût plus caractéristique de bon pain. Je sens la croûte plus fine et le goût de levure de la mie. C'est plus tentant de garder en bouche, d'insister sur les papilles et je découvre l'endroit du goût sur cette langue auquelle je ne prête habituellement aucune importance.
Troisième bouchée, je ne prend que de la mie. La texture est élastique et en bouche je ne sens plus que la levure. A peine besoin de mastiquer, ça fond sous l'effet de la salive et ça glisse dans la gorge.
Dernière bouchée, un morceau lambda de ce quignon. je racapépète toutes les découvertes : Mes yeux qui se sont régalés à l'avance de ce morceau de pain doré et fariné, la croûte craquante, la mie à l'odeur de levure, la farine qui poudre les lèvres, l'endroit de la langue qui détecte le goût. Le nez qui hume les diverses odeurs de cet aliment. Le tout s'appelle la flaveur. Nouveau mot à retenir
La dégustation terminée, il reste de petits morceaux de croûtes entre les dents et dans les recoins de la bouche. La langue s'amuse à les dénicher.
J'ai trouvé l'expérience amusante. Je me dis que chacun d'entre nous peut devenir un dégustateur averti, reconnaître, apprécier ou rejeter des sensations décomposées.
Dès cette première dégustation, ça devient une évidence qu'on ne peut apprécier, juger, comparer, choisir les mets les plus savoureux si on ingurgite sans mettre en action tous nos sens.
Bonne dégustation les amis
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eh ben dis donc!!!
quelle attention portée au goût.... c'est chouette!!
merci de ton partage