Défi de la récré : apprendre à se réconforter sans s'anesthésier
Voilà un fil pour partager notre expérience sur cette chose si particulière qu'est le réconfort alimentaire
Ce qui n'est pas évident pour une bonne partie d'entre nous (et en tous cas pour moi) c'est qu'on a tendance à utiliser le réconfort alimentaire comme une arme de destruction massive contre nos inconforts émotionnels, voire physiques
du coup, cela devient compliqué pour nous de pouvoir tout de même se réconforter avec la nourriture, "normalement" on va dire, c'est à dire sans chercher à anesthésier nos émotions
d'où l'idée de ce fil, car en partageant nos expériences, nos essais en la matière, on progresse plus vite collectivement
surtout, écrire nous oblige à mettre des mots, donc à dédramatiser, à relativiser
et le partage nous permet de voir qu'il n 'y a aucune honte à devoir faire cet apprentissage-là
Il y a une activité dans le programme qui est dédié exactement à ça et qui s'appelle "Je réapprends à manger pour me réconforter" (c'est dans l'étape des aliments caloriques)
Quelques points me semblent indispensables, de part mon expérience, pour apprendre à se réconforter sans s'anthésier :
- se diriger vers un aliment qui excite véritablement les papilles ++++, quel qu'il soit (et pas l'idée d'un aliment ou qqchse qui semble sexy, mais qui en fait n'a pas vraiment bon gout pour nous)
- ne pas attendre de l'aliment qu'il nous "délivre" de l'inconfort émotionnel, donc accepter déjà l'idée que notre situation émotionnelle n'aura pas changé après la dégustation de cet aliment, qu'il n'aura pas fait disparaitre ni la tristesse, ni le sentiment d'être nul, ni le sentiment d'impuissance ou autre joyeuseté dans le style
La dégustation est comme une "récréation" et après on accepte de retourner "en classe" c'est à dire se confronter à toutes ces choses là .... enfin les ressentir
De mon côté je m'engage à participer à ce défi les deux prochains jours (déjà pour commencer), et donc concrètement je vous propose que l'on note ici-même les choses suivantes :
1/ l'inconfort émotionnel ou physique qu'on n'a pas envie de ressentir (et si on n'en a pas conscience, on peut noter : l'inconfort inconnu ou mystère)
2/ l'aliment choisi pour cette récréation, avec excitation maximale des papilles, en petite quantité, genre 10g
3/ le déguster hyper lentement en faisant exploser les saveurs en bouche
par exemple on peut faire durer un carré de chocolat hyper longtemps..... la récré sera d'autant plus longue
4/ revenir "en classe" (si vous avez suivi ma métaphore, c'est retrouver son inconfort émotionnel douloureux)
le 4ème point sera sans doute le plus délicat, car quand on ne veut pas ressentir, c'est sur on ne veut pas ressentir..... on va avoir envie de prolonger la récré, mais il faut se prendre par la main et se dire qu'une récré, y'en aura une plus tard (j'ai l'impression de me perdre moi-meme dans mes métaphores....)
Je pense que le soutien de la communauté peut être un gros ++++ pour avoir ce courage-là, si on voit que les autres le font, notre psychisme sera plus favorable à l'idée, constatant que si d'autres le vivent, c'est que ça ne doit pas être si dangereux...
Donc ceux qui sont partants pour ce défi..... welcome !!!! déjà ceux qui sont dans l'activité en question en ce moment, mais même les autres.....
l'intéret d'un défi est que cela nous donne un certain "entrainement" et que donc on entraine de "bons" automatismes
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[quote=izabelle]
justement oui, les inconforts restent...
c'est bien déjà que d'en avoir conscience
le réconfort est donc un simple réconfort et non pas une anesthésie ou une suppression de tous ces inconforts émotionnels grands ou petits
en fait on ne se console pas avec la nourriture, mais on se fait un petit plaisir, simplement avec bienveillance
non plus pour anihiler ce qui ne va pas, mais pour avoir un geste envers nous-même doux et bienveillant
c'est sûr que la frontière est mince et pourtant elle est essentielle
[/quote]
Merci Isabelle pour ses remarques, elles mettent en évidence un comportement.
je crois que je n'en attends trop de la nourriture, trop de ce moment de réconfort dégustative d'etre consoler d'etre rassurer.
En faisant de la dégustation je suis souvent déçue parce qu'au final, je suis toujours avec mes EMEs et la bienveillance me semble bien minime face à mon ressenti intérieur.
Je sais que la nourriture ne m'apporte ce que j'espère, il faut donc arreter de ce faire mal une deuxième fois.
eh oui la nourriture n'est pas toute puissante
elle réconforte oui, mais elle ne fait pas disparaitre l'inconfort
et donc si l'inconfort est majeur, il est sûr que quelques sensations agréables au niveau des papilles ne pèsent que léger dans la balance
en fait je pense que c'est surtout la présence que tu t'accordes à toi-même quand tu te réconfortes en pleine conscience qui est le véritable réconfort
et de mon côté le véritable reconfort est dans le moment de pleine conscience pendant l'inconfort
être présent à soi-même quand on ressent des choses difficiles,c 'est s'accorder cette bienveillance qu'un parent pourrait donner à son enfant (et qui personnellement me change des "que veux tu que je te dises?" que me lançait ma mère quand je n'allais pas bien,c 'est à dire très souvent)
j'ai refait ce défi hier
-le ressenti douloureux : manque, frustration
- l'aliment réconfortant : un carré de chocolat praliné
- la dégustation : j'ai fait fondre le carré par petits bouts sur ma langue, j'ai essayé de ressentir en pleine conscience les effluves cacaotées
- retour en classe : j'ai retrouvé ma frustration, pas avec plaisir, mais un peu rasséréné par cette expérience dans le moment présent
je remonte ce fil....
c'est celui-là dont je te parlais, Patience...
Merci pour la remontée, izabelle !
Bon, aujourd'hui on dira que c'était une récré ratée...
1- Fatigue physique et grosses peurs (paupières lourdes, mal au dos, visite de Mme Onvaplutémé...).
2- Je choisis un mini chausson aux pommes, sélectionné avec soin dans l'une des meilleures boulangeries du coin.
3- Je me pose, je ferme les yeux, je déguste...
Et là, c'est le drame : ce chausson aux pommes ne vaut absolument rien !! Pâte dorée mais insipide et trop grasse, compote de pommes qui a le goût de rien, désagréable sensation de vieux gras qui colle à la langue, zéro arômes...
Bref, moi qui adore les chaussons aux pommes, je me suis fait avoir comme une bleue.
4- Du coup, je reviens à mon inconfort... doublé d'une grosse déception.
Et zut... Du coup, zéro réconfort et inconfort massif.
J'embraye sur une bonne dose de pleine conscience. On verra bien !
Au plaisir de vous lire
bravo les filles c'est super en fait
ben oui, c'est frustrant c'est sûr, mais en fait cela démontre que vous étiez vraiment dans la DE-GUS-TA-TION
et donc dans la pleine conscience
donc pile dans l'exercice
vous avez remarqué que quand on compulse, en fait on sent pas le gout?
et là vous sentez bien bien bien le goût (qui malheureusment peut s'avérer souvent moyen)
donc cela montre que vous étiez vraiment en pleine conscience du gout
et PAS en compulsion
alors certes c'est frustrant, une émotion de plus
mais d'un point de vue extérieur, c'est quand même une récré super réussie
pas réconfortante, bon ça c'est sûr (faudra trouver un meilleur boulanger) mais réussie dans le principe
bravo pour venir raconter ici vos expériences, cela nous enrichit tous
bravo Liba, oui, si cela n'est pas bon au goût, mieux vaut s'arrêter en effet
on doit gérer la frustration, mais finalement bon ça passe assez vite
la satisfaction d'avoir "respecté" ses papilles est aussi qchse qui fait du bien
C'est quoi la pralinoise ? Du chocolat fourré praliné ?
Miam !
non c'est un praliné mis en plaques, genre gianduja, mais bon en version supermarché
c'est en qqe sorte ce qu'on utilise pour fourrer les chocolats
justement oui, les inconforts restent...
c'est bien déjà que d'en avoir conscience
le réconfort est donc un simple réconfort et non pas une anesthésie ou une suppression de tous ces inconforts émotionnels grands ou petits
en fait on ne se console pas avec la nourriture, mais on se fait un petit plaisir, simplement avec bienveillance
non plus pour anihiler ce qui ne va pas, mais pour avoir un geste envers nous-même doux et bienveillant
c'est sûr que la frontière est mince et pourtant elle est essentielle