Et après le tsunami, comment identifier les émotions plus ordinaires ?
Coucou,
Je reviens donc parmi vous après un hiver difficile, sans doute la pire période de mon existence (pour le faire en résumé rapide, dans l'ordre j'ai vécu en 4 mois : cambriolage, burn-out, problèmes de santé de ma mère, décès de mon père). Je parle de Tsunami par rapport au post de Soleluna que je viens de lire, et qui me rappelle justement que j'ai vu arriver le burn-out, et que je me suis posé les mêmes questions qu'elle, sans trouver de solutions.
Bref, je ne veux pas m'appesantir sur tout çà, parce que ça fait 6 mois que je suis là-dedans et que maintenant, ça suffit, je veux en sortir ! Mais je me rends compte, maintenant que les tempêtes semblent passées, que je ne sais plus identifier mes émotions : celles que j'ai vécues ont été tellement fortes, dures, que maintenant, quand je ne travaille pas (je suis encore en mi-temps thérapeutique), et bien je suis dans la léthargie.
Pourtant, l'année dernière, quand j'étais dans le surmenage, j'en rêvais d'avoir du temps, pour faire des choses pour moi, vivre un peu, profiter... Et maintenant que j'ai enfin ce temps, je n'en profite pas, je glande devant la télé ou sur internet, je réfléchis (beaucoup ! trop !) à ce que j'ai envie de faire, je recommence à avoir des idées, des envies, mais je me disperse, je ne sais pas par quoi commencer.
Ca me donne l'impression d'un gros verrou qui me bloque, et j'imagine que ce verrou est émotionnel, je ne vois pas ce qu'il pourrait être d'autre. Mais je n'arrive plus à identifier ces émotions, comme si mon cerveau s'était anesthésié. Je n'arrive pas à FAIRE les choses, j'arrive juste à les envisager. Par exemple, tout me ramène en ce moment à la méditation, à la pleine conscience, j'ai l'impression qu'on m'en parle tout le temps, comme si la vie m'envoyait des signes. Une amie m'a prêté un bouquin qui lui a beaucoup apporté, j'ai téléchargé une appli de pleine conscience... mais je ne m'en sers pas, et le livre trône sur la table du salon depuis près d'un mois,et tous les jours je le regarde en me disant que je vais m'y mettre.
Qu'est-ce qui me bloque, et comment le débloquer ? C'est la grande question que je me pose.
Avez-vous déjà traversé ce genre de période ? Quelles sont les solutions que vous avez trouvées ?
Un grand merci !
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Encore merci pour tous ces échanges qui m'aident vraiment et font tant d'échos : vous êtes formidables !
J'ai fait une rpc plus longue hier (15 min) et effectivement à un moment la tristesse à commencer à s'exprimer, je sentais les larmes remonter. Alors j'ai pensé: "ok, la tristesse, tu es là et c'est bien normal. Je te laisse une place, reste là, existe et prends ton temps. Mais je ne veux pas que tu me submerges, et je ne veux pas repartir dans ces crises de larmes qui n'arrangent rien (et me font les yeux cernés pendant 3 jours, au passage). Tu as le droit d'exister, mais pas de me dévaster".
Je n'ai pas fait de crise de larmes du coup, je suis restée triste, un peu, mais je ne me suis pas effondrée et c'est une grande victoire. Par contre, aujourd'hui j'ai fait une superbe EME (encore des mauvaises nouvelles de ma maman ce matin, elle va subir une radiothérapie), et ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Mais j'ai accepté aussi et je l'ai faite (plus ou moins) en pleine conscience. J'ai le droit d'être inquiète et triste, et j'ai le droit d'essayer de me réconforter en mangeant. Et comme j'ai vu que ça ne marchait pas trop, niveau réconfort, je me suis arrêtée assez vite, finalement.
Je sais que le chemin sera long, surtout que je suis toujours un peu inquiète pour ma mère, alors je décide d'avancer à mon rythme, tout doucement, sans forcer surtout.
J'ai quand même agi un peu, j'ai acheté le livre de Russ Harris (mais je finis de lire l'autre avant) et j'ai rdv avec la sophro samedi.
Un pas après l'autre...
bravo à toi et bon courage
Il n'y a rien à rajouter à tout ce qui a été dit. Juste insister sur le temps, laisser du temps au temps. Et la comparaison avec la jambe cassée, c'est très juste. Quand le cerveau disjoncte, il n'y a pas de signe extérieur de fracture mais il lui faut bien le temps nécessaire pour s'en remettre.
Mon petit conseil, ma petite pierre à l'édifice : avez-vous pensé vitamines et surtout vitamine D au sortir de l'hiver ?
Je me soigne aussi avec des huiles essentielles. Un mélange de mandarine, romarin à verbénone et Ylang-ylang contribue au rétablissement nerveux et au "lâcher prise".
Bon courage et prends le temps de ...
Biz
Surmonchemin,
J'ai lu ton post ce midi après mon retour de vacances .
"Tout" a déjà été dit, (Solulena, ton post est très clair, une merveille de partage d'expérience, je trouve) mais je voulais juste rajouter mes pensées....
Je t'envoie toute l'empathie dont je suis capable et je te présente mes sincères condoléances pour le décès de ton père .
Ca a été très dur pour toi ces derniers mois et cela l'est encore et rien de plus normal de ne pas en être remise et d'être encore dans une espèce d'état de choc qui te paralyse (sidération ?) avec des émotions qui se mélangent....
Le deuil de ton père à vivre, le cambriolage à digérer, l'épuisement à s'en remettre, la maladie de ta mère....Il faudra du temps, beaucoup de temps, peut être une aide extérieure si je me fie à mon expérience...
De toute façon, nos émotions finissent par nous rattraper d'une manière ou d'une autre, si on les fuit Alors, oui mille fois oui, comme déjà dit poses toi et acueilles tous tes ressentis une seconde, une minute, quelques minutes, dans le métro, dans le bain, sous la douche, en voiture, en buvant un thé, en te promenant...Continue surtout, tous les jours .
Moi, j'ai commencé comme cela des secondes par ci par là et à lire sur LC tous les bienfaits de la rpc, pleine conscience, méditation (au choix)j'ai développé avec des lectures qui m'ont réellement encouragées à persévérer...
Apaisement, connaissance approfondie de soi , identification de ses émotions...sont au rendez vous au fil de la pratique Dans la vraie vie à fond
Même pour me mettre en route la rpc m'aide...Comme ce matin, un peu morose et déboussolée, ne sachant par quel bout entamer la journée...J'ai rajouté aussi une séance de yoga en pleine conscience pour mettre en mouvement mon corps endolori et laisser le cerveau un peu de côté...
Alors, oui, les lectures, Russ Harris, génial, et d'autres. Les CD aussi sur la méditation, les voix nous guident, nous portent et nous enveloppent chaleureusement ( dans "l'art de se relaxer" (pour moi c'est de la méditation) de Geneviève Manent il y a des séances "spécial ressourcement" (avec beaucoup de référence au cops) dont une pour les personnes qui ont perdu un être cher.
Bises.
Vraiment un grand merci à vous, vous lire m'aide et m'encourage beaucoup, merci pour vos mots !
Oui, je suis suivie par un psy (parce que là, toute seule, j'y serais pas arrivée !!!), cela m'aide bien quand je vais le voir, mais après, au quotidien, cela ne me suffit pas pour gérer mes émotions, en tous cas pour l'instant. D'où ce post, que j'ai beaucoup hésité à faire d'ailleurs, mais au vu des réponses, vraiment je ne regrette pas, merci infiniment. Je pense que je vais vous relire encore plein de fois, il y a tellement de choses dans ce que vous dites !
J'ai refait 3 minutes de rpc cet après-midi, tranquillement chez moi dans mon canapé, en portant l'attention sur mes ressentis physiques comme conseillé par Soleluna. Et là, j'ai vu qu'il y avait des noeuds dans mon ventre et la gorge et les dents un peu serrées, je n'y avais pas fait attention avant. Je n'ai pas essayé de les dénouer, juste les accueillir et voir ce que ça donne. En fait, je crois que c'est de la peur, des peurs même : peur d'avoir mal encore, peur que les vannes lâchent, peur aussi de rester dans cet état un peu bloqué et de "rater ma vie" (oui je sais que c'est excessif comme formulation, la faute au "tout ou rien" sans doute, mais c'est vraiment ce que je ressens en ce moment).
Ca s'est dénoué un peu, tout seul, depuis .Après, c'était plus clair dans ma tête, et je me suis dit qu'il fallait que je libère mon esprit de toutes les corvées qui l'encombrent (des paperasses, un dossier d'assurances,...), déjà, histoire d'y voir plus clair, et j'ai réussi à en faire une bonne partie, j'étais fière de moi !
Je suis plus apaisée ce soir, je vais continuer çà. Je ne sais plus qui a parlé de l'appli de pleine conscience sur le forum, mais si elle passe par ici, je la remercie aussi, ça m'aide bien à y penser !!! D'ailleurs, mon psy m'a conseillé la sophro, je ne sais pas exactement ce que c'est, je prendrai rdv la semaine prochaine, mais je crois que ça va dans le même sens.
Je vous souhaite une belle nuit !
oui, moi la sophro ne m'a pas réussi dans le sens où mon hypercontrole émotionnel me contre-indique toute méthode d'apaisement.... sinon ça devient de la rage...
bon j'en ai quand même fait beaucoup, ça m'a aidé à traverser des périodes de ma vie, mais clairement pour le comportement alimentaire ça ne m'a pas aidé, puisque je prenais le pli de me "calmer" sans cesse
mais c'est quand même des outils formidable
bravo d'avoir acccueilli ce que tu ressentais!!! c'est bien que tu aies pu te laisser ressentir tout ça, et y compris les peurs....
t'autoriser à les ressentir, ne pas agir dessus, simplement "être" dans le moment présent
bravo!
Super, surmonchemin, ce dénouage puis ce passage à l'action (paperasserie), la rpc aide vachement pour cela aussi Bravo
Même les peurs sont nos meilleures amies (pour reprendre l'expression d'Izabelle ), elles donnent vraiment la mesure de notre état actuel et nous aide à avancer si on l'es accueille en soi. Et s'il y a bien une émotion qui vient, passe et revient (avec une intensité et une raison différente) c'est la peur, les peurs comme tu dis. En tous les cas me concernant.
Je comprends bien tes peurs de rester dans le même état et de ratage de vie. Je les ai ressenties aussi dans des périodes difficlies de ma vie (angoisses). Je peux t'affirmer que ces peurs là, légitimes, passent avec le temps car la vie n'est pas figée. Des moments plus heureux arrivent
En plus, il s'agit là du fruit de nos pensées (de se dire qu'on ne s'en sortira pas, qu'on a tout loupé, qu'on est pas bon...) . Et comme on le sait nos pensées ne sont pas la réalité...Alors, ressentir mais ne pas s'y accrocher. J'aurai aimer connaître la pleine conscience à cette époque .
Je crois que la sophro a pour but premier d'apporter du bien être alors que la rpc c'est l'accueil et l'acceptation de tout ce qui est à l'instant sans viser un bien être immédiat. Mais au final, c'est toujours pour se sentir mieux.
Oui, la vitamine D en cette sortie d'hiver (surtout à certains âges, non ?) et je retiens pour les huiles essentielles. Merci Evelyne
Bon dimanche à tous et merci à toi surmonchemin et à tous de ce partage d'expériences.
[quote=lorraine]
Je crois que la sophro a pour but premier d'apporter du bien être alors que la rpc c'est l'accueil et l'acceptation de tout ce qui est à l'instant sans viser un bien être immédiat. Mais au final, c'est toujours pour se sentir mieux.
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surmonchemin,
Bravo ! Je lis les différents témoignages de ce fil depuis le début ; et j'apprécie vraiment tous ces profonds échanges... qui sont encore plus appréciables puisqu'ils t'aident bien à avancer ! :-)
Pour rebondir sur la sophrologie, je confirme ce que te dit lorraine. Il y a toujours, dans la sophro, une intention d'activer du positif : "ressentir de la détente", "apaisement", "rejeter les tensions"...
Mais les premiers instants d'une séance de sophro s'apparentent pas mal à de la pleine conscience.
Personnellement, je jongle entre la pleine conscience et la sophro.
Je commence par de la pleine conscience, qui est "neutre", qui sert à accepter ce qui est à l'instant, comme le dit très bien lorraine.
Et si l'inconfort que je ressens à ce moment présent est difficilement supportable pour moi, je bascule sur un peu de sophro... ou alors une bonne dégustation ! :-
Au plaisir de te lire