Et la gourmandise dans tout ça?
Bonjour à toutes, et à tous!
Je viens de commencer le programme, après avoir lu le livre du Dr Apfeldorfer et je suis convaincue du bien fondé de cette méthode.
Comme beaucoup d'entre vous je pense, j'oscille depuis 20 ans entre régimes stricts et copieux laissé-allers, et j'ai décidé qu'il fallait que ça s'arrete.
Je comprends que la méthode demande de se concentrer sur ses sentations de faim et de satiété, écouter son corps et repérer les émotions qui nous font manger, mais moi j'ai l'impression que mes émotions sont tout à fait normales et que c'est la gourmandise qui me fait manger. On n'en parle jamais dans le livre ni dans le site, alors que pour moi, c'est capital de parler de cette envie de se faire plaisir avec des bons petits plats, un (ou plusieurs) morceau de fromage, un chocolat en fin de repas sans pour autant avoir un problème émotionnel.
Bien sûr je sais que quand je n'ai plus faim, ce n'est pas pour autant que je n'ai pas envie de manger et il me semble que mes emotions n'ont rien à voir là-dedant, c'est juste de la gourmandise associée à un manque de volonté!!
Ou alors elle ne dit pas vraiment son nom cette gourmandise et cache quelque chose de plus complexe? Moi ça me parait assez simple comme concept, mais je ne suis pas fermée et j'aimerais connaitre votre point de vue la-dessus.
A très vite sur le forum!
Cecile
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Ouah! Vous etes toutes unanimes! C'est impressionant et très réconfortant.
Je suis impatiente d'avancer dans la méthode pour découvrir ce que vous savez déjà. Ca me parait fou de ne plus apprécier à ce point un aliment qu'on aime, simplement parce qu'on n'a plus faim. Ca ne me ressemble pas du tout, et je suis encore dubitative, mais si j'arrive à ça, je crois que j'aurai franchi le cap le plus important.
Pour l'instant je remplis sagement mon carnet alimentaire.... Patience..... :)
Merci pour vos réponses les filles!
Cecile
Merci à Cecile pour cette pertinente question de la gourmandise et merci aux autres pour vos éclairages.
Comme j'a commencé le carnet des EME il y a peu, je me faisais la même réflexion "je mange par gourmandise, ce n'est pas une EME". Mais là, grâce à vous, je comprends mieux les choses, notamment le fait que les émotions savent se faire très discrètes, mais ça ne veut pas dire qu'elles ne sont pas là. Je vais donc tâcher de les découvrir, ces coquines ;-)
Bonne soirée !
Moi aussi j'avais cette impression, en lisant ce fil je comprends mieux certaines choses ! j'avais même participé à un chat en disant que j'avais l'impression de faire le deuil de ma gourmandise, et que ça m'attristait un peu....
Moi aussi, je me posais cette question au démarrage : "tous ces gens qui parelnt d'envies de manger émotionnelles, mais moi ce sont des envies de manger tout court".
Bon, en fait, le postulat, c'est que si tu as envie de manger alors que tu n'as pas ou plus faim, c'est une EME. Comme le dit très justement Fred73, ces EME sont parfois très très discrètes (c'est-à-dire très très efficaces, elles réussissent à faire complètement disparaître l'émotion).
Petit à petit, on apprend à se poser et à s'interroger "tiens, j'ai déjà bien mangé, je n'ai plus faim, mais j'ai encore envie de manger un petit truc... que se passe-t-il ?".
Petit à petit, en travaillant aussi sur les émotions, on repère des petites choses, des inconforts.
Et petit à petit, on fait le lien entre les 2.
Je rejoins aussi Fred73 sur le fait que le petit carré de chocolat "pour le plaisir", ben vas-y, go ! On a aussi le droit de conserver des moments d'alimentation réconfort, sans faim. Il est évident qu'on ne peut pas manger 100% avec faim ! (surtout pas après des années de restriction).
Pour moi ce sont les fins de repas qui regorgent d'EME très discrètes : le fromage, le dessert, le pain, mangés alors que je n'ai déjà plus faim depuis longtemps.
C'est un processus qui prend un peu de temps, mais très intéressant ! Bonne route !
Moi aussi, je pensais que le plaisir de manger sans faim était le même que de manger avec faim, ou à peu près pareil (pour moi, je le voyais comme un peu augmenté par la sensation de combler la faim).
En découvrant l'étape de la faim et l'étape de la dégustation, j'ai bien saisi la différence. Le plaisir de manger avec faim est sans commune mesure avec le plaisir de manger sans faim. Les goûts sont bien plus riches et bien plus prononcés, les sensations sont fortes, c'est presque une activité indécente !
J'ai toujours des EME, surtout le soir, mais de plus en plus souvent je renonce à manger d'un aliment que j'aime (par exemple une mousse au chocolat) pour manger un aliment bon mais plus banal, parce que c'est quand même dommage de gâcher de la mousse au chocolat pour une EME. C'est tellement meilleur avec faim ! La différence est du même ordre qu'entre un chocolat enveloppé sous plastique en bas de l'étalage et celui d'un bon chocolatier.
Depuis quelques jours, à midi, je m'emmène au boulot une barre de chocolat, et j'en mange deux carrés en dessert, en gardant un peu de faim. Je suis aux anges. Aujourd'hui, je n'avais pas très faim, pas comme d'habitude, et mon carré était fadasse. Pourtant, c'est le même chocolat.
Tu verras, Cécilegab, tu vas redécouvrir le plaisir d'avoir faim et de manger !
cecilegab,
Quand FRED73 dit : "Mais, j'ai compris que la gourmandise ce n'est pas je mange alors que je n'ai plus faim, mais je mange ce que j'aime quand j'ai faim !", cela rejoint un propos du Dr A.
En effet, il avait expliqué que le vrai gourmand mange avec faim. Si à la fin d'un repas, on lui propose un carré de chocolat qui semble excellent, mais que vraiment, là, il n'a plus faim, il sera capable de dire : "J'apprécie que vous me proposiez ce chocolat. Mais je n'ai vraiment plus faim et, donc, je ne pourrai pas le déguster comme il le mérite. Alors merci mais ça ira. Ou alors je le garde et je le dégusterai quand j'aurai de nouveau faim et que j'en aurai envie".
En effet, rien n'empêche de se faire plaisir, bien au contraire ; c'est d'ailleurs ce que l'on apprend à s'autoriser ici...
Mais finalement, avoir envie de manger quand on n'a pas faim, doit probablement signifier que l'on cherche à vivre / ne pas vivre autre chose...
Autre exemple : mon homme. C'est un mangeur régulé qui n'a aucun trouble du comportement alimentaire.
Il sait, par gourmandise, se garder une place pour le bon dessert à venir.
Mais il sait aussi manger sans faim quand il a besoin de se réconforter. D'ailleurs, il le verbalise très bien : "J'ai pas faim, mais j'ai envie de me faire un peu de bien, là, parce que je suis fatigué/énervé/inquiet...". Et là il sait se faire du bien avec un petit carré de chocolat ou une madeleine, sans dévorer la plaquette ou le paquet entier !
Et du coup, il n'a pas de problème de poids ni de restriction cognitive.
J'espère que ces quelques exemples t'aideront à avancer dans ta réflexion.
Au plaisir de te lire
Merci pour vos réponses.
Je me demande quand même si j'arriverai un jour à attendre d'avoir faim pour manger un carré de chocolat. Ce n'est qu'une bouchée, j'ai l'impression qu'on ne rassasie pas sa faim avec ça. Quand je mange un carré de chocolat, c'est par pur plaisir. Je peux tout à fait m'arreter à un carré, mais je ne crois pas pouvoir déceler une faim si petite qu'elle serait rasasiée par un carré de choc.
Je trouve aussi que manger sans faim n'est pas si désagréable que ça. En fait je n'apprécie pas beaucoup moins de manger sans faim que par faim. J'espère que le programme m'aidera à changer sur ce point. Je pense que c'est la clé...
J'y crois vraiment beaucoup à cette méthode, j'espère que le temps réussira à me changer un peu. Pour l'instant, et après un week end avec de nombreux moments de convivialité, je constate que je n'arrive pas du tout à me concentrer sur ma faim dans ces moments-là. Je passe un bon moment en famille ou avec des amis, autour de bons petits plats, et la question de la faim et de la satiété me passe complètement au-dessus!... Je ne suis qu'au début du prgramme (une semaine aujourd'hui) alors j'ai encore beaucoup d'espoir quant à la suite.
Une belle journée à vous 2.
hello cécile
tu verras, c'est par l'expérience que tu pourras sentir les choses différemment
je peux te dire que cela m'est arrivé souvent d'avoir une faim calmée par un unique carré de chocolat
et la gourmandise peut s'exercer totalement quand on a faim......
par ex, moi tous les soirs je me fais de bons petits plats, et des desserts deux fois par semaine
et même chaque repas pour moi est une "gourmandise"
mais je profite de ma gourmandise quand j'ai faim, simplement pour être en accord avec mon corps
alors d'accord, manger un carré de chocolat sans faim n'est pas désagréable, et d'ailleurs le but de cette méthode n'est pas de manger toujours "quand on a faim" mais plutôt de respecter "globalement" ses sensations
l'expérience que j'ai fait, c'est quand même qu'avec une vraie bonne faim (les crocs!!), tout ce que tu manges est vraiment bien bien meilleur que quand tu n'as pas faim
tiens hier soir j'ai fait un crumble aux pommes, même recette que d'habitude, et je n'avais plus très faim au moment du dessert
j'en prends quand même une bouchée (par gourmandise!!) sauf que ma gourmandise est déçue, je trouve ça "bof-bof" et je demande à ma fille si je n'ai pas raté ma recette, si elle aussi ne trouve pas ça raté, et elle me dit que pas du tout, il est délicieux comme d'habitude
donc simplement je n'avais pas assez faim pour en profiter vraiment au niveau du gout.....
donc la gourmandise a tout à y gagner.....
et en effet, pour beaucoup de personnes, ce n'est pas tant les émotions qui les font manger que les habitudes
d'où l'intérêt de prendre de nouvelles habitudes....
bonne continuation
Je suis exactement dans la meme situation.
Je ne mange presque plus de dessert et mon petit rituel de biscuit avec mon infusion du soir pareil je n'en prend plus car pas de faim pour justifier ces prises de nourriture.
Cela me frustre beaucoup surtout au debut.
Mais j'y ai beaucoup reflechi et Fred 73 a raison il y a forcement une raison pour manger sans faim et c'est une EME.
Je me suis demander ce que je cherchais a satisfaire en mangeant cet aliment sans faim.
C'etait pour eprouve un sentiment de "felicitation" car enfant le dessert c'etait que si j'avais fini mon assiete.
Donc a force dessert=recompence.
Et j'ai remarque que j'avais du mal a manger un aliment "dessert" en ayant une bonne faim.
C'est vraiment un travail sur notre relation a la nature et ce que l'on cherche a satisfaire avec.