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c'est ça qui est intéressant, c'est que dans une thérapie, même brève, on est amené à "rejouer" des scénarios
il faut absolument s'en ouvrir au thérapeute car c'est la prise de conscience qui permettra de dépasser le schéma
il doit avoir cette capacité d'accueillir les ressentis qu'il provoque chez ses patients, et s'en servir pour les aider, eux, car ce que ses patients vivent avec lui, c'est ce qu'ils ont besoin de travailler, et ce de façon beaucoup plus urgent que n'importe quel outil de thérapie brève
en l'occurence BlueJay, tu aurais pu lui dire que son attitude provoquait en toi un grand désarroi, l'impression de ne pas "être aimée", parce que là c'était un point à travailler très important
c'est un peu le reproche que l'on peut faire à certains psy de thérapies breves ou comportementales, ils ont parfois des outils super, mais si on n'a pas cette conscience de ce qui se joue dans la relation patient-thérapeute, on passe tout à côté de la moindre opporturnité de changement
parce que ce ressenti de ne pas être aimé est essentiel à prendre en compte, il doit agir très fréquemment
t'es quand même tombée sur une "gratinée"
moi aussi j'ai eu droit aux douches froides et c'est même ma soeur qui me l'a rappelé car je l'avais totalement occulté
essaie de rester connecté à la petite fille en toi qui se sent "écrasée", simplement
tant que tu restes consciente de ce ressenti-là, l'autre ne peut rien contre toi
en gros ça correspond à se dire dans sa tête "je me sens écrasée" et nénamoins sortir les mots de sa bouche "bonjour, je dois malheureusement annuler le rendez-vous car je ne pense pas que ça pourra fonctionner avec vous, le contact ne passe pas"
si tu reste consciente de ta petite fille intérieure, l'adulte que tu es pourra prendre la parole ainsi
et si elle insiste, répète plusieurs fois la même phrase
courage!
bon elle est surement pas très sympa cette psy avec des méthodes qui ne te conviennent pas mais il y a un truc qui me chiffonne: tu dis que tu es en colère parce qu'elle t'écrases de sa supériorité, de son autorité de celle qui sait...
il y a là un paradoxe, tu vas la voir parce qu'elle est suposée t'aider à résoudre un problème que tu as du mal à résoudre et tu lui en veux de celà...
peut être faut-il que tu te demandes ce que tu attends vraiment de son expérience?
ouh là t'es trop perspicace!!
eh oui quand tu étais enfant, cette attitude de ton père provoquait certainement un ressenti bien particulier en toi
laisse-le émerger en acceptant de te sentir vulnérable (puisque maintenant tu es grande et que tu ne risques rien)
c'est fou ce que les enfants peuvent ressentir, mais n'ont que peu de mots pour l'expliquer
donc, en tant qu'adulte, tu peux donner des mots à l'enfant que tu étais pour exprimer pourquoi c'était si dur à l'époque de ressentir ça
ne réfléchis pas, laisse émerger
la colère me semble ici une lutte pour empecher ce sentiment d'émerger
s'il n'émerge pas, c'est simplement que c'est encore trop difficile, trop douloureux, trop menaçant....
tant pis...... mais peut-être qu'avec des mots, ça peut simplement émerger
se sentir "non reconnue" "non valorisée" ou "incomprise", des trucs du style sont souvent présents avec les pères....
La colère, c'est aussi un truc qui te protège. Il y a un fil sur les émotions négatives qui nous protègent, je ne sais plus où. Ta colère, c'est ce qui te permet de faire monter l'adrénaline pour réagir avec la fermeté nécessaire (trouver le courage de lui couper la parole pendant qu'elle parle sans répondre à ta question, trouver le courage de te lever pour couper court au rendez-vous, trouver le courage pour le faire poliment - après tout, peut-être simplement qu'elle explique à sa manière, que tu comprends à ta manière, et que vos manières sont trop éloignées pour se rejoindre). Attention, hein, quand je parle de courage, je ne juge pas du tout ton attitude : j'ai la même, j'ose rarement faire ce que ma colère me donne l'énergie de faire, et bon, voilà, c'est comme ça, j'y travaille.
Quand on repousse la colère, on ne repousse pas les choses qui l'avaient fait naître et qui sont toujours à régler. Ca laisse l'adrénaline dans le corps, et on l'utilise pour se blesser soi-même (en se gourmandant avec véhémence, en laissant échapper notre vapeur de cocotte-minute envers nos proches, ou en mangeant, ou en faisant du sport à outrance...)
L'idéal, je crois, ça serait de pouvoir prendre conscience de cette colère, prendre conscience que ça n'est qu'une émotion, pas un ordre d'agir, et décider de l'utiliser, quand c'est possible, pour régler ce qui l'a fait naître. Quand ce n'est pas possible, je ne sais pas. La laisser disparaître toute seule ? C'est une émotion, elle laisse une trace, et puis elle disparaît, et la trace qu'elle a laissée disparaît aussi. Je me dis que ce qui reste, c'est la cause de cette émotion et que ce qui peut changer, c'est notre manière d'aborder cette cause. Ca fait partie des points qui me font beaucoup réfléchir, en ce moment, ce que je dis n'est pas une réponse, c'est juste une partie de mes pensées à ce sujet.
je me permets d'intervenir dans ce post parce que ce que tu écris Lavieenrose me parle bcp.
Par deux fois j'ai du dire à des thérapeutes que je n'étais pas d'accord avec leur pratique et que je ne me sentais pas bien avec eux et chaque fois ça a été pour des raisons similaires aux tiennes. Et chaque fois cela m'a demandé d'énormes efforts et leur comportement m'a provoqué d'énormes colères.
La deuxième fois c'était il y a un an pendant une thérapie brève qui veut soigner à la fois le corps et l'esprit. La thérapeute a beaucoup insisté aussi pour etre payée en liquide. Je posais généralement le billet sur une petite table devant elle en fin de séance. Mais un jour, elle n'a pas remarqué que j'avais posé le billet (elle écrivait des choses sur la séance dans son carnet) et tandis que je mettais mon manteau elle dit tout haut "mais elle va partir sans payer!". Cette phrase somme toute anodine a été pour moi d'une violence rare. Elle parlait de moi à la troisieme personne comme si j'étais absente. Comme si j'étais totalement invisible. Et de plus elle insinuait que je puisse etre malhonnete et partir sans payer. J'ai perdu à cet instant toute confiance en elle et je l'ai ressentie comme malveillante à mon égard.
Je n'ai rien osé dire ce jour là. j'ai bredouillé.." mais si j'ai posé le billet comme d'habitude". J'ai eu droit à un sermon sur comment on doit payer, les yeux dans les yeux, comme ça en tendant le billet, etc.
Eh bien c'était le début d'une colère magistrale. j'ai horreur qu'on me sermone. J'ai horreur qu'on me prenne en otage, qu'on m'écrase de son savoir. ça me donne envie de tout péter, de hurler...
Mais la colère est toujours là pour cacher la tristesse. C'est le feu qui cache la vallée des larmes... parce que je voudrais tellement qu'on m'aime comme je suis, avec mes rondeurs, avec mes questions. imparfaite mais parfaitement moi. j'aimerais tellement qu'on me foute la paix avec les grands principes, avec Dieu, avec le bien, le mal, comment on doit payer son psy, comment on doit élever ses enfants, comment on doit manger... je voudrais juste qu'on me fasse confiance et qu'on m'aime. voilà toutes les pensées cachées que je me trimballe quand je me mets en colère.
Et d'ailleurs j'ai trouvé une psy formidable qui a parfaitement compris tout ça, avec qui j'ai pu construire une relation de confiance et de soutien et qui innove avec moi ses façons de faire. Je lui dois beaucoup.
N'hésites pas à en parler autour de toi et surement quelqu'un te conseillera une personne de qualité qui t'écouteras toi et ta fille.
bon courage.