Obésité : la difficulté de percevoir son poids réel
Bonjour à toutes et à tous,
je ne viens pas souvent sur le forum, mais aujourd'hui j'ai une question qui refait surface :
Sur la page d'accueil je viens de lire l'article qui traite de la difficulté de se voir aussi grosse que l'on est.
C'est exactement mon cas : alors que j'ai un IMC de 39 je ne me vois pas grosse dans mon miroir. Tout au plus je trouve qu'un pantalon marque ou qu'une jupe serre, qu'un T shirt pourrait être plus long ... Ce n'est qu'au détour d'une fenêtre, d'une vitrine que tout d'un coup je vois une grosse bonne femme que j'ai du mal à reconnaître : c'est pas ça , moi? non c'est le verre qui est incurvé... Même en me maquillant je ne vois pas mon triple menton. Comme un déni de grosseur!
Je me suis longtemps dit que je ne pourrais pas mincir puisque je ne sais pas que je suis obèse... Bon sur les photos je vois quand même que quelque chose ne va pas, mais je me trouve des excuses...
Je me demande si d'autres éprouvent cette curieuse sensation de se sentir mince comme quand on était jeune, de se voir mince, alors qu'on est obèse, d'être(par exemple) persuadée de pouvoir se glisser entre 2 voitures dans un parking sans toucher les rétros, alors que même en rêve ça ne peut pas passer!
Et si vous avez eu ce même souci, comment avez-vous fait pour que vos yeux, vos sens et votre tête prennent la mesure du volume que vous occupez?
Merci beaucoup de tous les témoignages , de toutes les pistes que vous pourrez me donner, car pour changer il faut quand même commencer par reconnaître qu'on a un problème et moi je ne le vois pas. Mais il faut dire que mon médecin s'en charge
Amicalement
Sahara
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Merci Nath83 pour ton paragraphe : " Charlotte disait sur son blog qu'elle n'allait pas regarder des photos pour se dire "la grosse là c'est moi" (de mémoire, hein, excuse-moi si ce n'est pas tout à fait tes termes). Mais est-ce que ce n'est pas possible de regarder des photos et de se dire : "tiens je suis effectivement plus grosse que je ne l'imaginais. Observons donc cette image avec bienveillance, sans jugement." Et petit à petit, surtout couplé avec tout le travail de perception interne proposé par lc et en dehors, je crois que c'est vraiment réalisable d'arriver à se dire : "tiens sur cette photo je ne m'aime pas trop. Sur celle-là je me trouve canon ! Sur celle-là je me reconnais bien. Etc".
J'aimerais effectivement en arriver là un jour, accepter cette fille que je vois sur ces photos comme étant moi... tout comme celle qui était plus mince 2 ans avant, et moins grosse 4 ans avant, et encore plus mince 6 ans avant... Et me dire qu'en fait c'est toujours la même personne, moi. Et ne pas rejeter l'une parce qu'elle a des kg en trop, et adorer l'autre parce qu'elle est plus mince. C'est l'acceptation de soi. Je commence à comprendre où je dois en arriver. Tout comme on accepte d'être envahie par nos pensées et nos auto-commentaires quand on fait la RPC et qu'on les accueille et qu'on revient à la respiration. On accepte d'être comme on est physiquement en ce moment. Et que ce n'est pas un critère pour nous aimez mieux avant.
OK sur le principe. Reste à passer ça dans les faits. Tu as une approche (Nath ou qqun d'autre évidemment) : regarder des photos de nous à différentes périodes et essayer de se souvenir de qui on était (indépendemment de notre poids), de se souvenir de nos réalisations à l'époque, de nos sentiments, de nos engagements pour trouver qu'on était une chic fille, grosse ou moins grosse ? Ça me rappelle cette article de l'ex-blog pensees de ronde :
//www.penseesbycaro.fr/2010/09/zermati-un-an-apres/
faire la paix avec soi (et toutes les "soi" qu'on a été)... un long parcours.
Merci pour le partage de cet article, très émouvant je trouve.
C'est intéressant ton idée de se pencher sur ce qui fait ton unicité et ton unité, tes valeurs, tes pensées à différents moments de ta vie, ce qui a évolué et ce qui reste central.
Il y a plein de pistes, à toi de voir ce qui te correspond. Après, à mon sens, il n'y a pas d'urgence, tu peux te réapproprier ton corps et ton image doucement, lentement, le maître mot c'est bienveillance ;)
- dans le mouvement : la danse, l'expression corporelle, le yoga, le taichi, le qi gong, n'importe quelle activité que tu arrives à pratiquer en pleine conscience en fait, en prêtant particulièrement attention à tes sensations corporelles. Les mouvements et cette attention vont enrichir le schéma corporel, l'aider à s'actualiser . Dans les petits mouvements de chaque jour, bouger en pleine conscience. Prendre plaisir à bouger, bouger pour soi. L'article que j'ai cité plus haut peut peut-être t'intéresser ?
- dans le micro-mouvement et dans l'immobilité : les méthodes type feldenkrais ou eutonie permettent de se centrer sur ses sentations internes mais aussi sur les contours du corps par le jeu des appuis. Un avant-goût : tu peux finir ton body-scan, allongée notamment, en prêtant attention aux appuis de ton corps sur le sol, en dessinant mentalement ton empreinte, en sentant comment ta respiration la modifie. Et/ou sentir l'air sur ta peau, le contact des vêtements.
- face à un miroir : tu peux te regarder (avec bienveillance toujours), voir les parties de ton corps que tu apprécies le moins, et prendre le temps de les masser doucement, pas pour les faire disparaître juste un massage pour en prendre connaissance, pour sentir la texture de la peau, le contour... Te regarder bouger, danser, parler pourquoi pas.
- par le regard des autres : si tu regardes des photos, pourquoi pas demander à ceux que tu aimes sur quelles photos ils te trouvent ressemblantes, quelles photos de toi ils trouvent jolies ?
Le mot d'ordre c'est bien sûr bienveillance (quoi ? Je radote ?) et patience.
Et vraiment, quand on a confiance en soi et qu'on se sent à sa place, finalement les gens font très peu de commentaires désobligeants et voient plutôt le sourire que les kilos :)
Merci pour ce fil, que je remonte, qui me permet de voir que "non je ne suis pas seule" et "oui ma fille, tu es normale"..!
Comme certaine d'entre vous, je ne perçois pas mon corps tel qu'il est vu par les autres.
Je me perçois vive, alerte, pas mince mais pas grosse non plus. Presque normale, avec quelqus kg en plus, mais...
mais pas comme cette fille sur la photo.. C'est moi ça ?
Et comme cette image de moi ne me plait pas du tout, je plonge la tête dans le sable pour ne pas la voir..
Et en ressortant, je plonge la tête dans le frigo pour oublier...
ben oui, on est quand même "normales", hein!!!!
j'espère papyrus que très bientôt tu n'auras plus besoin d'oublier et donc de manger sans faim
de plus les photos sont parfois éloignées également de la réalité
Bonjour, le corps ce n'est qu'une enveloppe mais ce qui est dans ta tête est plus important et tant pis pour ceux qui ont un corps de "rêve" et rien dans la tête . Leur monde s'arrête autour de leur corps et ils ne voyent pas plus loin que ça et manque tellement d'autre chose. Nous sommes intelligent(es) car nous nous vivons ! Soyons fiers ! A bat les imbéciles , les pédants et ceux qui n'existent que pour eux! Courage!
Bonjour,
Je suis obèse, j'arrive à me regarder nue et j'accepte mon corps mais lorsque je porte des vêtements et que je me regarde, je me trouve énorme. Pourtant mon visage me plait avec mes kilos en plus. Mon concubin m'a connu avant que je prenne mes 20kg et il m'accepte comme je suis, pourtant j'ai du mal à comprendre qu'il puisse trouver mon corps désirable.
Je n'aime pas mon corps mais je l'accepte
[quote=pureutopie]
... pourtant j'ai du mal à comprendre qu'il puisse trouver mon corps désirable.
[/quote]
coucou, j'ai envie de te dire que s'il trouve ton corps désirable c'est qu'il t'aime TOI et que ton corps, c'est toi, ça en fait partie. Heureusement, quand on aime quelqu'un, on l'aime pour tout ce qu'il est. On ne découpe pas la personne en petit morceau en disant "ça je l'aime, ça je ne l'aime pas". On aime le tout. C'est valable en amour et en amitié. Pose toi la question de personnes de ton entourage qui ne sont pas forcement belles et que tu aimes: est-ce que tu les aimerais plus s'ils étaient plus beaux?
Ce post m'interpelle car quelque soit la variation de poids , mon IMC a varié entre le surpoid et l'obésite morbide.
Je n'ai jamais pu m'apprécier en photo et encore moins en video quelque le poids que j'ai fait.
Je n'ai aucun soucis pour faire du body scan, pour bouger mon corps pendant les cours de danses africaines ni pendant les cours de tai chi.
Mais je n'ai jamais réussi à apprécier et accepter l'image de mon corps que se soit en photo et l'effet est pire sur une video.
Pourtant, beaucoup de personne sont surpris quand je leur dis mon poids ( et cela a été vrai quelque soit le poid que j'ai fait )
Il y a certainement des vetements qui peuvent mettre en valeur le corps et aussi un peu de maquillage mais je ne suis pas trés fashion.
Je pense qu'une démarche, un port de tete, le regard, la confiance , ce que l'on dégage, un beau sourire peut faire la différence t; Mais pour ce qui me concerne, la aussi il reste du travail.
Faire la paix avec son image, c'est aussi faire la paix avec tout ce que la socièté nous renvoit face aux kilos.
Les remarques les méchancetés les non dits , les regards croisés qui font mal , les préjugés ; c'est l'image que nous renvoit la les médias avec leurs idées "bien pensantes" et stéréotypés !!!!
Le corps, le miroir et nous. Je n'ai pas de problème à me mirer le matin devant le miroir de la salle de bains. je ne me vois que jusqu'à la poitrine. Pour une vue "d'ensemble", je vais dans ma chambre, et me positionne dans le couloir, nickel. Sinon, c'est de profil, à 2 mètre de l'objet. Souvent, c'est à ce moment que je change de tenue, jusqu'à ce que mon profil me satisfasse.
Aujourd'hui, je ne suis plus surprise de voir le volume de mon corps, mais ce fut le cas pendant longtemps.
Par contre, je fais très attention quand je dois passer entre 2 voitures, moi aussi,, je regarde attentivement les sièges avant de m'assoir pour ne pas me retrouver assise sur les accoudoirs par exemple ou coincée, etc .... et c'est encore plus vrai lorsque je suis avec des amis. Je file avec eux, et in-extrémis, je change ma trajectoire. C'est devenue une habitude de recherche du bon parcourt, ça me laisse un peu triste.
Et puis, comment pourrais-je dé-aimer mon corps, donc moi-même, moi qui veut tellement être aimée ?