Quand un article vous "parle"
et vous fait mettre le doigt sur des choses auxquelles vous n'aviez pas pensé...
je parcourais la rubrique 'sujets actifs", quand de fil en aiguille, je suis remontée jusqu'au blog de caroline, pensées de rondes (vous savez la dame blonde, pionnière de la méthode zermati qu'on a vu dans le reportage régimes la vérité qui dérange).
Et là je tombe sur l'article 'chocolat noir contre chocolat au lait" (ici : //www.penseesbycaro.fr/2012/06/chocolat-noir-versus-chocolat-au-lait-de-la-connerie-du-dietetiquement-correct/)
Il y est question d'une maman devant le rayon chocolat, avec sa petite fille, qui lui demande pourquoi elle n'achète que du chocolat noir, elle ne le trouve pas bon, et elle n'aime pas les gouters que sa maman lui prépare, parce qu'ils sont tooujours tristes... et la maman d'expliquer que "c'est ce qu'il faut manger' - sous entendu, le noir ne te sautera pas aux hanches -
Et je me suis mise aussi à parcourir les commentaires. Le dernier m'a interpelée, parce qu'il a fait écho en moi..
J'ai 3 filles, âgées de 17 à 23 ans. Elles m'ont toujours vue au régime, inconsciemment je les ai sans doute élevées dans le mange pas ça, ça fait grossir. A la maison, même s'il y a toujours eu des bonbons et des gâteaux, il y a toujours eu aussi des allégés, des livres de cuisine ww, des expériences avec des boissons miracles et autres gélules tout aussi miraculeuse (et la marmotte, elle met le fameux chocolat vous savez où...) Jusqu'à il y a 2 ans, quand j'ai commencé à tournicoté autour de la méthode et à essayer de l'appliquer toute seule.
La première avait 20 ans quand elle est devenue anorexique (dysmorphophobique plus exactement, diagnostiquée comme telle par le psy chez lequel je l'ai trainée de force). Une expérience dans une école de danse parisienne ne l'a pas aidée, la directrice lui refusant la progression sous prétexte qu'elle était "trop petite et trop grosse". Ma magnifique petite fille qui crevait la scène quand elle dansait, au point que les spectateurs venaient me voir ensuite en me disant "oh là là votre fille, on ne voit qu'elle ! Elle a quitté ce milieu et va mieux, heureusement.
La seconde a 21 ans, et un bon sens étonnant. Ayant été malade plusieurs mois l'année du bac, elle avait pris du poids (fana des pains au lait au nutella, ou plutôt du nutella au pain au lait !) ; Se voyant sur les photos avant les vacances, elle a dit stop. Et elle a arrêté le nutella. Seulement ça et rien d'autre. Elle a perdu 7 kilos, c'est maintenant une magnifique jeune fille qui ne mange que quand elle a faim, et uniquement ce dont elle a envie. Sans que jamais personne ne lui ait inculqué ces principes.
La troisième a 17 ans mesure 1,55 m, et doit peser autour de 70 kilos. Je n'en sais rien car son poids est devenu un vrai sujet tabou à la maison, j'ai eu beau essayer de lui parler de la méthode, de l'emmener chez une nutritionniste (avec des principes conformes à mes attentes), rien n'y fait, chaque année, on achète des vêtements dans la taille au dessus. Et pour sa santé, elle ne doit pas grossir (elle a un problème de colonne vertébrale, elle a porté un corset depuis ses 2 ans jusqu'à l'année dernière, et le chirurgien lui a bien fait comprendre qu'elle risquait de mettre en l'air tout le travail fait, et de repasser sur le billard). Elle a toujours eu un bon coup de fourchette, ce que nous n'empéchions pas, car née avec des malformations internes, elle aurait pu ne pas pouvoir s'alimenter du tout ; la voir manger était pour nous un plaisir, pour ne pas dire une victoire. Jusqu'à 12 ans tout s'est bien passé, et puis à la puberté, les bras, les seins le ventre, les cuisses ont commencé à s'enrober. Elle ne se plait pas comme ça, et se compare à ses soeurs, forcément.
Mais revenons à nos moutons, l'article... le dernier commentaire. La jeune fille qui commente dit qu'elle a eu une grand mère obèse, mais elle ne l'a connue que menue et anorexique. Sa mère a tout fait pour qu'elle et sa soeur ne soient pas comme ça. Sa soeur est devenue boulimique... Et là DING ! tiens tiens... ma mère m'a toujours dit qu'à 15 ans, elle pesait 75 kilos... j'ai vu des photos d'elle à 20 ans, mince comme un coucou. Elle ne supporte pas de me voir en surpoid...
Ma belle mère m'a confié il y a peu qu'elle était obèse adolescente, et qu'elle a eu une période anorexique ensuite...
Avec tout ce passif, pas étonnant que j'aie du mal à inculquer les bons principes à mes propres filles !! ne reste qu'à espérer que les graines que j'ai semées depuis que je fréquente linecoaching germeront un jour... et qu'elles même seront zen vis à vis de la nourriture avec leurs propres enfants !
Désolée d'avoir été un peu longue, mais j'avais besoin de le poser quelque part. Merci à celles qui auront lu.
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Merci Sorci pour ce témoignage très touchant
Il y a une double histoire, la tienne et celle de tes filles et je crois voir deux histoires qui ont fini par se confondre et pourtant.
Je n'ai pas un tel passif mais ce que je crois savoir c'est à la fois le gros impact de nos croyances sur nos enfants et le très faible impact aussi.
J'essaie d'inculquer à mes enfants l'importance d'une alimentation équilibrée (manger des fruits et des légumes etc etc). Mon fils ainé n'avait pas ce problème, dès qu'il a volé hors du nid, il a continé à cuisiner, étonnant pour un garçon de 22 ans, mais avec le temps, une vie professionnelle et personnelle stressante il a fini par manger n'importe comment. Mon second fils a toujours eu des problèmes avec l'alimentation, dès qu'on a introduit les aliments ça été la guerre et croyez moi il a tenu bon
Le premier avale tout ce qu'il trouve, le second ne mange rien et les deux sont hyper minces. Pourquoi ? Parce qu'ils mangent à leur faim, le premier a un énorme appétit mais se dépense sans compter, le second bouge peu et mange peu et est capable de refuser quelque chose qu'il adore en me disant : mais j'en veux pas de ton dessert, je n'ai plus faim
Ancienne mince qui mangeait comme un routier, peut être leur ai je inculqué cette notiion que j'ai perdu je ne sais comment
Je ne sais pas pourquoi je raconte tout ça,sans doute en lisant ton article, le besoin à mon tour de me raconter
Mais ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas culpabiliser, nos enfants font et feront toujours ce qui est juste pour eux et à moins d'être réellement nocives (et puis il y a le père aussi non ?) on a fait ce qui nous paraissait juste
On n'est pas parfaite ??? et alors. Je défis quiconque de me dire ce qu'est la perfection