Se faire respecter ou comment on refoule son agressivité
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Coucou Ennairam,
ah les enfants nous poussent dans nos extrêmes limites... et ce n'est parfois pas joli à voir. Par contre il ne faut pas les enfouir, mais trouver une façon moins "radicale" de les exprimer. Car, oui, il faut dire à nos enfants que tel ou tel comportement nous affecte - ça n'enlève rien à l'amour qu'on leur porte, mais ce qu'ils font, à ce moment précis, nous incommode. Je pense que ça participe à leur prise de conscience personnelle : ils ne sont pas seuls sur Terre, ils ne commandent pas et ne dirigent pas.
Je m'applique (pas toujours aisément) à garder cette ligne de conduite : même si j'ai des crises pour ceci ou cela, si j'ai décidé que nous irions faire telle ou telle chose ce matin, nous irons. Point. Je mets de la souplesse dans la façon de le faire (ie pas au pas de charge, on profite aussi de l'occasion pour en faire une "leçon de choses" par ex...).
Mais cette approche a tout de même une limite : j'ai beau expliquer à mon fiston que de râler en permanence, de faire crise sur crise au quotidien, ne le conduira à rien (juste à m'endurcir ... ou à m'énerver)... ben il continue quand même. Est-ce juste une question de temps et de maturation (il n'a "que" 5 ans) ? Je l'espère.
concernant la colère générée par les autres (fondée ou perçue comme une agression à notre encontre), il est des choses contre lesquelles on peut (on doit) pester... et d'autres pour lesquelles il faut laisser couler (apprendre à le faire tout du moins) car c'est beaucoup trop d'énergie gaspillée. le malotru qui grille la file en fait partie à mon sens. au début de l'année, je n'ai pu m'empêcher de voir que les gens se garaient sur la place handicapée pour déposer leur enfant à la crèche. ma première intention était de le dire à la personne (que je ne voyais pas toujours), puis j'ai constaté que tout le monde (ou presque) se comportait ainsi (bonjour l'exemplarité pour leurs enfants) alors je me suis dit que je ferai un petit mot à poser sur le pare-brise... et puis je me suis dit que le panneau et les dessins au sol étaient suffisamment explicites (non ?) et qu'il valait mieux que j'explique à mon grand que ce comportement n'était pas acceptable. Et maintenant il repère les voitures mal garées. Et je ne "peste" plus contre les mauvais gareurs.
[quote=charlotte57]
j'ai beau expliquer à mon fiston que de râler en permanence, de faire crise sur crise au quotidien, ne le conduira à rien (juste à m'endurcir ... ou à m'énerver)... ben il continue quand même. Est-ce juste une question de temps et de maturation (il n'a "que" 5 ans) ? Je l'espère.
[/quote]
essaie de moins expliquer, ne plus expliquer du tout en fait, juste exprimer le sens et ensuite être beaucoup dans l'action et dans le moment présent
on a tendance à rationnaliser beaucoup pour nos petits bouts, et ça leur passe totalement au dessus
ce qui est important pour eux, c'est de réussir à "exister", et donc il faut leur en laisser la possibilité tout en définissant le cadre par ses valeurs éducatives
il y a un livre que j'aime bien par rapport à ça, c'est celui de Brigitte Racine, L'autorité au quotidien, un défi pour les parents
c'est un bon mix entre laisser l'enfant s'épanouir, mais tout en lui mettant un cadre qui colle avec nos valeurs
comme pour faire grimper un beau rosier
je donne dans la métaphore jardin, car je dois justement ce matin planter framboisiers, fraisiers et qq plantes d'ornements...
PS : Charlotte, au fait, j'ai oublié de dire que j'ai beaucoup aimé tes réponses, pleines de profondeur
Pareil pour moi Ennairam !
Des fois je me foutrais des baffes tellement ma docilité et mon pacifisme (limite lâcheté) me font horreur !
J'ai posté cet épisode sur un autre fil mais ça vaut la peine que je le remette, tu verras que tu n'es pas la seule.
Il y a un mois, j'étais avec ma fille aînée (26 ans) et sa nièce (5 ans) dans un grand magasin sur 6 niveaux + parking sur 6 sous-sol.Je n'aime pas du tout ce parking qui est étroit mais je voulais faire plaisir à ma fille.
Pour aller du parking au magasin il fallait prendre un ascenseur. il n'y en avait qu'un, l'autre était hors service. Comme nous étions au 5e sous-sol, nous avons attendu attendu de longues minutes.
L'ascenseur arrive enfin, la porte s'ouvre, évidemment il y a beaucoup de monde. Ma fille, ma petite-fille et moi nous arrivons à nous faufiler et trouvons une petite place près des commandes mais c'était clair que la cabine était pleine..à craquer.
A l'étage du dessus, des gens qui ont sûrement dû attendre aussi forcent pour entrer à leur tour et nous poussent un petit peu les unes contre les autres. Moi je m'aplatissais du mieux que je pouvais. Je n'ai même pas pensé à rouspéter. C'est seulement bien après que j'ai réalisé la difficulté pour un enfant de 5 ans d'être "engloutie". Si j'avais vu quelqu'un la pousser alors là je n'aurais pas pu me contrôler.
Après j'étais tellement contrariée contre moi - de n'avoir pas "protégé" ma descendance - que j'étais à côté de mes pompes, presque en régression.
Donc non malgré tout ce que j'ai lu ces derniers temps sur les émotions, la défusion etc., je ne sais pas encore géré ma colère.
C'est difficile de ne pas culpabiliser mais en même temps ça ne fait avancer personne .
Même si j'ai rarement explosé devant mes filles, elles ont une image de moi plutôt positive et savent qu'il ne faut pas abuser de ma patience. Elles se respectent et respectent autrui. Elles sont plutôt franches. Rien que pour ça, je me dis que je n'ai pas fait tout faux.
Courage Ennairam et courage à vous toutes, ne luttez pas contre vos vieux démons, donnez leur moins d'importance. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas la prétention de savoir le faire mais j'ai bon espoir.
je pense que tu gères très bien ta colère dans cet épisode
la situation était inconfortable, mais très momentanée et tu comprenais les gens qui voulaient rentrer
en revanche si ta petite fille avait été bousculée, oui tu aurais "gueulé" et tu aurais eu raison
là, il n'y avait pas en fait suffisamment de raisons pour le faire
donc c'est une gestion parfaite, crois-moi!!!!
c'est un bon équilibre entre la protection de l'enfant et les contraintes de la vie sociale
c'est bon aussi pour elle d'apprendre à faire de la place aux autres, bien sûr c'est inconfortable
si quelqu'un l'avait poussée, tu aurais ressenti une forte colère qui t'aurais incité à agir, tu l'aurais protégé, remis des limites, remettant en place les contraintes sociales pour que l'intégrité de l'enfant ne soit pas mise en cause
eh bien quoi de mieux???????
pour moi c'st une gestion parfaite, tu te sous-estimes Isa !!!!!!
Merci Izabelle
Comme je disais à Izabelle, je voulais te remercier Ennairam Grâce à toi, je me suis remise en question mais dans le bon sens !
J'ai pensé à ton post tous ces jours et je voulais revenir sur mon côté "auto-flagellation" Arrêtons de culpabiliser, nous ne sommes pas faibles ni inhibées ni .... ni .....
Au contraire ! Soyons fières de notre attitude et du modèle que nous présentons à nos enfants (et petits-enfants) Il devrait y avoir plus de monde comme nous !
Effectivement des personnes franchissent les limites de "notre" territoire en ne se comportant pas correctement mais tu te rends compte si on devait tous y réagir de manière agressive ?! Ce serait horrible ! Moi je partirais sur une île déserte.
N'hésite pas à nous exprimer ce que tu ressens.
Je t'embrasse.
c'est bizarre que ta psy n'ait pas embrayé là-dessus car cela me semble essentiel
pour ma part (je suis psy) je le travaille beaucoup avec les enfants : savoir mettre des limites, savoir utiliser sa colère pour mettre des limites
parce qu'on a une émotion qui est notre plus grande aide pour se faire respecter, c'est la colère
elle s'active dès qu'on a besoin de faire respecter les limites
et c'est pourquoi il est vraiment important de ne plus la refouler, de savoir qu'on peut s'en serivr dans la parole et l'attitude sans passer à l'acte dans les actes d'agressions physiques
je m'en sers énorméméne tpour les enfants harcelés, qui refoulent beaucoup beaucoup leur colère
l'an dernier j'ai suivi une jeune fille qui avait subi un harcèlement très important qui a abouti à une phobie scolaire généralisée et massive
c'est comme ça que je l'ai récupéré
eh bien elle a appris d'une part à apprivoiser sa peur, mais surtout dans le même temps à se réapproprier la colère, car c'est cette émotion là qui va nous permettre de trouver les ressources pour nous protéger
pour ma part, j'essaie de rester pleinement connectée à mon émotion de colère, si elle est massive, c'est qu'il faut que j'intervienne
si un gars bizarre me coupe la file, j'aurais plus peur que de colère et c'est pourquoi je ne ferais rien
par contre si c'est qq'un d'autre, je serais en colère (enfin pas toujours, mais la plupart du temps) et là je le dirais
en fait je me sers de ma colère comme d'un guide
j'ai l'occasion de l'exprimer dans mon travail
par exemple là j'ai qq'un qui m'a posé DEUX lapins et que je dois recevoir vendredi
crois-moi que les limites vont être bien posées!!!!
ensuite comment la ressentir, ne plus la refouler?
pour moi ça a été de m'autoriser à le ressentir, dire les choses, trembler de passer pour une mégère mais non
genre j'ai envoyé des textos du style "ma compta n'est pas élastique à ce point là" à qq'un qui ne me payait pas
et à qq'un d'autre qui annule une heure avant "je vous rappelle que toute séance non décommandée 48h à l'avance est due"
eh bien les gens réagisssent bien, ils trouvent cela normal
avec ma fille aussi je me suis autorisée à la ressentir ma colère, et donc lui exprimer, calmement, par exemple que je suis en colère quand elle me gache le matin en bougonneries sur ses tenues
il faut que tu commences, à ressentir une première colère, profiter de l'énergie qu'elle te donne pour rétablir une limite par la parole, par l'attitude surtout
et comme tu feras l'expérience que c'est "juste" et que surtout ton rapport avec les autres s'améliore considérablement, eh bien tu prends confiance et peu à peu ça devient de plus en plus facile
Bonjour Ennairam,
Ton post me touche beaucoup, car il me fait penser à moi ! J'ai horreur des conflits. Lorsque mes filles étaient petites, je ne savais pas me faire respecter, dailleurs pareil maintenant, j'y travaille avec ma psychologue et j'avance doucement mais sûrement ! Je n'ai jamais été une mauvaise mère, mais je criais beaucoup dans l'espoir que mes filles m'obéissent ! Au travail, j'ai souvent subi du harcèlement moral ! Mon ex mari me disait "trop bonne, trop conne !".
Enfin voilà, j'ai 49 ans, et je travaille sur Moi depuis un an ! Je pense que c'est vraiment la meilleure chose à faire ! S'occuper de soi ! Afin que nos relations avec nous-même et les autres, s'améliorent et que nous vivions mieux dans notre tête !
Bon courage à toi ! Le chemin est long mais il en vaut la peine !
Natacha
[quote=Ennairam]
Elle voyait un envahissement de son territoire qu'elle argumentait par le danger potentiel qu'ils représentaient avec leur chien et leur fusil.
[/quote]
comme tu le dis, ça dépend des gens, c'est pourquoi il vaut mieux te fier à TON ressenti
si tu ne te sens pas envahie, tu n'a pas à réagir
ta voisine, dans sa tête, elle considère le champ comme appartement à son territoire, donc elle réagit
[quote=Ennairam]
Hier je suis allée au boulot rendre visite à mes collègues. L'une d'elle m'a quasiment arraché mon bébé des bras pour l'emmener à l'autre bout de la table, hors de ma vue. C'est le genre de nana soixantenaire, excessivement gentille, du genre à te tripoter le ventre toute les cinq minutes quand tu es enceinte, tellement brave que t'as envie de la frapper en fait. En vous racontant cela, je sens la colère et la culpabilité m'envahir à l'idée de l'avoir laissée emmener mon bébé. Il ne craignait rien, C'est sa façon d'été à elle, mais ça me semble presque violent, j'ai l'impression de pas avoir su defendre mon petit et je m'en veux beaucoup. (Ça sent l'eme qui se pointe)
[/quote]
là oui, c'est compliqué car tu ressentais de la colère, et cette femme a clairement dépassé certaines limites, des limites symboliques,des limites à toi
pas besoin de chercher d'appui rationnel à cette limite, si tu es en colère, c'est bien qu'une limite a été franchie
effectivement, perso je trouve que ça ne se fait pas de prendre un bb manu militari
cette fois ci, tu n'as osé rien dire, prise par les contraintes sociales
mais je suis sûre que c'est le genre de compétences que tu peux développer peu à peu
par exemple, quand ta collègue s'apprête à prendre le bbé, tu fais obstacle et tu lui fais un regard cironcstancié (pardon? mais c'est quoi cette attitude? )
tant pis si tu passes pour la mère poule, ce n'est pas parce que les autres n'ont pas les mêmes façons de poser les limites que nous qu'il ne faut pas faire respecter les notres propres
c'est là où c'est plus dur, car cela court-circuite le lien social, et donc cela demande beaucoup d'affirmation
mais tu peux le développer peu à peu, justement en t'aidant de ta colère
[quote=Ennairam]
Izabelle, pour ma psy, j'avoue aussi que ca m'a aussi interrogée. Je bosse en psy aussi et j'aurai eu tendance à inviter mon patient à exprimer davantage de choses sur la colère. Elle m'a beaucoup aidée, mais parfois j'ai l'impression que je touche ses limites. Elle parle beaucoup depuis qq temps et me donne des conseils alors que je suis sur le divan pour une psychothérapie d'orientation analytique. Une des derniers séances elle a exprimé ses opinions par rapport au choix de l'école mour ma fille. [/quote]
tu peux aussi lui en parler, à mon avis ça serait plus profitable
les psys sont humains et faillibles, et de tels choses se rejouent pendant la prise en charge que cela peut être très enrichissants de pouvoir en parler librement
et du coup, ça serait un bon exercice d'audace, car si c'est très dur de pouvoir dire ça à un psy, c'est aussi très très très enrichissant, pour ta thérapie, pour le psy, et donc pour ses futurs patients
il est possible que ta psy fasse un contre-transfert (pardon pour les autres sur le terme technique) et donc le fait d'en parler permettra de franchir un gros bond dans le suivi