Sortir du mode "lutte"
Je voulais partager avec vous une expérience que je viens de faire, et vu que je ne trouvais pas vraiment où le mettre, je crée un nouveau post, et à mon sens on peut l'alimenter à chaque fois que l'on veut sortir du mode "lutte"
le mode "lutte", pour moi, c'est un état que j'ai vécu très souvent dans ma vie, avec de rencontrer l'ACT-Therapy (via LC bien sûr), et de comprendre que ce n'était pas une fatalité
c'est fondamentalement lié aux EME, bien sûr, puisque les EME sont un outil de lutte très répandu contre les ressentis désagréables
le mode lutte (Russ Harris l'appelle le bouton de lutte), c'est quand on lutte contre des émotions, des ressentis, qu'on essaie de les éviter, de ne pas les faire émerger à la conscience, en fait on refuse de ressentir certaines choses, soit des émotions, soit le plus souvent pour moi, des pensées-ressentis, notamment sur soi-même
souvent, on ne se sent pas bien, pas content (raleur) mais on ne sait pas vraiment pourquoi, ou plutôt on ne veut surtout PAS savoir pourquoi
si à ce moment là, on nous propose une RPC, il est clair qu'on a envie de dire à la personne d'aller se faire voir ailleurs.....
on n'a aucune envie de faire de la RPC, en mode lutte..... ben oui, elle nous propose l'inverse....
ceci dit, si on se force, ça fait un bien fou
mais moi me forcer à ce moment là, j'ai juste envie de tout envoyer balader.....
Alors ce qui m'aide le plus à sortir du mode lutte, c'est bien sûr la défusion
je renvoie à ce post pour ceux qui ne connaissent pas
et voilà mon expérience d'aujourd'hui :
entrée en mode lutte.... pataugeage et sortie instantanée avec la défusion....
depuis hier je me sens zen (hum, hum) prête à affronter les hordes familiales qui vont s'abattre sur moi (des deux côtés de la famille, et sans interruption pendant plusieurs jours)
je sais j'exagère, mais depuis que je sais que je suis HSP (high sensitive person) grâce à Mandala, je ne culpabilise plus de me sentir totalement débordée quand 10 personnes parlent en même temps avec force rire et excitation, tout en gérant, le repas, les lits, les enfant et Cie
bref
tout allait bien, mais cet après-m, je fais les courses en prévision de prochains jours, et soudain une mini-angoisse me saisit (ou pas tellement mini, mais déjà je luttais contre, genre : "non non je suis zen"), ça devait être une angoisse par rapport à cet envahissement programmé (et quand c'est des amis, je suis contente, mais la famille, bon c'est pas pareil), et aussi peut-être une angoisse à l'idée d'oublier un truc (genre si on n'a pas de mozza, ça va être la fin du monde)
comme j'étais devant le rayon des bonbons, bof ça tombait mal, j'en ai pris un paquet, ainsi qu'un tourteau fromagé
et puis j'avais pris des biscuits apéritifs....
je commence à déguster mes bonbons dans la voiture, pleine conscience et tout ça, et là ça va, je m'arrête gentiment au bout de qq uns....
en revanche, de retour à la maison, j'attaque le tourteau ET les biscuits apéro
or il était 18h et j'étais attendue à 19h pour diner, donc autant dire que je me ruinais totalement l'appétit, ce qui est en totale contradiction avec mes valeurs (si, si)
et ce qu'il y a dans ces moments-là, c'est que je me mets en mode "lutte" contre moi-même, comme tout le monde je m'énerve sur mes comportements qui défient la loi du bon sens et du bien être
comme j'ai l'énervement calme (trop calme) au lieu de fulminer, je me contente d'être "en mode lutte"..
les pensées automatiques sont de l'ordre de "je suis trop nulle, jamais je ne changerai, gna gna gna" ou une variante à la deuxième personne "t'es trop nulle, tu ne changeras jamais" (à la deuxième personne, elle peut être plus vache, la voix, des fois elle rajoute des trucs en plus)
bon ok, sympa.....
et finalement, soudain, une illumination, je me suis traitée intérieurement de "coupeuse d'appétit"
et ça m'a fait rigoler, je me suis sentie redevenir moi-même en l'espace d'un clin d'oeil, libre, sans "chape de plomb" au dessus de moi
car c'est autre chose que de se "dire" c'est pas grave (mais ressentir exactemetn l'inverse) et de ressentir VRAIMENT que ce n'est pas grave
voilà, je voulais partager cela avec vous
je me disait qu'ici, on pourrait venir quand on se sent en mode "lutte", en rumination intense contre un ressenti quel qu'il soit, avec éventuellement qq petites idées de défusion pour nous aider à sortir du mode lutte et accepter ces ressentis qui ne sont pas la fin du monde......
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[quote=mavo]comment faire l'EME zen sans prendre conscience de l'émotion ? [/quote]
eh bien tout simplement en considérant ça comme un "inconfort"
concrètement, après chaque plat (chaque UA), tu portes un regard en toi -même, de genre "comment ça va là-dedans?"
si à un moment donné, genre vers la fin du repas, ça ne "va pas" trop bien, tu prolonges ton regard et tu choisis simplement de "ne pas aller trop bien" pendant 30 secondes.... accepter de ressentir cet inconfort là
peut-être à ce moment-là, tu sauras à quoi ça correspond ou non, peu importe en fait
déjà tu auras fait ce pas de géant d'accepter que ça n'aille pas trop bien et de le ressentir un petit peu
c'est le pas de géant qui nous amène à quitter le mode de fonctionnement de toujours se calmer, toujours ne pas ressentir, toujours se fuir
le plus important n'est pas ce qu'on fait (mode faire), mais d'accepter d'être comme on est dans ce moment là et ensutie mettre de smots c'est encore mieux mais c'est pas forcément nécessaire
pour ma part, quand j'ai des EME, je peux te dire que je n'ai aucun mot ni aucune conscience de l'émotion
mais je ressens plus ou moins que "ça va pas"
et qu'en même temps j'ai pas envie d'y penser
alors le principe c'est comme ferait une bonne amie pour toi (enfin moi si j'en avais, non j"rigole), c'st de dire "attends, mais si ça va pas, on peut en parler......"
bref ce regard bienveillant sur le "ça va pas" qui coupe l'herbe sous le pied à la lutte émotionnelle
[quote=izabelle]
[quote=mavo]comment faire l'EME zen sans prendre conscience de l'émotion ? [/quote]
eh bien tout simplement en considérant ça comme un "inconfort"
concrètement, après chaque plat (chaque UA), tu portes un regard en toi -même, de genre "comment ça va là-dedans?"
[/quote]
Merci Izabelle de ton temps pour nous répondre, toujours...
Ce que je ne débloque pas, c'est d'arriver à penser pendant un repas. Je démarre en me disant "sois attentive" et puis pfffffiout, je ne pense plus à rien jusqu'à la fin. Je ne sais pas comment faire pour porter ce regard sur moi-même, car je n'y pense pas...
@fadinarde : déjà, bon courage parce que ça ne doit pas être très confortable, tout ça !
Ensuite tu as l'embarras du choix sur les racines : le boulot pas tout simple apparemment, le contexte des news qui remue pas mal, la maudite balance, et bien sûr l'appel de ta soeur... Quand j'ai des journées "cata", j'essaye juste de rester un peu avec tout ça (si j'y pense ! si je ne plonge pas tête la première dans l'émotion !) et de me souvenir que "tout ce qui se présente, je peux le vivre". Et qu'il y a un après. Des journées où ça ira mieux.
Et Elda, welcome et bonne route !
[quote=mavo]
Je ne sais pas comment faire pour porter ce regard sur moi-même, car je n'y pense pas...
[/quote]
y'a des gens qui mettent des post-it dans leur salon pour que dès qu'il pose les yeux dessus, bing.... ils y pensent...
je ne sais pas si ça marche
c'est pour ça que je te proposais de le faire entre chaque plat
car tu as des automatismes, et puis des ruptures
c'est dans les moments de rupture que tu peux insérer de la conscience
donc je pensais un changement de plat.....
surtout avant le dernier plat, par ex le dessert
si le dessert est dans le frigo, tu peux mettre un post-it dessus genre "moi, moi, moi" ou autre truc plus discret.....
bref trouver un signal qui a un moment donné te rappelle de porter ton attention à tes sensations (et émotions)
Je suis un peu comme toi, Mavo, je m'aperçois souvent que j'ai trop mangé à la fin du repas, ou juste après. Pendant, je suis en mode "repas", attention aux autres, service... plein de choses, mais pas attention à moi et à mes sensations. C'est difficile pour moi de brancher ce mode.
A présent, avant le repas, je sais si j'ai une bonne faim, ou pas, et du coup, j'essaie de faire coincider le contenu du repas, et les quantités en fonction de cette indicateur. Je n'y arrive pas toujours, mais ça a au moins l'avantage suivant: je ne prends plus de poids, ou assez rarement, rien à voir avec la situation d'avant LC.
Pour ce qui est de perdre mon surpoids, c'est autre chose, ça n'avance pas. Mais j'ai quand même bien progressé.
Il me reste beaucoup de travail pour mettre tout en place, je le sais. Ca va venir doucement, j'y crois.
Izabelle, comme je le dis sur un autre post, tu as comme d'habitude vu juste, les repas sont des moments tournés vers autrui. Mais bon, ça m'arrange certainement bien aussi !
Quand je parle de "nulle en émotion", c'est que je ressens tellement peu d'émotions... seulement quand elles deviennent vraiment trèrs fortes, mais la plupart du temps, c'est tout en sous-terrain... Quand je mange trop le soir, je ne me dis rien de particulier, je mange. Alors si je réfléchis après coup, je vois ce qui s'est passé dans la journée, le trop-plein, les coups de stress, les noeuds au cerveau, etc... J'encaisse tout ça, et le soir je mange...
Fred, le fichu perfectionnisme encore, hein ! Se confronter à la réalité aiderait peut-être ? Que se passerait-il si tu étais imparfaite devant ton entourage ? Que se passe-t-il pour toi quand tu vois une imperfection chez quelqu'un que tu aimes ? Tu ne l'aimes pas moins, n'est-ce pas ?
c'est vrai que le perfectionnisme a souvent pour base la "peur de ne pas être à la hauteur"
et donc la peur du rejet social
mais aussi souvent cela atteint des personnes ayant certaines "facilités", du coup c'est presque trop facile de devenir indispensable, "parfaite" et se baser là-dessus pour compenser un ego faible
on peut le déplorer, mais quand on en a pris conscience et que justement on s'attache, par le lacher prise, à lacher son perfctionnisme pour s'autoriser à être simplement humain, et présent, cela donne une qualité de présence qui est très appréciable.....
mavo, moi aussi quand j'ai des EME je ne me dis rien de particulier, parce que je ne veux "surtout pas voir"
c'est tout l'intérêt de l'EME-Zen, de se confronter à ce que l'on refuse de voir a priori
et parfois c'est dur!
mais je vais redire encore la même chose : seule une pratique soutenue (genre plusieurs jours de suite) peut m'aider à dédramatiser cette confrontation
Bonsoir à toutes,
Je viens de découvrir ce fil, et c'est fou comme il me parle ! Je suis aussi impressionnée par la qualité des propos échangés ici.
Merci donc à toutes d'échanger vos connaissances et vos ressentis, et merci spécialement à Izabelle. Manger pour fuir une émotion désagréable, et surtout lutter lutter lutter pour être comme ci ou comme ça, et surtout comme ON (les parents, d'abord ; les amis, ensuite ; le conjoint, plus tard, et puis les collègues, etc.) s'attend à ce que je sois, pour être appréciée, aimée, acceptée. C'est l'histoire de ma vie. Une thérapie il y a deux ans m'a permis de prendre conscience de tout cela, mais a butté contre la muraille de la nourriture refuge. C'est pour cela que je suis là.
[quote=izabelle]
c'est vrai que le perfectionnisme a souvent pour base la "peur de ne pas être à la hauteur"
et donc la peur du rejet social.
mais aussi souvent cela atteint des personnes ayant certaines "facilités", du coup c'est presque trop facile de devenir indispensable, "parfaite" et se baser là-dessus pour compenser un ego faible
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Tu as raison, 100 fois raison. J'ai topujours eu ces "facilités"-là. Du coup, j'ai toujours été extrêmement poussée à être la meilleure en tout. Et c'était considéré comme quelque chose de normal. Du coup, j'ai couru pendant longtemps pour être à la hauteur, essoufflée, la langue pendante, derrière cette perfection, synonyme d'acceptation et d'amour. Et je suis arrivée loin, certes, mais à quel prix !
[quote=Elda]
J'ai topujours eu ces "facilités"-là. Du coup, j'ai toujours été extrêmement poussée à être la meilleure en tout. Et c'était considéré comme quelque chose de normal. Du coup, j'ai couru pendant longtemps pour être à la hauteur, essoufflée, la langue pendante, derrière cette perfection, synonyme d'acceptation et d'amour. Et je suis arrivée loin, certes, mais à quel prix !
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je suis exactement comme toi, et pour t'encourager, te dire que ça va être encore mieux pour toi quand tu réaliseras que toute cette perfection que tu t'es imposée à toi-même, eh bien c'est en effet toi qui te l'es imposée
et que tu peux la lacher et que tout le monde t'aimera tout autant, si ce n'est "plus"
pendant longtemps, et depuis longtemps, j'ai paradoxalment été moquée pour mon poids et mon apparence (je ne savais pas me mettre en valeur, maintenant j'ai appris), et dans le même temps, encensée, admirée pour tout le reste : mes notes quand j'étais à l'école, ma sagesse, ma zenitude, mon intuition, mon mari, ma fille, mes capacités, etc, etc.......
sauf que toute cette admiration ce n'était pas l'amour que je recherchais et que même si bien sûr ça me "rassurait" genre la fille indispensable c'st bon personne ne va me demander de partir, en fait cela me laissait terriblement desespéré par rapport à l'amour que je recherchais des autres
car l'admiration ça n'st pas de l'amour, ça créé une distance
de la reconnaissance ça oui on en a quand on se programme pour devenir indispensable, mais toujours pas l'amour
enfin bien sûr certaines personnes passent dans les mailles du filet, bien sûr mon mari qui est passé outre mon coté "impressionnant" (parait-il) et a senti avec ses ondes la fragilité de mon petit coeur
mais dans l'ensemble toute cette volonté de perfection, même si elle est agréable en un sens, parce que oui c'est agréable de bien faire les choses
mais au niveau relationnel, cela nous laisse vraiment très loin de ce qu'on voudrait : être aimé
et par expérience je dirais que c'est plutôt quand on arrive à lacher prise sur le perfectionnisme, et que donc on commence à être dans le moment présent, avec ses fragilités, mais présent à nous-même et donc ouvert à l'autre, que l'amour des autres commence à naître, à être de plus en plus présent
je ressens beaucoup plus d'affection de la part des autres depuis que je ne cherche plus à rassurer la fragilité de mon ego par des réalisations brillantes
je fais des gateaux qui "en jettent" moins (mais sur le gout je suis intraitable) par exemple mais quand je les partage avec mes amis, eh bien l'amour coule à flot beaucoup plus qu'avant, dans les regards, les paroles, les émotions
bref tout ça pour dire que je te comprends, mais que ta vie va encore plus s'enrichir quand tu commenceras à lacher prise sur ce mode de controle qu'est le perfectionnisme!!!
tu vois, plein de bonnes choses se profilent