Acceptation ou renoncement
L'un a une connotation plutôt positive, l'autre l'inverse...
Je suis une ancienne hyperphage puis anorexo-boulimique, en rémission ( j'aime bien ce terme, c'est un peu comme un cancer, ça aide aussi à accepter que ça peut toujours revenir et qu'il ne faudra pas être surprise). "Toute petite boule" des plus mignonnes dans ma tendre enfance, c'est à l'âge de 7ans que j'ai fait la rencontre du premier nutritionniste d'une très longue liste à suivre. puis j'ai commencé à être hyperphage pendant 8 ans avant de basculer 2 ans dans l'anorexo-boulimie. J'ai fait 5 ans de thérapie et je suis clean depuis maintenant 5 ans ( je ne fais plus du tout de crises et n'ai plus besoin de soutien). Cependant ma relation à la nourriture et à mon poids restaient très malsains et c'est pour être plus sereine que j'en suis venue à LC, plus forcément pour maigrir mais juste pour m'apaiser, enfin je croyais tant que je pensais ne pas grossir...
Inscrite à LC depuis Juillet 2011 et maintenant dans ma période de consolidation, j'ai énormément progressé sur ma relation à la nourriture, le temps que je ne passe plus angoissée sur ce problème m'est tellement plus agréable, et tous les mets que je déguste tellement plus gouteux. Hormis quelques mauvais vieux reflexes (nourriture offerte et toujours du mal à laisser), le pilote automatique qui s'enclenchait lors des repas et moments de faim a disparu, de même que les EME. et je ne suis plus du tout dans la restriction.
Mais voilà, le fait est que j'ai grossis. +4kg au compteur...
Depuis mon inscription je suis passée de 62 à 66 kgs pour 1.60m, alors que mes 62kgs (certes sous restrictions) étaient stables depuis 2 ans.
Le désarrois est bel et bien là et supplante le bonheur nouvellement trouvé d'une alimentation sereine.
La colère, la frustration, la déception sont au RDV.
L'incompréhension aussi, surtout quand la méthode LC se révèle fructueuse pour tant d'autres...la volonté de se remettre au régime refait surface.
Mais non, je ne veux plus retomber là dedans, hors de question, je me sens trop bien loin de ces dictats tous plus farfelus et irrespectueux de nos êtres.
Ne me reste-t-il alors qu'à "accepter"? Cette fameuse acceptation du set point qui promet tant de libération?
Mais non, je ne peux pas, avec la même révolte que celle que je ressens quand je prend du poids je rejette cette idée, parce que dans cette situation, je ne peux pas m'empêcher d'avoir "renoncer" en tête au lieu "d'accepter". J'ai l'impression de me laisser tomber si j'accepte. Comme si cette acceptation n'était pas une réussite mais un échec.
J'essaie pourtant très dur de modifier ce système de pensées mais sans résultats. Du coup je reste tiraillée et n'arrive pas à être complètement apaisée.
Docteurs, qu'en pensez-vous? Avez-vous un conseil pour mieux appréhender ces idées?
D'autres personnes ont-elles rencontrées ce blocage, comment l'avez vous "débloqué"?
Merci et bonne journée
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Je ne sais plus où l'un des Drs dit que ce fameux set point se tient dans une fourchette. Il y a le point le plus bas, quand tout va bien, et le plus haut, quand c'est difficile et qu'on a plus recours à la nourriture en guise de réconfort.
Ne crois-tu pas que tu pourrais fort bien redescendre à tes fameux 62 kgs, sans plus être "sous restriction", si le chemin se poursuit ?
"Accepter" me semble la clef de la "réussite". Je crois (et je n'en suis pas là) que c'est lorsque nous cessons d'être obsédé(e) par le poids, lorsque nous cesserons de chiffrer pour nous évaluer, que nous serons en accord avec nous-mêmes, que paradoxalement ledit poids sera dans sa fourchette basse. Et que cela nous sera indifférent ! (Bon, d'accord, y a de la route...)
Merci Mesdames de vos réponses :)
@Nikaia: Justement, j'ai répondu à cette problématique (si tant est qu'elle en soit vraiment une...): je veux me faire à l'idée que peut être le poids qui me correspond est plus élevé que mon idée et que c'est comme ça faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et c'est dans cette idée que j'ai pris ma décision - enfin que j'essaie- j'ai fait ce choix de ne pas retomber dans le monde ridicule des régimes. Et non, je ne pense pas que ma revolte intérieure à l'idée d'accepter cette décision une bonne fois pour toute soit une révolte envers l'injustice des différents métabolismes qui font la diversité des îndividus, il y a déjà un baille que j'ai compris qu'un framboisier n'avait pas le même effet sur tout le monde et ça ne me dérange plus :)
@Ccil: Je suis dans ton cas, à 4 kg près, ma silhouette est complètement différente et chez moi ça se voit beaucoup car je prends tout dans le ventre et les hanches. Mais encore une fois ce n'est pas une question de nombres ici, comment je me sens par rapport à mon corps si je me dis qu'à partir de maintenant je me laisse déguster en paix? Bein en guerre justement...
Il est vrai aussi que plus je fais de la RC, avance dans LC, et me reconnecte avec mes sensations. plus bizarrement je me deconnecte du "dehors", comme si je me reconnecte à l'intérieur, mais me desensibilise de l'exterieur, ma peau elle-même faisant finallement partie du dehors, c'est aussi très bizarre et ne m'aide pas vraiment à apprécier mon corps au final, un peu comme si je devenais imperméable...
Bref, un sacré mic-mac tout ça...