Les lettres : et après ?
Suite à ma question précédente, sur quand partir, je n'ai pas voulu le faire sans m'être attaquée à la question des lettres.
C'est chose faite sauf que... ça a fait remonter bien de la vase à la surface...
Maintenant je me demande s'il "suffit" parfois de se formuler les difficultés pour les dépasser.
Après avoir écrit le pourquoi, en partie, celui que j'appréhende, de ma non perte de poids, comment aller au-delà ?
Depuis, j'essaye de me mettre en mode RPC : je me regarde être triste :-)
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Ah, que j’aime bien vos posts !
Rikki, qui écrit : Ca a toujours été ma question face aux approches psys, quelles qu'elles soient : on met le doigt sur là où ça fait mal, on comprend... et après ? J'ai toujours eu l'impression que le fait de nommer les problèmes de les affronter, ne les faisait pas disparaître.
Izabelle, qui répond : l'acceptation, bien sûr, l'observation, surtout des pensées qui pourraient entretenir cette tristesse.
Pommedereinette : J'en suis à l'étape où je me dis qu'il faut accepter d'être triste au lieu de vouloir immédiatement passer à l'après.
Isana, qui va dans le même sens. Bien vu, tout ça ! Bon, je ne vais pas citer tout le monde, hein ?
Je vous recommande un petit livre, qui est centré sur une seule émotion, la colère, mais ce qui y est dit est en fait transposable à toute émotion : La Colère : Transformer son énergie en sagesse. Thich Nhat Hanh, Pocket, 2004. L’auteur est bouddhiste, mais je lui pardonne.
L’auteur donne deux images. Celle des pommes de terre, les émotions doivent cuire en nous comme les pommes de terre, et on doit laisser la cuisson aller jusqu’à son terme, avec patience.
Autre image : la colère est comme un petit enfant perturbé. Le mieux est de prendre soin de lui, avec patience, de rester avec lui, en ne se laissant pas contaminer par ses émotions et attendre simplement qu’il se calme de lui-même.
Bon, je cite de mémoire, à ma sauce.
Les émotions sont passagères, lorsqu’on les laisse suivre leur cours, sans mettre le l’huile sur le feu ! Comme cela change les choses que d’attendre, en observateur, avec curiosité et bienveillance, de voir ce qu’elle deviennent.
Pendant ce temps, la vie continue. On s’engage dans des actions qui en valent la peine, qui enrichissent notre vie, qui font qu’elle mérite d’être vécue. Même si cela comporte une dose inéluctable de souffrance.
N'est-ce pas cela, l'essentiel?
Bonjour Pomdereinette,
La lettre et après ? Rien que de poser la question, tu y donnes suite.
En effet, il ne suffit pas d'identifier une difficulté pour la dépasser mais une fois reconnue, on peut la travailler, décider de l'accepter, de l'oublier ou non; tous les deuils, toutes les ruptures ne sont pas pareils...
Je me suis récemment rendue compte que souvent identifier mes difficultés me ramenait à mon enfance et mon adolescence et je suppose que c'est comme ça que je me sens quand ça ne va pas.
Alors je me dis, regarde quelle femme tu es devenue aujourd'hui (j'ai 55 ans), au fil des joies et des peines, toutes les victoires remportées, aussi minimes soient-elles, ont fait de toi ce que tu es, avec des bleus au coeur et au corps mais je suis toujours là.
Concernant la lettre aux proches, je n'ai écrite que celle où je ne maigris pas car elle me correspond mieux et je ne considère pas cela comme un échec mais bien comme une bataille perdue parmi d'autres victoires et puis je peux continuer à me battre et voir venir.
Alors quand je me mets en mode rpc, comme tu dis, et que je me vois triste, je fais avec et je me dis que demain, je me verrai heureuse, sans doute pour trois fois rien et je comprends que c'est la vie, ma vie, celle qui a fait de moi qui je suis et non ce que je suis.
Comme toi, Pomdereinette, après la lecture de tes lettres, je peux te dire que tu es belle, combative, généreuse et certainement sur la bonne voie mais avec patience et bienveillance à ton égard et tous les matins, devant la glace, dis-toi que tu le vaux bien ! (eh non cette phrase n'appartient pas qu'à l'Oréal qui l'utilise de manière futile!)
Bon courage à toi et le meilleur du meilleur de mes pensées.
Teresa
Mmmmh ... quelle difficile question que celle-là :-S.
Pour avoir eu aussi certaines blessures bien enfouies et camouflées derrière de nombreuses portes :-P, je pense que mettre le doigt sur la serrure, trouver la clé, ouvrir la porte, laisser apparaître ces souffrances, y faire face, ça permet de prendre une certaine distance par rapport à elles et donc, progressivement, d'en être moins touchée.
Je rejoins Izabelle et Bèlilé : je crois qu'il ne faut pas vouloir les faire disparaître (ça fait partie de nous, ça nous construit, ...), mais les accepter. Et accepter, pour moi (mais ce n'est que mon avis et impression ;-)), c'est comprendre, et comprendre, c'est prendre du recul.
[quote=Pomdereinette]
J'en suis à l'étape où je me dis qu'il faut accepter d'être triste au lieu de vouloir immédiatement passer à l'après.
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Je crois que tu es dans le bon Pomedereinette :-). C'est un petit peu comme dans les différentes phases du deuil. Avant l'étape de la tristesse, il y en a plusieurs autres, par exemple celle de la colère. Après la tristesse il y a la résignation, puis seulement l'acceptation, et enfin la reconstruction. Ces étapes ne font pas disparaître les faits douloureux, mais cela permet de les faire siens en tant que force positive, et non destructive. Et il est important de ne pas vouloir aller les brûler, ces étapes. Donc je dirais : laisse toi le temps :-). D'ici peu, tu verras que tu auras dépassé la tristesse, car tu avances, parfois sans t'en rendre compte, mais tu avances toujours :-) (la preuve : tu les as finalement écrites ces lettres ;-) ... pourtant, on sentait chez toi une certaine réticence -phase de colère ;-) ?-) ...
Pour faire le lien avec un autre sujet du forum (et après, c'est promis, je m'arrête mdr) : j'ai acheté, et je suis en train de lire, "Calme et attentif comme une grenouille". Et même si c'est destiné aux enfants, ça s'adresse également aux parents ;et moi, en plein apprentissage de la Pleine Conscience, de la bienveillance et de la méditation, je me régale :-D ! Pas plus tard que ce matin, j'ai lu un passage qui m'a beaucoup parlé : l'auteur explique justement l'acceptation de nos émotions, de notre "météo intérieure", et elle dit que ce n'est pas parce qu'on accepte de sentir de la tristesse en nous, que ça fait de nous quelqu'un de pleurnichard. Il ne faut pas lutter contre l'orage, il suffit de l'observer, comme on regaderait une vilaine tempête par notre fenêtre ... le soleil revient après, de lui-même :-). A méditer mdr ;-) ?
Je suis persuadée que tu sur la bonne voie Pomedereinette, et que tu n'es pas au bout de tes surprises :-). Maintenant, est-ce pour ça une raison pour arrêter LC, ou pour partir vers d'autres horizons ... il n'y a que toi qui a la réponse. Si elle ne tombe pas de façon évident là, tout de suite, c'est qu'il n'est peut-être pas encore le temps ?
Tout plein de bonnes ondes vers toi :-).
tes lettres sont très émouvantes, effectivement c'est touchant de voir à quel point cela peut le doigt sur un noeud bien réel, dont tu avais déjà parlé
je suis sûre que tout cela va te faire avancer grandement
cela m'évoque la fidelité au clan
en toute indiscrétion, c'est quoi cette vase?
l'acceptation, bien sûr, l'observation, surtout des pensées qui pourraient entretenir cette tristesse
Edit : ah je viens de voir qu'elles sont sur ton blog, les lettres, alors je vais aller y jeter un coup d'oeil
pour info, je n'ai toujours pas réussi à faire la deuxième.... difficulté avec le sentiment d'échec???
Ca a toujours été ma question face aux approches psys, quelles qu'elles soient : on met le doigt sur là où ça fait mal, on comprend... et après ? J'ai toujours eu l'impression que le fait de nommer les problèmes de les affronter, ne les faisait pas disparaître.
Je ne t'aide pas, là.
Je n'ai pas écrit ces lettres. Je devrais peut-être, maintenant que je sais où le faire. Mais comme tu dis, remuer la vase, est-ce utile ? Peut-être que oui, mais pas sûr.
S'apercevoir à mon âge qu'il y a des deuils, familiaux et amoureux, toujours non faits, ça secoue.
J'en suis à l'étape où je me dis qu'il faut accepter d'être triste au lieu de vouloir immédiatement passer à l'après.
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S'apercevoir à mon âge qu'il y a des deuils, familiaux et amoureux, toujours non faits, ça secoue.
J'en suis à l'étape où je me dis qu'il faut accepter d'être triste au lieu de vouloir immédiatement passer à l'après.
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J'ai fait ça, accepter ma tristesse, et juste l'observer, sans désir ni de la maintenir, ni de la voir passer. Et ça bouge ! Un jour, pensant la retrouver comme d'habitude en faisant une RPC, elle n'était plus là.
Alors je te souhaite la même issue Pomdereinette, Bon courage !
Bonsoir Pomdereinette
Ton pseudo me fait chanter à chaque fois que je le lis :-)
Donc tu te regarde triste. Et ensuite ? Tu reste triste ou ça évolue ?
Merci à vous. Je crois que 15 années durant j'ai tenu debout grâce à ma colère. Depuis 3 jours, je pleure. il n'est jamais trop tard...