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l'inconfort des émotions qui ne passe pas

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
04 Aoû 2016 à 10h

Bonjour,

J'ai appris grâce à LC que j'étais une mangeuse émotionnelle. Voilà 5 mois que je m'améliore dans le ressenti des émotions, via mes sensations corporelles et la pleine conscience.

J'arrive plus facilement à supporter les inconforts emotionnels liés aux petits tracas du quotidiens. EME zen, un petit carré de chocolat, et ça repart...

Mais concernant les emotions plus profondes, liées aux choses qui m'affectent vraiment, rien n'y fait, même pas le carré de chocolat. Je ressens l'inconfort, il est parfois très violent, parfois moins, mais il ne passe pas. Je peux ressentir une boule au ventre et la gorge serrée pendant 1 voir plusieurs jours. La seule chose qui m'apaise vraiment, c'est la compulsion alimentaire (manger vite et beaucoup jusqu'à une sensation de ventre trop rempli).

Faut il supporter cet inconfort 24h/24 ? Fini t il par passer au bout d'un certain temps ?

Faut il se déconditionner de cette habitude ? comment ?

La pleine conscience est elle la seule voie possible ou puis je faire autre chose en parrallèle ?

Je me sens un peu perdue et en situation d'échec, car je comprends bien ce qu'il faut faire, mais mon corps ne l'entend pas de cette oreille. A part utiliser ma "volonté" pour supporter mon inconfort plus longtemps ?

Avez vous des pistes ?

Dois je être patiente et attendre que les choses s'améliorent toutes seules en continuant à mettre tout ce que j'ai appris en pratique ?

Merci d'avance,

Apolline

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3 commentaires

Bonjour Apolline,

Vous êtes donc un de ces êtres sensibles qui ont des émotions difficiles à vivre. Et pour vous soulager, vous mangez excessivement, vite, beaucoup, jusqu’au ventre trop plein, et sûrement pas des haricots verts. Ce qui fonctionne au moins partiellement, mais a des incidences sur votre poids.

Sur LineCoaching, nous vous proposons (outre l’EME-zen) la pratique de la pleine conscience, qui ne semble pas soulever chez vous un enthousiasme démesuré. Alors, laissez-moi vous expliquer de quoi il s’agit.

La méditation de pleine conscience, en quoi cela consiste-t-il ? Il s’agit de se placer dans une position d’observateur, une position de contemplation. C'est-à-dire une position où on ne cherche pas à modifier ce qui est là, présent, mais simplement (si j’ose dire) à en prendre connaissance. C’est somme toute une position très différente de la position habituelle, qui consiste à considérer tout ce qui survient comme un problème à résoudre, surtout si cela semble un désagrément. Que contemple-t-on, dans le moment du présent ? Ses sensations physiques, tout d’abord : ça respire, il y a un cœur qui bat, ça tire ici, ça gratte là, on sent telle ou telle partie du corps. Des choses comme ça. Ce n’est pas passionnant, mais c’est la manifestation de la vie, de notre vie. Ensuite, on contemple ses émotions. Les émotions et les sensations physiques, ce n’est pas si différent. Nous connaissons nos émotions par les sensations physiques qu’elles génèrent. Et puis aussi, nous contemplons les pensées qui se pointent dans notre esprit : tiens, telle pensée me vient, et puis telle autre. Je les contemple sans chercher à les transformer en un problème à résoudre, c'est-à-dire une forme de raisonnement. Je ne choisis pas les pensées qui me viennent, je les contemple, je les laisse partir sans en faire un raisonnement.

Tout cela est à l’opposé de ce que vous faites avec vos émotions : comme vous notez que certaines émotions, et sans doute certaines pensées sont déplaisantes, vous cherchez à vous en débarrasser. C’est la tendance naturelle, c’est ainsi que fonctionne notre esprit. Le problème, c’est que ça ne marche pas. Pour supprimer un inconfort, le plus souvent, on met en place une stratégie qui génère un autre inconfort. N’est ce pas ce qui arrive avec la nourriture ?

La méditation de pleine conscience, qui consiste à accueillir ce qui se présente, agréable ou inconfortable, sans tenter de le changer, nous apprend qu’on peut vivre avec ce moment d’inconfort et que, contre toute attente, lorsqu’on ne tente pas de contrôler ses émotions, celles-ci passent d’elles-mêmes.  Bon, d’accord, elles ne passent pas immédiatement, et il faut donc vivre l’inconfort durant un moment. Eh bien, oui, c’est le prix à payer pour ne pas aggraver son problème en tentant de le résoudre.

Nous disons donc que la pleine conscience permet d’augmenter sa tolérance émotionnelle, d’avoir moins besoin de recourir à des solutions coûteuses en inconfort généré.

Tout cela, bien sûr, ne doit pas empêcher de se demander ce qui génère l’inconfort, et si c’est possible, de tenter d’y remédier. Mais, ce qu’il faut se rappeler, c’est qu’il n’est pas possible de supprimer tous les inconforts, c'est-à-dire en pratique, toutes les angoisses, toutes les colères, toutes les tristesses. On changera donc ce qui peut l’être, on acceptera ce qui ne peut être changé.

Travailler sur ses émotions est difficile. Cela prend du temps. Mais je crois que cela en vaut la peine. La pleine conscience ne vise pas à supprimer les émotions, ne vise pas non plus à remplacer des émotions pénibles par des émotions positives (rien de tout cela ne marche, en fait), mais permet de vivre ses émotions différemment.

Alors, Apolline, j’espère que vous suivrez ce chemin, celui du travail sur vous-même. Bonne route à vous !

Bonjour,

Merci d'avoir pris la peine de me répondre.

j'ai au contraire beaucoup de plaisir à pratiquer la PC depuis 2 ans. C'est d'ailleurs grace à cette pratique que j'ai pris conscience de mes émotions et des inconforts qu'elles génèrent.

Mais vous avez répondu à ma question :

-"Bon, d’accord, elles ne passent pas immédiatement, et il faut donc vivre l’inconfort durant un moment."

Voilà, c'est ce "moment" qui chez moi dure très lontemps, même si j'acceuille mon émotion, que je l'accepte, que je la comprend, parfois. Et malgrè ce que j'ai pu lire sur la durée de cet inconfort, 1h ou 2, pour ma part cela peut durer beaucoup plus longtemps.

Je me demandais donc si je passais à côté de quelque chose d'essentiel ou si en tant qu'hypersensible je devais accepter cette fatalité. A vous lire, j'opte pour la seconde solution...Il y a sans doute des choses qui mettent plus de temps à guérir que d'autres.

Encore merci

Apolline

Hello Apolline,

tu le sais comme toi je suis hypersensible et je peux te faire part de mon expérience quant au véritable accueil des émotions

j'ai dû le noter quelque part sur le forum, je ne sais plus où, mais pour l'avoir testé, je dirais qu'il y a  "accueil "  et "accueil"

 

avec les émotions, si on veut qu'elles disparaissent, on ne peut pas dire qu'on les accueille véritablement

on les accueille plutôt comme on accueillerait un vendeur d'encyclopédie qui sonne à la porte avec insitance

on ouvre la porte, certes (pour avoir la paix), on cherche à se débarasser de lui, on se FERME à son discours

tout ça pour qu'il disparaisse....

 

c'est souvent ce genre de "pseudo-accueil" que l'on réserve à nos émotions, dans la seule intention qu'elles disparaissent et qu'elles nous fichent la paix

donc en fait, on ne les accueille pas vraiment

 

et le truc c'est que les émotions n'étant pas des vendeurs d'encyclopédie (métier qui se perdwink), mais nos meilleures amies, elles continuent à sonner à la porte tant qu'on ne leur a pas offert un véritable accueil, c'est à dire un accueil où l'on ne souhaite pas qu'elle partent, mais où l'on souhaite les écouter et nous ouvrir à elle

 

il s'agit donc plutôt de les accueillir comme nous le ferions avec nos amis : ouvrir la porte,  offrir une boisson, les inviter à s'assoeir  et surtout écouter ce qu'ils viennent nous dire

 

on l'a expérimenté dans le fil : l'émotion qui toque à ma porte

//www.linecoaching.com/content/lemotion-qui-toque-ma-porte

 

 

pour mon expérience, quand l'émotion continue à toquer et toquer à la porte, c'est en général que je ne l'ai pas vraiment accueillie, parce qu'écouter son message me semble "dangereux"  ou "risqué", ou alors que cela risque de me perturber.....

 

bref, l'émotion, tant qu'elle toque à la porte, et que c'est "serré", on ne l'a pas accueillie vraiment

 

pense vraiment aussi à pratiquer l'élargissement autour de la tension physique  (ça c'est offrir une boisson et un canapé à l'émotionwink)

 

 

et garde bien à l'esprit qu'un véritable accueil ne peut pas co-exister avec l'envie que la personne (ou l'émotion) s'en aille

 

tu peux imaginer que l'émotion désagréable est un ami qui vient t'apporter un message, ce message n'est peut-être des plus agréables à entendre, on n'a pas envie de l'entendre, ou peur de l'entendre

mais la personne qui vient te l'apporter est ton ami, et avec les meilleures intentions du monde

si c'est vraiment ton ami, il continuera à toquer à ta porte tant que tu n'as pas entendu le message  car il sait que c'est vraiment important que tu aies ce message

pareil, les émotions sont vraiment nos amies

le tout est d'apprendre à les écouter au lieu de les contraindre

 

ce qui m'aide à le faire c'est savoir que c'est pour mon bien, en fait....

et aussi d'avoir fait souvent l'expérience que de m'ouvrir au message d'une émotion   me permet de grandir, de me sentir centrée et finalement plus "heureuse"  qu'en me bouchant les oreilles