Manger a-t-il une action anxyolitique ?
Bonjour,
Vous disiez ceci dans le dernier chat
[quote]
Et dernier point: il n'y a pas d'addiction aux aliments. Par contre, il y a une addiction comportementale aux conduites d'évitement émotionnel et les boulimies et autres excès en font partie. On est donc addict en raison de son hypersensibilité émotionnelle, dans ce cas de figure.[/quote]
Et j'observe en effet pour ma part, que si, suite à une EME, je cède en mangeant compulsivement et avec excès des produits savoureux, gras et sucrés, je me sens très vite calmée, comme si j'avais avalé un fort anxyolitique.
J'aimerais comprendre par quel phénomène scientifique cet abus de nourriture peut-il avoir cet effet psychotrope ?
Merci d'avance de vos avis à toutes et tous.
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Pour moi, il y a des trucs gras et sucrés que je n'aime pas et je ne pourrais pas avaler même en cas d'EME ( par ex le lait concentré sucré, les beignets...) tant mieux pour moi!!
Mais effectivement cette envie d'une certaine nourriture dans des circonstances bien particulières n'est peut être pas uniquement liée à des problèmes psychologiques mais aussi physiologiques. Tout n'a pas encore été expliqué ou compris dans ce domaine.... celà me fait penser aux allergies: mon fils grand allergique de tous les pollens est capable de faire une crise de conjonctivite en voyant une prairie fleurie à travers une vitre!!de même j'ai lu qu'un placebo prescrit à une personne pour certaine pathologie peut réellement soit développer tel symptome , soit au contraire connaitre un mieux être. Tout doit être lié même si on ne peut encore l'expliquer.
Izabelle, il y a des trucs gras et sucrés que tu n'aimes pas ? C'est possible ça ? Non, j'rigole... :)
Mais blague à part, j'ai plutôt tendance à penser que c'est aussi physiologique moi, même si ce que vous dites est très juste et viendrait renforcer cet effet.
Je peux témoigner que lorsque je n'arrive pas à m'endormir, si je me lève et que je mange quelque chose de sucré ( gateaux chocolat) je suis immédiatement apaisée et je m' endors beucoup plus facilement! et quand je travaillais avec de jeunes enfants , à 17 heures après leur départ , j'éprouvais le besoin de me goinfrer de choses sucrées également. Et celà avait effectivement un effet calmant. Par contre celà n 'a rien à voir avec la faim. Certains régimes idiots nous proposent dans ces cas là de manger une pomme ou même une cuisse de poulet!!! quelle bonne blague, celà n'aura pas le mẽme effet, c'est sûr. Pourquoi? je ne sais pas trop...peut être est ce lié à mon enfance. Je suis partie en pension très jeune . Dans mon internat nous avions droit d'avoir un casier fermé avec un cadenas où nous pouvions mettre les douceurs apportées de la maison. Ma mère qui n'arrivait pas à exprimer sa tristesse de me voir partir et qui ne me permettait pas d'exprimer la mienne me comblait de "bonnes" choses.. je me souviens de mon plaisir le soir à ouvrir ce casier. Et moi qui ai été une petite fille maigre , j'ai commencé à prendre des rondeurs en pension.
je ne connais pas le phénomène scientifique, mais à mon sens il y a une grande partie de psychologique
par exemple les trucs que je n'aime pas, même s'ils sont gras et sucrés, ne me feront aucun effet en cas d'EME
et certains aliments ont une valeur symbolique, par ex pour moi tous les produits laitiers, surtout à la vanille, le chocolat si longtemps proscrit, le pain.... il y a une forte valeur symbolique
et il est vrai que les aliments caloriques produisent plus de sensations, ça nous distrait de notre inconfort du moment par une sensation "forte"
Bonjour Sylvie,
La réponse est psycho-physiologique.
Manger déclenche naturellement un effet anti-stress. Les marqueurs biologiques du stress diminuent et on devient même moins sensible à douleur.
Dans le cas d'une EME, le mangeur cherche à calmer une émotion. Ce qu'il cherche est le réconfort. Ce réconfort est obtenu physiologiquement par l'activation de ce qu'on appelle les sytèmes récompensants, notamment la dopamine. Et il est obtenu psychologiquement par la consommation d'un aliment apprécié. Une personne ne peut se réconforter avec un aliment qu'elle n'aime pas ou dont elle pense du mal (il fait grossir, il est mauvais pour la santé...). Le réconfort ne provient pas d'une substance contenu dans l'aliment mais de la relation entretenue avec cet aliment.
Par nature, les aliments réconfortants sont toujours des aliments riches, gras ou sucrés.
Un article est paru dans une revue scientifique sous le titre "les obèses sont moins récompensés". L'article montrait que les personnes obèses produisaient moins de dopamine et devait consommer de plus grandes quantités de nourriture pour obtenir le même niveau de satisfaction. C'est exactement ce que nous constatons chez toutes les personnes en restriction. Ce phénomène disparait quand la restriction est traitée.
Attention, quand on mange de grandes quantités de nourriture, le phénomène est différent. Là, on ne cherche pas le réconfort mais une anesthésie émotionnelle. On a tellement mangé qu'on en est assomé.
JPZ