Quand le travail fait ici déstabilise l'équilibre familial
J'ai déjà posé la question dans la section "couple" mais me permet de la remettre par besoin de réponse, dont celle d'un des Dr si possible (et merci à Marie-Paule et Titou).
J'ai mis plusieurs mois à comprendre mais il semble que plus j'arrive à réguler mes EME, moins avoir recours à la nourriture de façon compulsive, plus mon conjoint mange et grossit. Je serais enceinte je le croirais en couvade !
De plus, j'ai fait accepter (enfin imposé) à l'ensemble de la famille que nos fils ne sont pas tenus de finir leur assiette, manger de tout, ne faire que des repas équilibrés... (Merci Dr A ! ) mais je vois bien que cela va à l'encontre de tous les principes d'éducation qu'il a lui-même subi (comme moi, comme beaucoup ici) et le dérange. Il finit systématiquement les restes des enfants (au point qu'un jour d'éxaspération je lui ai dit qu'il n'était pas obligé de faire office de poubelle).
A chaque fois que j'évoque LC, le chemin effectué ici, que j'essaye de lui en parler, grand silence.
Peut-être aussi que je me trompe. Que ses propres difficultés actuelles ne sont pas en lien. Je ne sais plus. Dois-je continuer ma route et me taire ? Continuer à lui parler de ce que je découvre ici ? (Entre autre incidence, méditation avec les enfants grâce au livre d'Eline Snel). C'est comme le laisser sur le bord de la route. Et chez nous le malaise grandit.
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hello pomdereinette
ça me fait penser à un truc, qui arrive assez fréquemment, quand on abandonne un comportement, souvent on le retrouve pendant quelques temps, mais vécu et exprimé par d'autres, ça nous revient de l'extérieur et c'est assez dur à supporter (envie irrépressible de supprimer ce comportement chez l'autre parce qu'on sent que l'on encore "un peu" en nous)
à mon avis, ça n'est que temporaire, un temps de réajustement nécessaire
je pense que tu dois vraiment accepter cette émotion, peut-être d'impuissance, face au comportement de ton mari, respirer avec et l'accueillir, parce que tant que les enjeux émotionnels sont si forts, ça peut bloquer le processus
il y a un outil ici qui s'appelle "j'apprends à accepter ce qui ne dépend pas de moi" (ou un truc dans le genre)
et bien sûr continuer la discussion, mais surtout bien sûr sans jugement
ton mari, tu n'as pas à l'éduquer contrairement à tes fils, et on sait par expérience qu'on ne peut pas imposer ce type de démarche à quelqu'un, c'est surtout par l'exemple que ça finit par se propager, et aussi, pourquoi pas en laissant trainer quelques bouquins
prends de la distance, mets-toi à la place de ton mari pour sentir ce qui te motiverait à aller dans ce sens
il faut libérer les enjeux (pas de pression) et ouvrir l'esprit (discussion)
ensuite il faut pouvoir trouver une sorte de souplesse avec ces règles éducatives et respecter les besoins de ton mari sur le gaspillage
peut-être y avait-il avant un accord tacite entre vous sur ces règles alimentaires concernant les enfants, tu souhaites les faire évoluer, il faut en reparler, et trouver des compromis
pour ma part, je ne supporte pas le gachis non plus, car même s'il y a pléthore, j'ai toujours le sentiment que cette pléthore se fait au détriment de ceux qui n'ont rien, et ça pour moi ça ne changera pas, c'est une conviction personnelle, je ne jetterai pas de nourriture (ou rarement, si elle est immangeable, ou pour un exercice, ponctuellement), les restes je les congèle (et c'est bien pratique) ou je les mange le lendemain (quand c'est bon, on est tout à fait ravi d'avoir un repas tout fait, tout prêt)
ce que j'apprends à ma fille c'est se servir des petites portions, et elle peut en reprendre autant qu'elle en veut
à chaque fois qu'elle veut se resservir, je lui demande si elle a encore assez faim pour ça, si elle a pensé à se garder une petite place pour le dessert
et pour les légumes qu'elle n'aime pas trop, je lui en sers une petite quantité, juste pour s'habituer au goût
pour moi comme pour ton mari, il est inconcevable de ne pas finir son assiette
mais pas besoin pour cela de dépasser sa satiété, il suffit d'apprendre à se servir (ou se faire servir) en fonction de son appétit
ça peut remettre en cause d'autres habitudes (genre servir systématiquement de grosses portions) mais qui seront plus faciles à remettre en cause
moi mon mari, je le vois s'enfermer dans la restriction cognitive, lui qui a été un mangeur régulé toute sa vie...jusqu'à ce que son métabolisme s'abaisse et que son stress pro augmente
franchement ça me fait de la peine, et même ça me met des batons dans les roues, mais lui c'est lui et moi c'est moi
et ça n'empeche de s'aimer et de partager, même si on a des idées différentes sur tout cela
je dirais que si tu lui en parles, si tu lui montres les études scientifiques, les livres, si tu ne lui mets pas la pression, tu as rempli ta part du job, à lui de saisir la perche......
comme ça fait du bien de lire que d'autres ont des soucis aussi, on n'est donc pas seule
comme ça fait du bien de lire de telles réponses, il y a donc des solutions, rien n'est jamais perdu
merci
J'adore l'idée de préparer moins à manger, et il suffit d'ajouter du pain sur la table pour les gros estomacs... Les idées les plus simples sont toujours les meilleures. C'est là qu'on reconnaît les grands esprits, merci Dr Apf. (J'ai lu ce surnom quelque part sur le forum et je l'ai trouvé charmant, donc je prends...).
Je constate que chez nous (on n'est plus que deux à table, les enfants ont quitté le nid), on mange moins qu'avant : un steak pour deux, par exemple...ça fait des économies ! Nous avons mangé chez des amis dernièrement et j'ai été obligée de laisser la moitié de chaque part (c'est la dame qui nous servait) pour arrive au dessert. Mon mari, pas habitué, à manger "comme avant" et .... a été très très mal toute la nuit. Il n'en revenait pas de son changement de comportement qui s'est fait sans qu'il s'en rende compte, par mimétisme avec moi, comme je l'ai expliqué ailleurs. Il m'a dit qu'après le rôti il n'avait déjà plus faim, mais il y a eu une deuxième part de rôti, le fromage, le dessert, les mignardises avec le café.... misère...
Donc Pomme de reinette, de la subtilité, de la subtilité....! Penses au chat obèse et ajoute un peu de légèreté dans la démarche, ce n'est pas une nouvelle dogmatique alimentaire, mais un jeu (subtil, subtil) pour guider ta famille toute entière sur la mer de la sérénité alimentaire ! Tiens bon la barre, camarade, et redresse l'embarcation tout en douceur... sans faire de vagues...
Bon courage, matelot !
Effectivement, j'ai remarqué une tendance très nette à oublier ce qui est au frigo.
Ca peut être une solution d'apaisement, d'ailleurs : mettre dans un tupperware, ranger soigneusement dans le frigo... et jeter, en douce, quelques jours après, si ça s'est abîmé !
Hier soir, j'étais sens dessus dessous à cause de ma rentrée, je suis arrivée à la maison et j'ai dû avaler une baguette entière par petits morceaux, plus un peu de chocolat... ensuite, je me suis assoupie, je n'ai pas fait le dîner, ni même la vaisselle du midi (les filles auraient pu ranger leurs trucs, franchement, mais je n'avais pas non plus l'énergie de leur demander quoi que ce soit, il faut aussi de l'énergie pour faire faire par les autres), bref, la cata. Mon mari est rentré, a râlé sur l'état des lieux, et fait un bon dîner. Il n'a pas du tout été content que je ne veuille pas en manger. Mais moi, avec tout le pain que j'avais dans le ventre, je n'avais plus faim du tout... ça a été très dur de rester positive. Mon réflexe était de dire "Mais pourquoi tu fais de la gastronomie à 21 h 00 le soir de la rentrée ? On n'a pas besoin de ça, c'est beaucoup trop tard pour dîner, tu mets une heure à préparer et après on se sent obligées de tout manger et on dort mal et on prend du poids !" J'ai réussi à respirer un petit coup et à plutôt dire "Oh la la, je suis vraiment idiote d'avoir avalé tout ce pain, c'était purement nerveux, là je ne peux vraiment pas profiter de ce délicieux dîner, quel gâchis... est-ce que tu crois que tu pourras m'en sauver une part pour demain ?"
Bonjour à toutes ! C’est vrai que manger ensemble, en famille, définir des règles communes, n’est pas simple. Autrefois, cela l’était, car les règles étaient plutôt rigides, et les mêmes quasiment partout. Mais de nos jours…
Certains en sont restés à des règles qui avaient leur raison d’être du temps de la pénurie (ne rien jeter, retransformer les aliments non consommés pour en faire de nouveaux plats - par exemple le hachis Parmentier – finir son assiette…) mais qui n’en ont plus lorsque le problème n’est plus la pénurie, mais la pléthore. Comment les convaincre de tourner la page et d’instituer en famille de nouvelles règles ? Abandonner ce qui est en trop dans son assiette (et qui nous fait du mal si on le mange), ne pas manger si on n’a pas faim (même si c’est l’heure), mais pouvoir manger si on a faim (même si ce n’est pas l’heure), manger ce qui nous fait plaisir (même si ce n’est pas diététiquement correct) ?
Remarquons tout d’abord que les affaires d’habitudes alimentaires reposent sur des bases culturelles et non pas physiologiques. Par exemple, la politesse orientale veut qu’on ne finisse jamais une assiette (ce qui signifierait qu’on n’a pas eu son content). Remarquons que, lorsqu’on va au restaurant et qu’on regarde du côté des tables d’à côté, on constate que bien des personnes ne finissent pas leur assiette, et que, comme par hasard, elles n’ont souvent pas de problème de poids.
Il s’agit donc de reconstruire un système de valeurs, actualisé, tenant compte de notre situation alimentaire, celle du XXIe siècle, dans un pays à nourriture abondante, variée, et goûteuse.
Que faire avec ce mari qui ne sait pas laisser le trop-plein se perdre ?
J’avais un chat qui était devenu obèse, car il était un mâle qui refusait de laisser manger les chats femelles dans la même gamelle et mangeait tant et plus afin de montrer qu’il était le chef ! Nous avons résolu la question en mettant une gamelle pour lui, et une autre gamelle pour les autres chats… Il a reperdu alors tout le poids accumulé !
Mais votre mari n’est pas un chat, n’est-ce pas ? Alors, peut-être devez-vous agir avec plus de subtilité. Par exemple en préparant BEAUCOUP moins de nourriture pour le repas, en mesurant attentivement les quantités que vous mettez à disposition sur la table. Et s’il n’y en a pas assez ? Arrgghh, l’horreur ! Mais non, pas l’horreur. Si on a encore faim après le plat principal, rappelons-nous qu’il y a le fromage, le dessert, et même un second dessert si besoin, et que de toute façon, on peut manger un peu plus tard, dans l’après-midi ou dans la soirée.
Qu’est-ce qu’un couple ? Deux personnes qui se trouvent bien d’être ensemble et qui se séparent lorsqu’elles constatent des divergences d’évolution ? Telle est la vision du couple, de nos jours, et elle conduit à 70% de divorces et de séparations !
Pour ma part, ce n’est pas comme cela que je conçois un couple. Il s’agit de faire une longue route ensemble, et de s’entraider tout au long du voyage. Lorsque l’un avance, il aide l’autre à avancer avec lui. Alors, oui, je crois que vous avez bien raison d’aider votre mari à avancer sur le même chemin que vous, et lui faire comprendre les bienfaits, par exemple, de la pleine conscience pour vos enfants communs, pour vous-même,, et pourquoi pas, pour lui aussi, s’il le veut bien. L’aider à transformer sa vision de la bonne façon de se comporter avec la nourriture. Soyez patiente et attentive ! Et bravo pour votre parcours, PDR !
C'est difficile, de changer en cours de route de principes éducatifs.
Si vous aviez un consensus sur la manière dont les enfants devaient manger, un accord tacite, et que maintenant tu as évolué, tu peux être perçue comme rompant cet accord de manière unilatérale et imposant une nouvelle manière de faire non négociée. Pas évident, surtout si ton mari n'est pas convaincu des bienfaits de la méthode que tu appliques !
Peut-être pourriez-vous trouver un compromis ? Pourquoi, par exemple, ne pas maintenir l'interdiction de ne pas finir son assiette ? Il suffirait d'apprendre aux enfants à mieux réguler ce qu'ils mettent dedans... s'ils n'ont pas faim, qu'ils prennent de petites quantités, plutôt que de gâcher de la nourriture, ce que manifestement ton mari ne supporte pas.
C'est très très difficile de jeter de la nourriture, tu as fait un chemin qui te le rend acceptable, mais ça n'est pas forcément transposable !
Tu laisses ton mari sur le bord de la route, parce que ce n'est pas lui qui a choisi la destination, il doit se sentir traîné... peut-être dois-tu déjà le laisser digérer ce que tu lui as déjà dit. Les hommes sont rarement enclins à partager leurs ressentis. Tu lui as exposé les grandes lignes de Linecoaching ? Tu as négocié un compromis pour les enfants ? En ce qui concerne toi, tu fais ton propre chemin ? Pour le reste, vois venir... il ne faudrait pas qu'il ait l'impression que tu es entrée dans une secte et que tu essayes de le convertir !
Je trouve effectivement que trouver un nouvel équilibre dans le couple (je n'ai pas d'enfant), est très difficile. Après des années de vie commune à tout partger (la pizza en deux, tout en égale proportion), vouloir se démarquer peut déstabiliser et soi, et l'autre. Pour ma part j'ai expliqué et il connait la méthode, et se voyant finir mon asiette une ou deux fois, il s'est repris, parce que je lui ai expliqué que j'avais lu ça dans un bouquin de Geneen Roth, une femme qui maigrissait et dont le conjoint s'était mis à grossir. Je peux tout à fait comprendre ce phénomème, et il me semble plus compliqué qu'il n'y parait, n'étant pas qu'une question de quantité de nourriture mais au final d'autonomie par rapport à son conjoint.
J'ai parfois tendance également à penser à la place de l'autre, par exemple qu'il ne me laissera pas manger peu de légumes pour pouvoir manger un bon dessert, il me dit que c'est moi qui extrapole et que c'est une excuse que je me donne (pour trop manger de tout finalement), mais à côté de ça il me dira une autre fois de manger les légumes car ça ne fais pas grossir.
Je me sens également obligée de jeter derrière son dos, car il ne veut pas gâcher, alors il ne faut pas jeter, seulement qui est sensé finir ce qu'on a gardé au frigo et que lui oublie la minute d'après ?
Cette méthode peut difficilement se vivre seule, c'est vrai qu'elle remet en question l'autre, et LES autres aussi : recemment je n'ai pas mangé un truc chez ma belle soeur, l'aura-t-elle pris comme un affront ?
Tout d'abord, un grand merci à tous et toutes pour vos réponses. Pour l'humour, mais aussi la sollicitude et les pistes proposées.
Faire moins à manger pour ne pas jeter, ou éviter que l'autre ne joue les poubelles. Si simple... Et pourtant je n'y avais pas pensé ! Comme quoi, le chemin n'est pas fini...
C'est drôle : depuis que j'ai lu vos réponses, que je les ai mûries dans ma tête, l'atmosphère s'est détendue chez nous, sans qu'on en reparle. Mais parce que j'ai cessé de lui mettre la pression, cessé de vouloir à tout prix qu'on chemine de compagnie. Il sait ce que je fais, pourquoi je viens ici, ce qu'est la méditation, il ne désapprouve pas, c'est le principal. Après, ce serait comme oublier les années de régimes et de thérapie avant d'adhérer à LC. Comme si je voulais lui faire faire le même chemin en accéléré, en oubliant combien j'ai appris de ces erreurs accumulées.
J'ai à plusieurs reprises prêté le livre du Dr Z. Maigrir sans régime, à des membres de ma famille ou des amies de longue date qui s'étonnaient de mon changement de comportement alimentaire. La seule qui l'ait lue se faisait du souci pour... son mari :-)) Les personnes concernées en 1er lieu -dont ma mère ! - l'ont mis dans un coin sans le lire. Décidément, nul n'est prophéte en son pays !