Que faire contre l'auto-sabotage?
Chers docteurs et chers linecoachés,
Quand j'ai découvert linecoaching, j'étais pleine d'enthousiasme à l'idée d'avoir découvert une méthode sensée et intelligente, de cotoyer virtuellement des gens bienveillants et qui partageaient mes interrogations, et pleine d'admiration aussi pour nos bon docteurs. Et ça a été une très belle expérience. Je crois toujours en la méthode, d'ailleurs, mais... pour les autres! Je l'ai lâchée voici maintenant plusieurs mois à l'avant-dernière étape, et bien sûr j'ai regrossi (j'accumule les EME). J'ai quand même conservé de petites améliorations, comme la capacité à refuser un plat, à ne pas se resservir systématiquement et à choisir des aliments qui me font le plus envie.
Depuis des semaines, je me dis que ça ne sert à rien de payer pour être inscrite puisque je ne fais aucun exercice, que je ne vais plus sur le forum etc. Et pourtant, je n'arrive pas à renoncer. Je dis que je n'ai plus envie de maigrir et en même temps, je ressens de l'ambiguité dans cette affirmation. Au fond, je ne m'en fiche pas totalement de mon poids, même si je m'accepte beaucoup mieux qu'avant. J'ai mal au dos, aux genoux, j'ai honte que la ceinture de sécurité de la voiture soit trop courte, j'y réfléchis à deux fois avant d'aller à la piscine et je trouve presque normal qu'on m'accorde moins de valeur qu'à une autre. A un message laissé sur un forum il y a des semaines, Dr Apfeldorfer m'avait répondu que c'était peut-être le moment pour autre chose, pour moi. Et j'ai essayé de développer d'autres projets, en dehors de l'éternelle question du poids.
Voici ma question: comment faire pour rompre ce cercle vicieux? J'ai arrêté linecoaching comme j'ai arrêté toutes les thérapies que j'ai faites : brusquement, et dans la culpabilité de ne pas aller au bout de ce que j'avais commencé ou de procrastiner (exemple, pour répondre à la coach!). J'ai le sentiment intense de me couper l'herbe sous le pied systématiquement. Je m'en veux, et pourtant, l'histoire se répète sans cesse. Pourquoi et... que faire??? Et en filigrane, y a -t-il encore un espoir de maigrir un jour?
Par avance, très grand merci pour votre aide.
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Moi, la fidélité aux lignées, j'y crois !
J'ai toujours vu ma mère au régime, elle n'a jamais mangé ce qu'elle aimait, par exemple elle adore le fromage mais n'en mange pas plus d'une fois par an pour ne pas grossir. Elle se prive de tout — sauf de chocolat.
Ma grand-mère était grosse, et je l'aimais terriblement. Elle était chaleureuse et humaine, je me réfugiais chez elle dès que quelque chsoe n'allait pas.
J'ai pensé à ça : qu'être grosse était une forme de fidélité à cette grand-mère adorée. Je pense que ça joue. L'envie aussi d'être maternelle, confortable, caline... ma mère ne fait jamais de calins, elle n'aime pas ça, elle est distante. Je me demande toujours si au tréfonds de moi je n'ai pas associé "grosse" et "chaleureuse"... quand ils étaient petits, mes enfants me disaient "maman, tu es confortable" !
Je ne sais pas si c'est un "petit éléphant", mais même un éléphanteau, ça pèse un quintal !
Bonsoir les filles (car je pense que derrière les pseudos qui m'ont répondu se cachent des linecoachéEs),
D'abord un grand merci pour avoir pris le temps de me lire, de me comprendre, et de me répondre. Ca fait chaud au coeur. Peut-être que dans la peur d'arrêter, il y a la peur de ne plus trouver cette chaleur du forum et cette qualité d'échange exceptionnelle (parce qu'en plus d'être trop grosse, j'ai toujours peur de l'abandon!).
Je vais essayer de vous répondre pas à pas.
A Damehamlet (j'aime bien la petite sorcière aux cheveux rouges), qui a pris gentiment le temps de ramasser ce qui est effectivement une bouteille à la mer. C'est vrai, il y a une toute petit flamme en moi qui dit "cette méthode est la bonne, cet endroit est pour toi", et c'est pour cela que c'est dur de renoncer. Merci pour le message en retour dans la bouteille et bon chemin sur linecoaching!
A Isana, merci pour ton message plein d'énergie. J'ai lu ton profil et c'est vrai qu'il y a vraiment beaucoup de similitudes avec le mien. Oui, comme à Damehamlet, je t'avoue qu'il y a une flamèche en moi et un tout petit espoir qui ne veut pas mourir. J'espère que le "gros rocher" montre effectivement que le but est plus proche. Oui, il y a de la peur d'arriver au bout, certainement, mais pas que...
A Rikki, merci pour ta compréhension et ta compassion. J'ai 40 kg en trop par rapport à mon ancien poids de forme et en principe, je perds du poids assez facilement. Je sais que lorsque je suis dans les bonnes conditions, tout est facile, évident, et la perte de poids de même. Mais là, je mange en toute conscience très au-dessus de mes besoins. Du perfectionnisme? Très possible. Ca me ressemblerait bien. C'est vrai qu'il faut du temps...
A Pomdereinette, qui a commencé le programme presque en même temps que moi.Ton analyse sur la peur de la fin et le rôle que nous endossons avec nos kilos en trop est très juste mais comment fait-on pour "mourir à soi-même"? "Accepter n'est pas se résigner", c'est très intéressant. Une phrase à méditer... Un grand merci pour ton analyse fine et tes encouragements.
A Calico, moi aussi je suis contente de te lire. C'est vrai que ça m'embête de ne plus pouvoir profiter du forum si j'arrête lc. La question financière se pose, mais seulement si je ne suis pas le programme. J'aime la métaphore de l'éléphant (après le rocher d'Isana!) mais je ne le vois pas, il est trop gros.
Un truc qui joue un grand rôle, je crois, c'est le poids de mes parents. J'ai toujours entendu ma mère dire qu'elle était super mince étant jeune et qu'elle faisait 9 h de sport par semaine. Et je l'ai aussi entendue dire avec un certain mépris que mon père pesait "un quintal". Ca paraissait énorme! Aujourd'hui, c'est moi qui pèse un quintal, et je me demande si ce n'est pas une forme de fidélité à la lignée paternelle. Mais peut-être que cet éléphant-là est trop petit et que le vrai est plus évident encore.
Encore une fois un grand merci à toutes pour vos précieux messages. Aujourdhui, j'ai mangé beaucoup mieux. C'est bon pour le moral.
Bonne nuit
Avant-dernière étape... A moi aussi se pose à te lire en écho la question de la fin. Peur d'avoir fini ? Peur de n'être pas au bout de la route celle que l'on souhaitait ? Peur que ce programme, un peu vécu comme celui de la dernière chance, ne soit finalement qu'un nouvel échec ?
Je crois qu'il y a un moment où c'est un peu comme s'il fallait accepter de mourir à soi-même. Lâcher une partie de soi, une partie qui a fait celle que nous sommes, pour plonger dans l'inconnu.
Est-ce que nous ne nous identifions pas mieux comme "obése" (ou pour moi celle qui ne crie jamais, mais qui mange...), aussi investie comme telle par l'entourage ? Est-ce qu'avancer n'est pas prendre le risque de devenir autre, et peut-être moins bien intégrée, acceptée ? Sortir de son rôle.
J'ai envie de t'encourager, bien sûr, à reprendre. La toute dernière partie du programme consiste en un carnet d'observation qui te renvoie ensuite sur certains exercices qui font sens pour toi. Certains ont été pour moi une révélation (apprendre à dire non, entre autre...) Ils t'orientent vers une autre vie (? là, c'est un lapsus écrit ! je laisse), éventuellement plus élargie, pas uniquement axée sur l'alimentation.
Tu reconnais toi-même certains progrès. Est-ce que faire le point sur le chemin parcouru t'aiderait ?
Je suis moi-même en mode pause. Et m'a aussi traversée la pensée "je m'accepte telle que je suis". Mouai. Le Dr A. m'a répondu "accepter n'est pas se résigner" (mille excuses pour l'approximation de la citation. Pas le courage d'aller vérifier). Peut-être cela vaudrait-il la peine de prendre une feuille de papier et écrire ce que nous redoutons de perdre, en sus du poids. Ce qui nous effraie tant dans cette fin. Y compris d'ailleurs d'avoir à voler de ses propres ailes.
Pensées de compagnonnage effectueux.
L'auto-sabotage... c'est un peu le pendant du perfectionnisme...
On est plus ou moins toutes comme ça, j'ai l'impression : "je ne peux pas faire tout bien, alors, je vais faire tout mal puisque c'est comme ça, de toute manière, je ne mérite pas mieux".
Je ne sais pas d'où ça vient, je sens ta souffrance et elle fait mal à lire, je ne peux rien faire d'autre que compatir.
Je me demande juste si c'est pour toi le moment d'avoir "presque fini" le programme. Si tu en es à avoir du mal à boucler ta ceinture, c'est que tu dois avoir pas mal de surpoids. Donc, peut-être que la durée du programme est trop courte pour toi. Je me rends compte, moi qui suis en obésité (passée de la "sévère" à la "modérée" grâce à Linecoaching, mais en obésité tout de même) que le programme sera sûrement trop court pour moi. Je pense que je vais essayer de le refaire, de refaire certaines étapes, de prendre plus de temps que ce qui est prévu.
Se garder un accompagnement...
Pour moi, le côté virtuel est une aide : pas de besoin de prendre un rendez-vous, d'affronter un regard, il suffit d'ouvrir l'ordi et je peux trouver la porte ouverte.
Je te souhaite de continuer, je crois que tu en as besoin !
A très bientôt de te lire !
Neam,
Je rejoins Damehamlet : je suis toute nouvelle arrivée dans ce programme, et je n'ai donc pas ton vécu et ton expérience, mais je suis convaincue que le geste que tu as posé en écrivant ce post n'est pas dénué de sens et consiste en une étape importante. Il a certainement dû te demander beaucoup de courage, il est loin d'être anodin, et c'est pour moi la preuve que tu n'as pas abandonné !
Je crois que si tu n'arrives pas à renoncer à LC, c'est que tu sens encore en toi la flamèche qui vivote, et ne demande qu'à grandir ;-). Moi, je la sens ... elle est là :-).
Peut-être faut-il se poser la question de ce qui t'a amenée à arrêter à l'avant dernière étape ?
T'a-t'elle semblé insurmontable ? Trop difficile ?
Ou te sentais-tu fatiguée ? Peut-être avais-tu besoin de marquer une pause ?
Ou est-ce la crainte d'arriver au bout du programme ? D'arriver au but et que tout s'arrête ? Peur de la "délivrance" tant attendue ? J'ai lu ton profil, et je m'y retrouve beaucoup :-). J'ai moi-même suivi une thérapie cognitivo-comportementale en plusieurs "morceaux", et chaque fois que ma thérapeute et moi en arrivions à la conclusion que j'étais arrivée à gérer mon "problème", je demandais malgré tout encore quelques séances "pour vérifier que tout va vraiment bien" car j'avais peur de me retrouver face à moi même, de ne plus la sentir à mes côtés. J'avais peur de retrouver mon indépendance. Comme s'il me fallait un sevrage :-). Peut-être as-tu cette sensation ?
Il y a vraisemblablement un gros rocher qui te bloque ta route ... pour le moment ;-). Je suis persuadée qu'il y a une raison pour laquelle il te freine de la sorte, mais il y a certainement moyen de le contourner :-). Je ne pense pas que ça veuille dire que ton chemin s'arrête là :-). Que du contraire. C'est une étape, plus difficile que les autres, sans doute, mais certainement parce que tu as beaucoup débroussaillé ce qui te cachait la voie auparavant, et parce que, du coup, tu es plus proche du but :-).
Courage Neam, je suis avec toi de tout coeur !
oulalalaa
j'arrive sur le site apres des semaines a faire n'importe quoi et je tombe sur ton message ... finalement il y a des gens plus mal que moi
alors que te dire ... deja merci de m'avoir permis de regarder ailleur que mon nombril
pour te repondre ...
je n'ai pas envie que tu te sentes seule... ton message c'est un peu comme une bouteille à la mer ... alors je la ramasse je la lis et dans mon ignorance , ('je suis toute jeune sur la methode)
je peux te dire que deja avoir lancé ta bouteille c'est comme une lueur d'espoir . le fait que tu te poses la question c'est que finalement tu as envie de faire quelque chose.
je sais je ne suis pas claire mais ce n'est pas simple ici , des dizaines d'années a avoir traiter son corps comme un morceau de viande sans rien respecter du tout de son ressentit , cela laisse des traces ...
tout ce que je peux faire pour toi c'est te souhaiter du courage
et si tu envoyais un message prive a ta coatch ? elle sera sans doute de bons conseils
quand a moi je retourne bosser en esperant que ce petit mot te remonte un peu le moral
ham
Bonjour Neam...
je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas... mais en te lisant, je l'ai trouvé plutot pas mal ton éléphant... pas aussi petit que tu ne le dis... mais ma vue n'est peut être pas assez bonne pour apprécier la taille d'un éléphant !