Que faire face à la partie immergée de l'iceberg ?
Bonjour à tout le monde… C’est ma première intervention depuis mon inscription il y a 6 mois, mais j’ai beaucoup lu et appris grâce à la communauté LC !
Je ne sais pas exactement ce que je souhaite obtenir en réponse à ce message… Mais j’ai un problème que je n’arriverai pas à résoudre toute seule, donc le mieux me paraît être de me tourner vers linecoaching, qui m’a déjà beaucoup aidée à devenir lucide vis-à-vis de moi-même, où la bienveillance est de mise face à ce qui peut nous faire honte devant nos proches, et qui regorge de conseils et de témoignages précieux…
Aujourd’hui je réalise qu’il y a quelque chose qui coince chez moi. Je pense que linecoaching, en m’initiant à observer plutôt que d’étouffer mes émotions, m’a permis de l’admettre, de constater que mon surpoids et mon hyperphagie ne sont que la partie émergée de l’iceberg. D'où le titre de ce message.
Je vais essayer d’être claire sans raconter ma vie.
En fait, j’ai toujours vécu dans un état d’anxiété permanent. J’ai appris à faire avec comme avec un membre boiteux, une partie de moi-même… C’est pour ça que j’ai du mal à mettre des mots sur ce ressenti.
Objectivement, je vis bien ; à 21 ans, j’ai de bons amis, des passions et des projets d’avenir, j’ai fait des études qui sont sur le point de m’ouvrir à un métier a priori intéressant, j’ai des convictions personnelles fortes, je sais être fière de moi… Mais il y a quelque chose qui coince chez moi, à l’intérieur, et qui coincerait toujours quelles que soient mes conditions de vie.
J’ai mis du temps à m’en rendre compte car cette anxiété/angoisse/détresse s’envole (totalement ou partiellement) dès que je passe du temps avec mes amis ou que je fais ce qui me passionne (or en ce moment je suis coupée de tous ces repères, car j’ai choisi de faire un stage loin de chez moi, dans une ville où il m’est difficile de rencontrer du monde, donc je n’ai pas de moment pour « relâcher la pression » : j’y reviendrai).
Et puis, j’ai toujours trouvé une forme de prétexte à cet état, un prétexte plus ou moins fragile auquel je me raccroche en me disant « une fois que ça sera passé, tout ira mieux » : une fois que j’aurai passé ce concours, déménagé, eu mon permis, bouclé mes études… ça dure depuis des années. Ça m’a permis de me raccrocher à quelque chose, à l’avenir, sans avoir à affronter le réel nœud du problème : moi-même, au présent. Je me rends bien compte maintenant qu’à me projeter sans arrêt dans un avenir fantasmé, je m’empêche d’être sereine au moment présent, j’accorde, en quelque sorte, une légitimité aux faux problèmes pour me pourrir la vie.
Et puis, évidemment, à la moindre contrariété, rien ne va plus. Tout s’effondre, je me retrouve dans l’angoisse, la solitude, le sentiment d’échec… Je me renferme sur moi (d’où mes crises d’hyperphagie qui peuvent devenir quotidiennes : peut-être que je suis dans un état d’EME permanent…), je procrastine même si je m’en rends malade, je ne fais plus rien, ce qui renforce la culpabilité d’être responsable de mon propre échec parce que je n’arrive pas à me bouger. Un cercle vicieux dont j’ai beaucoup de mal à me sortir une fois qu’il est en route. Heureusement j’ai des moments de répit quand je passe du temps avec mes amis (qui ne se doutent sûrement de rien vu que je suis apaisée quand je suis avec eux, je ne leur envoie donc pas de « signal de détresse »). Avec ma famille ce n’est pas pareil car il existe de vieilles blessures qui me maintiennent dans ce climat d’insécurité quand on est ensemble…
De mon propre chef, je suis partie pour quelques mois, j’avais envie de ce projet depuis longtemps. Forcément, tout ne se passe pas aussi bien que ce que j’avais imaginé mais, j’en suis consciente, c’est normal que la vision idéalisée d’un voyage se heurte à des contrariétés, des difficultés… Bref, je suis tombée depuis à peu près deux semaines dans le cercle vicieux que je viens de décrire, mais sans mes amis, mes attaches, pour me servir de béquille. C’est là que j’ai réalisé la distance entre la façon dont j’avais fantasmé ma vie ici et mon état d’anxiété permanente, envie de ne rien faire, sentiment d’échec… avec un effet boule de neige qui me fait appréhender des situations à venir que j’abordais pourtant plutôt sereinesement. C’est toujours la même rengaine, cette fois c’est clair que le vrai problème est à l’intérieur de moi, que je m’empêche d’être heureuse, ça ne peut plus durer et je ne peux pas y faire face seule.
Je pense – dites-moi si je me trompe – que linecoaching n’est pas la solution. LC m’a appris à contempler mes émotions et, comme vous le voyez, ça m’a beaucoup appris. Cependant l’objectif du programme est de dissocier les émotions du comportement alimentaire en apprenant à accepter ses émotions. Il ne joue pas ou peu sur les émotions elles-mêmes. Or, mes émotions sont tellement délétères que je dois plutôt travailler dessus en premier lieu, il me semble.
D’où finalement mes interrogations à la communauté LC et aux docteurs… que puis-je faire ? À qui m’adresser ?
D’autres personnes ici se reconnaissant sûrement dans ce mécanisme d’auto-pourrissage de vie, au moins en partie… non ? Je ne pense pas être un cas rarissime… Comment avez-vous vécu avec, détecté et combattu ce genre de problème ?
J’imagine que la solution la plus évidente est la thérapie. Mais je m’en méfie pour diverses raisons plus ou moins rationnelles et plus ou moins valables. Vous pouvez sûrement m’éclairer là-dessus, expliquer vos expériences…
D’abord, j’ai vu un psy quand j’étais môme suite à un traumatisme et c’était nul, j’y allais à reculons ; je ne sais si ça m’a fait du mal, mais certainement pas de bien. Je suis sans doute tombée sur une mauvaise personne mais ça suffit pour que j’aie des a priori négatifs (d’autant plus que j’ai aussi fait les frais de mauvais médecins dans diverses disciplines).
Une deuxième raison est plus rationnelle mais tient – je l’espère ! – à ma méconnaissance de ce domaine. La psychanalyse telle que conçue par Freud est d’une misogynie lamentable. Et je n’ai pas envie de confier ma tête à quelqu’un qui me jugera mal parce que je suis une femme. Eh non, je ne suis pas docteure, mais je sais que je ne souffre pas de l’absence de phallus, désolée… Qu’en est-il aujourd’hui, comment les psy (… chologues/chothérapeutes/chiatres : je ne maîtrise pas bien les nuances) ont-ils évolué concernant la condition des femmes ?
Enfin, qu’est-ce qui pourrait être intéressant comme variantes ou alternatives ?...
Que faire en attendant mon retour en septembre ?
Je crois que j’ai fait le tour, bravo à celles et ceux qui auront suivi mon monologue jusqu’à la fin !
Et merci de vos réponses !
(Même si je n’ai pas de réponses, c’est déjà un soulagement de mettre des mots sur mon ressenti et mes interrogations.)
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Bonjour Kikiwi,
Je ne sais pas ce qui se passe, ce qui est touché en moi (et peu importe) mais à chaque fois que je te lis , mes yeux se mouillent...Effet de miroir ?
Alors, je te remercie beaucoup, d'apporter de l'eau à mon moulin pour continuer à avancer sur la connaissance de moi.
Je suis contente aussi que mes propos//méditation aient fait tilt en toi (c'est ce que j'espérais)
Sache que si je t'ai aidée, la réciproque est vraie. D'évoquer ton anxiété, tes ressassements ça a fait - à moi aussi- tilt. Ce sont des aspects que je n'avais jamais vraiment creuser en tant que tels, ne sachant peut être pas par quel bout en parler....
Quand tu écris dans ton dernier post :
"D’après mes lectures du forum, j’ai l’impression que la majorité des linecoachées sont des femmes qui courent dans tous les sens et n’ont pas de temps pour elles, souvent des mamans qui consacrent beaucoup de temps et d’énergie à leurs enfants.
Y a-t-il d’autres personnes comme moi qui, au contraire, ont du temps libre, mais n’arrivent pas à l’occuper de façon satisfaisante ?
Vous reconnaissez-vous dans mon cheminement ?"
Oui moi je me reconnais dans ton cheminement (ou dans une partie de ce que tu racontes). Entre, mes 18 ans et 40 ans, j'ai vécu essentiellement seule, souvent -vraie- célibataire avec comme toi des tas de questionnement sur ma valeur, montant quand même petit à petit, desfois joyeusement desfois douloureusement les marches vers du changement (tiens ça me rappelle quelqu'un !) du mieux être.
Quand tu dis que tu n'arrives pas à occuper ta vie de manière satisfaisante, c'est à dire ? satisfaisante selon les critères de ton démon intérieur qui te dit qu'elle le serait si tu faisais ceci ou cela......comme chez les voisins chez qui c'est bien connu l'herbe est toujours plus verte.
Tu sais, l'essentiel c'est de réussir sa vie bien plus que de réussir dans la vie....Et avec toute l'intelligence que tu as, cette capacité à te questionner, à te mettre en mouvement de l'intérieur tu en prends le chemin de réussir ta vie...Tu es encore très jeune et tellement de belles choses peuvent arriver...
Plus jeune, j'ai passé beaucoup de temps "à hiberner" , "faire du canapé" et refaire mentalement mon monde.....C'était aussi une manière de se confronter à soi, à ses émotions...et à construire sa vie. Donc ce n'est pas du temps perdu....Surtout si par ailleurs on a une vie amicale, d'étudiante (est ce indiscret de te demander ce que tu fais comme formation) etc.....
Depuis 12 ans, j'ai une vie d'épouse, et de mère mais pas que....Prendre du temps pour soi est fondamental. Je passe par ailleurs pas mal de temps avec LineCoaching !
Bon, j'y vais cela 5 minutes que ma fille m'appelle et après avoir passé ce temps avec toi, je m'en vais la voir.
Affectueusement,
Lorraine/Fabienne
Kikiwi, il n'y a pas que des mamans sur le forum!! Je me reconnais très bien dans tes paroles, osciller entre procrastination et hyperphagie je connais malheureusement très bien...j'ai encore passé deux jours à manger sans trop savoir si j'avais faim ou pas, à ne rien faire...enfin à ne pas avancer sur mon mémoire qui n'est déjà pas très abouti... (par contre niveau série américaines tout va bien, j'en ai terminé deux et ai commencé la moitié d'une autre...) ! A part positiver, se dire que demain est un autre jour, s'observer avec bienveillance (dur dur de ne pas se juger) je ne vois pas trop comment sortir de ce cercle vicieux.
Me voici de retour !
J’ai l’impression d’avoir beaucoup appris en une semaine.
Beaucoup progressé aussi ? Oui et non, car je visualise mieux quel long chemin il me reste à parcourir. C’est décourageant, d’une part, de me découvrir si pleine de faiblesses, mais j’aime me comprendre, déconstruire mes comportements, alors il ne me reste qu’à remonter mes manches pour déconstruire, petit à petit, brique par brique, ce mur dans lequel je me suis enfermée. Avec comme maître mot : bienveillance envers moi-même. (pas facile)
Je suis une perfectionniste « de la vie ». J’angoisse à la perspective de ne pas avoir une vie ab-so-lu-ment palpitante, sans temps mort, sautant sur chaque occasion de vivre une expérience enrichissante… Cette exigence ne vient pas de moi, je ne crois pas. C’est un besoin de prouver et de me prouver que je réussis ma vie et que je rentabilise convenablement mon temps de vie.
Ce mécanisme est particulièrement pervers puisque je culpabilise d’être oisive. D’où l’engrenage dans la procrastination, la culpabilité, l’anxiété et l’angoisse, les crises d’hyperphagie pour anesthésier tout ça, et je retrouve mon estime de moi en lambeaux, quand le soleil se couche, à l’idée d’avoir perdu ma journée à ne rien faire de constructif et d’épanouissant. Mais le bilan de la journée est couru d’avance, quand je la démarre dans la culpabilité à l’idée de ne rien faire.
Pourtant, ne rien faire, c’est comme le chocolat : c’est de le diaboliser qui le rend mauvais, alors que cela devrait nous/me faire du bien si on le savoure en toute sérénité. Et pas pour fuir ses émotions, pour éviter de se retrouver face à soi-même.
Alors, maintenant que j’ai réalisé le problème de cette terrible et destructrice peur de l’échec (que j’avais déjà vaguement cernée auparavant), je suis en mesure de mieux identifier ce qui justifie mes comportements autodestructeurs (procrastination et hyperphagie), ce n’est plus réellement une énigme. Ouf, ça fait du bien de comprendre ce qu’il se passe là-d’dans, à défaut de parvenir à changer immédiatement.
Maintenant, j’essaye de désamorcer la bombe. Ne plus considérer l’ennui, la solitude, comme des échecs, comme la preuve que je rate ma vie. Pour ne plus m’imaginer des responsabilités écrasantes, identifier et accepter les externalités qui m’affectent : par exemple, oui, je procrastine dans mon stage, mais c’est vrai aussi que je suis mal encadrée et que mon travail est difficile et flou, et ça ne veut pas dire que j’ai mal choisi mes études et que je suis vouée à ne pas aimer mon travail.
Oui, j’ai un coup de blues, mais c’est normal quand on s’éloigne de tous ses repères, ça ne signifie pas que j’ai fait un mauvais choix (et que je ne sais pas faire de choix, que toutes mes prises de décisions sont amenées à être mauvaises, etc), ça ne signifie pas non plus que je suis immature, incapable de m’assumer et de profiter de la vie…
Oui, il y a des tas de choses qu vont mal dans le monde, qui m’attristent ou m’angoissent, mais elles ne dépendent pas de moi.
Je crois que j’ai enfin compris l’intérêt de la RPC, que j’avais laissée de côté pendant mon gros coup de blues, et que j’ai pas mal pratiquée depuis. C’est par la RPC que j’arrive à regarder mes émotions et pensées en face, plutôt que de me replier sur moi-même. Je pense que j'ai fait "tilt" grâce au message de Lorraine :
" je consacre une quinzaine de minutes à des moments de méditation en pleine conscience pour accueillir bienveillamment toutes les pensées stériles et dévalorisantes à mon égard qui me traversent. J'apprends, en me concentrant sur mon souffle, à éloigner et à faire barrage aux ruminations mentales qui me pourrissent mon quotiden. Effectivement petit à petit j'apprends sur moi et j'espère/je pense que je finirai par m'accepter telle que je suis. "
J’aimerais que pratiquer quelques minutes de RPC deviennent un automatisme à la place de celui du repli… C’est en chemin, je sens que je progresse, même si j’ai encore de nombreuses crises d’hyperphagie quand le sentiment d’échec m’est trop insupportable (à la fin d’une journée « perdue »…).
Bref, désormais, j’ai l’impression d’identifier « ce qui coince » chez moi, je ne suis plus désemparée comme quand lorsque j’ai écrit mon premier message, alors que je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Peut-être que c’est ça, être consciemment incompétente.
Je comprends que je n’ai pas un comportement d’addiction à la nourriture, mais à l’action de manger. Auparavant, j’avais beau l’avoir lu, je ne le comprenais pas vraiment.
Je vais continuer à essayer de faire la paix avec moi-même… Au travail, je vais enfin avoir un encadrement et pouvoir y voir plus clair, et je vais me fixer de petits objectifs chaque jour : même si je ne suis pas productive, l’important est que j’avance. Au quotidien, je commence enfin à rencontrer du monde (via onvasortir.com notamment, merci Nikaia).
Et puis, en septembre, à mon retour dans l’hexagone, je chercherai à faire une TCC. Vos messages (+ la lecture de quelques sites web) m’ont convaincue de franchir le pas, et la TCC m’a l’air bien adaptée à mes problèmes.
Merci encore, Dr Apfeldorfer et toutes les linecoachées qui m’ont répondu !
D’après mes lectures du forum, j’ai l’impression que la majorité des linecoachées sont des femmes qui courent dans tous les sens et n’ont pas de temps pour elles, souvent des mamans qui consacrent beaucoup de temps et d’énergie à leurs enfants.
Y a-t-il d’autres personnes comme moi qui, au contraire, ont du temps libre, mais n’arrivent pas à l’occuper de façon satisfaisante ?
Vous reconnaissez-vous dans mon cheminement ?
A titre personnel, je termine une thérapie tout en étant ici. Et je suis bien contente d'avoir commencé l'une avant l'autre. Sinon je pense que le travail ici m'aurait amené à un travail plus approfondi à l'extérieur.
Je pense que le travail de PC, l'acceptation des EME, c'est aussi accepter de faire remonter à la conscience tout ce qu'on avait balayé au sous-sol, et qui nous empêche de vivre pleinement au présent. Et qu'un moment vient où mieux vaut faire un travail accompagné si l'on souhaite aller plus en profondeur.
Pour les psys, ne pas hésiter à en consulter plusieurs, et surtout leur poser des questions ! sur leur formation, leur méthode de travail... Et sentir si le courant passe ou pas. Si non, pas la peine d'insister.
L'idéal c'est le bouche à oreille. Encore que... Pas avec les amis. Trop d'enjeux. Mais si tu connais un bon médecin généraliste. Moi j'avais trouvé la mienne en consultant... un naturopahe !
A ton âge j'avais également débuté un travail. Dans des conditions un peu semblables : éloignement, pour un temps donné (6 mois). Je l'avais trouvé... sur l'annuaire ! Il se trouve que ça s'est bien passé, et j'ai toujours pensé qu'elle m'avait donné l'élan pour entreprendre des études et entrer dans la vie active. Après j'ai repris un travail ultérieur, autrement.
En tous cas, quel que soient tes choix, bonne continuation.
Bonjour,
Merci à tout le monde pour vos super messages !
Ca me donne matière à réfléchir, je reviendrai vers vous avec un message plus construit quand j'aurai mis de l'ordre dans ma tête.
Comme je m'y attendais, venir discuter sur le forum m'a redonné du punch et aujourd'hui pour la première fois de la semaine, j'ai fait une séance de rpc et j'ai mangé en respectant ma faim et ma satiété.
Bonjour Kikiwi et bonjour tout le monde,
Je trouve kikiwi, que vous avez beaucoup avancé dans la compréhension de vous-même. Vous avez désormais une vision assez claire de cette angoisse qui vient vous visiter, en particulier lorsque vous êtes seule. Il se peut que vous ayez un profil de « personnalité dépendante », qui se caractérise par une difficulté à vivre les moments de séparation, une peur d’être abandonné(e), et une compliance vis-à-vis des autres afin de ne pas l’être. Mais bien sûr, cela n’est qu’une hypothèse, car je ne me fie qu’à un petit bout de phrase pour dire ça. À vérifier…
Votre alternance entre des rêves que vous construisez, et votre colère lorsque cela en fonctionne pas comme vous l’aviez prévu mentalement, votre procrastination, tout cela évoque un haut niveau d’exigence, et le perfectionnisme. Mais là encore, je joue à Madame Irma.
Quoi qu’il en soit, votre état vous fait souffrir et vous êtes en quête de solutions.
Mais lesquelles ?
LineCoaching est conçu, bien évidemment, pour répondre à une problématique de poids, et nos exercices visent, par exemple, à vous rendre capable de ne pas manger lorsque vous avez une envie de manger émotionnelle. C’est là le seul objectif « officiel » de la méthode.
Cependant, lorsque l’on développe une pratique assidue, quotidienne, de la pleine conscience, en pratiquant des séances suffisamment longues, sans rien attendre en particulier de chaque séance, , sans jugement de valeur, on constate habituellement que les bénéfices dépassent le domaine alimentaire.
On en apprend beaucoup sur soi-même, son fonctionnement mental, et tel est bien votre cas. On devient tolérant à ses états émotionnels, on en vient à s’accepter tel(le) que l’on est.
Cela peut suffire… ou pas.
Si cela ne suffit pas, effectivement, on peut s’adresser à un thérapeute en vue d’une psychothérapie.
Bravo à toutes pour les conseils que vous donnez à Kikiwi, qui me semblent tous très pertinents. Effectivement, l’important est le thérapeute, beaucoup plus que la méthode. Ce qui signifie qu’il est peut-être bon de rendre visite à plusieurs thérapeutes afin de se faire une idée.
Cependant, la méthode a tout de même une certaine importance. Je vous conseille par exemple d’éviter les psychanalystes lacaniens, qui ne vous diront pas un mot durant des années. Autant faire de la pleine conscience tout seul !
Question méthode, ma préférence va aux approches de thérapies cognitivo-comportementales, et LineCoaching est fondée sur cette approche. Izabelle vous parle de l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy, ou en français, thérapie d’acceptation et d’engagement,) une méthode qui fait partie de la « 3ème vague » des thérapies cognitivo-comportementales, c'est-à-dire une méthode cognitivo-émotionnelle. En voilà une idée qu’elle est bonne !
Dans la philosophie de l’ACT, on utilise la pleine conscience afin d’accepter ce qui se présente, notre nature, en quelque sorte, ET on privilégie l’engagement dans la vie, dans l’action, en se disant quelque chose comme : peut-être certains de mes états mentaux (mon syndrome d’abandon…) me fera-il souffrir (d’anxiété), mais je suis d’accord pour supporter cet inconfort afin de vivre selon mes valeurs, réaliser mes objectifs, tels que je les ai définis (avec ou sans l’aide de mon thérapeute).
On évite ainsi le piège du bonheur, de sa recherche, et on privilégie l’action par rapport au confort.
Vous pouvez éventuellement rechercher un tel thérapeute du côté de l’Association française de thérapie comportementale et cognitive (aftcc.org).
En attendant de trouver ce merveilleux thérapeute (qui n’existe sans doute pas) vous pouvez lire, dans ce sens :
La thérapie d'acceptation et d'engagement, ACT de Jean-Louis Monestès et Matthieu Villatte
Passez à l'ACT : Pratique de la thérapie d'acceptation et d'engagement de Russ Harris, Laurence Milleville, Claude Penet et Christophe André
Bonjour Docteur Apfeldorfer, Kikiwi et tout le monde,
Merci beaucoup Kikiwi et Docteur de vos posts, très aidants pour moi, là où j'en suis actuellement de mes avancées et apprentissages
En te lisant Kikiwi, j'ai été très émue , ton post a beaucoup résonné en moi. Quand tu écris " objectivement je vais bien" et "j'ai toujours vécu dans un état d'anxiété permanent" je me reconnais bien.
Quand vous écrivez Docteur : "Cependant, lorsque l’on développe une pratique assidue, quotidienne, de la pleine conscience, en pratiquant des séances suffisamment longues, sans rien attendre en particulier de chaque séance, , sans jugement de valeur, on constate habituellement que les bénéfices dépassent le domaine alimentaire.On en apprend beaucoup sur soi-même, son fonctionnement mental, et tel est bien votre cas. On devient tolérant à ses états émotionnels, on en vient à s’accepter tel(le) que l’on est." , je m'y retrouve aussi.
Depuis près d'un mois chaque jour, entre autre, je consacre une quinzaine de minutes à des moments de méditation en pleine conscience pour accueillir bienveillamment toutes les pensées stériles et dévalorisantes à mon égard qui me traversent. J'apprends, en me concentrant sur mon souffle, à éloigner et à faire barrage aux ruminations mentales qui me pourrissent mon quotiden. Effectivement petit à petit j'apprends sur moi et j'espère/je pense que je finirai par m'accepter telle que je suis.
J'avais aussi percuté sur le conseil d'Izabelle (Merci, aussi, Izabelle) sur l'ACT. Je note les références de livres que vous donnez Docteur pour continuer ce travail sur moi même.
Actuellement, sur les conseils d'une abonnée LC, je lis "Méditer pour ne plus déprimer" , collectif, de ,entre autre, Jon Kabat-Zin et une préface de Christophe André.
C'est un livre que je trouve très intéressant et accessible pour moi débutante dans les questions de la méditation et de la rumination mentale. Je peux continuer à développer et peaufiner toutes les connaissances et pratiques acquises sur la plein conscience pendant ce programme LineCoaching .
Là, tout de suite je suis "bousculée à l'intérieur de moi", et très heureuse d'avoir découvert le programme LineCoaching et tout ce qui le compose (exercices, forum...).
Lorraine/Fabienne
"... Cependant l’objectif du programme est de dissocier les émotions du comportement alimentaire en apprenant à accepter ses émotions. Il ne joue pas ou peu sur les émotions elles-mêmes. Or, mes émotions sont tellement délétères que je dois plutôt travailler dessus en premier lieu, il me semble..." pour les anglophiles je recommande le discours de jon kabbat zinn à google sur YouTube etc. je pense que le but de la méthode ici n'est pas d'accepter les émotions, mais de se rendre compte qu'elles nous affectent et de nous sensibiliser puis désensibiliser à cela, en quelque sorte. suis peut eTre un peu prétentieuse, mais je lance ce pavé ;) c est mon avis, en tout cas introduire une mini mini mini distance à la souffrance que ces émotions peuvent produire... puis un peu plus etc l'ancienne tradition de se détacher ...
Bonjour
Ton texte m'a beaucoup touché et je suis très impressionné par la façon dont tu as pu cerné ton problème ..ceci te sera d'une très grande aide pour entamer une thérapie et la réussir :)
J'étais comme toi assez "contre" les psy en tout genre, et j'ai vu tous les bénéfices que cela a eu pour plusieures de mes amies, et j'ai rencontré des "psy" dans mon cercles d'amis qui ont les pieds sur terre et qui ne partent pas en permanence dans des théories fumeuses:) donc je suis en train de changer de perspective sur le sujet et de penser qu'il y a psy et psy :) et qu'il faut trouver un bon "accord" avec son thérapeute pour que ça marche ... ce n'est pas seulement une question de pratiques (décrites par Izabelle et qui sont importantes!) mais aussi de se sentir bien avec l'autre car on va devoir s'ouvrir à lui sur des sujets délicats et que ce n'est déjà pas facile alors si en plus on ne se sent pas bien ça ne va pas aider !!! donc ne pas hésiter à changer de psy si on s'aperçoit que le premier ne convient pas.
En attendant (car il vaut mieux que tu sois de retour chez toi pour ça) peut etre peux tu avoir une longue discussion téléphonique avec tes amis pour t'aider et te remonter le moral .. et ensuite essayer de rencontrer des gens là où tu es ... en allant dans une association, dans un club, dans une paroisse.
Tu ne nous dis pas si tu es très loin de ton chez toi .. si tu peux rentrer un week end pour voir tes amis et te remonter le moral .. ou peut etre y a t il d'autres Linocoacheuses que tu pourrais rencontrer là où tu es :)
Si tu es comme moi et que tu n'aimes pas sortir toute seule et que tu ne connais personne là ou tu es, je te conseille le site www.onvasortir.com qui, en France, permet de sortir en groupe : une personne veut faire quelquechose (ciné, sport, expo, ballade, resto,...) et propose une date, un lieu et un nombre de personnes et une description de la sortie.. et chacun peut s'inscrire dans la limite des places disponibles... il y en a dans de nombreuses villes en France (le site sur Paris propose je pense une centaine de sorties par jour) ainsi que des sites à l'étranger mais que je ne connais pas. Le site est gratuit .. pour les sorties tu payes comme si tu y étais allée toute seule .. tu rencontres comme ça des gens très différents .. certaines avec lesquels tu t'entendra bien et d'autres moins :) comme dans la vie quoi..
bon courage!
Nikaia
La procrastination je connais aussi .. moi c'est surtout le samedi .. pendant lequel j'ai une tendance très forte à "larver" pendant toute la journée avant de m'apercevoir à 19h30 qu'il serait temps d'aller faire les courses d'épicerie que je ne trouverai pas sur mon marché du dimanche ... mais j'ai arrêté de me culpabiliser .. j'estime qu'après une semaine de boulot bien chargée j'ai le droit de faire ce que je veux le samedi, même si ce que je veux c'est ne RIEN faire ;) au final je me repose physiquement (la grasse mat) et mentalement (pas d'activité trop intellectuelle... quelques bonnes séries c'est très bien)
pourquoi toujours courrir meme si on en a pas besoin?
une vie réussie c'est une vie où l'on se sent bien ... et perso je suis contre les "les 10 choses qu'il faut avoir faites dans sa vie pour ne pas la ratée" (et autres "10 endroits où il faut avoir été" les "10 films a avoir vu"... Je suis UNIQUE donc comment les autres pourraient ils savoir mieux que moi ce qu'il me faut, ce que je vais aimer?
C'est vrai des fois je me dis "j'aurais pu voir ça ou ça" .. je pourrais encore les voir la semaine prochaine si j'en ai envie .. et sinon il y en aura d'autre tout aussi bien..(c'est comme pour le chocolat)
Je suis contente que OVS te plaise .. perso je trouve que c'est un bon moyen de sortir de ses habitudes (sans pour autant se forcer :)
Bonne continuation
Nikaia