toujours en difficulté pour mager en PC après 10 mois de LC
Bonjour
J'ai commencé la méthode en juillet l'an dernier. Il y a des hauts et des bas, des découragements et des moments où j'avance. Même si j'ai généralement l'impression de ne pas y arriver, et que j'ai repris du poids dernièrement suite à un voyage organisé en Ecosse (dessert à chaque repas et bus toute la journée, c'est mortel ; si vous avez goûté au Sticky Toffee Pudding, vous savez de quoi je parle ! lol), je sais bien en même temps que je change.
Un de mes points noirs reste le fait de manger en pleine conscience.
Quand je mange avec moçn ami (nous ne vivons pas ensemble), je n'arrive pas à me concentrer sur le goût car il mange vite, beaucoup (bien sûr sans prendre un gramme, l'enfoiré ! ), et trouve toujours que je ne mange pas assez.
Quand je mange seule, j'ai encore besoin de lire ou regarder la télévision. Parce que le repas reste un moment très angoissant pour moi, finalement. Au début de la méthode, j'avais suffisamment de courage pour l'accueillir, et ça m'a permis de comprendre à quoi ça me renvoyait : les repas en famille, mon père en face de moi, la terreur que je ressentais à son égard. Je n'entrerai pas dans les détails. je crois que malgré le travail psychologique que je fais depuis de nombreuses années, cette angoisse m'étreint encore à chaque repas. Je mange pour ne plus être angoissée, et je culpabilise d'avoir trop manger parce que culpabiliser, c'est moins horrible que cette angoisse, cette terreur panique.
En ce moment, je ne veux pas me reconfronter à cette terreur. et pourtant je sais bien que c'est ce qui me fait trop manger.
J'ai toujours du mal à m'arrêter de manger. Arrêter de manger, c'est lever le nez de mon assiette, et le voir, et paniquer, angoisser.
J'aime manger, mais en fait j'aime surtout manger pour "m'enivrer", me caler, me "renforcer". Comme si manger beaucoup me rendait plus forte. plus je suis grosse, plus je le tiens à distance, c'est ma carapace. Mais plus je meure à l'intérieur.
Je ne veux pas vous faire peur, je poursuis mon travail thérapeutique et ai déjà dépassé beaucoup d'aspects difficiles de mon passé. Mais il reste ce point qui focalise encore mon angoisse, et qui revient forcément de manière récurrente : manger.
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Je suis souvent seule et j'avais beaucoup de mal au début aussi à délaisser la lecture ou la télévision pendant que je mangeais. Pour mois ce moment contribuait beaucoup au réconfort du repas. L'impression d'éliminer un peu de solitude.
Mais j'ai commencé à me forcer à prendre conscience de ce que je mangeais en pratiquant la dégustation, même devant la télé... Surtout devant la télé à cause de ce qu'on disait à propos de manger devant la télé.
Qu'est-ce que ça sent, comment est la texture, le bruit de l'aliment, les épices ou les herbes qu'il contient, le goût au début, puis après quelques secondes.... Je faisait cet exercice pour les quelques premières bouchées et ensuite à quelques reprises pendant le repas, je me demandais si c'était encore bon...Si j'appréciais encore, etc... En fait, c'est ce que je fais aussi quand je partage un repas avec des gens pour rester en contact avec mes sensations alimentaires...
Peu à peu cette intimité avec la nourriture devient une peu comme une présence à laquelle je peux me consacrer. Ce qu'il y a autour ne me fait plus peur. Je ne ressens plus tant la solitude dans ces moments car c'est devenu un moment privilégié avec moi-même. Je peux prendre plaisir à ce moment. Je mange encore de temps en temps devant la télé, mais c'est comme un petit geste délinquant et moins habituel parce que j'aime de plus en plus manger en prenant le temps de ressentir tout ce qu'il y a à ressentir envers la nourriture penant ce moment précis.
Bonjour Clémentine,
Votre analyse de vos angoisses alimentaires m’impressionne. C’est vraiment bien d’avoir décortiqué ce qui vous empêche de manger en pleine conscience, de prendre du plaisir à se nourrir. Ces rappels de mémoire qui viennent vous perturber lorsque vous mangez proviennent donc d’expériences traumatisantes autour de la nourriture durant votre enfance. De ce fait, vous cherchez à éviter ces angoisses en détournant votre attention (lecture, télévision), en mangeant vite, sur un mode compulsif, et sans pouvoir écouter votre plaisir, vos sensations alimentaires, sans avoir de contentement.
C’est bien, que vous fassiez une psychothérapie, et j’espère que cela vous conduit à regarder en face ces souvenirs traumatisants, sans détourner le regard, en acceptant les émotions qui les accompagnent.
Car c’est ainsi qu’on s’en sort : en acceptant que ce qui s’est passé s’est passé, en acceptant que ces souvenirs nous habitent, en leur faisant de la place en nous, sans qu’ils prennent toute la place. S’ils cessent de prendre toute la place, alors les émotions qui leur sont associées se dégonflent peu à peu, et il y a alors aussi de la place pour le contentement à manger, les sensations alimentaires, le plaisir.
Se donner rendez-vous à soi-même pour sa séance de pleine conscience, oui, quelle bonne façon de se présenter les choses. Et manger (des bonnes choses) va peu à peu devenir justement cela : un rendez-vous avec soi-même, un acte en pleine conscience.
Bonne continuation!
Clémentine77 je suis comme toi, quand je suis seule je mange en regardant des séries à la télévision .... lire les raisons pour lesquelles tu le fais me fait réfléchir car je ne sais pas pourquoi je ne peux faire QUE manger... et bien sur comme toi je ne contrôle pas la quantité que j'absorbe... toi tu connais la raison moi pas encore mais je vais chercher dans mon enfance.... au cas ou !
Merci Pomdereinette, j'adore l'idée des RDV à se donner soi-même pour la RPC ! C'est tout bête, mais je n'y avais pas pensé. Je me dis toujours : "Aujourd'hui, je me l'impose"... et la journée passe... et je me re-dis la même chose le lendemain... Mais cette fois, je prends mon agenda, et je me fixe des RDV pour moi-même ! Après tout, cet agenda plein de RDV pour les autres trouvera bien des petites places pour moi... !!
A bientôt !
Lily
Est-ce que tu as accès à l'outil avec juste 3 mn de RPC ? Perso c'est ce qui m'a le plus aidée : 3 mn de pause avant le repas, ou quand je sentais que j'étais prête à déraper (pas forcément trop manger mais colère).
Se donner des RV. Avant le repas, avant de sortir du boulot, avant de rentrer chez moi, de récupérer les enfants. Bref quand je savais que suivrai des moments difficiles où je ne serai pus en mesure de m'écouter.
Donne-toi des heures fixes. C'est ce qui aide à intégrer la RPC au quotidien. Si on attend la crise pour la pratiquer, c'est déjà trop tard.
Et faire de tes repas seule un temps d'accueil ? Mettre une bougie, une jolie table, un fond musical que tu aimes ? Prendre soin de toi comme tu le ferais pour une amie ou un amant ? Pour que le souvenir de ces repas terribles soit dépassé par des expériences plus plaisantes.
Tu nous tiens au courant ? Bonne continuation.
alors patiente et courage Clémentine,
je suis un peu dans le même cas que toi pour la pratique de la PC, je m'y suis mise, sans résultat global mais ça ne fait pas assez longtemps pour ne pas continuer et continuer d'y croire encore un peu.
De tout coeur avec toi
bonjour Clémentine,
tu as bien cerné ce qui t'empêche de manger en pleine conscience, ta thérapie t'aidera c'est sûr. par contre tu ne dis pas si tu pratique la pleine conscience en dehors de ces moments angoissants de repas. Est-ce que tu as déjà appliquer la PC à une autre activité ? Et la rpc ? peut-être que ça pourrait avoir des effets indirectement.
Bonjour
Oui, j'essaye de pratiquer régulièrement la RPC en ce moment je m'y astreins tous les matins, et j'essaye aussi de le faire en cours de journée quand je sens poindre une EME. J'ai pris de bonnes résolutions depuis mon retour d'Ecosse...
Merci Docteur, et merci les camarades de LC, pour votre soutien et vos conseils. Je suis très touchée.