anti-dépresseurs & co : et vous ?
"Je crois qu'il va falloir envisager un soutien chimique" me dit la généralise, en même temps qu'elle remplit l'arrêt de travail.
Et de m'adresser à un confrère psychiatre et médecin donc.
Je vais l'appeler D'Artagnan. Il lui ressemble. Premier contact difficile, c'est confus et j'ai du mal à le voir me poser tout un tas de questions intimes et difficiles et remplir des cases dans son ordinateur. Et si tu me regardais quand tu me demandes si j'ai fait des tentatives de suicide hein? Bref, passons. Il prolonge l'arrêt, et il fait bien, même si je refuse pour finir par accepter 2 jours plus tard et ne faire l'arrêt qu'à moitié in fine!.
J'accepte un 2e RDV de la 2e chance. Qui se passe mieux, mais bon c'est pas encore trop ça.
Je lui demande frontalement son diagnostic et s'il pense devoir envisager un "soutien chimique". Ma thérapeute précédente, que je suis retournée voir, parce qu'elle cause et qu'elle m'apporte un vrai soutien (mais qui n'est pas médecin, donc impossible côté arrêt et médocs), me conseille de lui demander son diagnostic. Parce qu'elle voit que je suis perdue et que j'ai besoin de retour. Elle, elle dit dépression, mais quand je lui dit que je suis pas apathique, mais que par moments, elle veut bien entendre mais.
D'Artagnan répond dépression caractérisée, et à la question des médicaments il répond par l'affirmative aussi. Il aime bien prendre son temps pour bien appréhender son patient. Mais il pense que je n'y couperai pas. Et que ce serait vraiment bien pour moi. A condition que ce soit couplé à une thérapie, médocs tous seuls, ça marche pas. Je précise à sa décharge que ce n'est pas lui qui m'a plaqué un diagnostic au 2e rendez-vous ni m'a parlé de médicaments spontanément, il a répondu à mes requêtes.
Me voilà donc avec ça : perspective de médicaments.
J'en ai jamais pris, des comme ça. Et j'ai jamais rien eu contre, tant que c'était pour les autres...
Ca ne colle pas avec mon schéma de super-nana-mega-combative-warriror tout ça.
Autant dire que ça me fait "drôle".
Alors voilà, je suis pour le moins perplexe et la case questions s'est allumée dans mon cerveaux. Inutile de dire que un vrai sapin de Noël.
Je me tourne vers vous. Vous en pensez quoi? Quelles ont été vos expériences?
Merci à toutes celles (et ceux?) qui voudront bien livrer leur vécu. J'ai conscience que c'est fort intime et pas simple.
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Grave question! mon médecin m'avait donné à prendre un anxyolitique, pas de chance, c'était pire, je réagis à l'inverse de l'effet indiqué, même chose pour les essais de somnifère, comme l'anxyolitique, je ne dormais pas plus, je me suis dit que c'était parce que je m'y refusais, en quelque sorte opposition interne, mais j'ai arrêté car les effets secondaires se sont avérés terribles et dangereux: dédoublement de la personnalité, impossibilité de retrouver mon chemin habituel, maux de tête ; heureusement j'avais fait du yoga nidra durant mon congé de longue maladie, et la respiraton pleine conscience, elle l'est toujours, est accompagnée d' une gym douce doublée d'un exercice plus physique la seule chose qui soit capable de m'épanouir, selon les moments. La médecin était une sage, elle me dit toujours: essayez, vous vous rendrez compte rapidement. D'ailleurs je me demande si ces suicides dans les grandes entreprises dont on a parlé, (jamais de ceux 30 fois plus nombreux des agriculteurs) ne sont pas dus à un burn out mal dirigé par une médication mal formulée et encore moins bien supportée. Qui dégiingue les gens.
Alors respirez et respirez encore votre corps et votre esprit vous remerciront.
Participation différente n'est ce pas? Bonne journée A
bon le site bugue et a posté 4 fois mon message. Et impossible de les supprimer une fois créés grrr. sorry
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Hello !
Me voilà de nouveau connectée, via un ordinateur, c’est quand même bien plus pratique pour vous lire que sur Iphone. J Je suis au calme et ai bien lu ce que vous avez pris la peine, chacune, de me répondre. Je vous remercie sincèrement d’avoir répondu et livré des vécus qu’il n’est pas toujours évident de partager.
Je commence seulement à me pencher sur la question de la dépression et je me dis que c’est décidément une maladie (j’ai même du mal à employer ce mot pour la qualifier) bien méconnue. Je crois que j’ai toujours pensé que c’était un « état » lié à une faiblesse ou fragilité. Pas une maladie. Et que comme je savais faire avec mes faiblesses et mes fragilités, j’en étais épargnée. Oui, des préjugés comme celui de croire fleur2lotus que dépression = apathie ! Je dis maladie méconnue, car j’ai le sentiment que c’est une croyance partagée par de nombreuses personnes, sauf celles qui l’ont traversé (soit directement, soit via un proche). Je réalise aujourd’hui que c’est une maladie, (fichtre, j’ai décidément du mal) bon en tout cas, qu’il y a tout un processus, assez balisé, avec des signes et des étapes et que si on ne prête pas attention à ce que disent le corps et la psyché, on peut être atteint, et que la volonté et la capacité à gérer n’ont rien à voir là-dedans. Je crois même que cette « pseudo » capacité à gérer peut être un facteur, car fort de ce sentiment, on repousse toujours plus loin ses limites. Et ô surprise, on en a tous, même moi (quel orgueil tout de même).
Le post sur « La lutte » ici sur le site m’a beaucoup fait progresser dans cette prise de conscience d’ailleurs.
Et dis-toi bien qu'être une warrior, ça n'est pas "ne pas être dépressive". Etre une warrior, c'est travailler à sortir de la dépression.
Pattie j’aime beaucoup cette phrase et je vais me la garder bien en tête, pour pas oublier et la ressortir, je crois bien souvent J
Marinebreizh félicitation d’avoir pris à bras le corps cette douleur ancienne et de l’avoir regardée bien droit. Je trouve que c’est pas évident, et qu’il faut beaucoup de courage (quand c’est bien enfoui, autant que ça le reste hein ? Bien entendu que non mais c’est tellement plus commode).
Je vais laisser venir les choses. Je pense que je vais faire à moins, mais si le médecin insiste et que j’ai confiance en lui, je dirai oui. Mon seul véto est le Lexomil. J’ai vraiment beaucoup de préjugés sur cette chose, parce que j’ai vu ma mère totalement shootée et c’était moche. On m’a dit par ailleurs que c’était très addictif et je ne me sens pas anxieuse dans tous les cas. Je surchauffe et je suis à fleur de peau oui (euphémisme), pas triste non, mais prête à exploser et comme toi Lorraine, je suis une vraie pile et enchaine des 13h de boulot d’affilée sans pouvoir m’arrêter, malgré moi, et le soir je suis encore sur ressort, donc impossible de dormir avant 3h du mat. Le mauvais scénario quoi on sait très bien où il mène.
Oui Izabelle, une vraie réponse de Normand JMais peut-on en faire une autre comme cela à distance et sans avoir les tenants et les aboutissants ? Jdans tous les cas, je vais me remettre en thérapie, j’ai déjà commencé, car je sais que les médicaments seuls ne peuvent mener à rien. Ils peuvent m’aider à reréguler les émotions et ce faisant m’aider à suivre mon chemin d’introspection. Comme le disait quelqu’un sur le site, compréhension n’est pas intégration. Je sais ce qu’il y a à peu près dans mes valises. Mais il est temps que je les dépose.
Amitiés à toutes
Soleluna
J'ai pris du Lexomil, quand j'étais étudiante. Ce n'est pas un anti-dépresseur, je crois que c'est un anxiolytique. Je l'ai assez mal vécu. Ou bien c'est la déprime (ou je ne sais trop ce que c'était), que j'ai mal vécue, je ne sais pas. C'est mon médecin de famille qui me l'avait prescrit, en précisant que c'était la première et dernière prescription, que la prochaine, soit je n'en aurais pas besoin, soit c'est un psy qui me la ferait, parce que ses compétences s'arrêtaient là. J'ai vu un psychiatre, et ça m'a vraiment aidée à sortir de la spirale.
Deux amis ont pris des antidéprésseurs, et vu que j'étais extérieure et observatrice, cette fois, au lieu de le vivre, j'ai un peu mieux analysé. Je pense que l'effet du médicament est de permettre de reprendre un petit peu pied, suffisamment pour entreprendre de se sortir d'affaire, de demander de l'aide et d'être apte à en profiter. Peut-être que sans le Lexomil, je n'aurais pas eu la capacité de contacter un psychiatre.
C'est un peu comme une bouée : ça ne nous sort pas de l'eau, mais ça aide à ne pas se noyer (dans ces moments-là, on ne sait plus nager) et ça nous laisse le temps de tendre la main vers une autre main. Ce qui nous sort de l'eau, c'est la solidité de la main tendue par l'autre et la force de notre main.
Bon courage à toi, Soleluna ! Et dis-toi bien qu'être une warrior, ça n'est pas "ne pas être dépressive". Etre une warrior, c'est travailler à sortir de la dépression.
Solulena, comme il n'y a pas de bonne ou de mauvaise maladie ou de maladie honteuse ou noble je vais te parler de mon expérience de dépression il y a 10 ans.
Dépression par surmenage a dit le médecin généraliste que je consultais au bout d'une année où je ne dormais plus que 3 heures par nuit (j'avais le cerveau qui n'arrêtait pas de turbiner) avec des journées de travail de dingue, un enfant en bas âge, un compagnon qui construisait la maison et qui était peu présent et une tendance au perfectionnisme tant et plus...Bref, je commençais à marcher comme une zombie (j'étais épuisée), à pleurer en guise de mots, à ne plus savoir réfléchir....
Je ne voulais pas d'anti dépresseur ("moi dépressive ? pensez vous !...";) prescrivez moi donc un anxyolitique si vous croyez que je disais....Mais j'y suis retournée 15 jours plus tard parce que je ne dormais pas mieux...Mais je le sais m'a dit le médecin avec un sourire doux, ce n'est pas un problème d'anxiété que vous avez mais une dépression, je vous l'ai dit .
Finalement je l'ai pris + un peu de somnifère pendant quelques jours....Et j'en ai vraiment été très contente, médicaments bien adaptés, non seulement j'ai pu à nouveau dormir mais en plus les émotions se sont régulées rapidement , moins écorchée vive, plus détachée et en mesure de répliquer à l'employeur dictateur....Bref, le traitement m'a permis de retrouver un comportement normal. Prescription de 6 mois, c'est le délai en général.
Je n'ai pas fait de thérapie à cette période; ....J'avais cumulé une multitude d'évènements stressants (déménagement, bébé, vie de couple, nouveau travail, changement de région et de repères...;) que mes épaules pour tant solides comme les tiennes n'ont plus pu porter et la dépression m'est tombée dessus sans crier gare....Et j' ai attendu un peu longtemps avant d'aller consulter, exemple à ne pas suivre....
J'ai quitté cet emploi pour un autre plus sain... Une thérapie j'en ai suivie une un peu plus tard sur une question ponctuelle liée à la relation avec ma mère; de ma propre initiative je suis allée voir une psychiatre mais les médicaments n'étaient plus utiles selon moi et je n'en ai plus pris. La dépression était guérie.
Prend bien soin de toi. Pensées du coeur.
[quote=Pattie]
C'est un peu comme une bouée : ça ne nous sort pas de l'eau, mais ça aide à ne pas se noyer (dans ces moments-là, on ne sait plus nager) et ça nous laisse le temps de tendre la main vers une autre main. Ce qui nous sort de l'eau, c'est la solidité de la main tendue par l'autre et la force de notre main.
Bon courage à toi, Soleluna ! Et dis-toi bien qu'être une warrior, ça n'est pas "ne pas être dépressive". Etre une warrior, c'est travailler à sortir de la dépression.
[/quote]
Alors tout à fait d'accord avec les autres : béquille, bouée, ... oui aide temporaire pour passer un cap.
Personellement ayant décidé de demander de l'aide psychologique l'an dernier pour des traumatismes anciens qui continuent à m'empoisonner la vie, mon généraliste a préféré m'orienter vers un psychologue pour éviter la prescription de médicaments de manière trop systématique ; a priori c'est ce qu'il observe souvent lorsqu'il oriente vers un psychiatre...
Ca se passe très bien avec ce psy. J'ai eu des passages très durs liés à la resurgence des ces événements évoqués en consultation. Tout cela s'est téléscopé en juin/juillet dernier ; j'ai eu un passage terrible au boulot et j'étais à 2 doigts du burn out.
Je suis allée chez le généraliste qui m'a prescrit un traitement de 3 mois. Qui m'a suivie par SMS pour me guider sur les effets secondaires, adapter la posologie. Malgré ses horaires lourds la technologie lui permet de rester proche des patients qui ont besoin...
J'avoue - et mon médecin le sait - que j'ai stoppé le traitement anti-dépresseur car j'étais trop dans les vappes,... et que j'ai réussi à passer le cap avec 4/5 ème d'une boîte d'équivalent lexomil sur une période de 3,5 mois. Donc pas d'accoutumance.
Et dis-toi bien qu'être une warrior, ça n'est pas "ne pas être dépressive". Etre une warrior, c'est travailler à sortir de la dépression.
Moi je dirais : même une warrior peut être un jour atteinte de dépression... et se battre pour en sortir comme dit Pattie !!