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Bien comprendre ce que veux dire "lutter contre ses EME"

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
Animatrice forum En or (1005) Très actif (30)
04 Mar 2015 à 12h

Coucou !!

Je tenais à faire un petit post pour éclaircir un point qui pour ma part  a été long à comprendre, c'est pourquoi je me dis que mettre des mots peut m'aider à continuer à changer mes automatismes, mais aussi aider les autres mangeurs émotionnels qui doivent à un moment donné aussi traverser cette phase

il s'agit de la lutte contre les EME

 

récemment dans un tchat de groupe , le Dr Zermati  a donné une sorte de formule qui est très parlante

jpzermati: Les EME arrivent quand on lutte contre ses émotions. Et les compulsions arrivent quand on lutte contre ses EME !

 

 

Or si la plupart d'entre-nous commencent à avoir une bonne idée de savoir à quoi ça correspond de ne pas lutter contre ses émotions (ça veut dire accepter VRAIMENT de les ressentir),  c'est plus compliqué de bien comprendre ce que ça veut dire de ne pas lutter contre ses EME

 

car on a tendance à penser en mode binaire, mais faux, du style

si je mange quand j'ai une EME, c'est que je ne "lutte" pas

or c'est faux

lutter ou  non contre une EME n'a rien à voir avec le fait de manger ou non

 

on peut lutter contre une EME tout en mangeant  (d'ailleurs on n'arrive pas à s'arrêter, du coup)

et on peut ne pas lutter tout en mangeant (réconfort en pleine conscience)

 

mais on peut aussi ne pas manger  et lutter (à mort), ce que beaucoup d'entre nous font au début

que j'ai fait beaucoup, et qui est cata-strophique

pour ma part, au bout de qq jours de ce régime, j'ai des compulsions majeures

 

et bien sûr on peut aussi ne pas lutter, ne pas manger, cela ne pose pas de problème

 

en fait le seul problème c'est toujours la LUTTE

et manger ou non c'est accessoire, car si on ne lutte pas, de toute façon on mangera peu

 

 

Lutter contre ses EME, donc c'est quoi?

c'est refuser leur présence, refuser de les ressentir, refuser qu'elles existent

par exemple manger mais tout en se fouetttant intérieurement (je suis une grosse vache, je ne maitrise rien, etc...)

ou alors ne pas manger, mais restant en tension, en disant "non non je ne mangerais pas, je suis forte, gna gna gna", et dans le même se sentir stressé, angoissé, avoir envie que ça s'arrête, de "passer" ce moment au plus vite

en fait tant qu'on veut ABSOLUMENT que les EME disparaissent, c'est qu'on est en lutte

 

Ne pas lutter contre ses EME, c'est quoi?

accepter d'en avoir, accepter que c'est normal, que ça veut dire qqchse, que ce n'est pas "mal", accepter que cela veuille nous rappeller de nous recentrer, de sentir en nous-même ce qui ne va pas

c'est une tension qui vient nous dire  "y' a un truc que tu veux pas ressentir"

on n'est pas obligé de ressentir le "truc", mais ne pas lutter contre l'EME  c'est accepter d'avoir cette alarme, ce chien de berger qui vient nous dire  :  "recentre-toi"

(cf mon blog j'ai détaillé cette métaphore du chien de berger)

 

 

allez, je vous laisse la parole,  n'hésitez pas à venir relayer ici vos expériences de  "non-lutte"  ou plutôt d'acceptation de l'EME, indépendamment du fait de manger ou non

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21 commentaires

génial, merci izabelle et aux participant(e)s !!!

je suis complètement dans la difficulté de gestion de mes EME, de mes emotions et de mes compulsions. suite à discussion sur le forum (partie "découvrons nous") et réflexions de mon côté, je m'aperçois qu'en grande partie je m'empêche de manger pour ne pas "tomber" dans de la goinfrerie (impossible de m'arrêter parfois, même si ça va de mieux en mieux, car je mange plus lentement et à un moment, je me dis aie aie....).

je pense que je prends le pb à l'envers. je lutte comme dit Izabelle....

je ne sais pas trop comment évoluer, comment réussir à ne pas lutter sad

 

je tache, pour l'instant, de faire un peu de PC chaque jour.

vous avez des conseils ? j'aime bien l'idée du chien de berger. j'irai lire ton blog izabelle,

merci

c'est une très bonne idée de faire de la pleine conscience tous les jours

c'est ce qui aide le plus à commencer à sortir de ces luttes émotionnelles

il faut aussi du temps, et accepter de se confronter régulièrement à ses inconforts émotionnels, même peu de temps

tu l'as fait hier, tu en as parlé sur l'autre fil !!

alors bravo,  c'est comme ça qu'on progresse

Merci pour ces partages hautement intéressants et qui éclairent des réflexions en cours, merci aussi pour la métaphore du chien de berger !!

L'été dernier, j'en étais arrivée à cette idée de EME clochettes, qui tintaient pour me dire "attention, il se passe quelque chose". Comme le chien de berger... Je n'arrive pas à passer l'étape de me poser pour essayer de capter ce qui a déclenché la clochette. Mais ça viendra !

ce qui déclenche la clochette, c'est invariablement la lutte

la lutte contre quoi, à la limite c'est pas grave de ne pas savoir

déjà quand tu entends la clochette tu arrêtes de lutter, ce n'est qu'après avoir arrêté de lutter que cela pourra te paraitre plus clair, puisque la lutte contre le ressenti empêche celui-ci d'accéder à la conscience

 

de mon côté hier j'ai continué à m'observer et j'ai fait une expérience intéressante le midi

après déjeuner, j'ai eu une EME un peu classique, genre  du mal à s'arrêter, envie de sucré, envie de compenser la dureté du travail physique, de mon épaule qui souffre, de mon homme quand il est speed

 

j'étais très motivée pour réussir à ne pas lutter contre l'EME   tout en ne luttant pas non plus contre ces inconforts émotionnels

j'ai donc pris un carré de pralinoise et j'ai commencé à le déguster, mais alors bien peinarde, allongée sur mon canapé

j'ai essayé de rester en conscience à la fois du réconfort de ce chocolat et à la fois des inconforts qu'il était "censé" adoucir

inconfort - réconfort, tout mélangé

en pleine conscience

 

un petit miracle : à la moitié du carré, je n'en ai plus eu envie DU TOUT, j'ai donc remballé un demi-carré, après avoir hésité à le jeter (mais bon finalement ça se garde alors je l'ai remis dans un autre paquet de chocolat car j'avais déjà jeté l'enveloppe)

 

une très bonne expérience donc de réussir à accepter une EME sans pour autant lutter contre mes émotions

je dois dire que c'est assez dur dans la mesure où l'EME nous sert à lutter en général.......

 

 

le soir c'était plus compliqué car je ne savais pas si c'était des EME ou de la faim, en fait je crois que c'était de la faim, mon appétit est toujours chamboulé quand j'ai de l'activité physique, mais cela n'est pas du tout confortable

enfin faut que je m'habitue car je n'ai pas envie de laisser mon jardin à l'abandon, il commence à devenir beau

et puis je veux aussi investir le potager plus cette année, or c'est vraiment physique

 

 

 

je continue aujourd'hui cette expérience d'EME en mangeant et sans lutter contre les émotions

L'essentiel c'est l'émotion...

Pour moi, accès direct aux émotions d'abord impossible, encore difficile (il y a quelques mois je pouvais affirmer que je n'en avais pas.... en fait refus de l'idée d'avoir des émotions, tout simplement héritage de l'éducation).

Quand j'ai réalisé que l'EME n'a pas qu'une issue = la compulsion, j'ai surtout cherché à éviter la compulsion.

Alors j'ai pris la "séquence du Dr Zermati" à l'envers parce derrière l'eme il y a l'émotion qui l'a déclenchée. Je me suis donné une démarche : je me demande  "où as-tu mal ?" et "que s'est-il passé ?" ; parfois je prononce les mots et souvent j'écris mes réponses sur des post-it.

Et je me suis aperçue en relisant ces post-it que progressivement et naturellement je passais du ressenti physique (j'ai un étau dans la poitrine, j'ai froid....) à l'expression de l'émotion en passant par des faits. Hier j'ai écrit "j'ai mal à ma confiance en XX..." c'est-à-dire qu'en essayant d'attraper l'eme dans sa manifestation corporelle, je la conduis à exprimer l'émotion qui l'a déclenchée. Et le fait de l'avoir écrit, pour moi, c'est important, parce que je vois que je m'autorise des émotions et que je ne suis pas pour autant en train de mollir ! Et mettre des mots sur ces phénomènes, pour moi "sans cause rationnelle", c'est enlever le caractère fautif....

Curieusement ce que je ne parviens pas à faire avec un exercice de PC (parce que l'eme va trop vite vers la compulsion), j'arrive à le faire avec un stylo et un papier... Bien sûr ça ne marche pas à tous les coups mais de plus en plus souvent.

Et puis les petits papiers... relus... ça trace le chemin parcouru.... Et ça c'est bon les jours de doute !

Post très utile et pertinent pour tous les gens qui bataillent avec leurs EME dont je fait parfois encore partie.

Je plussoie!

Je dirai que accepter c'est oser ressentir. Sentir la traduction des émotions, pensées dans le corps.

De mon côté ça se traduit par:

La colère: serrement de la gorge, contraction de la machoire...

L'anxiété, la peur: Sentir une certaine fébribilté, le plexus solaire noué, le souffle court

La tristese: les sanglots qui montent dans la gorge et qui font une grosse boule, les yeux qui menacent de faire couler du liquide lacrymal...

Et toutes les autres émotions...

Mais en réalité ce ne sont que des états comme le rire en est un autre bien plus agréable certes mais c'est un état qui n'appelle pas de jugement.

Et surtout, surtout se relier au corps...

Et lutter:

De mon côté, c'est refuser de sentir ce que ça fait dans le corps. La colère que j'éprouve sans raison apparente... Ne pas prendre soin de moi et de ce que je ressens.

En bref, c'est accepter notre imperfection.

Je vous donne le lien d'un blog qui m'a permis de grandir et de cheminer:

//www.forme-sante-ideale.com

merci pour vos retours

 

Gregory, tes émotions te donnent des informations, en effet il est probable que cela t'indique que tu dois faire évoluer certaines choses dans ta vie, mais ensuite  ce n'est pas non plus une obligation, parfois on a des contraintes, ou des choix à faire

j'aime à voir les émotions comme les indications d'un GPS, elles nous donnent un chemin, mais on n'est pas obligé de le suivre non plus à la lettre, et si on veut faire un détour, le GPS recalcule l'itinéraire

les émotions nous donnent des indications sur nos valeurs, sur ce qu'on veut, sur nos aspirations, parfois on peut les suivre, alors allons-y, parfois on a des contraintes qui font que non, par rapport à nos valeurs, on ne peut pas les suivre

par exemple, quand on est fatigué et qu'on doit s'occuper d'un bb,  on ne peut écouter sa fatigue, on s'occupe du bb

je n'ai pas dormi pendant une semaine quand ma fille est née, je n'ai pas pu vraiment écouter les signaux de mon GPS, mais j'avais une contrainte  trèèèès importante pour moi, et aussi j'avais des ressources (merci la relaxation qui remplace le sommeil)

donc les émotions ne dictent pas notre comportement mais nous donne des bonnes indications je trouve

 

 

J'aime beaucoup lire vos mots sur l'acceptation émotionnelle

pour ma part, les ressentis que j'ai eu, et que j'ai encore du mal à "accepter de ressentir" sont des choses tout à fait désagréables pour tout être humain, comme le sentiment de ne pas être aimée, d'être exclus, d'être incomprise, de ne pas maitriser les choses

je crois que c'est mon quator de "choc", complètement liée à mon histoire et ce sont donc  "mes" histoires, réactivables à l'envi, et tellemetn liés à des souvenirs que c'était refoulé, refoulé, refoulé, avec cette lutte immédiate qui se met en route dès que....

heureusement la pleine conscience vient déranger le mécanisme, aujourd'hui je n'ai plus honte à ressentir tout ceci, ni même finalement de "peur", enfin à part pour le dernier....

 

 

 

pour l'acceptation des EME, je n'ai pas pu tester hier, je n'ai pas eu d'EME

mais vu que je devrais en avoir aujourd'hui (je ne sais pas, une intuition....)  je vais m'exercer à accepter d'en avoir et de la ressentir en pleine conscience

 

[quote=gregory__]

Les émotions sont donc utiles pour faire des choix dans la vie ?

[/quote]

elles donnent de précieuses indications, mais il est important surtout de diriger ses choix en fonction de ses valeurs

par exemple la peur nous dit qu'on est devant un défi,  mais c'est notre valeur qui va nous dire si c'est important ou non pour nous de le relever ce défi

la colère nous dit que des limites ne sont pas respectées, mais ce sont encore nos valeurs qui vont nous permettre de trouver les bonnes limites, qui nous conviennent, à nous

 

les émotions sont comme des pourvoyeurs d'énergie, mais nos choix, nous avons intérêt à les faire en fonction de nos valeurs, c'est à dire ce qui est important pour nous

y'a un exercice qui consiste à se demander ce qu'on voudrait vraiment avoir accompli à la fin de sa vie, ET  comment on voudrait avoir vécu sa  vie , généralement ça nous indique des valeurs, des choses importantes pour nous

pour en revenir à l'acceptation de l'EME,  de mon côté y'a encore du boulot

 

hier j'ai eu des EME, comme prévu on va dire, je me connais...

j'avais une journée sans structure, beaucoup de jardin à faire, plus une livraison dont je ne savais pas bien sûr à quelle heure......

 

j'ai essayé de faire de l'acceptation de l'EME, mais finalement je sais que je n'y suis pas arrivée

normal, je ne pense pas qu'on puisse y arriver du premier coup

 

il est évident que je confond    :  "acceptation de l'EME"  avec    "je ne me confronte plus à l'émotion non acceptée"

comme si le fait d'accepter l'EME me dédouannait d'accepter l'émotion

toujours dans ce schéma

émotions => lutte => EME => lutte => compulsion

comme si ne pas enclencher la deuxième lutte me permettait de maintenir la première en toute bonne conscience

 

or ça ne marche pas

j'ai eu des compulsions, je luttais en fait contre mes émotions, et mes EME je pense que je luttais aussi contre malgré tout (même si je mangeais, et sans culpabiliser)

 

ça reste donc assez diffus pour moi cette compréhension de la non-lutte contre les EME

 

 

cependant le soir, alors que je n'avais pas faim (et envie de manger), j'ai pu le vivre un moment

je suis restée en pleine conscience de cette envie  et de ma non-faim, sans décider bien sûr, juste dans la conscience de mon estomac (non réclamant), avec ces deux choses contradictoires en moi

là je sentais que j'étais bien

 

mais le midi après le repas  et le soir après le repas, alors que j'étais confrontée à des émotions de décompressions et d'incertitudes (et décompression d'incertitudes), je mangeais certes, mais je n'acceptais rien.....

 

à méditer donc

 

pour l'instant l'acceptation des EME  produit chez moi un surcroit de lutte émotionnelle

je vais à nouveau m'observer aujourd'hui

Oh merci Izabelle !!

 

j'en suis pile à cette étape, j'avais besoin de lire ça !! MERCI !!!!