impact de la charge de travail en protection de l'enfance, sur l'équilibre personnel
bonjour,
je cherche des personnes , pour échanger avec elles au sujet des impacts de leur travail sur leur vie personnelle (équilibre global, stress, sommeil, alimentation).
en ce qui me concerne je bosse en milieu ouvert dans le domaine de la protection de l'enfance depuis une dizaine d'année et je trouve que le travail prend beaucoup de place dans ma vie...je suis très souvent stressée par le fait d'avoir manqué de temps pour voir untel ou unetelle aussi souvent que je le souhaiterais, et pour faire ceci et cela...
en fait j'essaye de compenser individuellement le manque de moyens ou de solutions adaptées;forcément à un moment donné je trinque!!
ce travail me passionne mais me met vraiment à l'épreuve car je voudrais être partout à la fois. du coup je passe pas mal de temps à me sentir coupable, alors même que j'ai bossé d'arrache pied auprès de telle ou telle personne.
Ce qui est en plus difficile à accepter c'est de voir que le service social est souvent cité par les médias, en fautif des drames qui ont pu se produire.
je ne dis pas qu'il n'y a pas d'erreurs ou de manquements, cela arrive, mais quel dommage qu'il n'y ait pas à côté de reportage sur ce que le service social esaye vraiment d'apporter aux familles en difficultés...
bref, au delà de ce débat de société, je voudrais vraiment avancer pour trouver plus de sérénité dans mon travail.Biensur, ces émotions ont vraiment des impacts sur ma façon de m'alimenter...
Y a t il d'autres personnes dans la même situation que moi?
Nous pourrions peut être nous soutenir?
bonne journée
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Je découvre ce fil par hasard, au moment de me déconnecter et d'aller me coucher.
J'ai bossé pendant plus de 40 ans comme secrétaire, un boulot de larbin inintéressant, "choisi" parce qu'après mon bac je voulais un diplôme professionnel avec une formation rapide (BTS) pour vite partir de chez moi et être autonome, alors que je n'avais qu'une envie, devenir avocate. 40 ans au cours desquels je me suis sentie totalement inutile, jour après jour, même si j'ai changé plusieurs fois d'entreprise.
Alors tout mon soutien et toute mon empathie, les miss
Vous faites un boulot remarquable, et surtout, utile, vous apportez vraiment quelque chose aux personnes auprès desquelles vous bossez, je ne fais pas allusion aux collègues mais aux enfants, ados et parents que vous rencontrez, soutenez, aidez, même si le cadre de votre travail exige parfois de la fermeté. Même si leur reconnaissance n'est pas toujours au rendez-vous, tenez bon et prenez soin de vous. La vraie vie commence quand vous posez les fesses dans votre voiture ou dans votre bus/métro/train après votre journée de travail (ou nuit, peut-être, pour certaines) pour rentrer dans votre foyer. Ou dans le canapé de votre salon, une fois la salle d'attente vide, si, comme izabelle, vous bossez chez vous.
salut
La situation d'une famille me préoccupe beaucoup.
et j'ai beau me dire que je ne suis pas restée les bras croisés ces derniers temps, et que les multiples changements d'intervenants ont encore plus complexifié le boulot....je ressens de la culpabilité.
Est ce que j'ai été suffisamment présente? est ce que la dégradation de la situation aurait pu être évitée?
je connais cette famille depuis seulement qqs mois et au départ les parents n'honoraient pas les rv..ensuite est venu le temps de mieux se connaitre,..tout cela prend du temps. pour autant je ne peux pas m'empecher de me dire: t'aurais peut etre du faire ou dire ceci ou cela afin de protéger les enfants.
dans ces moments là je me dis que ce boulot est vraiment stressant
bonne journée
merci desigual pour ton message!
effectivement ton boulot a l'air aussi vraiment dévorant...chouette que tu aies réussi à poser des limites qui te protègent et te préservent d'avantage!
ce week end, pas d'envahissement de mon mental par le boulot..cool! pas mal d'eme quand même par contre,je me demande si je ne suis pas en manque de moment pour moi toute seule. en fait je pense que j'en ai besoin au quotidien; des petits moments de détente et de solitude. ce serait chouette si j'arrivais à prévoir ces temps dans mes semaines. reste à considérer ces moments comme indispensables car sinon ils passeront toujours apres et ne se feront finalement pas.
ce matin, bain en pleine conscience...top. Et si c'était ces moments de plaisir qui donnaient l'energie de vivre l'adversité au boulot, les obstacles et frutstrations, la pression???
Bonjour!
Ce fil a fait échos à certaines de mes préoccupations, alors je ne suis pas du tout dans le même domaine que vous mais mon boulot a tendance à empiéter sur la vie personnelle.
Je suis postdoc, c'est à dire qu'il y a un an j'ai finis ma thèse et maintenant je suis dans un laboratoire de recherche scientifique.
Alors la thèse empiétait totallement sur ma vie, je vivais thèse, je respirais thèse, j'en es presque oublié mon mariage! Et puis il y a eu l'après. 6 mois avant la fin de ma thèse mon responsable m'a choppé en me disant que j'étais une incapable, que je l'avais déçu, que je n'avais pas le niveau, que je devais me réorienter de suite parce que ça n'était pas pour moi. Vous imaginez dans quel état ça m'a mis... ALors quand j'ai commencé mon postdoc, j'ai accumulé les heures, j'ai enchaîné, je bossais à fond pour faire bonne impression et je voulais que ma nouvelle chef soit contente de moi. Dans la recherche nous n'avons pas d'horaire, on peut arriver à l' heure qu'on veut, partir quand on veut, bosser nuit et week-end... Je me suis retrouvée à aller au boulot la nuit toutes les 3 heures pour faire des prélévements analytiqie 2 fois par semaine pendant 2 mois... Et j'étais tiraillée parce que mon mari ne travaiilait pas à l'époque et il n'avait qu'une hâte, c'était que je rentre à la maison... Mais j'enchaîné les heures, je rentrais crevée, je m'endormais à 21h et je recommençais le lendemain...
Et puis j'en ai eu marre, j'étais crevée, ça n'était pas logique. je me suis msie à me faire un planning très précis de ce que je dois faire, à plus me poser, anticiper, organiser, mettre des échéances et des priorités. Et j'ai décidé de mes horaires de boulot: 8h30-17h30. Je fais mon max pour m'y tenir et finir en temps et en heure. Depuis ej suis plus efficace, j'ai des meilleurs résultats etc. Je me suis aussi interdite de lire les mails pro à la maison. Alors il m'arrive encore de finir super tard, ou de devoir aller au boulot un we parce que je n'ai pas prise sur tout: une machine qui va plus, un collègue qui m'a fait perdre du temps, ma bactérie qui ne veut pas pousser.. Mais je le vis mieux. Et quand je veux faire des "heures sup" mon mari qui est ingénieur et ne comprend rien à ce que je fais me demande de justifier en quoi je n'ai pas le choix et ç ane peut pas attendre le lendemain ou le lundi suivant.
Je suis beaucoup plus sereine, posée, contente de moi... Et j'engueule ma collègue qui ne sait pas s'organiser, qui finis entre 20het 21h tous les soirs, qui vient bosser le we.... Qui est crevée avec des cernes terribles et qui est malade tout le temps, qui se traîne pour aller au boulot. J'ai mal au coeur pour elel qui s'obstine à se faire du mal mais bon après tout c'est son problème, c'est moi la plus heureuse des 2 et en plus ma chef est contente de moi!
Et enfin vis à vis de la bouffe: mes journées sont intenses et sur du long terme alors quand je bosse intensément et qu'un truc foire/ marche pas/ que c'est la faute d'un collègue/ que je dois recommencer à zero. Eh bien je m'asseois et je mange pour me poser/ me reconforter et des fois ça fait du bine. Et je rentre à la maison et réclamant une bière! Mais les EME au travail sont beaucoup moins f'réquentes depuis qu'elles sont assumées et que je suis mieux organisÉe!
Je travail en pmi, je suis puéricultrice et je fais donc des accompagnements de famille, des PAU pour les OPP, des évaluations d'IP. .. ça fait bizarre de jargonner sur LC. Et effectivement quand je suis fatiguée, manger donne de l énergie pour traverser un peu tout ça.
Je serais contente d'échanger sur ce thème. Je débute tout juste la méthode, j en suis à remplir mon carnet alimentaire. A bientôt pour vous lire....
bonjour à vous!
De plus en plus je me dis que c'est à moi de choisir de prendre soin de mes émotions dans mon boulot.
Je vois que cette dimension n'est aucunement prise en compte par le système professionnel.c'est regrettable mais du coup je poursuis mon chemin personnel vers un mieux être professionnel et personnel.
D'ailleurs je progresse! la semaine derniere j'ai failli reprendre un jour plus tot, car je voulais "prendre de l'avance" ou plutot éviter de me sentir terrassée par l'ampleur des taches à effectuer à mon retour de 15 jours de vacs. finalement j'ai réalisé que mon boulot ne sera jamais terminé. reprendre un jour plus tot ne servait qu'à me priver de repos! du coup au programme: bain, méditation et lecture...j'en ai bien profité et cette fois sans culpabilité.
la lecture du livre "les états d'ame" de christophe andré m'aide à préciser ce que je ressens. Il y décrit les émotions de manière subtile et nuancée. pour moi ce livre est un trésor d'autant que l'approche de christophe andré est vraiment pacifiante.
je continue aussi à méditer et cela m'aide énormément. Je parviens d'avantage à me mettre en observation de ce que je ressens et à ne pas considérer mes pensées comme la réalité.
Je vois aussi que meme au cours d'une journée globalement angoissante, je vis différentes émotions: de l'amusement, de la satisafaction par exemple. Souvent je ne retiens que le négatif ou ce qui n'a pas été achevé (ce qui visiblement est un réflexe normal du cerveau, mais qui peut etre modifié)
lundi j'étais super fatiguée car mon fils avait mal dormi. Pour moi l'effet est énorme le lendemain et se manifeste par de la morosité et une faible confiance en moi. je suis tres contente car lors d'une réunion avec des partenaires j'ai vu que nous n'avancions pas. AU lieu de m'acharner à réfléchir, et de culpabiliser, j'ai annoncé que je n'arrivais plus à penser efficacement et que j'avais besoind e temps pour décanter. resultat, je me suis réveillée le lendemain avec une proposition de solution qui a convenu à chacun. belle expérience.
comment allez vous de votre côté?
je vous souhaite plein d'apaisement...on va y arriver
bonne journée
Bonjour à tous,
J'avais oublié ce fils mais à à mon avis c'est un acte manqué. J'ai été dans l'obligation de m'arrêter en décembre 15 jours que j'ai enchainés avec 15 jours de vacances.
Un matin je me suis retrouvée en train de pleurer sur le parking. J'ai eu réellement envie de prendre mes tableaux, ma lampe et mes plantes et de vider mon bureau et ....les lieux. Le soir, je pensais travail pendant des heures, je me réveillais à 3h ou 4h du matin et je faisais mentalement les entretiens avec les salariés, les notes . J'en rêvais même la nuit. Au réveil: rebelotte. Mon niveau de stress était au plus haut. J'ai cru que je n'allais pas pouvoir me retenir de dire franchement ce que je pense à certains et dans un contexte de " risques psycho sociaux " à tous les étages : j'ai eu peur de ne pouvoir me contenir.
Je traverse un moment très difficile avec l'équipe que j'encadre. La moitié a postulé sur ce service ( accueil d'urgence pour ados) pour de mauvaises raisons. J'ai pris conscience d'un vrai décallage entre les attendus de notre service et les capacités/motivations de la moitié de l'équipe. Pourtant je travaille sur l'illusion du service idéal depuis un an.
Toujours pas de supervision, d'analyse de la pratique ....je cherche autour de moi des personnes ressources et je vois un psychiatre ( heureusement) ! Je suis sous anxiolytiques depuis un an et demi ( dose pédiatrique!). J'ai conscience que le burn out me guette . Je travaille donc plus que jamais au lâcher prise! J'ai alerté les délégués du personnel et j'en ferais de même avec la médecine du travail si cela continue.
J'ai eu beaucoup de difficultés à reprendre le boulot , cela fait 15 jours et cela commence à se normaliser. J'ai conscience que la temporalité n'est pas la même: je dois me déconditionner : exigeance, perfectionnisme, rapidité , " sauveur-bourreau-victime" et autres "jeux institutionnels" , prendre du recul....et ce que je dois laisser voir: motivation et soutien à l'éuipe, disponibilité, équité, flegme ( faux....), ....etc . Ma direction a pris la mesure de certaines choses et surtout je ne fais plus que ce qui relève de ma mission.
Alors j'ai "lâché " mon programme alimentaire, mes séance de yoga ( trop fatiguée), et les forums . Les EME sont revenues mais pas trop. Mon poids est stable. J'ai maintenue les RPC , y compris au boulot et l'image refuge fonctionne très bien. Ce qui m'aide surtout c'est de réequilibrer ma vie personnelle par rapport à ma vie professionnelle : je tente de "banaliser" mon activité pro et de me projetter dans ce que j'aime faire: expo, ballades, lectures et le dessin. C'est encore insuffisant pourtant je sens un changement dans ma perception.
Après tout il faut travailler pour vivre et non pas vivre pour travailler .
J'ignore si ce " récit" apportera quelque chose à quelqu'un. Je vous souhaite à tous bien du courage, la force de ne pas vous oublier !
Maryette
Plusieurs fois j'ai été surprise de voir des familles soulever des montagnes alors qu'elles nous par ressaisir très démunies. Parfois il y a des ressources insoupçonnées!