intellectuellement j'ai tout compris mais...
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oui pour l'instant c'est comme si tu t'arc-boutais contre le retour de toutes ces émotions dans ton "système"
peur qu'elles t'envahissent et qu'elles te bouffent
la maitrise est plus rassurante, plus confortable
l'intellect aussi, en ce sens
lui il cherche à maitriser, par la compréhension
mais dans ses tentatives de controle, il ne fait qu'amplifier le problème, l'importance que tu portes à toutes ces pensées automatiques et jugement
je te comprends parfaitement car j'étais comme toi, avec l'intellect en roue libre, très barricadée contre mes émotions depuis qu'on m'a appris enfant, que ça ne se "faisait" pas d'être comme moi et de tant réagir aux choses, pour un "rien"
je vais te dire ce qui m'a le plus aidé pour sortir de ce controle intellectuel sur-puissant
tout d'abord pourquoi il est là : il cherche simplement à me protéger
je ne suis pas d'accord avec tout ce livre qui disent que le mental c'est mal, à anénantir, tout ça
non le mental c'est normal, le controle mental c'est normal,c'est un fonctionnement qui protège énormément (et c'est pourquoi on s'y accroche)
mais....
à chaque fois que je pars en mode "petit vélo" (pensées, controle), j'en prends conscience, ok c'est normal, mais je choisis de centrer mon attention sur mon corps, sur les sensations de mon corps
y'a souvent des douleurs dans mon corps, ce n'est pas le plus confortable de quitter la facilité de la pensée et de mettre son attention sur mon corps et ses tensions multiples
tiens là je le fais actuellement et bing j'ai des douleurs entre les omplates, dans la poitrine, j'ai mal aussi à la nuque
bon mais peu importe
le fait de reporter systématiquement le plus souvent possible mon attention sur mon corps est vraiment très très utile pour accorder de moins en moins d'attention à toutes ces pensées qui ne sont que des pensées
pas facile dans la mesure où justement on fuit notre corps, siège d'émotions
j'ai compris que si je me réfugiais si facilement dans la pensée, c'est que mon corps hypersensible réagissait tellement qu'il était en permanence soumis à des vagues
et pour mon esprit si calme et rationnel, c'était perturbant
dans une visualisation thérapeutique en état modifié de conscience, où j'étais remontée jusqu'au stade avant ma naissance, j'ai compris que cela s'était mis en place très tôt, que même dans le ventre de ma mère, j'étais soumise à des flots émotionnels très changeants et que c'était dur à vivre pour moi (ma mère a des émotions très fortes, peu conscientes et très changeantes)
bref
j'ai compris que ce n'était pas évident de quitter le confort d'un intellect qui maitrise pour "vivre" des flots émotionnels tout à fait menaçants
mais......
en y allant, à petites doses, c'est à dire en remettant systématiquement la conscience au niveau du corps, la peur "cède" en ce sens qu'il n'y a en fait rien à craindre de toutes ces émotions
aujourd'hui je m'aperçois qu'elles enrichissent ma vie car elles ne sont pas "débiles" mais d'une sagesse profonde
la colère m'aide à mettre des limites
la tristesse m'aide à accepter ce qui ne peut être changé
la honte m'aide à me diriger selon mes valeurs
le stress m'aide à me savoir qu'il faut se préparer à l'action (il faut savoir que je stresse AVANT que les problèmes arrivent, c'est même chez moi une sorte de prémonition)
donc face à la peur de l'émotion, une seule solution, y aller....
à petites doses....
et constater que ce qui nous semblait incontrolable et monstrueux n'est en fait que quelque chose de merveilleux qui nous aide dans notre vie
Bonjour Fred,
Je rejoins Izabelle sur le fait de pratiquer, toujours, par petites touches puis par grandes !
Lorsque tu parles de ta peur de ne pas savoir gérer, d'être noyée sous trop d'intensité, cela me parle car j'avais la même appréhension pour certaines émotions.
Ce qui m'aide, moi, c'est de les imaginer.
Par exemple, la peur. Avant je mangeais automatiquement (ça arrive encore de temps en temps, cela dit !).
Maintenant je reviens à mon corps (comme te le suggérais Izabelle) : je me concentre sur les endroits où se pose cette peur.
Et je l'imagine. Ma peur à moi c'est une petite vieille avec son petit sac collé contre sa poitrine, qui a la tête baissée et qui regarde en haut, les yeux terrorisés.
J'imagine qu'elle s'asseoie dans un fauteuil situé dans ma poitrine. Elle est là, toute contractée, toute recourbée et tendue.
Et puis je garde cette image en l'important dans mon environnement : les bruits autour de moi, les gens, mes autres sensations...
Je prends alors conscience que la peur est là, mais qu'il n'y a pas qu'elle. Et ça m'aide à ne pas me sentir submergée.
Et j'agis ensuite en pensant qu'elle m'accompagne, qu'elle est assise là en moi, mais qu'il n'y a pas qu'elle.
L'autre jour, j'ai ainsi réussi à marcher sur deux ponts de singe (pas un, mais deux !) à quelques bons mètres de hauteur. Et je peux t'assurer que c'était un exploit pour moi qui ait le vertige !
Bref, mes propos peuvent sembler un peu bizarres ! Mais imaginer mes émotions, leur donner un nom, un visage, un accessoire, une allure, m'aide à leur donner corps, à leur donner vie... et donc à les laisser vivre en moi, sans pour autant me sentir envahie.
J'espère que cette piste pourra t'aider. J'espère aussi que tu n'as pas de diabète gestationnel et que ta grossesse se déroule bien.
Plein de courage à toi et au plaisir de te lire