Où se cache la volonté?
Bonjour à tous,
Bon, voilà quelques semaines que je suis inscrite à Line Coaching. J'aime les principes, j'arrive les exercices et jusque là ça fonctionne plutôt bien. A froid, je parviens même plutôt bien à les faire, mais au moment des EME, toute ma bonne volonté s'envole sans aucune résistance. L'angoisse apparait, âcre, pulsant dans mon ventre, et je ne sais plus. "J'ai faim? Je n'ai pas faim? Qu'importe. Je VEUX manger", m'hurle quelqu'un du fin fond de mes entrailles. Je n'ai même pas le temps de lui demander pourquoi. C'est toujours un peu la même chose, là je suis fatiguée, là il y a de la compagnie, là je dois travailler, là je dois partir bientôt... Je crois grâce à mes séances de pleine conscience à froid qu'il s'agit de ma bonne vieille amie l'angoisse car je suis dans une période très chargée de ma vie et j'angoisse beaucoup à l'idée de ne peut-être pas parvenir à terminer tous ces projets en temps et en heure. C'est mon gros défaut, accepter toujours plus de projets que ce dont je suis capable puis être angoissée H24 à l'idée de ne pas parvenir à les terminer à temps.
Bref, voilà. J'en suis là, bloquée car je ne parviens pas à trouver la moindre once de volonté pour tenter un peu de pleine conscience pour essayer d'entendre mes EME sans me laisser submergée par elles. Je crois qu'au fond je me trouve de bonnes excuses pour ne pas avoir à me forcer à le faire. Quelqu'un aurait un conseil à me donner à ce sujet? Je suis preneuse.
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un petit bout de fromage, un petit bout de saucisse. Je les ai mangé en attendant que le micro-onde sonne. Sans rien faire d'autre que de goûter le salé et le fumé de la saucisse, la puissance du fromage. Puis, j'ai pris une grande respiration : je n'ai pas faim et je me sens déjà mieux. Alors j'ai pris mon thé et j'ai quitté la cuisine sans rien emporter d'autre à manger.
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eh ben voilà c'est parfait !!!!! (ouh attention les perfectionnistes vont se réveiller!)
non mais c'est exactement ça !!!!
il ne s'agit pas de ne "surtout pas" manger par EME, mais de savoir se réconforter avec des quantités insignifiantes qui ne feront que modifier notre appétit au prochain repas et qui n'auront donc pas d'impact négatif sur notre santé
surtout tu étais vraiment en pleine conscience du goût et ça c'est puissant !!!
cela ne t'empêchera pas de continuer à avoir conscience de ce que tu ressens, car tu ne t'es pas anesthésiée
quand on s'anesthésie, on ne sent pas vraiment le gout, mais on s'alourdit
alors là c'était le réconfort par le gout, en pleine conscience
cela te permet de te réconforter (c'est bien) sans t'anesthésier
eh bien moi je dis chapeau !
oui je suis d'ac avec iza, c'est pas de la volonté qu'il te faut ( de toutes les façons pour LC c'est pas une histoire de volonté quand on arrive pas à faire qqchose, ce n'est PAS une histoire de volonté mais plutôt un frein qui nous retient)
il y a vraiment deux façons d'être en pleine conscience:
- dans des séances de méditation, du type pause de 10min, où on prend le temps de se poser et de laisser les pensées passer sans chercher à rien en faire d'autre que de les voir passer en revenant toujours à sa respiration. A ce propos, pour les angoisses+++, il y a une super séance faite par C André dans son livre " méditer jour après jour" sur les émotions douloureuses. Elle est parfaite, car quand on vit une émotion intense, c'est difficile de suivre sa respiration en solitaire sans se laisser submerger par son émotion, même quand on a l'habitude de la RPC. Dans cette séance, trouvable sur youtube, il suffit de se laisser guider par la voie de C André, c'est vraiment très bien fait.
- et une une façon plus ponctuelle, comme développée par T Nath Han, où on fait de la pleine conscience à tous les instants de la vie, juste le temps d'une respiration revenir "ici et maintenant" plutôt que dans le fil de sespensées: être sous la douche à sentir l'eau couler sous ta peau au lieu d'y préparer la réunion de "dans une heure" stressante, prendre conscience qu'on a faim en respirant deux fois et ressentant le petit creux à l'estomac, juste apprécier d'être à la piscine dans l'eau et en apesanteur, prendre conscience de l'émotion qui nous habite, lui donner un nom pour défusionner de cette pensée.
moi j'en rajoute une troisième: faire du sport, quel qu'il soit et être présent à son corps au travers de son souffle....yoga, marche, jogging, rien de tel pour laisser les idées défiler et toujours revenir à la respiration!
Merci à toutes pour vos réponses!
Oui le body-scan est un bon exercice pour apprendre à accueillir l'angoisse, à froid c'est même très concluant. A chaud j'ai peur de me laisser submerger par l'émotion alors ça devient plus difficile. Donc c'est bien du courage et non de la volonté qu'il me faudrait.
Aujourd'hui, au moment de l'EME, j'ai pu faire une RPC sur le chemin du retour, tranquille au soleil dans le parc, c'était génial. Mon EME s'est un peu calmée, j'étais partie pour ne rien manger. Puis, papotage avec les voisins, j'arrive chez moi, j'ai tout oublié et j'ai cuisiné par automatisme. Quand je l'ai réalisé j'étais déjà en train de manger, je n'ai pas réussi à m'arrêter, à m'autoriser à jeter ou à mettre ce repas de côté. Donc petit progrès car au moins je n'ai pas mangé autant que si je n'avais pas fait de RPC du tout.
Je commence à réaliser le nombre d'automatisme qu'il faut perdre pour retrouver son équilibre. Cuisiner quand je rentre du travail, me peser le dimanche matin, ne jamais jeter de la nourriture, avoir peur de "perdre" ce que je ne mange pas maintenant... Bon, petit pas par petit pas. Je vais déjà essayé de savoir quand est-ce que j'ai faim et d'essayer la RPC quand j'ai une EME, même si ça ne m'empêche pas de manger complètement.
Pendant le travail, je ne peux absolument pas faire de pauses mais ça ne me dérange pas, quand je travaille je n'ai presque jamais d'EME. Mes EME viennent de l'angoisse, la solitude et l'ennui. Rien de tout ça ne m'arrive au travail, heureusement. Mais j'imagine que même en dehors du concept d'EME, faire des petites pauses pour respirer peut rendre une journée de travail bien moins épuisante psychologiquement.
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A chaud j'ai peur de me laisser submerger par l'émotion alors ça devient plus difficile.
Pendant le travail, je ne peux absolument pas faire de pauses mais ça ne me dérange pas, quand je travaille je n'ai presque jamais d'EME. Mes EME viennent de l'angoisse, la solitude et l'ennui. Rien de tout ça ne m'arrive au travail, heureusement. Mais j'imagine que même en dehors du concept d'EME, faire des petites pauses pour respirer peut rendre une journée de travail bien moins épuisante psychologiquement.
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dis-toi bien qu'en pleine conscience, on n'est jamais submergé
ou alors laisse-toi simplement submerger, mais en pleine conscience et tu verras que ce n'est pas si terrible (sans pensées ni images bien sûr, dans le présent, l'instant présent tout de suite)
il est possible qu'au travail tu perdes la "connexion" avec toi-même, à force d'être occupée sur les autres ou sur ton travail
cela participe à l'angoisse ultérieure et au sentiment de vide
il n'y a rien de plus souverain contre le sentiment de vide que cette présence à soi-même que nous apporte la connexion à nous-même, mais presque en permanence
ne pas s'oublier, se fuir, tout au long de la journée, rester présente à toi, ton corps, tes émotions, c'est ça qui fera que l'ennui, l'angoisse, la solitude auront de moins en moins lieu d'être, après le travail
pas sûr que ça soit clair, mais je t'encourage vraiment à prendre contact avec toi-même pendant la journée
J' ai trouvé ce fil très intéressant. Tout comme toi j' ai pas mal de boulot, je suis surchargée et la fatigue ou les émotions me pousent à manger, sauf que ej suis au travail, c' est pas le moment, je peux pas m' isoler donc faire une RPC c' est impossible.
Alors je mange sereinement, en appréciant, en me disant oui la nourriture me réconforte, je l' assume pleinement et si je n' ai pas faim ce soir je ne mangerai pas c' es tpas un drame et puis voila.
Tout comme toi je vois les défauts que j' ai, les automatismes à changer etc. Mais on ne peut pas bosser sur tous les fronts à la fois, alors je garde en tête ce sur quoi il faut que je m' amèliore. Mais je vois aussi tous les progrès, et il y en a beaucoup! Comme le fait d' avoir mangé moins que si tu avais pas fait de RPC ou e te redre compte que t' es en mode automatique!
Oh et je ne pense pas non plus que c' est une question de volonté, au contraire... Pour moi la volonté c' est un peu forcer mon corps à aller au contraire de ce que lui semble naturel. Justement, lâche la prsssion, laisse faire ton corps, il reviendra au naturel et vous allez mieux vous entendre :)
[quote=Desigual]
J' ai trouvé ce fil très intéressant. Tout comme toi j' ai pas mal de boulot, je suis surchargée et la fatigue ou les émotions me pousent à manger, sauf que ej suis au travail, c' est pas le moment, je peux pas m' isoler donc faire une RPC c' est impossible.
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ah mais non
perso je fais de la RPC à mon bureau, et même parfois avec un patient en face de moi.....
le principe de la pleine conscience c'est d'être conscient de ce qui nous anime dans le moment présent
alors la RPC c'est porter son attention sur la respiration
eh ben ça on peut le faire même au bureau et nul besoin de s'isoler
certes au départ c'est plus facile de le faire dans le calme, mais je vous promets que ce n'est pas essentiel d'avoir du calme pour faire de la pleine conscience
mes meilleures journées sont celles, finalement, où je suis "obligée" d'en faire très très régulièrement, et même en travaillant, parce que je sais que sinon je ne tiendrais pas la journée (tiens aujourd'hui par ex)
porter son attention sur une respiration, c'est déjà formidable, et ça prend deux secondes en fait
on est toujours là, avec nous, sous la main, ce qui fait que la pleine conscience peut être pratiquée à tout moment et ne nécessite pas de temps supplémentaire
bien sûr au début mieux vaut apprendre au calme, mais par la suite.... au breau, dans le bus, n'importe où
d'ailleurs, quand tu portes ton attention à la nourriture et au réconfort : tu fais de la pleine cosncience!!!!!
chouette!
Maintenant que tu sembles savoir ce qui déclenche tes EME, peut-être que c'est un moyen d'ajuster et de dire non aux nouveaux projets qui se présentent?
Les EME ont une raison d'être...
Pour gérer mes EME, je fais des pauses très, très régulièrement dans la journée pour sentir ce qui se passe en moi. Parfois pas longtemps juste 3 minutes (un espace de respiration) mais je pense que même 1 minute est utile toutes les 2h.
Ca me permet de désamorcer ou au moins de porter l'émotion sous jacente et donc d'éviter la plupart du temps les EME ou de ne pas finir en compulsion. Grâce à ça, je en me fuis pas.
J'espère que ça pourra t'aider.
ce n'est pas tant de la volonté qu'il te faut, pour te confronter à ton angoisse, que du courage
c'est comme sauter en parachute quoi.....
pas de volonté, du courage
je pense qu'en fait tu es en très bonne voie, déjà tu as pu observé plus ou moins quelle émotion était si dure à vivre que tu n'avais pas encore la possibilité de t'y confronter
ne serait-ce que le dire, de l'écrire, déjà, tu es moins submergée
ce que je te conseille, c'est dans tes séances "à froid" d'essayer de ressentir cette angoisse, genre de l'inviter, car avec l'angoisse la seule façon de faire c'est de la ressentir en pleine conscience
bien sûr à chaud c'est dur car le réflexe est de se contracter, de lutter
sinon à chaud, ce qui m'aide avec l'angoisse c'est vraiment de me reporter à mon corps, où je la sens dans mon corps et surtout de la laisser exister dans mon corps, sans la "serrer"
je ne sais pas si tu as fait le bodyscan, mais je te conseillerai bien d'en faire régulièrement pour t'aider à revenir dans "ton corps" au moment où tu es confrontée à cette étape
c'est une émotion particulièrement difficile à s'autoriser à ressentir, mais quand on le fait en pleine conscience, on s'aperçoit que c'est pas si grave que l'on pensait
surtout ne te mets pas trop de pression, dis-toi bien que tu as envie de progresser là dessus, mais ce n'est pas tant une question de volonté que de conscience
et puis à la fin de courage, mais pour ce courage là, faut être prêt aussi, un peu
je trouve que tu es en bon chemin, donc ne t'inquiète pas
Je n'ai malheureusement pasde solution pour toi, mais je trouve ton analyse très positive dans le sens où tu as bien saisi ce qui se passe dans ses moments là . C'est déjà énorme. Je suis un peu comme toi, toujours a me submerger d'activités dans tous les domaines. Est-ce pour ne pas laisser de vide et me confronter à moi même ?
C'est le premier pas. Courage!
Encore une fois, merci à toutes pour vos réponses! C'est vraiment motivant de voir autant de personnes parler des mêmes problèmes et partager généreusement leurs vécus et leurs solutions.
Je vais essayer le "ici et maintenant", la méditation ponctuelle, au travail, ne serait-ce qu'une respiration. J'espère que ça me permettra de reprendre contact avec moi-même, car c'est vrai qu'au travail, je ne pense pas une seconde à moi, je cours, je fais de mon mieux pour satisfaire tout le monde et je réalise seulement en arrivant à la maison que "j'existe" - que j'ai des émotions, des besoins, un corps. Au début de mon contrat, j'ai eu de gros soucis au pied gauche. Il a fallu longtemps aux médecins pour trouver ce que c'était. Sesamoïdite. Ils ont trouvé ça un peu étrange d'ailleurs, car c'est normalement un problème de sportif de haut-niveau, danse ou course à pieds. Je pense que mon corps m'a dit "attention", tout simplement. Tout comme c'est un signal d'alarme d'avoir des brûlures d'estomac psychosomatiques liées au stress et des douleurs de dos liées aux brûlures d'estomac...
(Izabelle : Je n'ai jamais essayé au travail, pensant que devant mes élèves, c'était tout simplement pas envisageable. Mais si tu le fais devant un patient...! Je vais essayer, je vous dirai.)
Aujourd'hui, je n'avais encore rien mangé. Je me suis un peu disputée avec mon compagnon (que j'appelerai ici "Compagnon"). Je suis passée dans la cuisine pour réchauffer mon thé et je les ai vus, le fromage et la saucisse. Alors j'ai craqué. Pourquoi? Parce que je savais que ça me réconforterait? Bon, pas grand chose, un petit bout de fromage, un petit bout de saucisse. Je les ai mangé en attendant que le micro-onde sonne. Sans rien faire d'autre que de goûter le salé et le fumé de la saucisse, la puissance du fromage. Puis, j'ai pris une grande respiration : je n'ai pas faim et je me sens déjà mieux. Alors j'ai pris mon thé et j'ai quitté la cuisine sans rien emporter d'autre à manger. Au moins, je ne me suis pas goinfrée, j'ai pris ce dont j'avais besoin pour me calmer. Bon, peut-être que ça aurait été plus concluant de faire la respiration avant ou d'essayer de régler le problème avec Compagnon mais j'essayerai la prochaine fois. Surtout ne pas culpabiliser pour trois fois rien - C'est mon nouveau leitmotiv.
J'ai trouvé une vidéo de C André que je vais regarder maintenant!