Un reflet croisé ds le miroir... et tout s'effondre
Bon, je sais qu'il faut que j'aille d'urgence faire un peu de RPC tout ça, mais j'avais surtout envie de parler :) je sais pas, ça m'aide plus parfois je crois, surtout quand le moral est bas. JE reviens d'une scéance d'orthophonie avec mon fils, et l'ortho a la bonne idée de mettre un immense miroir au mur...
Depuis 8 jours je perds du poids, je me sens mieux ds mes fringues, je me sens déjà un peu revivre, comme une libération. Autant dire j'ai la pêche !
Mais de passer 45 min avec une femme toute mince à côté de moi et face à un miroir... je sais aps comment dire, c'est comme si d'hbaitude je me regardais sans référence dans mon moroir. Là, il y avait qqn d'autre et j'ai réalisé que j'étais monstrueuse (oui j'emploie le mot parce que c'est mon ressenti, et me dire le contraire ne sert à rien pour l'instant :p).
Donc voila, bof bof, je rentre chez moi, je susi mal, je n'arrive plus à savoir si j'ai faim ou pas, c'est la panique face au frigo, le défaitisime.... la route paraît parfois trop longue à faire
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Hellome, c'est dur dur les miroirs... je suis souvent obligée de m'asseoir face à la télé quand on mange au bistro le midi, moi qui DETESTE les télés et que ça dérange beaucoup pour manger, pour éviter de manger face au miroir... je préfère encore me prendre toute la misère du monde, présentée par une gourdasse, dans la figure, que de manger face à ma tronche.
Bon, dans l'idéal, ce serait "ni l'un, ni l'autre", mais on vit dans la réalité, et depuis qu'on peut respirer dans les bistros parce qu'on n'y fume plus, on ne peut plus s'y détendre à cause des télés. Hors sujet.
Par contre, je voulais te parler d'une analogie avec les photos. Là, je viens de regarder des photos de Noël. Quand ma fille — qui est ravissante — a l'air d'une monstresse sur une photo, je dis "Ouh la la, la photo est ratée". Quand moi j'ai l'air d'une monstresse — c'est fréquent, bien sûr — je me dis "Ouh la la, c'est moi, ça ?"
Cherchez l'erreur...
[quote=Rikki]
Par contre, je voulais te parler d'une analogie avec les photos. Là, je viens de regarder des photos de Noël. Quand ma fille — qui est ravissante — a l'air d'une monstresse sur une photo, je dis "Ouh la la, la photo est ratée". Quand moi j'ai l'air d'une monstresse — c'est fréquent, bien sûr — je me dis "Ouh la la, c'est moi, ça ?"
Cherchez l'erreur...
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Oui, c'est une bonne anecdote/remarque :) très parlant !
Mon ressenti c'est que d'accepter qui je suis et aller mieux passe aussi par une acceptation du fait que je ne suis pas si belle que je le voudrais, en tout cas dans le regard des autres. Je crois que jusqu'ici j'avais nié cet état de fait et que je vivais ds une bulle. Me rendre compte de la réalité me semble faire partie aussi d'une thérapie du mieux être.
Cela ne veut pas dire que je vais pour autant accepter d'être regaréde de travers ou jugée à cause de mon poids, non ça hors de question. Mais en revanche, je dois accepter que je ne suis pas telle que je l'imaginais et que objectivement, oui, je dois faire un travail sur moi même pour changer.
bonjour,
En lisant, on voit bien que les gens les plus critiques envers nous même c'est bien nous!
Notre intransigeance envers notre reflet et la façon dont nous envisageons le regard et les pensées des autres est affligente. Ce qui m'aide dans ces moments d'auto-insultes particulièrement douloureuses, c'est de me raccrocher à l'idée que je ne sais pas ce que pense la personne à coté de moi et qu'elle a surement d'autres choses à penser qu'à mon physique!! Alors, tout doucement, mes pensées s'adoucissent et la bienveillance reprend sa place.
Pour autant, je sais quel calvaire ce peut-être et je te souhaite très sincèrement de progresser dans "l'auto-bienveillance" :)
Bon courage
J'ai un souvenir d'adolescence que je n'arrive pas à oublier et qui ressemble un peu à l'expérience d'Hellomone devant le miroir de l'orthophoniste :
J'étais en première, c'était la rentrée scolaire, et depuis quelques semaines, j'essayais de manger un peu moins, car je constatais un décalage entre mes camarades et moi-même, cela me réussissait et je me sentais mieux, et plus jolie.
En sortant, j'ai dépassé deux garçons qui avaient à peu près mon âge, ou un peu moins et j'ai deviné plutôt qu'entendu que l'un faisait une réflexion négative à l'autre sur mon surpoids (pourtant très léger mais à l'époque, les ado étaient plutôt maigres) et l'autre a répondu : "C'est comme ma soeur, elle mange des glaces toute la journée, et après, elle pleure parce qu'elle est grosse!"
Cette réflexion qui n'était pas vraiment méchante, à une période de ma vie où j'avais envie de plaire aux garçons...c'est un peu comme le miroir, comme le jugement social....comme une condamnation dans mon dos! Et des glaces, je n'en mangeais jamais.... je me suis dit que c'étaient des petits c..s....mais la blessure est encore là .
[quote=mistigri]
J'ai un souvenir d'adolescence que je n'arrive pas à oublier et qui ressemble un peu à l'expérience d'Hellomone devant le miroir de l'orthophoniste :
J'étais en première, c'était la rentrée scolaire, et depuis quelques semaines, j'essayais de manger un peu moins, car je constatais un décalage entre mes camarades et moi-même, cela me réussissait et je me sentais mieux, et plus jolie.
En sortant, j'ai dépassé deux garçons qui avaient à peu près mon âge, ou un peu moins et j'ai deviné plutôt qu'entendu que l'un faisait une réflexion négative à l'autre sur mon surpoids (pourtant très léger mais à l'époque, les ado étaient plutôt maigres) et l'autre a répondu : "C'est comme ma soeur, elle mange des glaces toute la journée, et après, elle pleure parce qu'elle est grosse!"
Cette réflexion qui n'était pas vraiment méchante, à une période de ma vie où j'avais envie de plaire aux garçons...c'est un peu comme le miroir, comme le jugement social....comme une condamnation dans mon dos! Et des glaces, je n'en mangeais jamais.... je me suis dit que c'étaient des petits c..s....mais la blessure est encore là .
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Oui, en fait ce n'est pas controlable ce ressenti, ça submerge...
Oui ça submerge c'est vrai
mais je pense que ce sont deux experiences différentes:
d'un coté il y a les actes réels qui font mal comme cet idiot qui pense que les gros mangent des glaces toute la journée et qui se prive pas pour le dire assez fort pour qu'on entende: dans ce cas, la blessure et l'humiliation est une réaction presque inévitable.
et dans d'autres circonstances, ce sont nos pensées négatives ainsi que nos propres interpretations des pensées des autres qui nous font du mal mais sur lesquelles nous pouvons agir puisque nous en sommes la cause, d'une certaine manière.
Si déjà nous essayons de ne pas mettre tout dans le meme panier on aura un peu moins l'impression que tout le monde est unanime à notre sujet. Je sais pas si je suis très clair...
Enfin bref, c'est ma façon à moi de tenir :)
enjoy!
Oui, on a pas le choix que de mettre à distance les réflexions des autres sur soi... et les siennes propres :) c'est vrai qu'il ne faut pas s'en rajouter !
Bonsoir, à toutes,
Allez, on avance, on avance ;;;;;; Souchon, vous connaissez!
Super, ce fil, on est au coeur du problème de soi face à soi et aux autres. Mettre des mots sur tous ces ressentis ne peut que nous faire avancer. Mais, c'est vrai, dans l'immédiat, qu'est ce que çà peut faire mal. Et puis on accepte, et là je rejoins Izabelle, et on libère ces pensées anxiogènes qui ne sont que des pensées.
On a toutes connu des personnes "je vais dire bien en chair" mais qui ont une pêche d'enfer, et qui sont belles, et qu'on envie parfois pour leur dynamisme, et avec lesquels on se sent bien. Je pense qu'il faut savoir s'assumer. Bon, si on est là, c'est que tout n'est pas encore au top.
Mais tout ce que vous racontez, c'est tout ce que nous avons subi, et les mettre au jour, comme çà, nous permet de dédramatiser, et de se dire que l'on est pas toute seule. Reprendre confiance en soi.
Plus nous mettons des mots sur nos maux, plus ceux-ci s'appaisent.
Merci pour tous vos témoignages
Voilà quelques chiffres de 2009 glanés sur Internet...
14.5% des français adultes sont obèses, dont 10.6% obésité simple (j'en suis), 2.8% d'obésité sévère et 1.1% d'obésité massive.
Sur les 12 années précédentes, le pourcentage d'obèses sévères a doublé, et celui d'obèses massifs a quadruplé...
La bonne nouvelle, si l'on peut dire, c'est que ça se banalise. 1% d'obèses massifs, s'ils sortaient autant que les autres, on en verrait très souvent dans la rue.
Ceci dit, pardon pour le hors-sujet. Je sais de quoi tu parles, se sentir monstrueuse, et ça n'a que peu à voir avec les statistiques. A chaque fois que je voyais une photo de moi quand je pesais 108K (mon poids le plus fort, il y a... 2 ans), ça me faisait le même effet que si l'on m'avait insultée copieusement, les joues me cuisaient, je me sentais si triste, si humiliée ! Et pourtant, je n'étais "que" en obésité sévère et c'était l'homme qui m'aimait qui ne pouvait pas résister à me prendre en photo.
:)
Bien vu Liliprune !
Si ça se trouve la jolie orthophoniste se voyait dans la glace et se disait "Pouah, j'ai un teint de cadavre aujourd'hui." et ton fils "Ce que j'ai l'air con devant cette glace." hihihi