4 generations 4 habitudes alimentaires
Nous avons été influencés par nos parents. Nous les avons quitté ( ou pas encore) et avons pris nos propres habitudes. Nous avons (ou nous allons) fondé une famille..
Nous avons une nouvelle fois croisé diverses habitudes alimentaires et nous les avons transmises(ou allons les transmettre) à nos enfants. Actuellement, nous les remettons en question dans ce programme. Nous découvrons que nous pouvons aussi transmettre de nouvelles idées à nos enfants ou nos neveux et nieces ou petits enfants. Cela aussi peut nous aider dans notre parcours. Comme Izabelle évoquait par exemple la discussion avec sa fille, c'est toujours une question de dialogue, les générations s'apprenant mutuellement.
Marie
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Quand mes petits enfants ne terminent pas leur assiette ou et surtout leur dessert ou le biscuit ou encore le morceau de chocolat que je leur ai donné, je leur dis toujours que c'est leur morceau, leur biscuit... et que personne d'autre n'y touchera ; je leur montre la place dans le frigo ou l'armoire où ils retrouveront l'aliment. Ainsi, ils peuvent s'arrêter quand ils n'ont plus faim sans craindre de ne pas revoir ce qui leur faisait envie ou au lieu d'éventuellement terminer leur sucrerie non pas par faim mais pour qu'on ne la lui prenne pas.
Personnellement, je n'osais pas jeter, puis pour casser certaines compulsions, j'ai jeté (ce qui ne m'a pas empêché parfois d'entamer un nouveau paquet de n'importe quoi :-)), puis j'ai partagé, puis j'ai remis dans le frigo pour "plus tard". Maintenant, quand la quantité préparée n'est pas adaptée, j'ai donc plusieurs solutions selon mon humeur.
ma grand mère du côté de mon père avait connu bien sûr les privations de la guerre mais avait aussi été traumatisée par le blocus de paris en 68, comme si le trauma des restrictions était réactivé
récemment je pense que ça s'est réactivé pour certains, l'an dernier, quand les rayons de farine et de pâtes étaient vides
ce qui est fou en somme, vu tout ce qu'il y avait
mais cette peur de manquer de nourriture est inscrite dans nos genes je pense depuis des générations, des générations, genre 4 millions de générations hahaha
ce qui fait qu'elle est carrément dans notre code génétique à mon avis
oui l'époque où nous vivons est vraiment déterminante, ainsi que les mémoires inscrites en nous
après, comme tu dis, ça dépend aussi des personnalités
les personnalités de type "controlante, perfectionniste" (je m'y mets dedans) sont plus sensibles à ces questions je pense
je n'aime pas jeter non plus Christiane, là je crois que c'est l'éducation
c'est là où on s'aperçoit de la puissance de l'éducation
ceci dit j'ai beaucoup progresser sur ce sujet depuis que je suis sur LC, je ne vais pas jeter qqchse de bon (quitte à le recycler dans une autre recette), mais qqchsoe de mauvais, alors là je n'hésite plus et je n'ai aucun mal à jeter
Dans mes premières interventions, j'ai émis l'idée ( je suis parfois "sans nuance"), que la faim n'existait pas. Je crois que c'est Izabelle qui a réagi avec raison. J'etais gênée. Mais cela m'a fait poser un regard plus large sur la problématique de l'alimentation, moins "égoïste " en quelque sorte. Ce jour là, je me souviens d'avoir eu brusquement une image du Sahel ! Décidément, ce forum vaut la peine.
J'évoquais surtout une difficulté que tu avais soulevée. Je ne pense pas à des "habitudes" alimentaires à proprement parlé mais plutôt des émotions liées au vécu d'une période de manque ( notamment les deux guerres). La façon dont nous nous alimentons dépend de notre personnalité ( notamment perfectionnisme ou comme tu dis les goûts comme ta fille et ses copines) mais aussi de l'époque à laquelle nous vivons, la société dont nous faisons partie, les valeurs de l'une et l'autre a mon avis, et nos propres valeurs.... sur 4 générations minimum je crois.
Marie
Christiane dit dans nouvelle vie être étonnée de ne pouvoir jeter alors qu'elle n'a jamais souffert de manque ni connu la guerre. Si nous n'avons pas connu la guerre, nos parents et/ ou nos grands-parents l'ont connue. Nous pouvons avoir intégré leur anxiété. Ils peuvent nous en avoir parlé et/ ou elle s'est transmise de génération en génération. C'est fréquent. C'est pour cette raison que j'ai proposé un fil de conversation spécifique à ce sujet.
La notion de manque, mais aussi les anecdotes. Maman avait 6 frères et sœurs. Elle était la plus jeune. A table elle choisissait la place à côté de sa soeur qui avait le plus faible appetit et attendait le moment où celle-ci dirait, journellement, "je n'ai plus faim" pour terminer son assiette. Mon grand-père comptant 4 grains de café pour un "filtre"...la "pêche miraculeuse de harengs" pendant la guerre, ma grand mère cherchant à présenter ce poisson de la façon la plus variée possible... toutes ces petites situations ont quelque chose de touchant je trouve. La façon de partager, de faire attention....de savoir la valeur de la nourriture alors que maintenant nous avons tout à portée de main du moins dans certains pays.
En relisant ce que je viens d'écrire dans le message précédent, je prends encore plus conscience de quelque chose dont je suis déjà convaincue : l'importance de donner des l'enfance la possibilité de décider soi- même pour soi-même. J'essaie de le faire passer non seulement à mes petits enfants mais à tous les enfants dont je m'occupe. On n'apprend pas "pour faire plaisir à l'autre" mais pour se débrouiller de plus en plus et grâce à cela pouvoir faire de plus en plus de choix dans tous les domaines. Ce qui n'empêche pas les parents de montrer leur intérêt et leur plaisir de voir leurs enfants évoluer.
Marie