Avancée puis Régression... à répétition
Je m'interroge sur un fonctionnement que je répète régulièrement.
Je m'explique : le week end dernier, j'ai vraiment mangé en fonction de mes sensations : faim, satiété, rassasiement spécifique. J'ai ressenti une très grande satisfaction. Je me suis délectée de cette sensation qui a duré longtemps encore dans la journée! Ce fut très agréable. J’avais en + cette estime pour moi d'avoir pris la décision d'arrêter de manger parce que je n'avais plus faim, cette douce satisfaction de m’être respectée.
Mais depuis hier, je mange + au-delà de mes sensations, je ne les respecte pas. Alors certes, j'ai eu une contrariété, j'ai eu une eme et même le soir lors du repas, je suis allée au delà de ma faim. Je le savais mais je n'avais pas envie de pratiquer l'eme-zen, j'avais juste envie d'éviter l'émotion, de ne pas aller la voir. J'avais l'impression de me bouder ! Dans ces moments là, intellectuellement je me dis qu’il y a une émotion, je peux même la nommer mais je n’ai pas envie d’aller la voir, d’aller l’accueillir. Là où mon mental est pervers c’est qu’il est capable de dire « tu es en colère, prends cette colère en considération » et de dire « je m’en fiche j’irai pas faire d’eme-zen, je m’en fiche je mange un point c’est tout ». (ah oui je sais mes dialogues intérieurs sont assez drôles).
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En ce qui concerne le déclenchement d'émotions pénibles de hier, j'en suis là : Petit à petit, je reviens vers les exercices de pleine conscience, je me remets à mon écoute, je vais voir mes monstres intérieurs qui s’avèrent être en mousse (oui oui je parle par expérience, ils sont en mousse je vous assure), je finis par accepter telle ou telle émotion. Là, par exemple, je sais que la contrariété que j’ai eu et qui me provoque de la colère et de la lassitude, je vais mettre du temps à les « digérer » alors je fais profil bas, j’essaie de ne pas trop être exigeante avec moi : j'essaie de me pardonner si je mange trop, je prends du recul et me vois avec bienviellance, parfois avec de la taquinerie quand je me vois faire, je me dis que je fais du mieux que je peux, j'essaie de ne pas m'appliquer la double peine (déjà que la situation est difficile, je ne vais pas y mettre des jugements de valeur négatifs en +). Bref, j'essaie de me remettre en question mais pas en cause.
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Problème d'avancée et régression :
Ce que j'ai remarqué c'est que même lorsque je suis à mon écoute, que je respecte vraiment mes sensations sur, mettons pendant 2 jours, après, pendant quelques jours je vis une sorte de régression, qu’il y ait eu contrariétés, déclenchement d’émotions pénibles, EME ou pas !. Je n'arrive pas à me l'expliquer. Une hypothèse possible : une part de moi refuse le changement. Elle est ancrée dans un fonctionnement qui a duré plusieurs années, certes qui ne me convient plus, mais comme elle ne connait que ça, elle me fait replonger.
Pouvez-vous m'aider ? Avez-vous des conseils ? En vous remerciant
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Répondre
@ BIL
Merci pour tes mercis !! :D mdr ! Je plaisante mais c'est sincère :)
Je ressens la même chose que toi quant à cette société individualiste et consommatrice (j'achète je jette) même dans les relations humaines. Heureusement, il y a des personnes conscientes de cela qui essaient au quotidien d'être en accord avec soi et sont par ricochet en accord avec autrui. Etre en accord n'est pas forcément "être d'accord", c'est surtout un positionnement dans l'affirmation de soi qui permet à l'autre de prendre sa place et du coup d'avoir plus d'authenticité. Perso, je trouve important de remercier lorsque j'en ai l'occasion, c'est simple mais sincère et authentique.
Voilà :)
Je reviens sur le sujet de départ. J'ai fais une découverte !
Je sens un changement LENT mais certain.
Je pratique le body-scan de 40 minutes de Jon Kabat-Zinn ("108 leçons de pleine conscience" Livre + cd) une fois par jour depuis quelques jours et je sens une amélioration.
Avant je détestais faire le body-scan et je me contentais de l'espace de respiration du docteur Apfeldorfer qui dure 3 minutes mais cet exercice est parfait en cas d'urgence pas en traitement de fond au quotidien. En tout cas pour moi. Et maintenant, j'aime beaucoup faire l'exercice de body-scan surtout avec la voix de Bernard Giraudeau !! D'ailleurs merci à celles qui avaient mis la référence de ce bouquin-livre, je me régale !! Comme quoi tout change avec le temps, la patience et pas forcément au rythme que l'on croit ou que l'on voudrait. Je le souligne parce que je travaille encore sur ce contrôle, ce perfectionnisme là qui me parasitent la vie parfois.
Hier soir, une fois de plus j'avais très envie de manger + que ma faim pendant le repas et surtout vers la fin.
Pour une fois, la question "est-ce que j'ai encore faim" n'a pas été que intellectuelle, ce n'était pas qu'une bataille du mental qui se fait les questions et les réponses à lui tout seul accompagnés d'auto commentaires critiques et dévalorisants.
J'ai pris quelques instants pour respirer, pour faire un retour sur soi. Je n'avais pas du tout envie de savoir que j'avais une EME. Franchement dans ces cas là, je suis super forte d'habitude pour l'éviter !! Et là, je me suis dit que je valais le coup de prendre soin de moi, de m'accompagner tout en douceur et avec bienveillance.
C'est comme si une partie de moi me prenait par la main pour se rassurer, me souriait et me disait "viens, on va aller voir quelle est cette émotion", même si ce n'est pas du tout agréable, je me devais, par respect pour moi, par, aussi une forte envie d'en finir avec ce schéma d'eme à répétition qui me fatigue, qui m'abat à chaque fois. Du coup, j'étais + calme et j'ai tenté d'identifier cette émotion. J'ai découvert qu'il s'agissait d'une sensation de tristesse, un sentiment d'abandon, d'exclusion. J'ai été très surprise de cette découverte !!
Une fois identifiée, l'EME est revenue en force, il m'a fallu un gros effort pour accueillir l'émotion à nouveau et de ne pas aller l'enfouir avec de la nourriture. J'étais partie pour aller me taper du chocolat blanc à la noix de coco + de la brioche (que des trucs réconfortants pour moi). Et puis non, je n'ai pas mangé ce dessert. J'ai à nouveau choisi d'aller voir l'émotion, puis de respirer, d'être avec ma respiration et j'ai attendu. Petit à petit l'EME s'est dissoute.
Je pense que j'ai réussi à faire ça parce qu'au quotidien, depuis une semaine, je pratique beaucoup la Pleine Conscience.
Maintenant que j'ai fais cette découverte, je ne veux pas tout décortiquer expliquer le pourquoi du comment (de toutes façons je le connais déjà), je ne veux pas travailler du ciboulo sur cette émotion. Je veux re-tenter l'expérience d'aller m'accompagner pour accueillir l'émotion. Mais pas en force sinon ça va encore me créer des compulsions, plutôt en douceur et avec des intentions de bienveillance.
Voilà, je ne suis pas sure d'avoir été très claire !
Je tenais à faire partager ça pour vous, Nous encourager, transmettre du positif.
merci d'avoir poster un sujet qui touche beaucoup de monde moi y compris biensur!!
il y a beaucoup de chose que je fait et souvent je les regrettent car j'ai peur d'échouer ou j'arrete comme cela je n'echoue pas, mais si il y a une chose que je ne regrette pas s'est de mettre inscrit ici.
ce genre de discution m'apporte beaucoup, meme si je n'ose pas toujour répondre rien que de vous lire me fait avancer alors merci a vous toutes de nous faire part de vos bléssures, fellures ect...
bise a vous
Merci JolieRonde de ta réponse. Je suis admirative devant ce message multi-réponses. Quelle générosité et en plus tu remercies les intervenants!
Peut-être te demandes-tu pourquoi je suis si surprise.... Aujourd'hui, nous vivons dans un monde d'individualistes, de chacun pour soi parce que le temps nous manque, telle est notre excuse.
Personnellement, je continuais à aller vers les autres mais de moins à moins parcequ'il n'y avait pas vraiment d'échange et j'allais presque capituler quand je me suis inscrite sur LC et la seule chose qui me déplaisait, c'était le forum, échanger avec des inconnues... Pourquoi ferais-je un effort avec des inconnues si je me détournes de ceux que je connais.
Et là, surprise, je commence à vous lire, toi et les autres et je redécouvre l'échange, la sincérité, l'entraide et je vous trouve toutes plus formidables les unes que les autres.
Pas peur de vous livrer, d'ôter les masques, et je me dis que c'est formidable. Je ne maîtrise pas encore bien le forum; je ne sais pas quand on me lit ou me répond ou alors je tombe dessus par hasard mais ça viendra parce que j'y prends goût grâce à des filles comme toi.
Ma réponse n'a pas grand chose à voir avec le programme quoique si j'y reste c'est un peu grâce à vous. Voilà, à moi de vous dire merci. A bientôt
Teresa
Sincère Merci JolieRonde!
quelle richesse dans ces échanges, merci à toutes celles qui dévoilent ici une part de leur intimité pour la faire résonner dans nos coeurs...
la peur de grossir, la peur de maigrir, la peur de changer, la peur de plaire...
Vouloir être forte et se sentir si fragile...
Bonjour,
Merci Docteur Zermati pour votre réponse.
Une phrase m’a particulièrement fait échos « On ne désapprend rien de ce qu'on a appris».
Effectivement, je m’aperçois que ce n’est pas une régression, mais bien une chute (de vélo).
Je parle d’un fonctionnement antérieur mais je ne voulais pas m’avouer qu’il s’agissait d’EME.
Deux erreurs, du déni peut-être, mais l’important et que je finisse par y voir + clair.
Ces EME justement liées à des déclencheurs bien spécifiques. Je crois que ce sont exactement ceux là que j’apparentais à un fonctionnement antérieur. Ces déclencheurs, en vérité je les connais bien, ils sont là depuis si longtemps mais que j’ai tellement bien appris à éviter, cacher, renier. Ces déclencheurs, ces monstres (encore des qui sont en mousse quand on va les toucher du doigt !), ce fameux éléphant, en ce moment ils reviennent en force. Ils sont marrants hein ! J’ai franchi des étapes dans mon parcours et heup les revoilà de retour les p’tits malins. Ben oui et moi qui croyais m’en être débarrassée, moi qui croyais « hého vous m’avez pas eu nananère ». Tu parles…
En fait, j’ai repris votre bouquin « maigrir sans régime » au chapitre 10 : La peur de grossir.
Le voilà mon monstre terrible ! La peur de grossir.
Ce que vous appelez le stresseur « poids » (qui n’est pas forcément en lien avec le poids « chiffre » en lui-même) est bien présent, efficace pour me déstabiliser.
Je vais relire ce chapitre qui me fait une forte résonnance.
Et puis mon éléphant est lié à la séduction et l’insécurité. Oui, j’ai peur de plaire en étant mince et en même temps je trouve ça agréable. J’ai peur de me sentir en insécurité en étant mince. J’ai peur de me perdre, de me faire avoir par des gens qui m’auraient trouvé sympathique, attirante « juste » par le physique et non par ce que je suis à l’intérieur. Si je suis mince, j’ai peur de paraitre fragile et j’ai peur que l’on veuille + facilement me protéger (parce que + attirante). J’ai peur de ne pas me reconnaitre. En fait, je réalise que j'ai peur d'exister, de m'accorder le droit d'exister ! Je sais que j'ai fais beaucoup de chemin sur ce point là, l'estime de soi, l'affirmation de soi mais vraissemblablement j'ai pas terminé.
Enfin… Quoiqu’il en soit… j’ai du boulot hein !! ^_^
Je vais mieux. Parce que je vois + clairement.
Il y a des choses douloureuses, certaines d’ailleurs dont je ne sais pour l’instant comment je vais m’en dépatouiller, mais je vais avancer petit à petit. C’est pénible mais je suis + en confiance.
Je remonte en selle (de vélo).
Merci à vous les filles ! (désolée s’il y a des garçons, je ne vous ai pas repéré !)
Je suis désolée de ne pas toutes vous citer, j’en oublie surement mais vous m’apportez beaucoup, comme carina et son très beau texte d’Alexandre Jollien, Pommedereinette, Ederl, lore… Grâce à vous j'ai avancé. J'espère que tout ça vous sert à vous aussi Voilà, bon, en tout cas, soyez toutes certaines que tous ces échanges sont très très enrichissants. Merci merci ^_^
(On dirait que j’ai fais des remerciements comme à une remise de prix mdrrr !!!)
Je vous embrasse !
Hello JolieRonde
je te comprends tout à fait parce que j'ai vécu et je vis toujours la même chose
de part mon expérience, je vais dire que ces apparentes régressions sont liées (pour moi en tous cas) à l'appréhension d'émotions qui nous posent encore très largement problème et qui sont donc de grosses génératrices d'EME, alors même que l'on vit de plus en plus facilement d'autres émotions, d'où nos progrès
par exemple, moi il y a une émotion ou plutôt un sentiment qui m'est encore extrêmement pénible, c'est le sentiment d'échec
Donc à chaque fois que je me trouve en échec, j'ai tendance à ne pas vouloir le voir - le vivre, à me sentir très mal, et à revenir au mode de fonctionnement nourriture sans faim pour se calmer, parce qu'on a bien le droit, et tutti quanti
or, heureusement je ne suis pas en échec tous les jours, donc au lieu d'avoir des EME tous les jours ou tous les deux-trois jours, ça va être une à deux fois par mois....
parce que, par ailleurs, j'ai pu accepter de vivre au présent beaucoup d''autres émotions que je ne voulais pas ressentir auparavant : la colère, la joie, l'excitation, le sentiment de rejet, le stress, la peur, l'angoisse, etc...
avant, chacune de ces émotions aboutissait à une EME; j'étais dans l'évitement systématique
aujourd'hui, il y a encore le sentiment d'échec, et sans doute encore quelques autres que je découvrirai peu à peu
alors c'est vrai qu'au point de vue comportemental, je peux avoir l'impression de "régresser" quand les EME reviennent, mais dans la réalité j'ai progressé, simplement le tableau est inachevé et je dois encore augmenter ma tolérance émotionnelle.....
J'espère que cet exemple aura été utile
Bonne continuation
Isabelle
Ca fait tellement de bien de vous lire tous, quant à la réponse du Dr Zermati c'est le top surtout pour nous qui commençons le long et lent parcours apparemment semé de bien des embûches.
Le principe de la méthode je le connais depuis une dizaine d'années, j'ai essayé de l'appliquer mais à chaque fois j'ai chuté puis repris mon vélo je suis arrivée à perdre jusqu'à 15 kgs, puis dernièrement j'en ai repris 8, en fait j'ai compris que j'avais besoin d'être cadrée et me suis dit que la solution c'est LC puisque je ne peux atteindre ni Dr Z ni Dr A ( je n'habite pas en France)
Mais là surprise! Car quand je vous lis, je constate que les chutes c'est normal et bonne nouvelle maintenant que je suis entourée par nos experts et par vous ce sera plus facile et j'ai grand grand espoir
Bonjour JolieRonde
"Problème d'avancée et régression :
Ce que j'ai remarqué c'est que même lorsque je suis à mon écoute, que je respecte vraiment mes sensations sur, mettons pendant 2 jours, après, pendant quelques jours je vis une sorte de régression, qu’il y ait eu contrariétés, déclenchement d’émotions pénibles, EME ou pas !. Je n'arrive pas à me l'expliquer. Une hypothèse possible : une part de moi refuse le changement. Elle est ancrée dans un fonctionnement qui a duré plusieurs années, certes qui ne me convient plus, mais comme elle ne connait que ça, elle me fait replonger."
Je pense comme Tamar, je me disais: hum hum! il doit y avoir un blocage là dessous, je ne connaissais pas l'image de l'éléphant mais c'est vraiment plausible, en effet chez moi j'ai détecté une peur de plaire et de n'être réduite qu'à ça, mais déjà plaire c'est juste énorme, tu te fais draguer, comme si t'étais une nouvelle personne, cela crée un décalage entre ce qu'on était et ce qu'on est, peur de se perdre dans ce nouveau corps, affronter les regards de désir, cela change pas mal les choses et arriver à négocier le changement, peut-être s'imaginer plus mince et se projeter consciement dans ce qui pourrait advenir, comment réagir à telle où telle situation, comment être moi....
je ne sais pas si j'ai fait avancé Le Schmilblick.....
Bonsoir JolieRonde,
Ce n'est pas évident de vous proposer une réponse.
Tout d'abord, je ne suis pas surpris qu'on soit parfois tenté de tout envoyer promener. C'est même le propre de la colère. Quand on ne peut projeter son agressivité, on la retourne souvent contre soi. Vous me faites penser à mon plus jeune fils qui agit souvent ainsi. Je lui dis : "Nous ne pouvons pas aller manger une glace tout de suite, mais nous irons tout à l'heure". Et il me répond : "Ben, si c'est comme ça, j'en veux plus". Je lui dis :"Mais enfin, tu te punis toi-même". Et il me répond : "M'en fiche". Las.
L'agressivité que nous manifestons à l'égard des autres ou à notre propre égard apaise notre colère. Il est dificile d'y renoncer. C'est un comportement réflexe, impulsif. Exactement comme celui d'aller manger.
Ensuite, je n'ai pas très bien compris ce que vous entendez par régression. Il semble que vous ne parliez pas particulièrement d'une EME. Mais du retour à un fonctionnement antérieur. De quel fonctionnement parlez-vous ?
J'entends beaucoup de personnes dire qu'elles régressent quand les EME reviennent. C'est pourtant le principe de toutes les formes d'apprentissage. On avance, on trébuche, on recommence. Et comme je vous le disais hier, on n'apprend pas à faire du vélo sans faire de chute. On se remet en selle et on continue. Chuter n'est pas régresser. On ne désapprend rien de ce qu'on a appris. La meilleure manière de réellement régresser serait de ne plus vouloir remonter sur son vélo pour ne plus risquer la chute.
C'est ainsi dans le comportement alimentaire. On doit l'apprendre. Il y a des efforts à faire avec des moments de découragements, de ras le bol. Il y a des chutes, des pièges. Chaque émotion peut déclencher une EME et enclencher le cercle vicieux du stresseur poids. C'est pourquoi il est si important de développer l'acceptation émotionnelle.
Ma réponse est sans doute un peu hors sujet, mais je suppose que vous ne manquerez pas de me remettre sur le bon chemin.
JP
Très claire et... courageuse !