C'est quoi, ce sentiment de vide ?
Bonjour Docteurs,
Depuis très longtemps, depuis mon entrée dans l'âge "adulte" je dirais, j'ai un sentiment de vide, d'inachevé.
Il y a les périodes où la priorité est terre à terre, comme trouver ou garder un travail, lutter contre une maladie, ou déménager, ce genre d'impératif immédiat. Je suis alors dans le moment et l'urgence du présent, et où ce sentiment me quitte, mais dès que la vie redevient "tranquille", cela me reprend.
Je me suis aperçue que cela constitue sûrement une peur de maigrir car si j'arrivais où je veux, à mon poids idéal et sans plus avoir à gérer ce domaine de l'alimentation, je ressentirai encore plus ce vide, je n'aurais vraiment plus rien pour m'occuper.
Pourtant je suis satisfaite de ma vie aujourd'hui, côté matériel, sentimental, tout va bien. Il est clair que je n'ai pas du tout fait les études qui m'auraient intéressée, mon travail n'est définitivement pas ma passion, mais je suis heureuse d'en voir enfin trouvé un où je ne suis plus stressée, et ça n'a pas de prix quand on en a bavé de ce côté là.
J'ai même de nombreuses activités intéressantes (qui pour d'autres sont des passions, comme certains sports), et j'ai fais dans ma vie (j'ai 44 ans) beaucoup de choses. J'ai été passionnée à l'occasion par telle ou telle activité. Cependant j'ai toujours ce sentiment d'être passée à côté du but de ma vie, de l'essentiel, d'une ligne directrice. Je rage de ne pas savoir ce que c'est. Je me dis "alors ce n'est que ça, la vie ?". Je suis bien consciente que beaucoup aimeraient avoir ce que j'ai, et que sans doute si je n'avais pas tout ce qu'il faut, je me plaindrais moins.
Mais la question n'est pas vraiment là. Je pose la question ici, car je suis certaine qu'il y a sur ce forum des personnes qui se posent ce genre de question, et que c'est un frein à une bonne relation à l'alimentation. Par contre, je n'en ai jamais rencontré, et lorsque j'en parle autour de moi j'ai l'impression de passer pour une folle. Les gens en général semblent s'acclimater d'une vie routinière et sans but, ou alors il ont trouvé le leur, et je les envie.
Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en moi pour me lancer dans quelque chose, ni même que je n'en ai pas les moyens matériellement ou intellectuellement. C'est que je cherche sans fin quelle pourrait être cette chose essentiel qui me manque. J'ai l'impression que si seulement je savais, la mise en œuvre serait facile.
Parfois j'esaie de forcer le destin, je me lance dans quelque chose, et puis je laisse tomber, car il y a d'autres choses possibles à faire, et puis je me dis que je ne peux pas me "fabriquer" une passion ou un but, qu'il devrait m'apparaitre naturellement, tout en ayant conscience que les gens passionnés ne "tombent" pas passionné du jour au lendemain.
Les "sages" semblent dire que lorsque l'on ressent cela, c'est qu'il nous manque juste un sentiment d'être soi, ce genre de chose que vous savez aussi bien que moi. Est-ce "seulement" cela ?
Le temps passe, et je me dis que je n'aurais rien accompli dans ma vie.
Je pose cette question ici aussi car j'ai la ferme conviction que si je trouvais la réponse à mes interrogations, que je trouvais le moyen de remplir ce vide, maigrir ne serait plus un problème. Je n'aurais plus besoin de colmater ce manque avec de la nourriture.
J'ai bien conscience que vous n'allez pas me dire "votre but c'est ça". Mais plutôt, comment chercher, et y-a-t-il seulement quelque chose à chercher ?
Désolée pour la longueur, cette question est vraiment fondamentale pour moi.
Merci de votre réponse, et merci de votre sollicitude sur ce site.
J'apprécierais l'intervention d'autre personnes également, car vous êtes tou(te)s de tellement bon conseils !
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Je me reconnais tellement dans tout ce que tu écris.Moi aussi,je suis en décalage avec moi.Un peu comme si je me tenais à distance de mon vrai moi.Ce vrai moi qui commence tout doucement à prendre sa place.Ce n'est pas facie de se montrer aux autres telle qu'on est, qu'on se sent vraiment au fond de soi.Dans mon cas, c'est meme douloureux par moments.Car ce n'est pas facile de se trouver vraiment...
Petite ma grand-mère,qui m'a en partie élevée,me répétait sans cesse que la vie ne fait pas de cadeaux,qu'il fallait etre forte,voir dure,qu'etre sensible et émotive étaient des faiblesses.Qu'il ne fallait pas montrer ses sentiments.Et pendant très longtemps,je n'ai pas montré mes vraies émotions.
En fait,je me rends compte,que mes kilos m'ont servis de protection,voir d'armure...Mias cette armure est en train de se fendre en deux.
Et j'espère que cela me permettra de me sentir mieux dans mon corps et dans ma tete.
oui moi aussi j'ai eu un peu le même parcours
hypersensible, totalement refoulée pour mieux s'adpater au monde (et sa si fameuse dureté!!!)
en fait, à refouler nos émotions, on s'y adapte en fait moins bien au monde, voilà qqchse que j'ai appris ces temps-ci, les émotions sont utiles, elles nous donnent des informations précieuses et des moyens pour réagir
je n'ai plus peur de ressentir des choses et je m'y autorise surtout
je suis comme Angeline plus affirmée qu'avant et plus besoin de toujours "gagner" l'affection des autres pour avoir le droit d'exister
j'existe, un point c'est tout!
Merci pour ces billets sincères dans lesquels je reconnais beaucoup de moi...
Fendre l'armure de l'hypersensible que j'étais petite déjà, sans le savoir forcément, et que je suis toujours, bien décidée à ne plus refouler mais à faire avec (merci le livre de C. Petitcollin pour son analyse si fine).
Plus jeune, j'étais qualifiée par mon entourage proche de "susceptible" quand j'osais ce qui devait être la colère, l'affirmation.
J'ai transformé ça dans ma tête d'enfant en "tu es mauvaise", la colère "c'est pas beau" et je suis vite retournée à ma place ou plutôt la place à laquelle je dérangeais le moins.
Résultat, jarrive à la cinquantaine et ça travaille du chapeau plus que jamais avec cette fois l'envie d'en découdre, de prendre ma place, ma juste place.
Bon parcours à toutes et tous.
Oui, Gabuzo, l'insécurité financière, les moyens limités (surtout si on se compare aux autres, ses amis, qui peuvent avoir un autre niveau de vie), devoir se serrer la ceinture, les fins de mois difficiles, gérer la frustration de ne pas pouvoir se payer tout ce que l'on veut, gérer l'inquiétude de ne pas arriver à tout payer...oui tout ça peut en effet légitimement générer des EME, des pulsions et oui, on peut vouloir étouffer ces ressentis sacrément désagréables avec de la nourriture.
Donc oui, c'est une bonne piste à observer pour pouvoir gérer autrement qu'avec la prise alimentaire. Un conseil, parce que c'est du vécu, la RPC et la méditation aident bien à vivre ces problématiques de sous, d'achats compulsifs, de gestion de l'argent...
Bon courage
Je ne sais pas si on parle du même vide, mais moi ce vide je l'ai dans mon estomac !
Aujourd'hui j'en ai fait l'expérience avec un exrecice de RPC qui m'a fait remonter plein d'émotions du genre, vide, néant, seul, mon estomac était très douloureux comme une boule gonflée qui me brûle, j'ai tenté de l'apaiser pour ne pas "vite aller manger" , certes je pense que j'avais faim mais j'ai voulu tenter. Fière d'avoir tenu car c'est une véritable angoisse pour moi de ne pas répondre de suite à ce genre d'appel , il n'aura pas fallu la faim du repas avant que cela me rattrape ... J'ai eu envie très fort d'un dessert, j'ai donc pris 1 viennois au café, puis encore plus eu envie, une envie inctrolable, j'ai pris une glace, 10 mns après un rappel encore plus fort "il faut que tu manges il faut que tu avales du sucre du gras" et j'ai fini avec une banane au nutella ... J'ai parfois des petits craquages mais rarement aussi sucrés et en principe 1 craquage et c'est bon. Là c'est comme ça mon corps ou mon esprit (je ne sais plus à force!) a voulu se venger que je veuille prendre le contrôle ... Comme si ce vide que j'aimerais contrôler accepter était mon ennemi alors que c'est bien mon poids qui me fait souffrir ..
Je me dis toujours qu'il faut que j'arrive à trouver quelque chose de plus fort que ce besoin incrotrable de manger pour m'en sortir, mais je me rends compte que je suis piégée, car malgré 3 chiffres sur la balance qui devraient être largement plus alarmant, cela n'est toujours pas assez important ...
J'essaie de comprendre d'où vient ce vide intérieur que j'ai depuis toujours, alors que ma vie justement est plutôt équilibrée, je m'épanouis professionnellement, j'ai un compagnon adorable, mais oui les moyens par contre sont limités comme beaucoup, je me demande parfois si ce n'est pas une angoisse de manquer d'argent, alors je me remplis de nourriture.. Est-ce une piste à étudier ? Je ne manquais pas petite d'argent de confort, ajd je vis dans un certain confort mais je n'ai aucune sécuité financière, alors je me questionns aussi là dessus !!
Désolée ce message part dans tous les sens , j'espère avoir des réponses de personnes qui comprennent ce que je vive ou ce sont déjà posés les mêmes questions, et peut être une réponse "miracle" de notre cher Docteur ! ;)
Il y a plusieurs années, la psy que je voyais m'avait demandé ce que je cherchais à combler, à quoi ça me servait de penser que j'avais des TCA. Sur le moment, je l'avais mal pris et je n'avais pas compris du tout ce qu'elle voulait dire. Je pense que si j'avais continué à la voir, elle aurait pu m'expliquer et j'aurai peut être pu commencer ce formidable mais éprouvant voyage qu'est la véritable découverte de soi.
Ce sentiment de vide, ce questionnement sur le sens à donner à sa vie, ce sentiment que quelque chose manque, que l'on passe à côté, que finalement, on aura jamais rien accompli dans sa vie, je l'ai connu aussi.
Aujourd'hui, il revient parfois mais je crois que j'ai réussi finalement à lui donner du sens, à la vie. Notamment, en faisant le point sur mes valeurs, celles qui me tiennent à coeur et essayer qu'elles guident mes actes et mes décisions. Bien sur, ça n'est pas toujours facile, je suis humaine, pas un robot. Mais oui, ça permet de donner du sens à ce que nous vivons.
Oui, je crois qu'il y a des gens qui ne seposeront jamais ce genre de questions, animés ou non par des passions ou des buts, d'ailleurs. Ces personnes vivront leur vie, un point c'est tout, sans sentiment de vide ou questionnement.
Je n'en fais pas partie. Je ne me sens pas pour autant "élue", "à part" ou quoique ce soit. Je crois que oui, c'est une question d'hypersensibilité et c'est finalement assez courant. Je n'irai pas chercher pourquoi je suis comme ci ou comme ça car je crois qu'il n'y a pas de réponse exacte et j'estime que ce serait une perte de temps pour un bénéfice pas forcément au rendez vous.
Pour finir, et parler "concret", au delà de toutes ces considérations philosophiques, ce qui m'a énormément aidé: le livre de Russ Harris, le piège du bonheur et la PCS, pratiquée régulièrement et assez fréquemment. J'en vois les bénéfices un peu chaque jour.
En tout cas, ça rassure de voir que je ne suis pas toute seule
Oui, interessant ce fil , et c'est bizarre que je ne le voie que maintenant !
Je le connais bien ce sentiment de vide : je le ressens au quotidien, et depuis longtemps.
Plus jeune, j'ai cru que je pouvais " remplir " ma vie par un travail qui me plaisait ( ou l'idée que je m'en faisais) , la construction d'un couple, puis d'une famille ( ou l'idée que j'e m'en faisais) .Forcément si je reussissais tout ça bien, le vide allait disparaitre...
Il n'a jamais disparu : il est toujours là. Rien de ce que j'ai pu mettre en oeuvre n'a permis de combler ce vide.Même accompagnée et aimée je me sentais vide . Même valorisée dans le cadre de mon job je me sentais vide.Toujours en train de courir vers autre chose , qui allait forcémet combler ce vide
Epuisant...et inutile
Aujourd'hui, mon couple a volé en éclats, mon boulot ne me convient plus ( et pourtant je l'ai beaucoup investi ) et le sentiment de vide est toujours là.
Ni plus fort ni moins fort qu'avant ....quoi que ..peut'etre un peu moins fort en fait : je constate quand même que depuis quelques années, j'ai moins besoin de me remplir de nourriture ( c'est peut'être un signe ???)
La logique serait qu'il soit plus fort, puisque les 2 domaines que j'ai investi pour le combler ( famille, travail ) ne jouent plus leur fonction de" remplissage " .La nourriture- bien que toujours problématique, sinon je ne serai pas là - est moins présente en option " remplissage "
Mais le vide est toujours là, preuve que mes précédentes actions n'étaient pas les bonnes.
Je suis bien consciente que ce vers quoi je dois tendre c'est combler l'ennui que j'ai d'etre avec moi même, trouver un sens à ma vie, avoir comme une ligne directrice, un truc qui me mette en mouvement ...ou , mais quoi ?
Me combler moi
Oui mais comment ?
Bien sur, un moment je me suis dit que ça allait s'arranger :" faut " juste que je sois de nouveau 2 et pas seule, " faut " juste que je retrouve un job qui me fasse vibrer...et hop, c'est gagné,.... " faut " juste que j'arrete d'avoir des problèmes de poids ( enfin, "problèmes" , aujourd'hui c'est un bien grand mot mais bon ..)
Faut juste ...sauf que je SAIS que c'est pas ça
Je suis en recherche de sens, ma vie n'en a pas...je ne parviens pas à lui en donner;.
Ca me rend infiniment triste : je ne sers à rien . Je ne parviens pas à cohabiter avec ce vide
Désolée pour le pavé, mais j'avais besoin de le sortir ce truc . Je ne l'ai jamais livré , c'est tellement à 100000 années lumière de l'image que je renvoie !...et pourtant c'est bien la réalité