Manger "en conduite automatique".
Bonjour Docteurs, Bonjour à tous,
Parfois, quand je conduis ma voiture, il m'arrive de ne plus faire attention à la route et de prendre conscience d'un coup que j'ai roulé 20 km en "conduite automatique". Un obstacle où une difficulté me fait immédiatement reprendre mes esprits et ... quand je "reviens à moi" je dois évaluer consciemment où j'en suis dans mon parcours : je regarde le paysage, les repères connus et j'évalue.
De même, il m'arrive de me retrouver en train de manger alors que je n'en ai pas pris la décision consciente. J'avais déjà découvert ce processus au cours d'autres régimes que j'ai pu faire. C'est un peu comme si, quand la pression du conscient est trop grande pour cadrer mes prises alimentaires, une partie de moi inconsciente décidait de prendre les rennes pour avoir la nourriture convoitée.
J'ai constaté lors de l'étape qui consiste à découvrir l'EME ZEN, que bien souvent, je me retrouve à manger sans espace de respiration parce que je suis dans un mode "conduite automatique". J'ai donc décidé, en lisant le post particulièrement bienveillant d'un compagnon de route de diminuer mon objectif et de manger en conscience. Et ... cela fonctionne. Manger en conscience me permet de rester présente à moi-même.
Aux Docteurs : les deux processus sont-ils comparables ? comment l'explique-t-on ?
Comme je veux rester bienveillante avec moi-même, je me dis que c'est la limite que mon inconscient met à mes progrès (je refuse de me dire que je suis folle, mais il y a quand même une petite part de moi que cette perte de contrôle effraie).
Et à ce sujet, cela me ferait du bien de lire des témoignages d'autres personnes sur leurs prises alimentaires dont on dit après "c'était plus fort que moi", je me suis mise à manger sans m'en apercevoir, etc.
Autre chose. Ici, je me sens comprise et en sécurité pour aborder ce thème mais je ne vous dit pas les réactions que j'ai eue quand j'ai tenté de chercher de l'aide auprès de non spécialistes. Et ... quelle agressivité je me suis ramassée quand je disais "que c'était plus fort que moi", que j'avais l'impression d'une perte le contrôle, etc.
Pour en revenir au sujet de mon post, ce qui m'interpelle, c'est la puissance du mécanisme. Ce n'est pas seulement que j'ai une envie impérieuse de manger à laquelle je ne résiste pas (ce qui arrive aussi) mais parfois, vraiment, je me retrouve à manger et je me sens dans un état second, comme quand je conduis de manière automatique.
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[quote]@ sylvie : il m'arrive (il m'arrivait?) aussi de manger sans faim avec la conscience de l'effet destructeur de la prise alimentaire et en toute conscience.[/quote]
Ce qui est curieux et dont je prends seulement conscience maintenant, c'est que c'est l'inverse : dans mon discours intérieur, la nourriture a un effet reconstructeur, salvateur. "Manger maintenant me sauve la vie" alors forcément que c'est compulsif, et qu'il va falloir que je regarde ces croyances à une certaine distance, pour ne plus y céder compulsivement.
Qu'après je sois grosse et que ça m'embête fort, ne pèse pas bien lourd dans ces moments-là, face aux sirènes du "Manger maintenant me sauve la vie."
Je suis très heureuse d'enfin comprendre cela grâce à LC et à mes pauses de PCS, sans doute.
Ton discours m'interpelle ... parce qu'il exprime un paradoxe ... manger maintenant me sauve la vie ... alors que les effets du trop manger (grossir) n'est pas bon pour la santé
Je tente une paraphrase ... manger maintenant me permet de rester en équilibre émotionnel ... ces émotions sont trop dangereuse pour moi ... j'en ai peur ... je les tiens éloignée avec ma camisole de nourriture ... comme un flambeau tiens éloigné les loups ... ces émotions pourraient me détruire alors manger me sauve ...tant pis si je suis grosse ...
Cela te parle ou ... la vérité est ailleurs ...
Alli, si mes interpellations t'ennuie, n'hésite pas à le dire ...
oui Ariciane, pour moi ton analyse est juste, j'avais aussi l'impression que manger me sauvait de quelque chose et que ça me faisait le plus grand bien
en fait, ça m'aidait surtout à ne plus ressentir ce que je ne voulais pas ressentir....
intuitivement je me suis longtemps dit qu'il valait mieux le moral que la ligne
mais finalement après tous ces mois de RPC, je vois que ces émotions qui me faisaient peur sont tout à fait tolérables
alors de pouvoir retrouver la ligne, et en plus la souplesse psychologique qui apporte beaucoup plus de bonheur, au final, c'est vraiment chouette, même si cela comporte de supporter quelques moments d'inconfort émotionnel
sur le sujet de manger en conduite automatique, je ne peux pas apporter ma pierre, je ne l'ai jamais vécu personnellement
Merci à toutes pour vos réponses. Cela fait du bien de ne pas se sentir seul.
@ mims
Manger vite ... il me semble que c'est un défaut commun à la plupart des personnes en surpoids. Personnellement, je n'arrive à manger lentement que quand je soigne vraiment mon repas : préparer exactement ce dont j'ai envie, manger en couple une fois ma fille au lit (plus de calme) et en agrémentant d'une agréable conversation avec mon mari (qui a la gentillesse de se prêter au jeu de la dégustation et de l'échange sur les recettes).
@ bugs bunny : la dissociation corps - esprit, cela me parle. J'ai commencé le body scan il y a peu et je me souviens de l'image qui m'est venue en le pratiquant : celle de prendre du fil de couture pour "recoudre mon esprit à mon corps".
@ tupenses : un état hypnotique, je me suis posée la question. J'ai déjà entendu parler d'auto-hypnose négative mais je ne sais pas grand chose sur le sujet. Je devrais bientôt en savoir plus puisque je me suis inscrite à des ateliers d'auto-hypnose pour personnes ayant des troubles alimentaires. A suivre !
@ sylvie : il m'arrive (il m'arrivait?) aussi de manger sans faim avec la conscience de l'effet destructeur de la prise alimentaire et en toute conscience.
Quand je parle de s'alimenter sans en avoir conscience, je ne parle pas d'automatisme comme celui de manger des chips devant la TV (attention réduite par l'activité) ou de manger en pensant à autre chose ... mais bien d'être en train d'agir dans un fonctionnement automatique et de "prendre conscience" alors qu'on est en train de manger et qu'on ne l'avait pas décidé. Notez, je remarque que dans l'exercice que je fait actuellement (exploration de la faim), je peux tenir des heures sans aucune prise alimentaire automatique. Par contre, dans l'EME zen, il m'arrive de décider de faire une séance RPC et de me surprendre à manger sans avoir fait la dire séance. Et je ne sais pas pourquoi. Bizare.
Pour moi, pas de conduite automatique, mais la vraie décision, après un cumul toute la journée d'émotions négatives (stress, frustration, culpabilité, ennui) de me charger de bonnes choses roboratives, pour accumuler enfin des choses qui me font plaisir. Bien sûr, c'est souvent addictif, mais à chaque bouchée, je soupire de soulagement et je savoure.. Bref, l'administration consciente d'une drogue douce. C'est comme si toutes les émotions négatives me vidaient, me tuaient à petit feu, et que manger et se charger de bonne nourriture grasse et riche, ça me ressuscitait. Je l'appelle l'effet corne d'abondance, quel joli mot, abondance ! Tiens la prochaine fois que l'on me dit que je suis grosse, "Je ne suis pas grosse, je suis abondante !" hihi, mais c'est un autre fil.
Dois-je mettre ce comportement au passé ? Il est trop tôt pour le dire. Mais il est possible que la PCS comble plus ou moins cette sensation de vide, de façon plus saine que les excès alimentaires, puisque depuis un mois, j'ai énormément diminué ces moments d'hyperphagie
Bonjour à toutes,
Aaaah Ariciane, surtout ne crois pas que tu es folle! Ou alors, nous sommes toutes folles? Non, j'ai déjà eu la même chose en voiture (et c'est flippant quand on y pense) et encore bien plus en mangeant. En fait, c'est surtout quand je fais autre chose en même temps. Ou quand je pense très fort à quelque chose d'autre. Alors je regarde dans le vide, ou vers l'autre activité et je mange je mange je mange. J'avale des quantités incroyables en un temps record. Et en fait, quand ma main tend vers le paquet pour la enième fois et que je constate qu'il n'y a plus rien, c'est comme si je me réveillais et là je me dis "oh noooon c'est pas vrai j'ai mangé tout le paquet!!" Et là commencent ballonements, nausée etc. Et la culpabilité.
Je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais même quand je ne suis pas en mode pilote automatique, je mange quand même à en être malade en me rendant très bien compte de mes actes. Mais je ne parviens pas à m'arrêter, c'est incontrôlable.
Donc finalement pilote automatique ou pas, le résultat est tout à fait semblable. On se sent vraiment nulle.
Mais depuis que j'ai commencé LC (ça ne fait pas longtemps et donc je suis encore assez bonne élève) l'obsession de certains aliments est toujours là mais je me dis: "oui tu vas en manger mais pas maintenant. Tout à l'heure quand tu auras faim. "
Et jusqu'à présent je croise les doigts, mon corps et mon esprit l'ont bien accepté.
Plein de courage à vous toutes!
Manger en conduite automatique, j'aime beaucoup cette expression, elle correspond exactement à l'état dans lequel je suis parfois avec la nourriture. Comme si j'étais hypnotisée, c'est quand même incroyable. Ce qui me vient à l'esprit c'est le biberon : bébé quelle conscience j'avais quand on me m'était le biberon dans la bouche!!! Un vieil automatisme. Merci ariciane, cette expression donne sens à cette attitude.
salut, moi aussi je suis dans le même cas que vous.
Au niveau de la conduite mais aussi quand je fais de la course à pied par exemple.
J'ai consulté une spécialiste à qui j'en ai parlé et qui m'a répondu que c'était une difficulté liée à une dissociation corps-esprit. Devinez ce qu'elle m'a proposé pour remédier à cela: la respiration en pleine conscience et des massages. Il faut se forcer à le faire dés que l'on s'apperçoit que l'on est dans cet état.
Nous ne devons pas oublier que le corps et l'esprit forme un tout et que nous devons être bienveillant envers nous même car personne ne peut le faire mieux que nous même.
Je pense que nous sommes au bon endroit pour améliorer petit à petit ce genre de désagrément. Cela fait du bien de voir que d'autres ont les mêmes souci que nous, alors je te remercie pour avoir osé en parler.
P;S nous ne sommes pas folles mais juste suffisament imaginative pour trouver des solutions, et nous protéger avec ce que nous avons à notre disposition. cette conduite automatique en fait partie.
Waouhh, Ariciane, merci pour ce post, je me suis crue entrain de me lire !
J'ai moi aussi, les mêmes automatismes décris, je suis souvent dans ce mode "automatique", en voiture et en mangeant....
Pourquoi ??? Je suppose que la fatigue après une journée de boulot, le stress emmagasiné etc...font que l'on s'échappe un bref instant , une forme de sas de décompression nécesaire avant d'affronter une autre tâche : celle de rentrer et de recommencer un autre boulot à la maison ??
Pour les repas, c'est pareil, j'ai tout de même progressé avec LC, mais le déconditionnement n'est guère facile à mettre en place.
Je n'arrive pas à déguster vraiment en toute conscience, je "zappe" souvent ce moment et m'en rends compte après avoir commencé à manger !! Alors je ralentis, mais c'est toujours encore trop rapide, même ma fille en face de moi me dit de ralentir...c'est frustrant.
J'ai du mal à conserver les aliments en bouche longtemps,j'ai l'impression que depuis plusieurs années, c'était devenu une corvée de faire à manger, de manger et ensuite je me dépêchais de passer à la vaisselle et à d'autres activités, une forme d'hyperactivité, je crois surtout que j'étais hyperstressée, je gèrais tout, j'en faisais trop, je voulais être sur tous les fronts, maintenir la barque hors de l'eau mais c'est moi qui sombrait au fur et à mesure et les EME étaient là pour me réconforter et m'appaiser...
Bref, je suis consciente que je dois me séparer de ces automatismes car la situation a quand même évolué, mais c'est très difficile, je l'avoue...
Je ne désespère pas, ce sera peut être plus long que ce que j'aurai souhaiter, mais mon but et d'arriver au bout du chemin, en ayant exploré tous les sentiers et en ayant choisi le plus beau parcours, avec obstacles ou non, pourvu que le paysage soit beau, qu'au bout du chemein, je puisse me découvrir, renouer avec moi, et avancer sereinement dans la vie, alors j'aurai gagné.....les kilos, ce n'est que le fruit de cette avancée, les conséquences, mais pas la raison première, c'est du moins ce qu'il m'apparait à présent depuis que j'avale les étapes de LC .....
Merci à toi pour ce post et à bientôt, bonne journée !
Sylvie, je pensais à toi et à ma réponse tout à l'heure en faisant les courses, au milieu des oranges, des salades et de la ciboulette. Je me suis arrêtée en me disant : "mais c'est bien sûr !". Quelque chose s'est passé en moi, comme une compréhention presque physique de mon problème de poids.
Je pensais à ma phrase de réponse à ton post, dont je ne sais pas si elle te concerne, mais dont je sais qu'elle me concerne.
Je me suis dit : l'EME n'a rien avoir avec la faim. Elle en est indépendante. Et ce que j'ai compris c'est : l'EME est en lien avec mon besoin de camisole. Soit que mes émotions deviennent plus importante, soit que les Kcal qui servent de camisole ne sont plus assez nombreuses. Je me sens dont vulnérable aux émotions et j'ai envie de manger.
J'ai eu l'impression de trouver le saint graal. Je ne sais pas si c'est une illusion mais ... si ce saint graal est un faux, je sais que je suis proche de trouver le vrai !
Je me suis aussi : "regardez-moi je suis mince". Cela ne se voit pas encore ... bien sûr. Mais ... je me sens une mince en devenir.
Que dire, Sylvie, merci pour ton post !
( je ne peux m'empêcher de me dire, "du calme, ma petite, du calme ...". Un pas à la fois.
Je continue à dire que j'ai trouvé le Saint Graal : Je sais que cette fois, je vais y arriver.