Accueillir un ressenti désagréable
Hier j'ai vécu un moment assez intéressant
depuis que je suis ici, je me suis confrontée à de nombreux ressentis enfouis, inconscients, me libérant ainsi peu à peu des EME qui intervenaient plus de 10 fois par jour (vous voyez, je reviens de loin)
mais ça n'empêche que de temps en temps, j'ai des "phases" parce qu'un nouveau ressenti doit être accepté dans ma palette
nouveau... plutôt ancien, voire très ancien....
en ce moment, j'ai été confronté à de nombreux patients subissant du harcèlement (enfants et adultes) et ça m'a fait replongé dans une période de ma vie qui a été particulièrement difficile
de plus, ma fille a exactement l'âge que j'avais à l'époque, donc ça renforce cette réminiscence
j'appelle ça le sentiment de "désamour"
ce qui m'a fait tilt, c'est que depuis qq jours, dès que j'en avais la possibilité, en fin de soirée, je me ruais sur petits pains chocolat, décompression d'un sentiment "trop dur"
or celui-là peut être activé assez vite, il suffit que mon chéri soit un poil distant pour que.... hop, ça y est.....
donc hier je me suis dit : allez, remonte tes manches et accueille ce sentiment-là
dur dur..... d'abord je tente un peu de défusion "la mal-aimée" la "desaimée", ça ne me faisait pas rigoler du tout, j'étais bien bien en fusion avec ce ressenti
donc j'ai simplement essayé de me concentrer sur ce que ce ressenti me faisait dans mon corps..... en l'occurence : rien......
donc je restais dans cette conscience qu'etre "désaimée" c'est ça...... simplement ça......
c'est un peu dur à expliquer mais disons que cela ne semble plus vraiment insurmontable quand on est dans la seconde présente et que l'on ne cherche plus à lutter contre
pour m'aider un peu, j'ai visualisé que le désamour entrait et sortait en moi librement, comme des vagues que je laissais me traverser
c'est vraiment la "résistance", la lutte qui fait mal, car c'est beaucoup moins douloureux quand on le vit dans le présent et qu'on lache prise sur toute cette résistance
du coup, le soir, aucune envie de me ruer sur un petit pain et du chocolat, alors que j'aurais pu.....
simplement pas envie......
je suis très contente d'avoir pu enfin me confronter à ça, depuis le temps que je disais que je le ferai......
j'ai tant lutté toute mon adolescence contre ce sentiment que l'accueillir maintenant relève de l'incongruité la plus totale
libératrice.....
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Ressenti désagréable : j'ai soif et je suis fatiguée.
Je trouve que c'est très inconfortable d'avoir soif. À chaque fois que j'avale de la salive, j'ai l'impression qu'elle m'écorche presque la langue, le palais et la gorge. Et cette sensation va crescendo. Ce n'est pas comme la faim, qui se manifeste par vagues. La soif, elle, elle s'installe dans la durée, de plus en plus âpre, du fond de la gorge jusqu'aux lèvres. Je n'aime vraiment pas cette sensation !
Et puis je suis fatiguée. J'ai aussi vraiment horreur des sensations de fatigue : mal de tête, paupières lourdes et douloureuses, lourdeur de chaque geste... et EME qui s'enclenche directement, histoire de se donner un coup de fouet au lieu de se reposer !
Mais je fais de la résistance pour ne pas dormir. Aujourd'hui je veux faire tellement de choses que, du coup, je ne veux pas faire le choix d'écouter mon corps. Sauf que je crois que j'ai intérêt à le faire, si je ne veux pas avoir de retour de bâton derrière !!!
Je suis très souvent confrontée à cette incapacité que j'ai à me reposer...
Allez, pour la peine, je vais boire un grand verre d'eau fraîche et je vais dormir 20 minutes ! Ca ne sert à rien de lutter pour rien !
Au plaisir de vous lire
c'est sur, Izabelle, que ça donne envie ce que tu décris. bravo et merci!
ce matin j'ai à nouveau fait ce genre d'expériences et laissez-moi vous dire que c'était vraiment salvateur
avant - ruminante avec des micros-EME tout le temps
après - totalement libérée, connectée à moi-même, plus aucune envie de manger plus que ma faim (et même plus intéressée par cette chose là que la nourriture
depuis qq temps je me traine une sorte de "vieux" ressenti, et comme je suis longue à faire émerger tout ça, j'ai finalement hier, à l'occasion d'une longue ballade 3h!!! à la plage où je me retrouvais essentiellement seule car je n'arrivais pas marcher suffisamment vite sans me blesser le dos et suivre mon homme et ma fille
donc j'ai fait beaucoup de pleine conscience en marchant, et tout en me ressentant exclue de les voir courrir devant moi et que moi mon corps me le ferait payer trop cher si je m'amusais à ça
de plus je portais les papiers et l'argent, l'appareil photo et mon chéri n'était qu'en maillot
j'ai aussi senti le poids de cette responsabilité, d'être trop sérieuse au lieu de s'amuser comme les autres à rouler dans les vagues
bon j'ai tout de même posé les affaires et j'ai été moi aussi roulé dans les vagues, j'ai même essayé de m'amuser
je me suis rendue compte que c'était rare que je m'amuse, même quand j'étais enfant
bref......
tout cela m'a sans doute permis de faire émerger le vieux ressenti qui me travaille depuis qq semaines, je me sens "exclue"
c'est un peu bizarre quand on sait que j'ai une vie sociale très réduite, mais même dans ce cas là j'arrive à me sentir exclue quand je vois des groupes d'amis se constituer, dont j'aimerais faire partie, mais la vie et mon caractère me font passer à côté
ce qui m'a aidé, c'st d'observer que ces situations d'exclusion, dans mon adolesnece étaient souvent pathétiquement ineluctables, ce n'est pas que les gens ne m'aiment pas, mais c'était toujours une sorte de coup du destin qui faisaient que par exemple il fallait avoir 14 ans exactement pour participer à un jeu et moi j'avais 13 ans 9 mois contrairement à tous mes amis donc ils me lachaient pour aller faire leur jeu
bref depuis que j'ai 9 ans et une cuisante expérience d'exclusion, c'est un truc qui me travaille
et le fait est que c'set bien "ça" qui me travaille depuis un bout de temps
que je cherche à combattre depuis un bon mois..... par diverses méthodes d'ailleurs....
alors ce matin je me suis dit : ok, on prend le contrepied
au lieu de lutter contre ce sentiment d'exclusion, je VEUX le ressentir, en faire l'expérience
c'est une expérience humaine et je veux la tester, la ressentir....
alors voilà
ben je n'ai pas resssenti grand chose parce que c'st un fait, y'a rien de physique là-dedans
donc j'ai accepté de la ressentir et puis c'était à peu près tout
je suis seule, séparée, exclue.... voilà, voilà......
par contre l'effet c'était après
dans mon travail, je me sentais pousser des ailes
je n'ai plus d'EME du tout, limite si je pense à manger
et enfin je n'ai plus de pensées de controle ou de pseudo-réconfort dans ma tete
j'étais disponible pour lire, pour travailler, pour ma fille, pour tout.....
comme on peut perdre de l'energier à lutter contre des "riens" ......
Bon je te le dis : Izabelle tu m'as manqué sur le forum !
Là c'est vraiment beau comme tu racontes... "je VEUX le ressentir..." , peut-être parceque ça me parle bien et qu'en ce moment idem je sors du mode "lutte" et je fais mes petites expériences, sortir de la lutte contre les émotions, bon surtout liées au chagrin de changer de boulot, comme toi je me dis : allez ok, je ressens tout, je vis tout, je m'autorise la tristesse encore et encore... mais je suis moi sans me juger... Et aussi sortir de la lutte contre la balance sans lutter ;-) ça donne une pesée un jour sur deux, après si je peux encore moins on verra... mais comme ça c'est bien, car ce qui est "sans lutte" est sans EME !!!
:-) Rayon de soleil à tous !
elle ne diminue pas forcément en intensité, mais on peut la vivre plus sereinement
c'est plutôt notre posture à nous, englobante, qui change, et elle, l'émotion, ne change pas, elle n'a pas a changer
lavieenrose, ne te mets pas la pression pour mettre un mot sur qqchse qui est manifestement trop douloureux pour être vraiment conscient
concentre-toi sur les sensations physiques et surtout ne cherche pas la logique de la chose
on peut avoir des sentiments de panique sans que rien de dangereux ne soit présent rationnellement
ça m'est arrivé il y a deux semaines, sentiment de panique,de danger
je me suis dit : bon ok (pas contente car c'était censé être une journée cool), mais bon.... voilà quoi.... je suis en panique
tu ouvres ton plexus pour laisser la panique être là, c'est ça arrêter le bouton de lutte, c'est laisser d'émotion ou les sensations être là
pour ma part, c'est après avoir fait ça que je me suis rendue compte que la panique venait du fait qu'un souvenir (chantier) avait été réactivé dans ma mémoire
parfois nos sources de panique sont assez inconscientes, mais essaie néanmoins d'accueillir la panique sans la juger, sans la controler, juste lui faire de la place à l'intérieur, la laisser vivre en toi
on s'en fiche des causes et aussi des EME
le tout est de faire de la place à cette panique-là (ce qui est très dur, mais vraiment utile)
Je crois que je comprends mieux : je n'ai pas à accueillir le sentiment d'être déconsidérée, parce que ça n'est pas vrai, mais je dois accueillir ce qui m'a amenée à le ressentir. En l'occurrence : l'impression d'être nulle (si j'avais prêté attention au moment où le cuisiniste a placé le plan de travail, je n'aurais pas eu l'impression de le subir haut, j'aurais su qu'il devait passer au-dessus du lave-vaisselle).
Oui, ça, je peux. Je ne peux pas envisager que mon mari ne tienne pas compte de mon avis sur les choses qui nous concernent, mais je peux me confronter à mon impression de nullité. Je le fais même assez souvent. Même si ça n'est pas confortable, et que ça se termine en EME du soir parce que je ne l'ai pas repérée avant (ou que ça fait plusieurs semaines que je baigne dedans), ça reste un truc abordable.
Merci, Izabelle. Quand quelque chose me semble vraiment compliqué, tu trouves les mots pour m'aider à le voir différemment, directement ou dans ta réponse à quelqu'un d'autre.
Autre ressenti désagréable, pour lequel j'ai bien mis le doigt sur mon sentiment de nullité : j'ai échangé ma classe, pour quelques demi-journées et une journée entière avec celle d'un collègue, pour que mes élèves vivent un projet vélo. Ma classe pantoufle, mes grands élèves que j'aime, mes routines et l'évolution des nouveautés que je lance, mes trucs clairs, contre le fouillis d'une classe maternelle (au secours !). Au final, quand j'ai arrêté de vouloir maîtriser, j'ai pu les observer (et en gros, quand on prend en main une classe, c'est ce qu'on commence à faire), voir à travers eux l'excellent travail de mon collègue (aucun fouillis là-dedans), et profiter du changement, de les côtoyer de près, de les voir au travail, de mener un peu dans le sens où je voulais mener. C'était chouette. M'enfin, si je pouvais ne plus jamais le refaire, ça m'irait ! J'aime beaucoup les élèves qui se mouchent tout seuls et qui ne montrent pas leur culotte pendant que je lis une histoire.