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Comment répondre aux injures anti-gros ?

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
13 oct 2012 à 16h

Bonjour,

Et si l'on recensait froidement ici, entre gros, ce que l'on s'est pris dans les dents ?

Pour moi, le pire a été pendant l'adolescence, j'ai toujours été un peu grosse, et je m'en suis pris plein la tête, par la famille en particulier. Ce qui est curieux, quand je fais le bilan de cette période, les réflexions les plus méchantes, celle que j'ai retenues jusqu'à aujourd'hui donc, venaient soit de garçons ados, soit de grosses femmes...

- d'un frère en particulier (sur les 3)  "grosse vache !"

- pendant une ballade (que je faisais pour maigrir), des garçons inconnus "Ouh le cageot, le cageot !"

- de la mère (très grosse) d'une copine (toute petite et maigre) à propos de mes cuisses en short  "Eh ben ! sacrés jambons !"

- de ma tante (grosse) quand j'avais 13 ans "Mais ce ne sont pas des seins que tu as, c'est de la graisse !"

- de mon cousin (25 ans) quand j'avais 15 ans et que nous rentrions de la piscine "Bon dieu, mais qu'est ce qu'elle est grosse, Sylvie !"

 

Clairement, c'est entre 11 et 15 ans que j'ai eu à subir de ces remarques assez odieuses.

Ensuite, ça s'est calmé. Les années lycée, les années fac, très cool à cet égard, bien plus tolérantes.

Le problème est revenu quand j'ai enseigné, d'une seule façon, mais sacrément violente... Des élèves (de bonne foi ou pas, je ne saurai jamais) me demandaient "Madame, vous êtes enceinte ?"

La première fois, ça fout une claque.

A un taxi avec mon chéri (pour une fois qu'on le prenait lol, ça m'en a définitivement dégoûté) un homme bourré en costard cravate "Je vous cède la place, je vois bien que madame est enceinte". Là, l'erreur de bonne foi est évidente.

Enfin, bien plus récemment, la nièce de mon tendre, petite fille de 5 ans

"Sylvie, tu es grosse ! tu es grosse !"

 

Docteurs ? Et vous autres forumeurs, vous faites quoi dans ces cas-là, vous réagissez ? Sur quel mode ? Que peut-on dire qui nous soulage nous devant une charge aussi lourde, quand c'est une injure volontaire avec intention de nuire. Que peut-on dire quand c'est une maladresse qui nous blesse ?

Je n'ai pour ma part réagi que deux fois, car j'étais assez grande, tout simplement.

A l'élève qui me demandait si j'étais enceinte "Non, je suis juste grosse. " Et je passais à la suite de mon cours, mais bien entendu, les autres élèves faisaient un "han" gêné, voyant que le questionneur avait gaffé.

Quant à ma nièce de 5 ans, elle me l'a dit une première fois, sous forme de constat. Ca m'avait beaucoup blessé mais je ne me l'étais guère avoué et ne lui avait rien répondu. Puis elle a recommencé en le criant un jour où elle était fâchée contre moi. Là, je l'ai pourrie jusqu'à ce qu'elle ait les larmes aux yeux, et elle n'a jamais recommencé. Je voulais qu'elle comprenne que c'était grave, très grave de me parler ainsi.

 

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53 commentaires

bonjour Sylvie, j'ai 54 ans et des mots blessants, j'en ai entendu toute ma vie, mais étant plutôt timide enfant, je pleurais en silence, je ne répondais pas.

Ni ces dernières années d' ailleurs...

j'ai connu, dans le désordre :

grosse patate

Babar (que les autres enfants chantaient a chacune de mes arrivées)

un prof en sixième : "on dirait une grosse vache qui regarde passer les trains"

a la piscine, avec d'autres personnes obèses venus en clinique "pour maigrir" : attention le troupeau d'éléphants qui arrive!"

a ma communion "on ne dirait pas une communiante, mais une mariée"

le plus récent, dans la rue un homme me bouscule volontairement en disant "pousse toi de la gros tas"

L'épisode que j'ai le mieux vécu, où je ne me suis pas laissée déstabiliser : il y a une douzaine d'années, dans une bibliothèque avec des élèves de primaire (CE2-CM1) j'animais un atelier sur la différence et un enfant m'a citée en exemple pour illustrer la différence physique " ben toi t'es grosse". J'ai fait le tour de la classe et chacun a du s'autocritiquer librement "j'ai un gros nez" "j'ai des cheveux moches" " je suis trop foncé"... et on en a conclu que c'était très douloureux d'entendre critiquer son physique. J'espère avoir su ce jour là semer la graine de la tolérance dans leur petite tête...

Maintenant je n'entends plus trop de choses blessantes et je crois que je serais prête a riposter s'il le falait

J'ai entendu aussi de belles choses comme "ton tour de taille est proportionnel a ta gentillesse" et "tu es ronde mais on l'oublie parceque tu es tellement gentille"

ca n'afface pas tout le reste, mais ca fait un bien fou!

Charlotte

J'aime beaucoup le compte-rendu de Charlotte sur son expérience avec les élèves, pour apprendre la tolérance. Accepter les différences des autres, permet d'accepter sa propre différence et vice-versa... nous nous retrouvons dans la bienveillance.

Voici mon dernier souvenir cuisant :

Avez vous connu le feuilleton "les femmes d'à côté" ? Les camarades de ma fille, qui était à l'époque en primaire, lui avaient dit que j'étais "comme Madame Bellefeuille"..... ce qui ne lui avait pas plu, car elle ne me voyait pas comme ça : Madame Bellefeuille était la grosse de service dans cette série....et en plus, pas sympa et bête.... et je crois d'ailleurs que son personnage a évolué au cours du temps..... peut-être sur demande de l'actrice, qui en avait marre de cette caricature.

J'ai bientôt 63 ans, et depuis une quinzaine d'années, je n'ai entendu aucune réflexion désagréable par rapport à mon poids. C'est un peu le privilège de l'âge; Je suis maintenant fondue dans la masse des Mamies, qui sont souvent une peu rondes, et plaisent quand même à leurs petits enfants.

Bises à toutes

Ahlala ... ils laissent des traces tous ces mots venimeux ...

Moi aussi, j'ai du faire face au "c'est pour quand le bébé?"; d'autant plus cruel que mon mari et moi étions suivis médicalement pour en concevoir un, de bébé :-(

Une autre fois, je me baladais, et il y avait un groupe de jeunes hommes assis qui "mataient" les filles ... quand je suis passée devant eux, un a dit: "Ah, celle-là, un bon 46!" ...

Dans un genre différent: une de mes tantes, obsédée par la minceur, m'a pris les joues en les pinçant et en me disant: "Mon Dieu, le mariage, ça ne te réussit pas!" ...

Et enfin, dans la lignée "la vérité sort de la bouche des enfants", le fils d'une collègue, maigrissime, m'a dit après m'avoir fait la bise que j'avais des grosses joues ... Cette fois-là, j'ai ri ... j'ai préféré avoir mes grosses joues accueillantes pour les bisous que les joues creusées de ma collègue (très sympa au demeurant).

Je n'ai pas souvent trouvé LA répartie, car j'étais blessée, et mon réflexe était de me réfugier dans un silence et dans un "je ne veux pas me faire encore plus remarquer en répondant" ...

Heureusement qu'à côté, il y a eu des jolis mots dits sur mon physique. Le plus beau: pendant une semaine de sports d'hiver, nous étions dans une salle d'attente bondée ma petite fille de 4 ans et moi, nous attendions patiemment notre tour, c'était silencieux, les gens ne se regardaient pas et se lamentaient sans doute intérieurement de cette longue attente ... quand ma fille, soudain, se tourne vers moi, me regarde et dit bien haut "Maman, tu es la plus belle!" ... Waouw! Je suis devenur rouge pivoine, mais de bonheur cette fois, et bien sûr, les autres ont émis des "ooooh, comme c'est mignon" ...