Je suis désemparée.
J'ai fini le programme.
Dès que j'ai arrêté de faire les exercices de faim et de satiété, j'ai recommencé à grossir. Je n'ai maigri qu'au cours de ces exercices. C'est comme si ces exercices étaient un régime. D'ailleurs, en faisant les exercices de satiété, j'avais le sentiment d'être au régime et cela me mettait en colère.
A ce jour, j'ai repris tous les kilos perdus depuis mon inscription.
Je bute sur la satiété au repas du soir. Je n'arrive pas à la respecter. J'ai la "petite voix" en fin de repas qui me dit "il faut finir". J'ai été programmée pour finir mes assiettes par mes parents (parents pauvres, ne pas gâcher de nourriture, surtout ce qui coûtait cher à l'époque) et la cantine (collège privé, obligation pour la tablée de finir les plats avant de sortir de table). Je ne parviens pas à me déprogrammer.
J'ai d'abord essayé d'ignorer ces injonctions à finir l'assiette. Mais elles reviennent. J'ai essayé la RPC dans ces moments-là, pas facile. C'est comme si les injonctions étaient au-dessus de moi, comme le doigt de Dieu (un peu comme celui du plafond de la Chapelle Sixtine) pointé vers moi, et je ne peux qu'optempérer. Ca me dépasse. Je sais qu'il faut que je prenne du recul et que je laisse passer, mais dans ces moments-là, je n'y arrive pas. C'est comme s'il y avait une urgence, un risque vital. Et cela se produit même si j'ai fait des poses de RPC dans la journée et que j'ai pris un goûter.
Je ne sais plus trop quoi faire.
J'ai encore toute ma confiance dans la méthode, je ne sais juste plus comment l'appliquer.
En ce moment, je fais les 8 semaines de méditation du programme MBSR de Jon Kabat-Zinn en autodidacte, avec son livre et des enregistrements audio. Je suppose qu'à l'issue des 8 semaines, je serai plus à l'aise avec la pleine conscience et je pourrais réessayer de laisser passer les pensées automatiques de fin de repas.
En attendant, si quelqu'un peut m'aider...
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Répondre
j'allais dire la même chose
perso je suis moi aussi plutôt incapable de ne pas finir mon assiette
je pense que le poids de mon éducation serait tellement fort !!!! c'est comme pour fumer, je n'ai jamais même pu envisager de tirer une taffe tellement j'aurais eu l'impression d'avoir l'opprobre sur moi
en fait je ne me suis jamais embetée avec ça, je me sers moi-même.....
donc pas de souci pour l'assiette, je me sers comme je veux, même si les portions ont tendance à ré-augmenter à chaque fois....
cela dit cela ne m'emêche pas d'avoir des EME de fin de repas, essentiellement le soir
mais comme dit mavo, il faut se confronter, et surtout en pleine conscience
c'est à dire tu tranches dans le vif
tu te prépares un grosse assiette, tu en manges la moitié, tu laisses l'autre moitié
et là : pleine conscience
tu te confrontes totalement à ce que tu ressens : gene, perte, peur, etc
et en pleine conscience c'est à dire dans le moment présent
personnellement je me confronte à cette tension en moi qui me donne envie de manger pour "accumuler" les conforts
j'essaie de la vivre simpelment dans le présent et donc sans me mettre une quelconque pression sur le fait de manger ou non
dans le temps où te confrontes, tu es en pleine conscience, dans le présent avec tes sentiments, il n'y a aucun "projet" de manger ou non, aucune gloire d'y arriver ou non, juste tes sentiiments
la seule gloire c'est d'avoir le courage de se confronter à tout ça, même une minute
et c'est dans le temps que les automatismes peuvent être rompus, puis d'autres recréés
mais je dois dire que dans mon éducation pour ma fille j'ai institué ça : petites portions, et on se ressert si on a encore faim-envie spécifique de l'aliment
je crois que c'est plus simple d'être éduqué directement comme ça que d'ensuite devoir changer des vieux automatismes
l'automatisme est très résistant au changement, mais tu peux y arriver, et en re-créer de nouveaux
Merci à tous le monde d'avoir pris le temps de me répondre. Ca fait du bien de trouver du soutient.
Lylyoz : de la défusion sur les pensées automatiques, c'est clair que c'est la solution. Je n'y arrive pas vraiment encore poru le moment.
Capuccino : tu dis "tu as fait tes exercices effectivement comme on fait un régime avec OBLIGATION de respecter sa faim, de suivre sa stiété et de ne pas la dépasser... " Mais, à vrai dire, je ne sais pas comment les faire autrement.
"Quelle est cette peur vis à vis de la satiété ?" : je ne sais pas. J'ai identifié ma peur de la faim, mais peur de la satiété, je ne sais pas. A réfléchir.
Mavo : "expérimente !" : oui, j'en ai bien l'intention !
Chléa : "et si tu en mettais moins dans ton assiette ?" Oui, ça je le fais, mais il arrive que ce soit encore un peu trop.
Izabelle: J'aimerais être capable de ne pas finir mon assiette, sans avoir à réfléchir à la quantité que j'y mets à l'avance. Je voudrais être libérée de ce conditionnement, me déprogrammer.
Les pistes que vous évoquez sont toutes intéressantes et me donnent à réfléchir.
je n'ai jamais reçu aucune injonction, enfant, concernant le fait de finir mon assiette
et pourtant, aujourd'hui, il ne me viendrait pas à l'idée de trop me servir, puis de jeter le reste
je trouve ça simplement pas rationnel, inadapté
les seules fois où les quantités ne sont pas adaptés à mon appétit, c'est au restau ou bien si on me sert, et d'ailleurs je déteste qu'on me serve, surtout mon homme qui met trop de quantité
[quote=Mariemarie0000]
J'aimerais être capable de ne pas finir mon assiette, sans avoir à réfléchir à la quantité que j'y mets à l'avance.
[/quote]
tu n'as pas à REFLECHIR la quantité, mais la ressentir
et faire une approximation, vague
c'est vrai que c'est un entrainement sans doute, mais en tous cas il est toujours important de remplacer la réflexion par les sensations
Bonjour Mariemarie,
Je trouve très intéressant que vous ayez utilisé cette formulation, ou quelque chose d’approchant, « faire LineCoaching comme un régime ». Vous n’êtes pas la seule, loin de là, à avoir ce type de difficulté. Qu’est-ce qu’un régime ? On est au régime lorsque ce que l’on mange, nos horaires, les quantités, tout cela est dicté par quelque chose qui nous est extérieur : un médecin, un livre, un programme quelconque. Mais on est aussi au régime lorsque des croyances intériorisées nous commandent. Par exemple : « il faut finir son assiette ».
Et inversement, quand n’est-on pas au régime ? Lorsque nos choix alimentaires, les quantités consommées, les horaires, ne dépendent que de nos besoins. Ces besoins, quels sont-ils ? Ils sont physiques, et notre corps nous adresse alors différents messages qui viennent guider notre comportement alimentaire: la faim, le rassasiement, les appétits spécifiques, la satiété. Ils sont aussi psycho-émotionnels, et nous mangeons alors pour nous réconforter, et nous nous arrêtons dès lors que nous avons obtenu ce réconfort.
Lorsque nous mangeons en réponse à nos besoins physiques et émotionnels, notre poids est alors l’objet d’une régulation et se situe aux alentours du poids d'équilibre. Il tourne autour, un peu plus, un peu moins, comme notre température corporelle, elle aussi l'objet d'une régulation, tourne autour de 37°C.
En fait, cette régulation est assez souple et il n’est pas besoin de respecter en permanence les sensations alimentaires. Par exemple, il est bien des circonstances sociales où nous sommes conduits à manger plus que nos besoins. Mais par la suite, dans les jours qui suivent, les choses se régulent d’elles-mêmes : on a moins faim, on mange moins, et voilà.
En fait, mieux vaut ne pas devenir obsédé des sensations alimentaires comme on a pu devenir obsédé par la diététique ou par tel ou tel régime. On se sent contraint, on se met en colère, et cette colère génère des envies de manger émotionnelles.
Donc, Marie2, l’important est que vous vous décontractiez, que vous puissiez déroger à vos sensations alimentaires chaque fois que l’occasion s’en présente, que cela vous convient, mais qu’ensuite, vous puissiez y revenir, en souplesse. Normalement, ce n'est pas difficile de manger moins quand la faim n'est pas là, puisque si on le fait quand même, c'est avec un plaisir très limité.
En ce qui concerne cette difficulté à laisser de la nourriture, effectivement, on a pu être fortement conditionné dans son enfance et avoir de la difficulté à passer outre ces conditionnements. Mais sur LineCoaching, nous proposons des exercices dans ce sens : par exemple, faire des repas avec des aliments riches, en laissant ce qui reste lorsque le rassasiement gustatif apparaît.
Car ce qui est fondamental, quand on mange, et je crois qu’il faut garder cela à l’esprit, c’est le plaisir que le fait de nous nourrir peut nous procurer. Nous sommes limités, non pas par les quantités disponibles (c’est fini, ce temps là, dans nos contrées) mais par notre capacité à prendre du plaisir. Et ce plaisir s’épuise vite : nous ne pouvons manger que peu avec un réel plaisir gustatif !
Les conseils donnés par Izabelle ou mavo me semblent excellents : il s’agit d’accepter ce sentiment qui nous prend lorsqu’on est dans cette situation de « devoir finir ». Oui, on ressent un malaise, s'il faut jeter, laisser, ne pas finir, Mais cette émotion, ces pensées issues du passé, n’ont pas à diriger nos conduites actuelles. Ce n’est pas notre choix. Nous pouvons juste laisser passer cela, et on constate alors que, peu à peu, on se déconditionne.
C'est là, me semble-t-il, un bon usage de la pleine conscience. Alors que, à mon sens, faire des exercices respiratoires pour "se calmer", ou "écarter des injonctions", des pensées pénibles, revient en fait à mettre en place un processus d'évitement émotionnel.
Alors Marie2, rien n’est perdu. Vous avez fait beaucoup de chemin, et pour être vraiment libre sur le plan du comportement alimentaire, il vous reste ces obstacles à franchir : faire confiance à vos processus de régulation, vous rappeler qu’ils fonctionnent à l’échelle de la dizaine de jours, et abandonner certains conditionnements datant de votre enfance.
Bon courage à vous !
[quote=G.Apfeldorfer]
En fait, mieux vaut ne pas devenir obsédé des sensations alimentaires comme on a pu devenir obsédé par la diététique ou par tel ou tel régime. On se sent contraint, on se met en colère, et cette colère génère des envies de manger émotionnelles.
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Oui, vous avez raison. J'ai tendance à fonctionner en mode tout-ou-rien et à devenir obsessionnelle. Il faut que je prenne du recul.
[quote=G.Apfeldorfer]
Les conseils donnés par Izabelle ou mavo me semblent excellents : il s’agit d’accepter ce sentiment qui nous prend lorsqu’on est dans cette situation de « devoir finir ». Oui, on ressent un malaise, s'il faut jeter, laisser, ne pas finir, Mais cette émotion, ces pensées issues du passé, n’ont pas à diriger nos conduites actuelles. Ce n’est pas notre choix. Nous pouvons juste laisser passer cela, et on constate alors que, peu à peu, on se déconditionne.
C'est là, me semble-t-il, un bon usage de la pleine conscience. Alors que, à mon sens, faire des exercices respiratoires pour "se calmer", ou "écarter des injonctions", des pensées pénibles, revient en fait à mettre en place un processus d'évitement émotionnel.
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Oui, ça je l'ai bien compris. Essayer de faire disparaître les pensées automatiques, ça ne marche pas. Je travaille sur l'acceptation, la défusion.
Merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre.
Bonjour Mariemarie
Ton post me parle beaucoup... c'est encore quasi impossible pour moi de ne pas finir mon assiette, alors que je fais le programme pour la deuxième fois.
En le lisant, une question m'est venue : quelles ont été les menaces et/ou conséquences pour toi et les autres enfants, quand vous ne terminiez pas votre assiette ? Des violences physiques, psychiques ? Rester à table durant 3 heures ?
Quelle terreur (peut-être) le fait de ne pas terminer son assiette réveille-t-il ?
Ce qui nous paraît dérisoire une fois adulte peut littéralement nous sidérer enfant. Pour ma part, je me rappelle de ma soeur qui n'a pas eu le droit de quitter la table avant d'avoir mangé tous ses haricots verts. Il était 15h, nous avions quitté la table depuis 2h.
Bonne chance pour la suite.
[quote=G.Apfeldorfer]
Car ce qui est fondamental, quand on mange, et je crois qu’il faut garder cela à l’esprit, c’est le plaisir que le fait de nous nourrir peut nous procurer. Nous sommes limités, non pas par les quantités disponibles (c’est fini, ce temps là, dans nos contrées) mais par notre capacité à prendre du plaisir. Et ce plaisir s’épuise vite : nous ne pouvons manger que peu avec un réel plaisir gustatif !
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ça c'est très important pour moi d'avoir pris conscience de ça
le plaisir gustatif retrouvé (grâce à la bonne faim) et la limite de ce plaisir-là
et surtout l'acceptation de cette limite, qu'à un moment donné le plaisir s'arrête
comme qqchse de naturel, mais pas grave
car ça reviendra, la bonne faim, le plaisir, rythmant les jours et nous permettant de nous sentir vivants
Je vais peut'etre dire quelque chose d'idiot par rapport aux commentaires qui précédent mais ..et si tu en mettais moins dans ton assiette ? au moins le soir ? ( là ou tu es chez toi et ou tu peux choisir )
Ca ne résoud pas le problème de fond que tu évoques, mais ça te permettrait peut'etre de clamer le jeu des kgs ? certes en contournant le problème de fond, mais au moins en attendant que tu parviennes à te " déprogrammer ", ce qui peut prendre un peu de temps