Planification des "craquages"
Bonjour,
je viens de commencer à suivre votre programme et je suis totalement convaincue par votre méthode. Après des années de régime, qui ont créé des crises d'hyperphagie à gogo, mon désir le plus grand est d'être en paix face à la nourriture, d'avoir un rapport paisible avec elle.
J'ai 3 petites questions qui trottent dans ma tête :
- J'ai lu, à plusieurs reprises, que l'hyperphagie disparait d'elle-même après 8 ans. Est-ce correct ? Voilà 3 ans que je suis une psychothérapie, et je dois avouer que ça va mieux, mais c'est par période. Pendant un certain temps je ne me pose plus, ou en tout cas beaucoup moins, de questions sur la nourriture, mon poids, etc, et tout à coup je retombe dans cet enfer, sans trop savoir pourquoi. Puis-je espérer que cela va s'arrêter sans que je ne fasse rien de spécial ?
- Je stock des aliments dont je sais que je ne pourrais plus en avoir (je dois avoir une dizaine de lapins en chocolat actuellement caché chez moi). Je sais que c'est dû aux régimes, qui a créé une peur de manqué. Par contre, je planifie ces "craquages". J'ai parcouru le forum pour voir si quelqu'un a le même comportement que moi, et je n'ai rien trouvé. ça fait par exemple depuis lundi que je savais que cet après-midi j'allais me goinfrer. Pourquoi est-ce que j'ai ce comportement ? Je ne peux pas savoir à quel moment je vais avoir des EME, non ?
- J'ai bien compris que je dois attendre d'avoir à nouveau faim pour manger, mais comment faire quand on a un repas de prévu ? Hier j'ai décommandé un repas, car j'avais mangé l'après-midi et que je savais que je n'aurais pas faim au souper. Et ce soir, mon mari va certainement me préparer le souper, comment refuser de manger, alors qu'il se sera appliqué ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Bon week-end
Alexandra
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Répondre
Bonjour Izabelle, merci pour ta réponse.
Je programme mes "craquages", car j'aime ces moments là j'ai l'impression. J'aime quand je suis seule chez moi, que je me met devant la tv et que je mange. Mais je me rends compte, en fait, que je n'éprouve aucun plaisir à manger, c'est l'association des deux qui me plait. La semaine prochaine je suis en vacances, et j'attends impatiemment les après-midi, moment sieste-tv-grignotage. Comment est-ce que je peux me sortir de ça, alors que j'aime ça ? Je me sens dans un tel cercle vicieux et je ne sais comment en sortir....
Concernant les repas préparés par mon mari (et oui, j'en ai de la chance hihihi), il m'est super difficile de refuser, j'ai trop peur que ça le blesse car il aime me chouchouter à ce niveau là. En plus il ne sait pas que je suis ce programme, il ne le comprendrais pas.
J'ai essayé de me dire que je ne dois pas manger l'après-midi pour avoir faim au souper, et ça a été la catastrophe, une EME comme pas possible, car je me sentais privée.
Je sais que je suis au début du programme, que j'ai de la route à faire, mais j'ai tellement l'impression que c'est peine perdue...
pas du tout peine perdue!!!
tout d'abord tu nes pas obligé de parler du programme pour ne pas manger sans faim
tu verras des tonnes de gens autour de toi qui ne mangent pas s'ils n'ont pas faim
donc si tu dis à ton chéri que tu n'as pas faim mais que tu le remercies quand même beaucoup
ou alors tu lui dis que tu n'as pas besoin qu'il te fasse des repas aussi élaborés le soir parce que toi, finalement, tu t'es rendue compte que le soir, tu n'as pas tellement faim (c'est mon cas!! et même sans EME)
le Dr Apfeldorfer donnait dans un livre une méthode pour refuser de la nourriture sans blesser la personne qui l'offre, c'est de faire trois compliments précis sur la qualité de la nourriture offerte (ou son apparence de qualité), mais de refuser néanmoins
ainsi la personne est remerciée dans son intention, le lien est préservé, mais on n'est pas obligé de manger sans faim
mais pour ton chéri, mieux vaut je pense lui dire que tu t'es aperçue que tu n'as quasiment jamais faim le soir, donc que tu apprécies qu'il veuille faire le repas, mais que maintenant tu ne vas manger que quand tu as faim
tu n'as pas besoin d'invoquer la participation à un programme de coaching pour vouloir manger quand tu as faim, car après tout ça tombe sous le sens, et j'imagine que lui, il le fait automatiquement
tu peux même lui dire que tu te forces à manger pour lui faire plaisir, mais qu'en fait tu n'as pas faim et c'est dommage car du coup tu ne peux même pas vraiment apprécié ses plats
peut-être le week-end, il te cuisinera un midi, et là tu pourras faire honneur.....
ensuite, je reviens sur ce "bonheur" de ces moments de détente sucrée
je te comprends parfaitement car avant j'étais comme ça.... si j'avais un moment de détente, du calme, un canapé, du pain et du chocolat, c'était inimaginable de ne pas en profiter
eh bien maintenant ça n'est plus le cas, mais ça c'est vraiment un travail en profondeur que j'ai fait ici (et en parrallèle) sur la relation à mes émotions
pour te schématiser la chose, pour l'instant tu dois bien certainement contrôler beaucoup tes émotions, surtout les désagréables, et te créer ainsi des moments "hors du temps", sur un nuage sucré, est une façon de les mettre à distance, ces émotions désagréables
quand on est dans son fonctionnement, on pense qu'on ne pourra jamais en sortir, eh bien c'est faux, j'en suis la preuve vivante, j'ai fonctionné comme ça pendant 30 ans et maintenant plus
c'est une sorte de dépendance que l'on peut comparer à l'addiction à la cigarette.... quand tu es habituée à fumer, le manque de nicotine te crée un manque, ce qui crée une tension, et quand tu fumes, le manque s'arrête, donc ça crée une sorte de détente
mais quand tu n'es pas habituée, tu n'as pas de manque et donc tu es en quelque sorte en permanence dans cette détente que le fumeur recherche, la libératin du manque
pourquoi ce parrallèle? c'est pour te dire qu'actuellement tu as l'impression que ces grignotages sont des moments de bonheur, mais c'est juste parce que tu te sers de la nourriture pour lutter contre tes émotions
quand tu n'auras plus besoin de lutter contre tes émotions, manger en plein après-midi te semblera aussi incongru que pour un non-fumeur d'en griller une.... aucune envie.....
alors dans ce programme, ce sont tous les outils émotionnels, et au premier rang desquels la pleine conscience, qui te permettront de changer ton rapport à tes émotions....
ça ne va pas se faire d'un coup, mais dans le temps....
bonne continuation
Merci Izabelle pour ta réponse, tu m'aides énormément !
Hello Alex
pour ta première question je ne sais pas
pour la deuxième, moi je sais "exactement" quand je vais avoir des EME : à chaque fois que mes émotions sont intenses et que je me mets en lutte contre elle, à chaque fois que le seuil d'excitation-stimulation passe un certain seuil.....
si tu le sentais venir c'est probablement parce que tu te sentais débordée par une émotion, en lutte contre elle, et que "sentais" que tu allais finir par sortir une arme de destruction massive : le "lapin en chocolat"
à un moment j'avais des EME tous les samedis à 16h..... pas compliqué c'était la fin de ma semaine de travail
ben maintenant je finis à 18h le samedi, mais je n'ai plus d'EME car j'ai mieux conscience de mes émotions et je les accepte mieux, mais ça c'est que tu apprendras dans les prochaines semaines
pour ta dernière question, oui c'est dur de refuser un souper quand on n'a plus faim, mais il faut le faire quand même, c'est une sorte de souffrance sociale, mais dans le fond ce n'est pas si grave
ça m'est déjà arrivé de cuisiner et que mon chéri me dise "je n'ai pas faim " (dans ce cas je sais qu'il a fini la plaque de choc à midi...) eh bienc 'est frustrant, mais après tout presque n'importe quel plat peut être réchauffé (même si ça perd parfois beaucoup), donc on peut le garder pour le lendemain
c'est vrai que parfois on peut avoir "honte", car les autres peuvent alors se douter que l'on a mangé par compulsion dans l'après-midi, mais on n'a pas à donner de détails et si on n'a pas faim c'est pas un drame
maintenant chez nous, personne ne mange quand il n'a pas faim, y compris ma fille qui saute fréquememnt le petit-dej
sinon autre solution : picorer mais c'est frustrant pour le cuisinier et dur à tenir pour celui qui picore sans faim.....
pense aussi que c'est une phase transitoire, et d'ailleurs garder de l'appétit pour le repas du soir est l'une des choses qui me motive le plus pour ne pas manger dans l'après-midi (par contre si mon chéri faisait la cuisine je serais contente)