pourquoi cette intolérance aux émotions ?
Je ne sais pas si ma question fera beaucoup avancer le schmulblick mais bon, dans la mesure où je me la pose...
J'ai remarqué qu'ici beaucoup de personnes sont d'une exceptionnelle réceptivité au ressenti d'autrui, tout en ayant beaucoup de difficulté à supporter leurs propres émotions (et je me place dans le lot). D'où le recours à la nourriture, pour étouffer ce qui nous insupporte, en-dedans, ou en-dehors.
Je me demandais si l'on naît ainsi, avec une sorte d'empathie supra développée qu'il nous faudrait apprendre à apprivoiser (merci la RPC ! ), ou si cela est dû aux aléas de la vie ?
Et d'ailleurs, est-ce que je me trompe ? Est-ce que le recours à l'alimentation (ou toute autre addiction) est effectivement dûe à cette difficulté, faculté, à s'identifier aux émotions d'autrui ?
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MERCI BEAUCOUP POUR LES COMPLIMENTS , CA ME VA DROIT AU COEUR
bonsoir Lorraine,
j'avais envie de dire ce que pensais de ce sujet sans avoir le courage de rédiger un post...
et ton message dit tout ce que je voulais dire et même des petites choses en plus, et en plus il le dit mieux que je ne l'aurais fait....
je partage ton point de vue totalement
petite marie
Je crois que nous sommes très sensibles les unes aux autres uniquement parce que nous avons une souffrance commune qui n'est pas reconnue comme telle par l'ensemble de la population, donc ça nous crée un peu des liens de famille. C'est comme ça dans n'importe quel clan. Mais je ne crois pas que ça ait beaucoup à voir avec les problèmes individuels des unes et des autres, qui sont dans le détail très différents, en fait.
Cette discussion autour de l'empathie m'inspire bien.
Pour apporter ma petite pierre à l'édifice , rapidement et en vrac, à partir de ma propre expérience d'enfant et d'adulte, je pose les hypothèses suivantes :
- Adulte, on est empathique envers les autres parce qu'on en a cruellement manqué enfant (on répare ce qu'on a pas eu) Je crois me souvenir que dans un de ses livres le Dr A. évoque le manque d'empathie -à l'égard de leurs enfants/filles - chez un certain nombre de mères de personnes en surpoids
- Adulte, on est empathique parce que on l'est depuis notre plus jeune âge : on était en posture ou en obligation de toujours comprendre les autres et "de les faire passer" avant nos souhaits et donc de s'oublier soi même
- Adulte, on se préoccupe des problèmes des autres et pas des nôtres parce que c'est un mode de fonctionnement , le seul, qu'on connaît depuis toujours
- Adulte, on se préoccupe plus des problèmes des autres que des nôtres cela donne un sentiment de supériorité ou de normalité par rapport à ces autres (cela cache un manque d'estime de soi)
-Adulte, plus se préoccuper des autres que de soi même peut être arrangeant -sécurisant- pour notre tranquilité psychique ("on ne va pas commencer à remuer nos états d'âme, ça va être pire que tout")
- Adulte, on évite nos émotions parce on a pas appris à le faire ou parce que enfant ces émotions ont été niées par nos parents. On ne sait tout simplement pas qu'on a des émotions et encore moins lesquelles, en tous les cas on est pas intime avec elles; on a juste une espèce d'impression diffuse de mal être.
Et aussi,
- Etre empathique avec les autres n'empêche pas une certaine distanciation c'est à dire savoir se différencier des autres. "Ses problèmes ne sont pas les miens". "Je ne suis pas l'autre' (fusion sans séparation). D'ailleurs si on veut être aidant envers l'autre vaut mieux lui laisser ses soucis pour pouvoir mieux l'écouter et ne pas faire des amalgames avec les nôtres
Hello pomdereinette,
ce forum n'est pas représentatif de tous les Linecoachés. Ce n'est que la pointe de l'iceberg. de là à tirer des généralités....
Il est vrai que la qualité de bienveillance qui transparait dans la plupart des posts fait du bien.
A lire ce qui se dit ainsi que les réponses des dr Aet Z sur les chats, je crois que toute personne en restriction cognitive est en bagarre avec ses émotions qu'elle soit hyperempathiqueou non. La difficulté est d'autant plus grande que l'on est hypersensible. On est d'autant plus défendu par rapport à ses propres ressentis et émotions.
A trop vouloir faire le bien et sauver le monde on se surcharge, on fablit et on craque. On peut ensuite se consoler avec de la nourriture. C'est peut-être déjà un lien entre émotions et nourriture. il y en a d'autres.
J'ai lu sur le chat de mercredi passé une question en rapport avec la surdouance et la réponse du Dr A traite de l'hyperémotivité. Va voir.
Je trouve également que toutes les personnes rencontrées par post sont particulièrement bienveillantes et attentives par rapport aux autres.
Le forum est très très policé en comparaison à bien d'autres où les noms d'oiseaux fusent !
Je suis également douée d'une forte empathie et aussi perfectionniste et je crois que là est mon problème.
Je ne sais pas encore pourquoi je suis devenue hyperfage mais j'ai le sentiment qu'une hypersenbilité n'y est pas pour rien...
J'ai souvent entendu pour ma part que c'est la volonté de contrôler ses émotions qui pousse à manger, mais ses émotions propres vis à vis de soi même. Perso, c'est vrai que l'histoire des autres me touche, comme une éponge j'absorbe sans difficulté les joies et peines des autres. Quelqu'un rit je ris, pleure, les larmes coulent. Je ne sais pas si je suis hyper empathique, mais je sais que j'ai une sacré dose d'émotivité, Mais c'est comme si je ne devais pas m'autoriser moi à avoir certaines pensées, certaines émotions. Et là je rejoins Caroluju. A y penser et comme disait une fois une spécialiste des troubles du comportement alimentaire, je suis très dure avec moi-même, et à l'instant où j'ai dit quelque chose, je me dis parfois ai-je eu raison de le dire, l'ai-je bien dit, que vont-ils penser??
Qu'est ce qui fait que les femmes minces le restent et nous pas?? Elles contrôlent leur alimentation et prennent la vie comme elle vient pour le reste? Et moi je fais le contraire.
c'est très intéressant ce que tu décris là
si je puis donner mon expérience, je suis tellement hyperempathique que je ne peux pas voir pleurer quelqu'un (sincèrement ou un très bon acteur), sans pleurer également
Cependant, j'ai tout de même l'impression que les émotions que je cherche à éviter en mangeant, ce ne sont pas tellement celles-là, mais plutôt vraiment les miennes, et surtout celles que je n'accepte pas (à tel point que certaines je n'en ai même plus conscience)
celles de autres, je les ressens, certes, mais ça ne me provoque pas d'EME, alors que celles que je ne veux pas voir en moi... mamma mia!
et c'est peut-être même lié au fait que nous, personnes hyper-empathiques, avons du mal à accepter d'être en colère, d'être orgueilleux, d'être mesquin, d'être envieux ou je ne sais quoi encore.... enfin je ne sais pas, c'est à creuser....
Effectivement !
Je crois que nous sommes beaucoup dans ce cas là ici.
Personnellement, je vis la vie de mes amies à cent à l'heure (j'ai le sourire aux lèvres une journée si l'une est heureuse, j'ai du mal à dormir si l'une à des problèmes etc.) mais moi je ne ressens rien ! Et pourtant, je ne suis pas un moine bouddhiste ! Ce n'est pas normal, quand même !
Dans ma famille, plusieurs personnes sont comme ça, alors je me dis que c'est peut-être génétique, peut-être hormonal ...
A creuser !
Bonjour pomdereinette,
C’est amusant, votre question. C’est amusant que vous vous soyez appelée pommedereinette, aussi. Parce que ça nous fait deux points communs (apfel = pomme, pour ceux qui n’ont pas fait allemand en seconde langue au collège/lycée)
Le second point commun est votre remarque sur la grande empathie de certaines personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire. Dans un livre déjà bien ancien (Je mange donc je suis, Payot, 1991) j’avais développé la thèse de l’hyperempathie chez ces personnes, reprise en partie dans d’autres livres par la suite.
Effectivement, cet oubli de soi, de son intériorité, cette surdité plus ou moins organisée en ce qui concerne ses propres émotions et pensées, et cette attention centrée sur le monde extérieur, les autres, prédisposent aux addictions comportementales, et en particulier aux troubles du comportement alimentaire. Pourquoi est-on sourd à son soi-même ? Pour éviter des émotions et pensées pénibles. Pourquoi est-on tant à l’écoute des autres, du monde extérieur ? Parfois pour remplir le vide ainsi créé. Ou bien parce que soi-même, on est « pas intéressant », et qu’on croit que seuls les autres le sont. Ou encore, parce que les circonstances de la vie nous ont obligé à développer un talent empathique pour survivre (c’est le cas d’enfants ayant eu des parents en difficulté, ou bien des parents négligents et sans empathie). Pourquoi mange-t-on ? Pour éviter le vide intérieur assourdissant, pour se couper de l’envahissement par les autres.
Les remarques de lorraine sur l’empathie sont très pertinentes et complètent bien ce que je viens de dire.