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Question sur le rassasiement gustatif et mon mini estomac

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
08 fév 2013 à 11h

Bonjour chers Docteurs,

J'ai une question à propos de ma sensation de satiété. Après avoir suivi le premier carnet de découverte, dans plus de la moitié des cas je dépasse ma satiété. Le truc c'est que mon rassasiement mécanique, mon estomac plein, arrive quelques fourchettes avant mon rassasiement gustatif. Donc j'ai du mal à gérer la chose car si je m'arrête à cette sensation mécanique je suis frustrée lors de mon repas. Ce qui me crée des EME quelques heures plus tard dans la journée.

 

Comment faire ?

 

Merci par avance,

 

Ambre

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10 commentaires

[quote=Ambre92]

Bonjour chers Docteurs,

J'ai une question à propos de ma sensation de satiété. Après avoir suivi le premier carnet de découverte, dans plus de la moitié des cas je dépasse ma satiété. Le truc c'est que mon rassasiement mécanique, mon estomac plein, arrive quelques fourchettes avant mon rassasiement gustatif. Donc j'ai du mal à gérer la chose car si je m'arrête à cette sensation mécanique je suis frustrée lors de mon repas. Ce qui me crée des EME quelques heures plus tard dans la journée.

 

Comment faire ?

 

Merci par avance,

 

Ambre

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Bonjour Ambre.

Première question: Quel est ton niveau de faim lorsque tu commences à manger?

Ecouter son rassasiement, c'est bien, mais quand on a faim, ça permet de faire coïncider plaisir et besoin.

Deuxième question: Manges-tu des aliments dont tu as envie lorsque cela t'arrive, ou manges-tu des aliments "compromis"? Je vais prendre un exemple volontairement exagéré:

Si par exemple, tu as envie, là, d'un gâteau au chocolat, mais que tu te dis "je vais plutôt manger un steak haché avec du riz et on verra pour le dessert", il se pourrait bien que du coup, ton estomac se remplisse mécaniquement, mais ton plaisir ne soit pas satisfait.

Car c'est bien ce que tu décris: ton estomac se remplit vite, mais ton plaisir n'est pas satisfait immédiatement.

Je suis peut-être à côté de la plaque, mais j'ai bien l'impression qu'il y a quelque chose de l'ordre de la faim que tu as avant de manger, ou de l'aliment que tu choisis de manger en fonction de ton envie.

Bonjour Ellyra,

Merci pour ta réponse. Tes pistes sont intéressantes et c'est juste, si je choisissais des aliments que je n'ai pas envie de manger je ne serai pas étonnée effectivement. Mais là ce n'est pas le cas.

Je mange ce dont j'ai envie et j'ai faim, souvent même un peu trop d'ailleurs. J'ai du mal  à sentir la bonne faim, je suis souvent dans la grande (mais je suis justement dans la partie du programme qui va m'aider à faire la différence).

Ayant été opéré d'un bypass, mon estomac est plus petit que la normale et donc le rassasiement mécanique intervient, j'ai l'impression en tout cas, avant le rassasiement gustatif.

Je n'avais pas compris que tu avais subi un bypass, ce qui explique maintenant bien mieux le rassasiement mécanique qui intervient avant le rassasiement gustatif.

Ceci étant dit, il me semble que les deux sont liés, même avec un bypass, et qu'on est en droit de se demander si cette frustration que tu ressens alors que tu n'as mécaniquement plus faim n'est pas plutôt de l'ordre émtionnelle (retour à une frustration d'antan, où à l'époque, tu pouvais manger plus car pas opérée, mais sans le plaisir?).

 

Je te lance des pistes, mais je pense qu'il est parfaitement possible, même après un bypass, d'être en harmonie avec ses sensations et de ne pas se sentir frustrée, les bypassé(e)s et les Dr Apfeldorfer et Zermati te répondront sûrement mieux que moi.

Je sais que j'ai, naturellement, un petit appétit, et il m'est arrivé de ressentir une frustration à la fin d'un repas: plus de fin "physique" mais encore envie de manger. J'ai découvert que ma frustration venait en partie du fait que je ne m'écoutais pas assez, en autre partie du fait que j'avais passé pas mal de temps à manger au-delà de ma faim sans plaisir et que cette nouvelle expérimentation poussait mon plaisir plus loin que ma faim.

Je ne sais pas si je suis claire? cheeky

Complètement clair Ellyra :D

Et oui, il y cette espèce de frustration de ne pas pouvoir prendre plus de plaisir. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai trop forcé ces derniers temps sur les quantités pour finalement virer de nouveaux dans les EME :/ D'où mon inscription à ce programme ^^

Et en même temps quand je m'écoute je mange en très très petite quantité, y'a de quoi être frustrée d'après moi et j'arrive pas à comprendre comment faire pour dealer avec ça :/

 

 

Bonjour ambre,

Pour une personne ayant de l’estomac, si j’ose dire, on peut avoir une sensation d’estomac plein avant de ressentir le rassasiement gustatif si on consomme des aliments qui sont insuffisamment nourrissants.

Le rassasiement gustatif n’est en fait perceptible que pour des aliments à haute (ou à moyenne) densité énergétique, comme les aliments riches en sucres et en graisses. Il n’est pas perceptible pour des aliments peu énergétiques (légumes cuisinés avec peu de graisses, fruits).

Ce rassasiement gustatif est à distinguer du contentement, c'est-à-dire de la satisfaction d’ordre psychologique et émotionnelle que procure la nourriture, liée aux représentations dont l’aliment est porteur, au sens que cette prise alimentaire a pour nous. Pour pouvoir s’arrêter pleinement satisfait, il faut donc être rassasié et contenté.

Mais dans votre cas, avec un bypass, qui crée une poche gastrique petite, il peut devenir difficile de consommer des quantités alimentaires jusqu’au rassasiement.

Que faire ? Manger des aliments à haute densité énergétique peut permettre de trouver le rassasiement avec un volume plus petit ; manger de petits repas plus nombreux.

Mais bien sûr, c’est plus ou moins le contraire de ce qu’on vous dit de faire, n’est-ce pas ?

Quant au contentement, il n’est guère lié à la quantité, mais à l’aliment choisi, à l’état d’esprit et à la façon de le consommer. Ce contentement peut compenser en partie un rassasiement incomplet.

Reste cette frustration qui conduit à des envies de manger émotionnelles. C’est sans doute là le gros du travail. Et si vous abordiez cette frustration comme n’importe quelle émotions déclencheuse d’EME ? C'est-à-dire en pratiquant un exercice de pleine conscience ? Peut-être pouvez-vous respirer avec cette frustration, dans cette frustration, la laisser vous tenir compagnie jusqu’à ce qu’elle veuille bien, d’elle-même, s’évaporer ? Ce qu’elle va faire, tôt ou tard, si vous pouvez accepter sa présence sans chercher à vous battre contre elle, sans chercher à la fuir et ne pas la voir.

Bonne route, Ambre, dans votre voyage !

Bonjour Docteur et merci pour ces éclaircissements sur le rassasiement gustatif et le contentement.

L'équipe qui me suit m'a dit des choses qui s'approchent plutôt de votre discours, en tout cas sur le fait de fractionner les repas. Là où il s'en éloigne c'est sur le fait de ne pas manger trop gras ou trop sucré (donc pas à haute densité énergétique) car autrement je risque le dumping (et surtout la grosse hypo deux heures plus tard) ce qu'ils souhaitent me faire éviter. Néanmoins, ils ont un discours qui s'approchent égalemement du votre sur le fait de devoir oublier toute sorte de régimes car mon corps a besoin de tout en petite quantité. En fait ils sont un peu paradoxal mais cette opération l'est en elle-même de toute façon. Ils n'étaient d'ailleurs pas très content de voir comment j'étais en restriction cognitive au dernier bilan. 

Le problème c'est que j'ai repris du poids depuis ce dernier bilan (forcément à force d'être en restriction puis en craquage puis en restriction etc...) et que je ne l'acceptais pas, que j'avais peur de filer tout droit vers l'obésité à nouveau. Mon comportement était totalement compulsif. Et j'en parle au passé, déjà, car grâce à votre méthode et ce site ça va beaucoup beaucoup mieux.

Je me base sur le contentement et j'essaie de ne pas transformer mes fin de repas en EME. Mais c'est dur. J'ai toujours cette envie de la bouchée d'après. Que ça ne finisse pas. Pas tout de suite, pas si vite. Je pense que l'étape dégustation et celle de la satiété vont m'être d'une grande aide. Quant à la pleine conscience, elle m'a déclenché des crises d'angoisses, enfin pas elle toute seule mais elle en fait partie. J'ai d'ailleurs remarqué à quel point lorsque je me mets à table je peux déconnecter et être à mille lieux de ce que je suis en train de faire, c'est à dire manger. Même sans distraction externe, juste dans ma tête. Je ne suis pas là. J'essaie d'y remédier et toutes les trois bouchées je me force à me poser la question de savoir si j'ai encore faim, si je suis satisfaite, si j'atteins ma limite. Je vais essayé d'accepter la frustration qui peut venir après, comme vous me le conseillez, vivre avec plutôt que lutter contre. Comme pour l'angoisse car à chaque fois que je lutte contre, ça empire alors bon.

Merci pour vos conseils, à très bientôt !

Bonjour Ambre,

Je trouve que tu analyses bien l'étape dans laquelle tu te trouves. C'est déjà tellement positif, je trouve! Pouvoir s'auto-observer et analyser notre ressenti. 

Je pense en effet que les étapes de dégustation et de manger en pleine conscience vont t'aider à ne plus avoir envie de la bouchée d'après. Donne-toi le temps de vivre et d'expérimenter tout ça. Tu es sur le bon chemin!

Courage!

Merci Savi. C'est bizarre de donner cette impression alors qu'au fond de moi j'ai toujours aussi peur et je me sens bien dans le flou surtout ce soir lol Je pense que deux années avec une excellente thérapeute cognitiviste m'ont déjà beaucoup aidé sur le chemin, c'est peut être pour ça que j'arrive à analyser un peu plus vite que quelqu'un de totalement novice ;-) Mais pour s'en sortir réellement ça reste le même long chemin difficile et chaotique. La preuve : la magnifique EME de ce soir...encore... :/ Vivement l'étape pour gérer les fins de journée aussi tiens ^^ Ceci dit, tu as raison Savi, je vais me permettre de me laisser le temps :D

Bonjour ambre. Petite note sur le dumping syndrome, spécifique des personnes opérées avec bypass. Effectivement, on risque un malaise à manger des repas TROP IMPORTANTS et riches en aliments lipidiques. Il s'agit de voir ce que le corps tolère, sans malaise. En se souvenant aussi qu'on peut remanger un peu plus tard.

Le problème pour vous réside dans votre besoin de soulagement immédiat de votre inconfort émotionnel. Lorsque nous vous apprenons à vous réconforter avec une petite quantité de nourriture (dans l'EME-zen, par exemple) il n'y a guère de risque à manger du chocolat ou un autre aliment riche et réconfortant, puisque c'est là une petite quantité. C'est sans doute dans ce sens qu'il vous faut travailler.

Bonne route!

C'est complètement dans ce sens, je le pense aussi, car malheureusement je suis extrêmement sujette au dumping, parfois un simple morceau de pain mangé un peu vite et à jeun et paf...Ce qui engendre une obligation de se restreindre, donc de la frustration. D'où l'intérêt de l'eme-zen, encore plus pour mon cas. Merci encore.