Comment utiliser la pleine conscience?
Quand j'ai commencé mon programme, en bonne mangeuse émotionnelle, j'étais à l'affut de tout ce qui me "permettrait" de ne pas manger, compulser, grignoter..... tout ça quoi.....
au bout de qq jours, j'ai littéralement supplié la coach de me donner un outil émotionnel et je me suis jetée dessus comme une furie, mais avec mon ancien fonctionnement
dans mon ancien fonctionnement, les émotions ou les ressentis étaient si désagréables que je voulais sans cesse les calmer ou les faire disparaitre (ce qui est à peu près la même chose)
du coup j'attendais de l'espace de respiration (l'exo de pleine conscience de trois minutes) qu'il me permette de me calmer, ou de faire disparaitre le ressenti qui me tourmentait
bien sûr je ne le formulais pas comme ça dans ma tête, mais dans mon attitude c'était ça : déloger le caillou qui me genait dans ma chaussure
et en l'occurence le caillou c'était ce que je ressentais, que je ne tolérais pas
sauf que le "gros" problème c'est qu'au bout d'à peine qq jours, j'ai commencé à avoir des compulsions alimentaires de plus en plus fortes, irrespressibles, qui me laisssaint très malheureuse car j'avais l'impression d'être laminée par une vague....
du coup, pour l'avoir vécu moi-même, j'ai très souvent alerté la communauté sur cette fichue tendance que nous pouvons avoir, nous, les mangeurs émotionnels (enfin surtout nous), à utiliser n'importe quel outil, même la plein conscience, comme un outil de controle, et donc à l'opposé de sa vraie utilisation, l'utilisation efficace pour notre problématique
depuis j'ai appris à ne plus chercher à enlever le caillou de ma chaussure, mais à le dédramatiser, à le laisser vivre, à continuer à marcher malgré le caillou qui n'est pas si important que ça
et donc à ne plus avoir besoin de faire disparaitre mes ressentis, au contraire m'autoriser à ressentir, parce que ce n'est pas grave, parce que ce n'est pas dangereux, et parce que j'ai découvert que ça peut même être utile....
Il y a pas mal de fils sur le forum de la pleine conscience, en bas, qui reprennent des expériences de pleine conscience, mais ça me semble essentiel d'échanger dessus encore et encore parce que c'est qqchse d'assez dur à concevoir quand on ne l'a pas expérimenté
alors je me dis que d'échanger sur ces expériences là peut nous motiver à en faire l'expérience de plus en plus régulièrement
Je vous propose donc sur ce fil de venir partager vos expériences, à chaque fois que vous avez pu utiliser la pleine conscience pour accueillir une émotion ou un ressenti
pour ma part, j'ai de quoi m'exercer à peu près tous les jours.... ce que je ne fais pas forcément, alors je me dis que ce fil va me motiver à plus utiliser la pleine conscience pour une véritable tolérance émotionnelle
d'autant que c'est vraiment la répétition qui permet d'augmenter la tolérance
en espérant que tout ceci soit clair, en tous cas je me lance pour le premier partage, ça sera peut-être plus clair avec un exemple concret
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
super Fadinarde que tu reviennes papoter avec nous, et super si tu t'es bien intégrée dans ton nouveau job (un peu moins super pour les EME, mais avec de tels chamboulements, ça fait beaucoup de défis à relever, donc tu as bien raison de t'y remettre avec un carnet)
Fyfy, bravo sur la pleine conscience de la culpabilité!!!! voilà un ressenti très désagréable qui mérite vraiment qu'on l'accueille en pleine conscience c'est super!!!
moi je ne confonds plus EME et faim, en fait j'interroge mon estomac "as-tu vraiment faim?" et il ne me ment jamais, je peux avoir l'impression d'avoir faim dans tout mon corps, si ce n'est pas de la vraie faim, mon estomac reste tout à fait calme, aucun tiraillement "ben non, pas du tout" me répond-il
dans l'activité pleine conscience sur la sensation de faim, cela avait été vraiment fondamental pour moi de bien sentir les "vrais" signaux de bonne faim
pour moi c'est l'estomac qui tire, et puis ça va, plus ça tire dans l'oesophage puis ça remonte jusque dans la bouche
en tous cas, tu as très bien géré la situation, et accueilli ta culpabilité en pleine conscience, c'est une belle expérience à renouveller pour toutes sortes de ressentis
et on peut aussi faire ce type d'expériences sur les ressentis agréables......
pour donner un exemple moi aussi de vécu de ressenti désagréable en pleine conscience, eh bien je suis en train d'en faire l'expérience en ce moment même
après déjeuner, alors même que j'étais un peu frustrée (mais surtout très "peur" du week-end à venir), j'ai fini le gateau d'anniv de mon chéri qui trainait dans le frigo
1er culpabilité : il va peut-être être triste que j'ai tout fini (un quart de tarte tout de même)
2è culpabilité : vu que je n'avais déjà pas faim, eh bien je me sens lourde (surtout qu'après j'en ai rajouté....)
bref le ressenti de "peur" a un peu disparu derrière la culpabilité et le sentiment de nullité intersidérale (au moins! )
alors au moins, puisqu'en fait je n'ai pas été capable d'accueillir la peur en pleine conscience, eh bien je me dis je vais accueillir la culpabilité
voilà comme ça se traduit dans mon corps
- vague lourdeur dans l'estomac (tu m'étonnes)
- presque une nausée... en fait
- lourdeur sur les épaules (genre je reprends mon fardeau)
- des pensées, des images, de gloire perdue, d'inadaptation, de défi à remplir (ne pas manger ce soir si je n'ai pas faim, ce qui risque d'être le cas)
après en fait c'est tout
la culpabilité en pleine conscience ce n'est pas bien méchant, le plus dur c'est encore de le garder à la conscience
mais la lourdeur, la nausée,l'impression d'être moins que rien, " je peux le vivre"
cela ne me parait pas insurmontable (bonne nouvelle)
non au contraire il était génial mon week-end
mais j'ai aussi du mal avec le génial, ça remue tellement d'émotions
ah bah tiens je me suis efforcée de les vivre chacun en pleine conscience
du coup pas d'EME alors que mes émotions étaient à un niveau très élevé....
d'abord la frustration, intense.....
au lieu de la zapper, comme d'hab, rationnaliser ou ce genre de choses (trop fastoche), eh bien j'ai "essayé" d'accepter de ressentir cette frustration
pas évident pour qq'un comme moi qui ait été élevé dans une éducation post-soixante huit où malgré tout, et malgré un bon cadre de valeurs, la frustration n'était absolument pas présente
je me suis dit : "alors c'est ça j'ai l'impression d'être comme une gamine à qui l'on refuse qqchse"
je ne pense pas l'avoir ressenti consciemment très souvent dans ma vie (sans la calmer en mangeant)
eh ben.... c'était pas facile !!!!
c'est une émotion assez intense la frustration finalement, ça dépend de quoi, mais là c'est de qqchse de très important pour moi
cela m'a permis de mieux comprendre plein de trucs
et puis finalement, ça s'est arrêté, et puis ça a été l'inverse total, ce que je ne pouvais pas avoir, je l'ai eu, et bien mieux que jamais
j'ai expérimenté, en "essayant" d'être en pleine conscience, c'est à dire reliée à mon corps, sans juger, sans rationnaliser, d'abord la frustration puis son inverse (qui était beaucoup, beaucoup, beaucoup plus agréable)
maintenant je m'attends à tout moment à faire face au "manque"
la dernière fois que j'ai vécu des choses de cet ordre, il était terrible, dévastateur......
j'ai l'impression de me réapproprier maintenant des émotions plus profondes, et l'intensité émotionnelle est beaucoup plus forte pour celles-ci
mais qq part, je me sens de taille maintenant, à les vivre, à savoir que j'ai le droit de ressentir, et que je ne serais pas "broyée"
hier j'ai fait ce type de travail avec une petite de 10 ans, et quelques heures plus tard avec un "grand" de presque 18 ans
le bonheur c'est l'étincelle dans leurs yeux en faisant l'expérience de vivre ce qui était "si dur" en pleine conscience...
ce petit "déclic" qui est la connexion au présent, au réel, et qui permet à toutes les "histoires" pénibles qui nous travaillent de ne soudain n'être plus QUE des histoires
c'est un moment merveilleux à vivre que de voir cet éclair dans les yeux de quelqu'un, surtout un enfant
Je vous rejoins sur ce fil, étant dans une période de grands changements dans ma vie (nouveau job dans une nouvelle ville, même si j'habite toujours au même endroit toutes mes habitudes sont bouleversées, et même si je me suis très vite intégrée à l'équipe, je sais que ma grande émotivité en prend un coup )
Alors retour de grosses eme de fin de repas... Je recommence un carnet "comment gérer les fins de soirées" d'ailleurs, histoire de réviser un peu...
Mais en fait je viens surtout vous parler d'un nouveau support audio que je suis en train de découvrir.... C'est basé sur la RPC, mais cela s'appelle "l'amour bienveillant" de Fabrice Midal. J'avais découvert les méditations sur l'amour bienveillant de Jon Kabat Zin, j'ai décidé d'approfondir...
C'est un bon moyen de travailler sur la colère que l'on peut resssentir à l'égard de personnes qui nous blessent ou nous ont blessés. Parfois la colère est telle qu'il est difficile de la "regarder" en face... Et pour ça les méditations d'amour bienveillant sont utiles. Elle m'apportent beaucoup de calme... sans empêcher de faire remonter des émotions. Voilà... C'était mon partage du jour!
Merci pour vos témoignage, vous lire est un bon moyen de se remettre dans la "discipline" de la PC...