Se couper de ses émotions : mal être supplémentaire
Hier soir, en prenant ma douche ( c'est toujours en prenant ma douche que tout s'éclaire dans ma tête), j'ai compris un truc
genre
parce que dans la soirée, je me sentais genre "pas assez aimée", en "manque"
ce qui est assez étrange, vu que j'ai un chéri adorable et très démonstratif (bien que pas en super forme actuellement)
Je trouvais ça bizarre ce ressenti, quand soudain, ça fait un beau (j'aime ces moments)
J'ai soudain compris qu'à cause des inquiétudes (angoisses!!) qui me taraudent en ce moment, je me suis coupée de mes émotions, afin de ne pas trop "resssentir", pour ne pas laisser l'angoisse prendre trop de place
du coup, m'étant coupée de mes émotions, je ne "ressens" plus
et paf..... ça se transforme en "personne ne m'aime, je suis seule, en manque, etc....."
c'est fou à quel point ça m'a frappé
en effet, j'ai des réticences à prendre ma douche (pour moi un grand signe de lutte, car elle me connecte toujours à mes émotions), à m'interroger sur ce que je ressens en cours de journée.....
je suis heureuse d'avoir enfin compris, dans mes tripes, à quel point me couper de mes émotions peut engendrer, en tant que tel, un mal-être
je ne dis pas que je pourrais accueillir vraiment l'angoisse du jour au lendemain, mais au moins, quand je me sens " coupée", comme ça, je saurais pourquoi.....
au lieu d'accuser le monde entier..... je pourrais au moins tenter de me reconnecter à moi-même
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Salut les filles!
Pour alimenter le fil de la discussion, je voulais retranscrire une phrase que j'ai lu hier soir dans le livre L'apprentissage de l'imperfection de Tal Ben-Shahar, recommandé bien sur par une LC :
"Après ce que j'ai vécu dans ma petite enfance, j'ai appris à refouler mes émotions, à ne pas montrer que j'avais mal. Il m' a fallu des années pour désapprendre, me débarrasser de cette habitude nocive et m'autoriser à éprouver des sentiments, à assumer mon humanité".
Je pense qu'effectivement des émotions non "assumées" durant la petite enfance peuvent tout à fait ressortir à l'âge adulte et que le refoulement des émotions peut être nocif...
Et je voulais rebondir aussi sur le fait d'être en colère. Je crois que dans ma famille, on ne s'autorise pas à être en colère. La colère, parmi toutes les autres émotions, est mal vue. Elle parait comme inappropriée, inadaptée, malsaine. On préfère l'indifférence ou le mépris face à la colère de l'autre, qui est vu alors comme quelqu'un d'instable. Je me suis d'ailleurs longtemps considérée comme colérique (caractérielle, comme dirait ma mère, expression qui m'a longtemps marqué et blessé) et je voyais ça comme une tare. Et puis, depuis le travail entrepris avec LC, j'en viens à considérer de plus en plus que je ne suis pas si anormale que ça finalement. Bien sur il y a des colères qui datent de la petite enfance, qui n'ont pas pu être exprimées, qui ont été bafouées ou ettoufées, et qui ressortent aujourd'hui de manière pas très appropriées (bien sur puisqu'elles sont en rapport avec des évènements du passé, non digérés) mais il y en a d'autres qui sont bien légitimes et faire respecter, sans violence, mon intégrité psychique ou physique est tout à fait approprié, pour le coup.
Lavienrose, merci pour cette réhabilitation de la colère ! On se défend souvent de la vivre; dans ma famille, on ne pouvait pas être en colère, c'était déplacé. Alors que c'est une émotion qui a autant d'importance que les autres. Comme tu l'as écrit, elle nous permet de nous faire respecter ! N'est-ce pas essentiel !?!
Généralement, la colère que j'éprouve se retourne sur moi-même. Force est de constater que l'exprimer à la bonne personne, dans de bonnes conditions (sans étrangler et injurier le "responsable" de ma colère ), me permet de manger moins. Ben oui, on y revient à l'alimentation. Combien de fois n'ai-je pas mangé plutôt que d'exprimer ma colère à quelqu'un !?!
Tu parles de la défusion; je ne l'utilise pas souvent bien que je comprenne son grand intérêt. J'ai le sentiment que c'est particulièrement utile pour des pensées (de sabotage, auto-critiques,...) récurrentes et bien identifiées. Dans un premier temps, il s'agit des émotions et ce qui m'a aide bien à les vivre, c'est de me focaliser sur les sensations physiques qu'elles provoquent ! Comme la RPC, on revient au moment présent et on se rattache à des choses précises, concrètes: l'estomac noué, un poids sur la poitrine, la gorge serrée. Et parfois, tout naturellement, c'est comme une pelote de laine qui se dénoue, on se rend compte qu'on tient un bout intéressant. Une !
Je vois des et des partout. C'est Versailles !
A toutes les mutilées de l'émotions et qui racontent comment ça se vit du dedans de l'intérieur. Mille mercis, c'est très constructif pour moi de vous lire. J'aimerais justement être en lien avec mon vacarme mental assourdi et j'crois que pour le moment c'est le combo angoisse / maîtrise.
Encore merci, juste merci.
Tu n'es pas nulle en émotions. C'est juste que là, tu as face à toi des cracks des émotions ! Les personnes hautement sensibles (et conscientes de l'être) ont une capacité particulière à ressentir et décrire leurs émotions (je trouve, en tous cas), parce qu'elles les ressentent vraiment fort. Ca permet aux débutantes en émotions (comme moi, comme toi peut-être) d'y glaner des choses ! J'ai l'impression qu'une émotion qui ressemble à un tsunami dans le ressenti d'une personne hypersensible ressemblera à une vague chez une personne moins sensible. Ca n'empêche pas que ça fait bouger le bateau, mais ça se perçoit moins facilement.
peut etre es tu tout simplement d'un caractère assez stable et tranquille? c'est en general mon cas, mais je me suis surprise a eprouver de la colère , pour une raison relativement sans importance, au moins en apparence, et là, je me suis dit que ça bouillonnait aussi sous la couche de zenitude...
en fait, c'est la rpc qui m'a permis, je crois, de laisser vivre un peu plus mes emotions
bonne decouverte
Bonjour à toutes,
En vous lisant j'ai l'impression d'être une nulle dans les émotions limite de ne pas ressentir d'émotions (enfin je sais que non puisqu'un simple reportage sur un chien malade me fait venir des larmes). J'ai plutôt l'impression de ressentir des émotions mais de n'avoir aucune idée de qui elles sont pourquoi elles sont là et comment.
Je sens aussi que jusque là je n'ai vu que l'aspect pratique de LC en négligeant totalement l'aspect émotionnel (comme je le dis souvent je suis une mauvaise élève de la RPC) et que pour débloquer les choses il faudrait que je me fasse un peu violence et que je me mette là dedans.
Auriez vous des idées pour que je me lance, une sorte de "les émotions pour les nulles"?
récemment j'ai fais une séance de sophrologie dans laquelle j'ai vraiment laché prise, j'étais dans une demi-inconscience durant laquelle je voyais passer mes pensées comme si j'étais une personne extérieure, ça m'a permis de réaliser ce qu'étais la PC mais je suis loin de pouvoir recréer cet état moi même (je soupçonne l'intervenante de m'avoir hypnotisé ;) ). Et puis quand bien même je n'arrive pas à relier mes émotions à ces pensées...
Enfin voilà je viens vers vous pour vous demander des pistes, désolée si je suis un peu hors sujet et si cela crée des redites.
En tout cas merci pour vos interventions
[quote=Lavienrose]
J'ai vaguement aperçu l'émotion qui était cachée derrière....mais j'ai pas pu la ressentir. J'imagine que je vais finir par y arriver quand je n'aurais plus peur de la ressentir... [/quote]
voilà tout à fait.... pour l'instant c'est vague parce que tu considères "ça" comme trop menaçant
c'est la RPC régulière, à froid, qui aide le plus, je trouve à pouvoir laisser émerger à la conscience ces ressentis, car on expérimente, avec la RPC, une sorte de confiance avec nos états intérieurs....
en tous cas pour moi, cela a vraiment agi comme ça
[quote=Clairette287]
En vous lisant j'ai l'impression d'être une nulle dans les émotions limite de ne pas ressentir d'émotions (enfin je sais que non puisqu'un simple reportage sur un chien malade me fait venir des larmes). J'ai plutôt l'impression de ressentir des émotions mais de n'avoir aucune idée de qui elles sont pourquoi elles sont là et comment.
[/quote]
alors là, on a une bonne "histoire" avec laquelle tu peux défusionner tout de suite :
"la nulle des émotions" !!!
après la "nulle des régimes" une histoire que beaucoup d'entre nous connaissent bien, voilà "la nulle des émotions"
moi aussi je l'ai eu cette histoire
tu n'as pas besoin de savoir pourquoi et comment tes émotions sont là !!!
c'est ça qui est bien avec les émotions, ce ne sont pas des pensées....
bien sûr, certains ressentis sont plus de l'ordre de la pensée, des pensées automatiques ou un faisceau de pensées, bref, une histoire, comme par exemple "la nulle des émotions"
peu importe le pourquoi, le comment, quand un ressenti est là, il est simplement là......
plus tu te tortures l'esprit à le décortiquer, plus tu lui accordes de l'importance
de plus, très vite, on le décortique pour une seule raison, le faire disparaitre....
mais plus tu lui consacres d'attention, plus il se renforce alors ça fait simplement l'effet inverse
la défusion t'incite à faire le contraire : laisser simplement ces histoires intérieures : "la nule des émotions", "la fille qui ne controle plus rien" " la coupable" "la coupeuse d'appétit" (tiens, moi je l'ai eu hier celle-là", la "rejetée", l'incompétente, l'incomprise, l'abandonnée, etc, etcc...
les laisser pour ce qu'elles sont, de simples histoires, et faire l'effort conscient de te refocaliser sur le moment présent
je crois cela très important, car c'est un apprentissage qui se fait peu à peu
ok j'ai des histoires pas glop dans ma tête, et hop retour au présent, aux sensations réelles dans le moment présent
ça veut dire lacher le mental, lacher le controle mental sur ses émotions, ses ressentis
parce que c'est rien, c'est juste des histoires qui se pointent dans ta tête, ça ne mérite pas tant d'attention, ça ne mérite pas qu'on y consacre tant d'énergie, ça ne sert à rien de vouloir les faire partir, elles resteront d'autant plus...
ce n'est pas évident au début mais c'est salvateur
le fait de comprendre le rôle de l'émotion nous permet surtout de les accepter, parce qu'elles sont simplement utiles
mais une fois qu'elles sont là, justement notre boulot c'est simplement de les accepter, de les laisser exister, vivre leur vie d'émotion qui s'efface, et de pouvoir continuer à voir la réalité de ce qui nous entoure, de pouvoir continuer à agir en fonction de nos valeurs, malgré leur présence un peu désagréable
Comme plusieurs ici, je veux bien aussi devenir un océan et ne plus lutter contre mes propres vagues. J'adore et j'adhère. Quelle belle pensée pour aborder la journée en lien avec soi.
Je me reconnais aussi dans un personnage lisse, froid, lointain, coupé des autres et de moi-même et qui passe pour un dragon. Je trouve ça fou en y pensant de constater que pour beaucoup, et notamment des femmes, ça a été une option plus séduisante de se tourner vers la colère que de vivre des émotions. Et pourtant, j'admets avoir eu aussi cette même démarche de paraître forte plutôt que "faible" (enfin, ce que j'imaginais comme telle en tous cas).
Merci à toutes.