la colère et la frustration
Bonjour toutes et tous,
Petite question: que faites vous de vos colères et de vos frustrations? J'ai un peu l'impression que c'est peu évoqué ici et j'aimerais avoir des pistes..spécifiquement sur ces émotions là!. Je me fous en pétard assez souvent et je bouillonne intérieurement et extérieurement d'ailleurs ,et souvent... je fais un détour par la pâtisserie du coin ou par le frigo pour me calmer... Mauvaise pioche donc!Car après je ne suis pas très fière...
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Bonjour tout le monde
Je ne sais pas trop où mettre ma question, alors je la mets là parce que ça me semble aller avec la colère, et le pardon (puisque dans ce post, on a parlé du pardon)
Là, je voudrais parler de la pitié
Je me suis rendu compte que j'ai des difficultés à me positionner et à exprimer ma colère face à certaine personnes parce que je crois que j'éprouve de la pitié pour elle (Pas ce sentiment négatif style "il fait pitié ce pauvre mec !!").
Je crois que j'ai de la pitié pour cette personne, alors si je ne me sens pas respectée par elle, si je suis en colère, et bien, je ne dis pas, comme si je me disais "elle en a assez comme ça sur le dos, je ne vais pas en rajouter, au rique de lui casser sa baraque !". Du coup je reste en colère et je lui en veux.
Mais je crois que ça a à voir aussi avec le fameux triangle, parce que moi du coup, je la vois en victime, et je ne vais pas faire un peu plus le bourreau pour elle, mais elle, du coup, elle passe en bourreau de moi !!!
En fait, je parle de ça parce que la pitié, et ce que ça entraîne pour moi, ça fait parti du paquet "émotions" qui donne des EME etc etc ... (Est-ce que la pitié est une émotion ?)
Mais je ne crois pas que c'est comme la compassion.
Alors je ne sais pas trop ce que ça veut dire, alors si quelqu'un avait une idée, ou a déjà éprouvé ça ...je suis preneuse ...
Allez bonne journée avec du soleil je pense !!!
Je crois que ce qui ce cache derrière la colère est différent selon chacun. Dans mon cas par exemple, derrière chacune (ou presque chacune, disons celles de mon fil rouge ) de mes colères se cache de la peur. C'est selon l'histoire de chacun. Dans mon cas ce qui m'aide le mieux maintenant (ce n'était pas le cas avant, mais plus on devient conscient et plus les choses changent) c'est de savoir ce qui est la cause et de l'observer se manifester au quotidien. Quand on sait, quand on l'observe, alors on peut le mettre à distance et ensuite, oui avec du temps les choses finissent par changer.
Et je te rassure tout de suite, je ne crois pas qu'il faille être un moine tibétain pour cela, chacun de nous peut parfaitement y arriver. Le truc c'est de s'y mettre et de vouloir vraiment changer. Quand on ne veut pas alors qu'on dit le vouloir c'est qu'il se cache encore là dessous un bénéfice secondaire.... Dans ce cas tant qu'on n'a pas mis la main dessus ça va bloquer ...
Hmmm... je vais méditer là-dessus
C'est moi qui ai parlé du coussin, tu as entièrement raison sur la colère, plus tu l'exprimes, la sors plus tu la renforces, elle s'auto alimente.
Ceci dit il y a plusieurs étapes (en tout cas pour moi) dans la gestion des émotions, avant de pouvoir comprendre que tout cela ne sert à rien, il a fallu que j'en passe par le fait de la sortir. Puis au fur et à mesure j'ai traité autrement. Maintenant quand j'y parviens, je note que je suis en colère et je l'exprime avec des mots, en disant que je suis en colère, pas en le montrant et la discussion peut alors s'engager. Mais je suis persuadée qu'il n'y a pas de bonnes méthodes, enfin je veux dire qu'il n'y a pas qu'UNE seule voix. En croyant cela toute personne qui aurait le malheure de gérer autrement et bien se sentira miteuse et coupable, incompétente et honteuse.
Avec le parcours qui est le mien, j'ai accepté d'en être là où j'en suis et d'avoir besoin d'exprimer certaines choses d'une certaine manière, même si ce n'est pas la façon académique.
Du coup j'arrive à ne pas m'efoncer dans la culpabilité plus queje n'y suis déjà
C'est pour ça que les forums sont super on y trouve toute sorte de méthodes et on peut se servir de celle qui nous convient à cet instant, ce qui ne veut pas dire que ce sera celle-là pour la vie
Ohlala il y a des vécus d'enfance pas simples ici ...
Je suis tellement, infiniment désolée pour tout ce que vous avez pu vivre de difficile. On ne devrait jamais avoir à affronter les traumatismes d'un tel vécu ...
[quote=Lavieenrose]
Mais y'a un truc que l'on doit bien intégrer c'est qu'une émotion c'est PHYSIOLOGIQUE . C'est notre CORPS qui réagit[/quote].
Complètement d'accord avec ça !!
Merci de ton résumé de Filliozat (et du temps que tu y as passé !).
J'ai lu plusieurs livres d'elle. Je suis totalement et absolument en accord avec tout ce qu'elle écrit. Ce qui me manque c'est "et après ?" . C'est vrai, hein, intellectuellement je comprends et j'adhère, mais au quotidien je ne trouve pas que cet éclairage m'apporte des ressources concrètes. Au mieux elle suggère quoi faire, mais elle ne dit pas comment (alors qu'elle a écrit un livre sur l'éducation des enfants qui est chouette car très opérationnel et déculpabilisant).
Remarque, je n'avais pas vu la technique du bûcheron (en même temps ... je m'imagine très bien faire ça en comité avec mes directeurs et chefs de service quand ils me saoulent ).
Je pense qu'il doit y avoir des exercices à faire, pour intégrer ses idées (je pense aux disputes avec mon homme : quand je suis en colère contre lui, même si je connais depuis longtemps la CNV je manque totalement de technique pour l'utiliser, et donc on s'embrouille en beauté).
[quote=Lourdes]
Mais je suis persuadée qu'il n'y a pas de bonnes méthodes, enfin je veux dire qu'il n'y a pas qu'UNE seule voix. En croyant cela toute personne qui aurait le malheure de gérer autrement et bien se sentira miteuse et coupable, incompétente et honteuse.[/quote]
Je suis en phase - tu l'exprimes mieux que je ne saurais le dire !
Je ne sais pas si pleinedespoir a eu des idées nouvelles pour gérer ses EME liées à sa colère ? pour revenir à sa question initiale ...
Bonsoir !
[quote=Lavieenrose]
Le pardon ne guérit pas. Il est nécessaire car soulage.
Il sous entend qu'il y a faute, c'est donc un jugement.Pour pardonner on se positionne en supérieur. En fait c'est humiliant pour la personne a qui on a pardonné. La personne n'est donc pas en situation à aimer ( elle sent rabaissée).[/quote]
Je pense également que le pardon ne guérit pas. Dire qu'il est nécessaire ou qu'il soulage je crois que c'est une opinion, ce n'est pas universel.
C'est effectivement important d'être soulagée. Si la colère crée une tension qu'il faut soulager, ou un vide qu'il faut combler, autant se soulager dans le pardon plutôt que dans la nourriture (je ne l'ai pas dit dans mon msg d'hier mais bien sûr je suis tombée dans la nourriture-réconfort enfant en lien avec l'histoire que je décris).
Je suis tout à fait d'accord avec l'intérêt de la réconciliation ... là où je ne te suis pas c'est dans l'idée que pardonner corresponde à un jugement. (Dans l'ensemble c'est un peu péremptoire à mes yeux ...) . Factuellement, on cause parfois du tort à quelqu'un d'autre, et la moindre des choses c'est de demander pardon (en tout cas c'est ce que j'enseigne à mes mouflettes )
Je ne me suis jamais sentie rabaissée quand on m'a pardonné (en général je me sentais coupable donc ça m'a plutôt réconfortée qu'on me pardonne). Si moi je décide de pardonner quelque chose à quelqu'un, je n'ai pas l'impression de l'humilier (d'autant qu'il ou elle n'a pas besoin d'être au courant - parfois même on pardonne à des gens qui sont déjà morts). Et j'ai du mal à saisir la distinction entre pardon et réconciliation, pour moi ça relève du même processus.
Mais c'est sûrement une question de vocabulaire, on ne met pas tous la même chose derrière les mots.
[quote=Izabelle]
simplement en comprenant ce qui s'est joué à cette période, pour pouvoir ensuite simplement passer à autre chose[/quote]
ou comment dire en une phrase ce que j'ai mis 15 lignes à écrire hier !! tu décris très bien mon cheminement (hors thérapie mais avec des livres en appui)
en fait la vieenrose, pour la méthode thérapeutique que j'ai utilisé, il n'y a pas besoin de connaitre son passé, c'est même pour ça que je l'ai faite
c'est un peu particulier car cela se pratique en état de conscience modifié, donc "space" mais ça a tellement bien fonctionné pour moi que j'ai persévéré
un peu comme si les mémoires de ta famille et ton vécu enfant étaient stockées dans ton inconscient et tu vas les chercher à ce moment là, en état de conscience modifié (ondes alpha) où l'intellect est totalement au repos, ce n'est pas une mémoire de choses qu'on vous a raconté, on va chercher plutôt l'info dans l'inconscient....
bon, je l'ai dit, c'est "particulier"
mais disons que ce que je retiens, c'est cette idée qu'on est capable de laisser les choses derrière soi à partir du moment où l'on comprend que ce n'est pas de sa faute si on a vécu cela, ni forcément de la faute des autres, mais un enchainement de circonstances qui ont créé cet évément là
c'est vrai qu'une émotion est physiologique, et en se centrant sur les sensations physiques, cela permet justement de mieux accepter l'émotion sans chercher à la transformer, la faire disparaitre, car on s'aperçoit que finalement "c'est pas si méchant que ça"
c'est plutôt quand on lutte contre l'émotion qu'elle devient de plus en plus intolérable
la colère, que je ressens rarement, j'ai appris à la laisser exister en moi, mais pour ma part elle s'accompagnait toujours de deux "collègues " : peur d'être agressive et peur d'être rejeté du fait que je sois perçue comme agressive....
maintenant que j'ai conscience de ces peurs, surtout la deuxième, j'arrive à vivre ma colère sereinement
Merci pour la recette - je retiens le principe de faire refroidir la colère (moi qui ai du mal à être affirmée je n'exprime pas correctement la colère à chaud).
Quelque chose se cache derrière la colère ... ou pas ...
Parfois la colère c'est juste de la colère. Parfois on est vraiment contrariée. Non ?
Je peux vous dire qu'à chacune de mes grossesses je devenais fumasse avec les mauvais conducteurs. Une fois un type a tenté de forcer la priorité en manquant me percuter, je me suis quasiment mise debout dans ma voiture en lui hurlant dessus, une fois je suis même sortie dans la rue (avec mon ventre de 8 mois de grossesse) tambouriner à la vitre d'une crétine qui m'avait fait une queue de poisson pour arriver avant moi au feu rouge. Et il doit y avoir un PV dans une ville où j'ai pris en chasse un abruti qui a enfoncé ma portière à un rond point et a voulu prendre la fuite, je l'ai poursuivi dans la ville en klaxonnant jusqu'à ce que la police arrive.
C'était de la vraie, bonne, saine colère.
Et ... ça ne m'aurait pas fait manger du tout. Vu que je gérais la colère en la déversant (bande de chauffards qui mettent la vie de mon bébé en danger).
Après j'ai aussi de vraies colères, qui sont assorties de ressentis plus troubles. Ca m'arrive quand la situation réactive des émotions anciennes, par ex. qu'on m'a fait du tort et que j'ai honte de ne pas avoir su me défendre (comme quand j'étais gamine). Ou que j'ai du chagrin et que je m'en veux d'avoir raté quelque chose qui ne reviendra pas (en sortie scolaire vendredi j'étais furieuse parce que je suis arrivée à l'heure au rdv donné à mi journée, que du coup j'ai privé d'une attraction le groupe d'enfants que j'accompagnais vu que sinon on allait louper le rdv et ... que les autres accompagnateurs sont arrivés comme des fleurs jusqu'à 45mn en retard ... je n'arrive pas à digérer cette colère là ... aussi parce que je suis en colère contre moi d'être toujours si bonne élève au lieu d'être cool, que je suis triste d'avoir raté une occasion de laisser les enfants s'amuser, que je me sens coupable et trop nulle : avec un autre parent accompagnateur ils auraient fait plus de choses).
Et puis il y a les colères qui masquent autre chose, comme vous l'évoquez ... quand on convertit une émotion difficile à vivre, en une autre émotion plus supportable. Comme ces hommes à qui on a seriné "un garçon, ça ne pleure pas", qui une fois adultes ont du mal à gérer la tristesse et se réfugient dans la colère (ce que je racontais plus haut je crois).
Et maintenant que j'y pense, j'ai le sentiment que je ne mange pas quand je suis "simplement" en colère. Que ce qui peut me rendre fébrile c'est plus le mélange colère-honte par exemple ou colère-culpabilité. Cocktail assez oppressant pour que la tension devienne insupportable et réclame une décharge, dans les cris ou dans la nourriture ...
Je n'ai pas d'exemple de colère qui masquerait la peur ou la tristesse chez moi (en fait, c'est le contraire, quand j'étais petite c'est la colère qu'on m'interdisait de manifester donc quand je pleure parfois c'est de la colère masquée).