De la souplesse pour éviter le contrôle.
Bonjour ,
Comme je viens de le dire dans le fil de la présentation sur les nouveaux arrivants , je suis de retour sur LC après un premier parcours mitigé .
Forte de ma première expérience je me rends compte que ce qui m'a manqué afin que les nouvelles habitudes acquises sur LC deviennent automatiques c'était de la souplesse et du lâcher-prise vis à vis de la méthode et du temps .
Je m'explique , lorsque l'on s'inscrit ici on a envie que ça fonctionne , on y croit et on s'investit très fort . Je faisais tout de façon très "orthodoxe", à la lettre , très scolaire et j'ai eu des résultats sur la balance sauf qu' après l'euphorie des premiers mois je me suis lassée de toujours me demander si j'avais faim , atteint la satiété , des eme , pourquoi , comment ... au final j'étais dans une forme de contrôle et insidueusement j'ai lâché la méthode et suis revenue à mes vieilles et mauvaises habitudes .
A l'aube de ce nouveau départ j'ai peur de revivre les mêmes choses; car même si je suis consciente de ma difficulté il m'est difficile d'être souple dans LC , je veux tout bien faire . D'ailleurs j'avoue repartir tout feu tout flamme , c'est excitant et euphorisant mais je crains le retour de bâton .
Alors je vous sollicite , je sais la bienveillance que l'on trouve sur le forum .
Comment faites-vous pour insuffler de la souplesse dans votre utilisation de LC afin de tenir jusqu'au moment inconnu où l'on sera enfin des mangeurs régulés sans y penser ?
Comment faites-vous pour ne pas tomber dans le contôle ( certes pas des aliments ni des quantites mais des sensations) ?
J'ai une peur aussi...ne jamais parvenir à cet état tant esperé de mangeuse régulée inconsciemment ( parce que me réguler consciemment on l'a compris je suis assez fortiche ! ) .
Je n'ai guère d'idée , parasitée que je suis par mes peurs citées si dessus , si ce n'est peut etre accepter les phases comme elles sont , comme intrésèques à la condition humaine avec des hauts et des bas , accepter les changements tout en restant dans un zone de confort cad en évitant les extrèmes . Qu'en pensez-vous ?
Billie .
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Répondre
Justement Fossette, se "remplir" le ventre, c'est pour FUIR le ressenti en question
l'inconfort est là.... et même si tu n'en as pas conscience c'est simplement parce que tu le fuis
et l'EME-Zen justement nous propose de ne plus fuir, mais de nous confronter au ressenti problématique
ensuite déguster, savourer, c'est surtout pour se centrer sur le goût dans le moment présent.....
mais en faisant ça, on n'est plus dans la fuite, on n'a plus besoin de se remplir
ce qui n'est pas évident c'est justement de sortir de cette fuite, d'accepter d'accueillir le ressenti.....
ce qui m'avait fait progressé à une époque (moi qui mangeais aussi systématiquement) c'est de prolonger ce temps de confrontation, où on accueille l'émotion
à ce moment, il ne faut pas la "faire disparaitre" avec la respiration, mais plutôt accepter de la ressentir, et même si c'est désagréable (en général ça l'est...)
Ca me parle beaucoup, ce que vous dites. Sur l'EME-zen, par exemple. Au début, je l'avais comprise comme ça aussi. Peu à peu, je l'ai utilisée différemment (comme un retardateur). Puis encore différemment (me laisser le temps de voir, et prendre le temps de contempler l'émotion si je mets le doigt dessus). Et au début, ça n'était pas si facile, parce que ça implique de renoncer. En fait, dans le principe, ça n'est pas renoncer, c'est différer pour laisser une place, un temps d'observation. Je l'avais prise comme ça, mais intellectuellement, pas corporellement. Du coup, je repoussais le réconfort alimentaire aux calendes grecques. Ou plutôt : à mon EME du soir, celle à laquelle je cède toujours, et qui me montre que je suis toujours en mode binaire, parfois moins, parfois autant (et qui ne me réconforte pas).
En fait, c'est une mauvaise lecture, au prisme "régimeur" : différer ? ok, je supprime ! (Pas grave, j'ai mon mode binaire sur moi, il me permettra de manger sans faim en fin de soirée !)
En vrai, différer, ça veut bien dire "différer". Je crois que je devrais apprendre à céder à l'EME (sans attendre mon EME du soir). Apprendre à céder dans le sens : écouter cette envie, sans la laisser me dévorer plus tard, le soir. Peut-être que si j'apprends à céder à mon EME en mode réconfort (un temps d'observation, et puis un temps d'acceptation si j'y arrive, et puis un temps de dégustation d'une toute petite portion de l'aliment, comme dans l'exercice de dégustation), si j'arrive à faire ça plus souvent dans la journée, ça m'aiderait à sortir du mode binaire ? Au lieu de ne pas manger, apprendre, par l'expérience (et pas juste par la compréhension intellectuelle), que j'ai besoin de moins manger pendant une EME. Le but final étant de ne plus avoir besoin de manger. Je crois que j'ai voulu aller un peu vite. Ou simplement je n'étais pas prête à ce moment-là à avoir cette lecture.
Je ne sais pas trop si ce que je dis est compréhensible, arf, parce que c'est encore flou pour moi, mais en tous cas, ce fil de forum m'apporte énormément. Bon, après, je ne dis pas que je vais tenter l'expérience dès maintenant, hein, parce que ça veut dire qu'il faut que j'accepte de peut-être décaler mes faims, donc perturber mon appétit prévisionnel encore vacillant. Mais en tous cas, ça me permet d'envisager un chemin à explorer pour approcher mon EME du soir, celle qui me protège de trop changer, qui préserve mon mode binaire, le seul mode que je connaisse pour le moment. (J'essaie depuis quelque temps de la voir comme ça, et non pas comme "cette saleté d'EME du soir")
Ce fil me fait un bon écho à ce que j'ai lu dans le chat d'hier, avec le docteur Apfeldorfer, en réponse à une question :
"Je crois que vous rencontrez un problème assez courant: vous cherchez à remplacer votre prise alimentaire émotionnelle par un espace de respiration, dans une optique de contrôle. Ce n'est pas la logique proposée dans l'exercice de ll'EME-zen et c'est bien pourquoi cela ne fonctionne pas.
Dans l'EME-zen, nous vous proposons, tout d'abord, de prendre conscience de votre EME et de l'impulsion qui vous dirige vers la nourriture. Nous vous demandons de ne pas suivre votre impulsion et de faire alors un espace de respiration de quelques minutes. Cet espace de respiration n'est pas destiné à remplacer la prise alimentaire, mais à vous donner le temps de voir ce qui se passe en vous (pensées, émotions).
Ceci fait, vous mangez alors un aliment, en petite quantité, qui vous paraît réconfortant, et cela, sur un mode de dégustation, pas sur un mode dévorateur. Il est nécessaire que vous ayez alors le sentiment de répondre à votre besoin émotionnel de la bonne façon, en l'occurrence en vous réconfortant avec un aliment aimé. Ressentir de la culpabilité à manger annulerait le bénéfice de cette consommation.
Vous prenez bien votre temps pour vous réconforter en mangeant une quantité minime, puis ceci fait, vous refaites un espace de respiration et voyez où vous en êtes. Si vos émotions ne sont pas suffisamment calmées, vous réitérez la manoeuvre.
Vous pouvez aussi, plutôt que de manger, ne pas manger et rester avec votre inconfort émotionnel, en attendant simplement que cet inconfort s'estompe de lui-même. Là encore, après 10 à 15 mn, vous refaites un espace de respiration et voyez comment vous poursuivez, si nécessaire.
Si vous avez déjà commencé à manger au moment où vous prenez conscience de votre EME, ce n'est pas grave: vous pouvez à ce moment-là faire un espace de respiration et repasser sur le mode EME-zen."
Ce qu'il y a de bien, avec les chats, c'est que ça répond à des questions qu'on ne savait même pas devoir se poser. En lisant ça, j'ai ouvert de grands yeux : "Ah bon ? On peut manger pendant l'EME-zen ???"
Je pense que j'ai sauté la phase de cette étape où je m'autorisais à manger en mode réconfort pour passer directement dans la phase "Je suis un moine zen, je ne mange plus pour calmer une EME, je respire, moâ". Ben autant pour le moine zen qui habite en moi. Lui et moi, on va apprendre à céder à une EME sans que tout soit fichu.
[quote=Pattie]
En vrai, différer, ça veut bien dire "différer". Je crois que je devrais apprendre à céder à l'EME (sans attendre mon EME du soir). Apprendre à céder dans le sens : écouter cette envie, sans la laisser me dévorer plus tard, le soir. Peut-être que si j'apprends à céder à mon EME en mode réconfort (un temps d'observation, et puis un temps d'acceptation si j'y arrive, et puis un temps de dégustation d'une toute petite portion de l'aliment, comme dans l'exercice de dégustation), si j'arrive à faire ça plus souvent dans la journée, ça m'aiderait à sortir du mode binaire ? Au lieu de ne pas manger, apprendre, par l'expérience (et pas juste par la compréhension intellectuelle), que j'ai besoin de moins manger pendant une EME. Le but final étant de ne plus avoir besoin de manger. Je crois que j'ai voulu aller un peu vite. Ou simplement je n'étais pas prête à ce moment-là à avoir cette lecture.
[/quote]
Coucou à toutes !
Pattie merci pour ton humour :-) .
Je ne crois pas que le but final soit ne pas avoir envie de manger , les mangeurs régulés (encore eux , devenir comme eux notre graal lol ) mangent pour se réconforter c'est un phénomène naturel que de chercher à trouver du réconfort quand on en a besoin . Ca peut être par la nourriture , un bon livre , sortir prendre l'air , faire du sport ou di tricot , des mots croisés ou je ne sais pas quoi . A mon sens ce qu'on apprend ici ce n'est pas " au final à ne plus manger lors d'une eme mais à ne pas manger sur en dévorant sans s'arrêter et sans en retiré le moindre réconfort justement .
Il y a peut etre encore une forme de restriction cachée derriere ce propos , une peur de lâcher . Comme la peur d'expérimenter de céder à la petite eme de l'aprem pour atténuer celle du soir . Pourquoi pas ? ( je crois que ca concerne aussi Fossette ) , vous risquez quoi ? A mon avis rien , ca risque de vous faire du bien car vous n'aurez pas passé la journée à contrôler pour finalement craquer encore plus fort le soir car vous avez été dures avec vous même.
Je crois bien qu'il y a tout à gagner même , fierté d'avoir lâcher prise , d'experimenter , gratitude d'avoir écouté son corps .... Il semble justement que vous ne fassiez pas confiance à votre corps .Tester ca ne peut que à un moment provoquer un déclic et mettre fin à la dictature de la tête .
Fossette est ce que tu fais un espace de respiration dans ces moments difficiles ( qq min ) ? Pas pour aller mieux mais pour supporter mieux l'inconfort et pour décider de te réconforter ou pas avec le corps et pas la tete .
Enfin Marieal c'est très positif ce que tu racontes sur ton retour de déplacement ! Oublie la balance , tu dois pas etre la seule du groupe à avoir pris un peu de poids et ce qui t'es arrivée au retour montre que tu te régules c'est plutot génial je trouve . Dur dur de lacher-prise du stresseur-poids j'en sais quelquechose moi aussi .
Courage les filles , nous devons faire confiance à notre corps que ca soit lui qui commande et pas nos têtes . ca fait peur car c'est quitter notre vieux fonctionnement pour en accueillir un inconnu et l'inconnu fait peur ....
Revenir au corps, prendre le temps, lâcher le contrôle, s'écouter sans jugement, juste être à l'écoute de son corps...
J'ai l'impression de toujours tourner autour des mêmes thèmes, des mêmes questions ! A chaque fois, ici, c'est super limpide, mais à table... Parce que ma tête comprend bien, mais que je n'en arrive pas encore assez au corps... Remettre un lien entre ma tête, toute-puissante et bien fonctionnelle, et mon corps, grand oublié dans ma vie.
Se faire confiance, et s'autoriser à vraiment s'écouter : c'est comme prendre son envol !
Je pense que le mangeur régulé ne se pose même pas la question : l'alimentation ne fait pas partie de ses questions (mais il en certainement d'autres, chacun a "ses" sujets !).
Je repensais ce matin à cette question de faire LC comme un régime ou non, et un truc m'est apparu clairement. Enfin, un peu plus clairement !
Quand j'ai une EME (de fin de repas, en ce qui me concerne, le plus souvent), l'idée est de m'arrêter et d'observer ce qui se joue. Qu'est-ce qui se passe, quelle émotion, qu'est-ce qui se cache derrière l'envie de manger. Puis de décider si je mange ou non, en conscience.
Quand je fais LC comme un régime, je ne m'autorise jamais à manger. La réponse est toujours "non, c'est bon, maintenant que j'ai vu ce qui était là, derrière l'EME, je n'ai plus besoin de manger". Le choix n'est jamais le réconfort alimentaire.
Un mangeur régulé peut souvent faire le choix de se réconforter ou de se faire plaisir avec la nourriture : profiter pleinement d'un bon repas entre amis en mangeant un peu trop, grignoter du chocolat parce que c'est bon et que ça fait du bien quand qq chose va moins bien... Pas grave, il régulera plus tard !
M'autoriser le réconfort alimentaire, ou le trop-manger, sans culpabilité et en conscience : c'est encore à travailler pour moi.
Ca, et comme vu plus haut, remettre de la souplesse, pas de tyrannie du "je dois toujours parfaitement écouter et resepcter mes sensations alimentaires".
très bien exprimé, mavo
et surtout cette phrase "non c'est bon maintenant j'ai vu, je n'ai plus besoin de manger"
c'est extremement mental.... et donc bien sûr une forme de controle
au bout de 3 jours de ce régime, moi tu peux être sûre que je fais une EME majeure...
c'est un peu comme ça que je pratiquais l'EME-Zen au début, et cela avait été une catastrophe parce que mes EME devenaient bien pires qu'avant
pourquoi? parce que j'utilisais l'EME-Zen comme outil de controle
ce qui à mon avis est un piège terrible dans ce programme, car tous les controleurs émotionnels de mon type vont être tentés d'utiliser l'EME-Zen pour "controler" leur EME
et au bout de qq jours, bien sûr.... EME tout ce qu'il y a de plus incontrolable
ce qui est idéal, c'est quand on a conscience du ressenti difficile, que l'on chercher à éviter en mangeant, que l'on se connecte totalement à son corps, et ensuite c'est à ce niveau là, et non au niveau de la tête, que l'on décide ou non de s'octroyer un réconfort alimentaire
pas au niveau de la tête
mais du corps, notre envie du corps
une fois que l'on a accueilli le ressenti, et surtout "accepté", et que l'on est connecté à son corps, souvent la question de manger ne se pose plus car en effet, on n'en a plus besoin, mais "réellement", on le ressent
du coup, ne pas manger n'est ni un effort ni une violence
et manger réconfort à ce moment là devient simplement un moment de détente, de plaisir, de vrai réconfort
le fait de s'autoriser à manger dans une EME me semble tout à fait indispensable pour cette raison là : que l'EME-Zen ne soit pas un outil de controle
car dès qu'on commmence à controler (avec la tête), on se prépare des EME, sortes d'échappatoire à cette tyrannie, cette absence de place pour l'émotionnel, pour le corps, pour simplement "vivre"
Bravo Pattie d'avoir réussi à lutter contre le contrôle et la frustration de ne pas "bien faire " ! C'est un magnifique lâcher prise !
Je pense que ce serait pas mal dans ce genre de situation qui sortent de l'ordinaire que nous ayons la présence d'esprit de penser à ce que ferait un mangeur régulé . ( je dis nous car j'y pense souvent après coup , vous savez comme la répartie à une vacherie qui vient trop tard)
Donc dans ce cas ( séjours , vacances , invitations ou restau répétés ! ) un mangeur régulé ne décortique pas tout je pense mais est confiant sur la régulation qu'il retrouvera les jours suivants !
Nous tenons la une clef je pense , lâcher-prise , faire confiance à son corps , ne pas écouter mordicus sa tête :-)
Hello,
Pour ma part, j'ai demandé à réinitialiser mon parcours, après un an de LC. Je commence aujourd'hui mon carnet découverte.
J'ai fait ce choix, car je pense que ce sera plus motivant pour moi d'avancer étape par étape (quitte à zapper des exercices comme me l'a proposer ma coach), plutôt que de tourner dans la dernière boucle de "perfectionnement du comportement alimentaire".
Pattie, c'est un plaisir de te lire !
J'ai aussi le problème de l'EME du soir, intégrée dans le repas. J'ai accepté l'idée de lâcher prise et de céder à une éventuelle envie de manger dans la journée, pour éviter que tout se diffère le soir.
Ce n'est pas évident, car pendant des années, j'ai appris avec beaucoup d'effort à ne pas manger hors des repas, même sous la pire des EME. Donc, impression de régresser.
Et puis, parfois, je peux très bien avoir envie de fuir une émotion SANS avoir envie de manger. En tout cas, sans avoir envie de manger tout de suite. Déjà, car je veux manger en ayant faim et puis parce que manger chez moi, dans un contexte où je peux choisir et être détendue (sans être dérangée par mes collègue), c'est plus attirant et ça me paraît plus réconfortant.
Mais bon, si je veux évoluer, il faut que je teste ça. Je le ferai sans doute avec du bon chocolat.
Avez-vous aussi des EME où vous avez une envie forte de vous "remplir" le ventre (sans inconfort durable), pas seulement de savourer une petite quantité ?
La souplesse pour moi, c'est aussi d'arrêter de me sentir en échec parce que je ne respecte pas ma satiété le soir ! car c'est comme le stresseur poids, c'est contre productif.
Accepter de sentir, ne pas avoir peur de sentir une émotion inconfortable. Parce que c'est ça qui me transformera, me fera mûrir : être en contact avec moi-même, ma vérité ! Et pas un faux bien être à tout prix, basé sur l'évitement et la distraction des pensées et émotions "désagréables".
Bonne continuation,
Fossette.
Ps : Pattie, je veux bien que tu partages ton expérience, si tu cèdes à une EME en journée ;) histoire de s'encourager !