Les pensées hameçons
Les pensées hameçons sont des pensées récurrentes qui ont tendance à nous "entraîner" dans la lutte émotionnelle
parce que c'est lié à une souffrance, une histoire particulière
ce sont celles qui nous "accrochent"
on les appelle pensées hameçons car nous sommes libres ou non de nous accrocher à cet hameçon
mais de pouvoir en prendre conscience, de ces pensées là, est souvent très utile
pour ma part, celles que j'ai repérées depuis quelques semaines, les plus puissantes pour aller m'entraîner du côté de la lutte émotionnelle sont :
" personne ne m'aime"
" il ne m'a jamais vraiment aimée"
" personne ne m'aimera jamais vraiment" (notez le vraiment, c'est très caractéristique chez moi)
ça c'est du côté "la non-aimée"
et puis aussi
" personne ne me comprend"
" il a trouvé que ce que je disais n'était pas intéressant, il n'a pas vraiment compris"
" tout le monde se fiche de ce que je pense"
du côté de l'incomprise de service
et vous, quelles sont vos pensées hameçons???
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Répondre
Je viens de relire le tchat de mercredi soir et j'ai relevé une phrase du docteur Apfeldorfer qui dit que le problème n'est pas d'avoir ces pensées, mais que celles-ci nous empêche de faire ce que l'on voudrait faire. En effet, si je pense que je suis nulle, je vais me dire que je n'y arriverai pas avant même de commencer. Donc, ne pas laisser ces pensées nous gouverner et faire. Ça marche tant mieux, ça ne sera jamais parfait, alors se satisfaire de ce qui a marché. Ça ne marche pas, tant pis, on ne va pas rester sur un échec. Ce n'est pas parce que ça n'a pas marché cette fois ci que ça ne marchera jamais. Tirer les conclusions qui s'imposent et recommencer.
J'aime bien l'idée qu'il n' a pas d'echecs juste des leçons...
[quote=FRED73] ne pas y adhérer mais également ne pas s'en vouloir d'avoir ces pensées là.[/quote]
eh oui attention, ne pas y adhérer ne veut pas dire ( et c'est très important) lutter contre elle
pour moi ce qui m'a le plus aidé avec la pensée de "nul" (variante de pas assez bien, pas à la hauteur), c'est de comprendre qu'elle était en fait très utile, donc très "à propos"
voilà ce qui aide à accepter les pensées, pour moi, tout comme les sentiments, c'est de comprendre qu'elles ne sont pas utiles en tant que telles, pour s'y complaire, si cela nous empeche d'agir vers ce qui est important pour nous
en revanche, quand elles se réveillent c'est généralement tout à fait "sensé"
pour ma part, la pensée de "nulle", quand elle se réveille (au moins trois fois par semaine dans les périodes tranquilles, mais ça peut aller à des dizaines de fois par jour), j'ai compris que c'était en fait un signal que je devais me mettre "au travail"
qu'une partie de moi-même était en train de demander une compétence plus importante, et qu'en fait c'est le travail qui permet de développer cette compétence
se mettre au travail pour développer une compétence, voilà la seule utilité que la pensée "nulle" pour nous apporter
seulement avant cela provoquait l'inverse : surtout ne pas travailler pour ne pas avoir encore plus conscience de sa "nullité"
maintenant que j'ai apprivoisé ce sentiment, je sais que c'est juste un signal (un peu comme l'EME est un signal de lutte émotionnnelle), je sais que c'est le signal pour travailler une compétence à laquelle j'aspire (sans en avoir vraiment conscience)
pour ma part, cela m'aide beaucoup à accepter de penser, savoir que ça peut avoir un "rôle" qq part, mais sans se laisser embarquer dans l'histoire en tant que telle
c'est à dire l'histoire se réactive, j'en prends conscience, je me dis "tiens il est peut-être temps de travailler un peu" mais je ne rentre pas dans l'histoire en tant que telle, je ne la prends pas pour argent comptant
je ne cherche pas non plus à me rassurer ou à me prouver à moi-même que je ne suis pas nulle, au contraire (car ça c'est de la lutte), je sais que cette histoire s'active et se désactive automatiquement
mais repérer que cette activation peut avoir un sens aide aussi à ne plus se "fustiger" d'avoir de telles pensées
moi la pensée je suis nulle, quand elle s'active, si je me mets au travail pour me perfectionner, cela fonctionne bien
c'est en fait de l'anti-perfectionniste que d'accepter de se sentir "nulle" (ou plutôt pas à la hauteur) et de se mettre au travail pour améliorer ses compétences
non pas dans le but de devenir parfait, mais en réponse à cette "envie" intérieure de progresser
le perfectionnisme je le comprends comme l'envie de vouloir être parfait d'emblée
or d'une part la perfection n'existe pas, on peut toujours trouver mieux, mais ensuite, rien n'est d'emblée, on peut avoir certains "dons", mais pour la plupart des choses il faut en fait travailler
travailler, apprendre, c'est l'anti-perfectionniste dans le sens où l'on accepte d'avoir des compétences à développer, et on accepte d'être donc tout à fait imparfait
donc pour résumer, mon sentiment d'être "nulle" (pas assez bien), cela m'indique cette envie intérieur de progresser, or pour progresser, y'a qu'un seul moyen : travailler, étudier, expérimenter
depuis que je réponds à cette envie là, ce qui implique profondément de voir en face ces incompétences et ne pas s'en formaliser, eh bien je me sens beaucoup mieux avec ce sentiment
cela lui donne pour moi du sens, et le but n'est absolument pas de le faire disparaitre, mais bien de le considérer comme ayant du sens, une intention positive
un peu comme la colère qui est très utile pour se défendre
si je ne m'étais pas sentie totalement "nulle" dans les prises en charge adulte que j'effectuais, je ne me serais pas formée sur des nouvelles techniques absolument géniales qui permettent d'améliorer totalement des prises en charge par rapport à des collègues qui gardent les gens en suivi plusieurs années
ainsi m'être "senti" nulle l'an dernier, même si c'était largement désagréable, a eu un impact très positif, comme une "force" qui te dirige
pour reprendre la métaphore du surf, c'est comme une vague, si on apprend à la surfer, on trouve une énergie que l'on n'aurait pas sinon
Je suis moi aussi totalement d'accord avec ľ analyse d'Izabelle. Je voudrais moi aussi être toujours bien, toujours en forme, toujours calme et de bonne humeur et j'ai tendance à culpabiliser quand je ne vais pas bien...
Quand on voit une pensée hameçon: se demander si cette pensée est utile ou non.
Ceci dit l'étape suivante qui consiste à la regarder sans y adhérer est toujours délicate. De mon côté, je la traite avec humour quand je suis dans un bon jour style: tiens, te revoilà, ça faisait longtemps. Je t'ai manqué?
Et puis parfois, certaines pensées se pointent notamment avant de dormir car j'estime que là le guerrier a besoin de repos (moi en fait) et là l'acceuil est nettement moins chaleureux teinté de colère.