J'ai craqué (forme de Burn out), la RPC peut-elle être en cause ?
Bonjour,
Cette expérience n'a peut être aucun lien avec Linecoaching et la RPC, et pourtant, je souhaite la partager. En ce moment, je suis dans un tournant de ma vie professionnelle : un boulot pas très motivant, ni intéressant... je vivote tous les jours sans trouver de l'intérêt. La plupart des tâches confiées relèvent de l'exécution (alors que je suis cadre). Vous me direz "tu as un boulot, contente-t-en". Malheureusement, quand on y passe 9h par jour, on aimerait y trouver un peu d'accomplissement personnel.
La RPC m'aide beaucoup à canaliser mon stress (je suis un mec très nerveux) et je pratique assez régulièrement, y compris lors des coups de stress au boulot.
Pourtant, lundi, j'ai craqué... une boule dans le ventre, des fourmis dans les mains et la vue s'est troublée, juste avant une réunion. Les émotions ont pris le dessus. Je me suis effondré. Le médecin avouera que c'était 100% psychosomatique.
La bonne nouvelle, c'est que je ne me suis pas jeté pour autant sur la bouffe, même si cette crise m'a été très couteuse physiquement (faim immense après).
Je pense que mon "cas" relève d'autre chose que Linecoaching, mais je ne voudrai pas que mes émotions réexplosent à nouveau de la sorte. ça ne m'était jamais arrivé...
Je m'adresse à Gérard Apfeldorfer : y a-t-il un risque que la RPC joue un rôle "cocotte minute" ? Que les émotions finissent finalement par exploser à force d'être canalisées ?
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Bonjour Aomane,
Tu résumes bien ce que je ressens. C'est vrai que ce thème m'a fortement interéssée, même si je n'ai pu y répondre, faute de ? j'ignore. Ce que je peux dire, c'est que des phénomènes de ce genre, j'en ai eu plus que ma part dans mes années antérieures. Les peurs, les angoisses, les culpabilités, j'ai tout vécu, avec de grandes périodes de déprimes en plus. Alors, après, c'est quoi? J'ai décidé un jour d'accepter ce que je suis, il n'y a d'ailleurs pas si longtemps, et j'ai commencé de faire le chemin avant LC, et maintenant avec LC qui me permet de continuer ce long chemin de la paix avec moi-même. Je ne les "vois" pas ses pensées, mais je les accepte quand elle se présentent. Non, tout n'est encore pas bien clair, mais je me fais confiance. Et je ne veux plus être parfaite!
Quelques avancées qui peuvent t'aider dans ton chemin?
Que la force soit avec toi.
Yvette
Merci beaucoup viviette pour ton message!
Oui j'essaye d'accepter que je ne suis pas parfaite et que j'ai des défauts et que je ne serai jamais celle que j'aurais voulu être...
J'essaye maintenant de faire avec mon physique et de profiter de chaque jour...
[quote]je leur donne des petits noms aussi, à ces états intérieurs, des petits noms affectueux même, il y en a un que j'appelle "le vieux lion blessé"[/quote]
Ah, je comprends mieux en te lisant l'intérêt de les nommer, nos états émotionnels récurrents.
Pour moi, ils sont vite associés à des musiques.
Dans ce cas, celui que j'avais ce matin pendant ma PCS, c'était le vol du bourdon, de Rimsky Korsakov, qui décrit bien mon état quand je me sens toute agitée :)
//www.youtube.com/watch?v=5LGYGxtozgg
Et quand je me sens heureuse et sereine, c'est le badinage de Marin Marais; La viole de gambe, c'est comme la contrebasse, ça respire et ça fait penser à la RPC.
//www.youtube.com/watch?v=Dzw8gtqsvDM
Pardon pour le hors-sujet, ZePretender, j'arrête là.
Merci Sylvie75,
J'ai bien aimé le "Vol du Bourdon" !
Un peu d'humour... ça fait du bien... ça fait rire, ça détend... la prochaine fois je penserai à ton bourdon !
Bien amicalement,
doveline
bonjour à tous et merci pour ce passionnant fil de discussion
pour ma part, j'étais dans le contrôle émotionnel depuis ma plus tendre enfance, c'était un peu devenu une seconde nature
d'ailleurs, tout le monde m'enviait ma "zenitude" (sauf que bien sûr j'étais tout sauf zen)
donc quand j'ai commencé la PC, je m'en suis effectivement servi pour canaliser mes émotions, c'est à dire en quelque sorte les modifier, avoir un outil qui les rend moins fortes, moins dérangeantes, un outil qui me dit "ces émotions ne m'auront pas"
et très vite je me suis rendue compte que quelque chose n'allait pas, mes EME étaient intenses et foudroyantes, j'avais également des manifestations psychosomatiques
je pense que ça m'aura pris longtemps, 10 mois bien tassés, pour enfin pouvoir accepter vraiment mes états intérieurs et mes ressentis sans les modifier
j'en ai toujours peur, ça c'est sûr, mais je me mets dans une dynamique "d'accueil"
je me dis "je suis capable de le supporter" même si c'est désagréable et que je suis morte de trouille
je leur donne des petits noms aussi, à ces états intérieurs, des petits noms affectueux même, il y en a un que j'appelle "le vieux lion blessé"
et parfois bien sûr j'ai toujours du mal à vivre certaines choses, mais peu à peu je progresse et je n'ai plus de manifestations psychosomatiques et quasiment plus d'EME
c'est vrai qu'il est vraiment difficile de sortir du contrôle émotionnel, mais l'acceptation de ses ressentis est vraiment une clé fondamentale
mais bien sûr, on ne défait pas en un jour des habitudes prises durant des années
bon dimanche à tous!
Pfiou, intervention lumineuse que j'ai relu 3 fois doucement, et que je "fais tourner".
Ce matin, avant de vous lire, pendant ma PCS, je me suis aperçue que j'étais super speed, incapable de me calmer... Puis je me suis souvenue que "me calmer" n'était pas l'objectif, et j'ai juste observé mon agitation. Vous avez raison de dire que "ne pas interagir" est ce qui est le moins évident.
Un grand Merci Docteur pour ces explications dominicales... elles nous aident vraiment à y voir plus clair !
"Accepter" est pour moi encore la partie la plus difficile à appréhender dans l'apprentissage de la Pleine Conscience... peut-être tant que je n’y suis pas encore parvenue.
Aller au delà de ses peurs en attendant que l'orage passe... comme ça... sans utiliser la prise alimentaire pour les calmer... est un cap à dépasser.
C'est vrai… lorsqu'on prend le temps d'analyser ce qui se passe... on réalise que l'état dans lequel on se trouve dans ces moments là... peut donner lieu à plusieurs interprétations... il faut peut-être arrêter d’interpréter et se contenter d’observer tout simplement l’état dans lequel on est.
Souvent ce qui aggrave ces états… est l’interprétation et l'anticipation que l'on en fait par la pensée… de ce qui arrive et de ce qui peut nous arriver.
Effectivment, le mieux est peut-être tout simplement d'accepter ces états lorsqu'ils se présentent sans chercher à les calmer.
C’est peut-être aussi plus facile en arrêtant de les interpréter et surtout en arrêtant d'anticiper… et de se contenter de vivre dans le moment présent.
Il y a encore du travail à faire !
Merci aussi aux participant(e)s... à plusieurs on y arrive plus facilement
Beau dimanche à toutes et à tous,
doveline
Zepretender tu écris : "La RPC m'aide beaucoup à canaliser mon stress (je suis un mec très nerveux) et je pratique assez régulièrement, y compris lors des coups de stress au boulot.
Pourtant, lundi, j'ai craqué... une boule dans le ventre, des fourmis dans les mains et la vue s'est troublée, juste avant une réunion. Les émotions ont pris le dessus. Je me suis effondré. Le médecin avouera que c'était 100% psychosomatique."
De ce que je comprends ce ne sont pas tant les émotions qui ont pris le dessus mais le corps de part toutes les manifestations physiques que tu décris (boule dans le ventre...)
Quand le corps se manifeste c'est aussi parfois quand nos émotions ne sont pas suffisamment repérées, identifiées, entendues, respectées.....
Les séances formelles de rpc n'ont pas spécialement vocation à calmer notre nervosité, mais plutôt à nous aider à nous poser et à vivre/ressentir ce qui se présente comme émotion dans l'instant quelque soit cette émotion ou pensée
Merci de ton post Zepretender; je me suis régalée à lire tous les posts qui ont suivis dont celui de Capuccino qui m'a particulièrement sensibilisée.
Bon courage pour le boulot.
Lorraine
Bonjour zapretender, bonjour tout le monde,
Merci de partager sur ce forum vos expériences, vos avis. Ça cogite, vous êtes toutes et tous en recherche et cela me réjouis grandement. Que de progrès!
Revenons aux bases : qu’est ce que la pleine conscience ? C’est la pleine conscience du moment présent, de ce qui s’y trouve. Porter notre attention sur un élément du corps (la respiration, différentes sensations corporelles) ou sur un élément extérieur (des sons) nous situe dans le moment présent. Se présentent alors des pensées, des images mentales, car dans notre espace mental, nous avons cette « machine à penser et à résoudre les problèmes » qui travaille en permanence. Ces pensées se présentent, elles font donc partie du présent, et nous les observons aussi. Notre activité mentale allume des émotions, et ces émotions, nous les laissons être ce qu’elles sont, nous observons leurs effets corporels, nous suivons leur évolution.
Ce « training » nous conduit à nous habituer à nos pensées et nos émotions sans les éviter, sans faire appel à des conduites qui ont en dernière analyse pour fonction de masquer pensées et émotions pénibles (boulimies, prises alimentaires exagérées, travail, télévision, sport, toute activité produisant des sensations de préférence intenses peut être utilisé).
On s’habitue à avoir toutes sortes de pensées qui ne plaisent pas à notre être conscient. Mais cet « être conscient », ce « je », ce « moi observateur », ou pour parler comme les neurophysiologistes, cet espace de travail, ou encore pour le dire à la façon des croyants, cette âme, ce n’est pas ce qui pense en nous, c’est ce qui observe. Là où je pense, je ne suis pas, là où je suis, je ne pense pas.
On s’habitue aussi à ses émotions, à ces sensations physiques qui les constituent. Lorsque ces émotions sont intenses, elles prennent un tour désagréable. Un tour inquiétant, même. On peut alors prendre peur à propos de ce qu’on ressent. Ou bien nos pensées, nos émotions génèrent de nouvelles pensées et émotions, dites secondaires. On a peur d’avoir peur, on est en colère face à ses pensées, ou bien on est coupable, honteux…
Pour toutes ces raisons, on peut préférer ne rien vouloir savoir de tout cela, de son monde intérieur, de ses émotions, s’en détourner et les éviter.
Malheureusement, cela ne les empêche pas d’exister. Les émotions se révèlent alors à nous, non pas par des pensées, par des signaux physiques, mais par des sensations physiques qui s’emballent : boule dans la gorge, dans le ventre, troubles visuels, malaises, douleurs et fatigue.
Voilà pourquoi il est bon de se mettre à écouter son monde intérieur, à écouter notre corps qui nous signale ce que nous ressentons et que nous appelons des émotions. Nous pouvons alors adapter nos conduites, nous sommes motivés à certains apprentissages afin de ne pas nous trouver démunis dans telle ou telle situation.
Lorsqu’on fait ces exercices de pleine conscience, il est fondamental de ne pas chercher à « faire passer » les pensées et émotions. Faute de quoi, on n’est plus dans le mode « être », cette position de l’observateur, et on en est revenu au mode « faire ». On veut que les émotions disparaissent, ou on veut les « canaliser ». C’est là un piège courant, et peut-être le plus difficile dans cette affaire de pleine conscience. Il convient au contraire de laisser nos pensées être ce qu’elles sont, et nos émotions de même, de se contenter de les observer, de près, de tout près, sans chercher à les faire partir. Oh, elles partiront, lorsqu’elles le voudront. Et lorsqu’elles partiront, nous ferons ce constat : elles sont passées en nous et nous sommes intacts.
Imaginez que votre espace mental est comme le ciel, et que vos pensées et émotions sont comme le temps qu’il fait. Le temps est variable, parfois au beau, parfois à l’orage. Il se peut même qu’il y ait du barouf, des éclairs, du tonnerre. Le ciel contient tout cela, sans en être atteint. À tout moment, vous pouvez vous élever dans le ciel et contempler les nuages, l’orage, et même la tempête de plus haut. On ne cherche pas à modifier le temps qu’il fait, on attend que ce temps évolue de lui-même.
Manger en pleine conscience, pas seulement pour le plaisir, mais aussi pour le réconfort que cela apporte, est parfaitement légitime. Dans la mesure où on n’est pas dans l’évitement émotionnel, dans la recherche d’une annulation de ses émotions. Dans la mesure où nos sensations gustatives constituent cet élément qui nous recentre sur le moment présent. On accepte alors les pensées qui nous rendent visite, les émotions qui s’allument, comme autant d’éléments du présent, toutes choses à observer.
Alors, cher zapretender, peut-être est-ce là ce qui vous empêche d’avancer, ce qui fait que vous avez ces réactions dites psychosomatiques : vous cherchez à contrôler vos états mentaux et vos émotions.
Je sais que ce n’est pas facile d’abandonner le mode « faire » et de se situer dans le mode « être », d’être là, en pur observateur de ses états mentaux. Mais si vous y parvenez, tout d’abord un peu, puis de plus en plus (sans jamais y arriver complètement), alors sans doute les choses bougeront-elles dans le bons sens.
Encore un petit mot : nombreux sont ceux d’entre vous qui ont constaté que ne plus se réfugier dans la nourriture aboutissait à ressentir davantage. Et que ce n’était pas forcément agréable ! Et justement, la pratique de la pleine conscience permet d’accepter de mieux en mieux ses émotions, sans les craindre, de s’y habituer sans les fuir, de ne plus avoir besoin d'anesthésie.
À se rappeler : je ne suis pas mes pensées (verbe être, verbe suivre), « je » ne suis pas responsable de mes émotions, dont « je » ne suis que l’observateur.
Bonne journée à tout le monde, et bonne continuation.
Merci beacoup Docteur pour ces amples explications.
Accepter ce qu'il y a en nous mais si "on "refuse de "voir" ces pensées, ces sentiments qui sont parfois l'inverse de ce que l'on voudrait.... Lacher prise et arrêté d'être quelqu'un de parfait ou d'essayer de devenir comme un "modèle".