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manger par faim puis par EME ?

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
05 mai 2014 à 17h

Bonjour,

 

Est-il possible de commencer à manger par faim et de continuer par des EME qui nous empêchent de nous arrêter ou qui nous font manger trop...

C'est sur ce constat que j'étais restée la première fois que je suis venue à la méthode. Aujourd'hui je recommence et j'ai choisi de reprendre à l'étape des EME justement mais du coup je ne sais pas comment remplir le carnet. Est-ce que je mets que les EME sans faim dès le départ ou est-ce que je mets aussi quand je mange trop... au delà de la satiété  et que je m'en apperçois sur le moment ?

 

Je ne sais pas si j'ai été claire mais j'espère lol

 

Marie

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28 commentaires

Oui, il faut en passer par LE moment où on se dit "Bon, allez, là, maintenant, tout de suite, j'essaie". Mais ça n'est pas un moment de contrôle, c'est un moment de lâcher prise. Et ça n'est pas renoncer pour toujours, c'est essayer une fois. Et puis une autre. Et puis une autre. Et à force, ça devient familier, puis préférable à un autre comportement.

Je ne sais pas si ça te parle ? Moi, ça a fait tilt le jour où j'ai compris que si j'avais tant de mal, c'était parce que j'étais dans le contrôle (alors que je me voyais comme une "lâcheuse-prise" typique !), et que je n'avais pas à renoncer pour toujours, que ça n'était pas pour un essai, voire dix, que j'allais changer du jour au lendemain sans avoir le temps de dire ouf. Renoncer pour toujours, c'était aussi ma forme de contrôle (et donc ne pas renoncer est ma forme de contrôle aussi). Accepter d'avancer, de régresser, d'avancer, de régresser, ça a été ma forme de lâcher prise. Accepter que mon parcours soit labyrinthique, pas linéaire (ou à la limite un peu sinueux). Au final, c'est plus confortable. Le lâcher-prise, au début, c'est dur, pour une contrôleuse. Mais quand on y arrive, ça fait comme un relâchement de tension, toute l'énergie de la lutte se démobilise. Ca me rappelle l'histoire pas si drôle de l'homme qui court en portant une enclume, et quand on lui demande pourquoi il porte cette enclume, il répond que quand il la pose, ça fait du bien.

Et du coup, ça commence à me faire réfléchir. Certes, j'en suis loin, mais quand j'arriverai à démobiliser de plus en plus souvent l'énergie de ma lutte de contrôle, je vais me retrouver avec plein d'énergie inemployée. Je comprends pourquoi les anciennes du forum travaillent ou ont travaillé sur leurs valeurs profondes. Je me suis posée la question, et j'ai découvert que je ne savais pas trop quelles étaient les miennes. C'est souvent pour ça, je pense, que j'ai parfois l'impression de manquer d'assise, qu'un souffle trop fort pourrait me renverser (d'où l'intérêt de ma lourdeur). Le livre de Russ Harris dont elles parlent, je ne l'ai pas encore acheté, mais ça ne saurait tarder !

Quand je pense qu'avant, j'essayais de solutionner tout ça avec 5 fruits et légumes par jour, une part de féculent à chaque repas, une part de protéines, une dose de matière grasse, quelques points de chocolat et de gâteaux à l'édulcorant et de la gym ! Ca n'est pas un hasard si LC est né du travail commun d'un nutritionniste et d'un psychiâtre, et pas du croisement entre mathématicien et un compteur à points !

J'avoue avoir encore du mal avec ça... Je regarde mes émotions mais à terme j'aimerai arrêter de les assouvir de les envoyer balader avec la nourriture... Je n'arrive pas à me dire "je viens de m'avaler un paquet de biscuit apéro sans faim parce que j'ai eu une mauvaise journée , que mes filles m'ont énervée etc... " sans vouloir que cela s'arrete... Je trouve ça logique de vouloir que cela cesse non? J'ai lu qu'à un moment il fallait accepter cet inconfort et que cela deviendrait un réflexe de laisser quand plus faim... Mais pour cela il faut passer par ce contrôle qui fait que l'on va renoncer... Non? Je suis dans le flou...

mn05, c'est à partir du moment où tu accueilles ton émotion et que tu acceptes de la vivre que tu n'as plus DU TOUT besoin de t'envoyer le paquet de biscuit apéro

pour tout te dire, cela te semble tout à fait incongru

mais c'est avec le temps,  le temps de déconstruire ce réflexe, le temps d'apprendre à se laisser ressentir, l'agréable comme le désagréable

le temps de savoir aussi, ce que l'on ressent, et d'accepter de le ressentir, parce que le coup de la "mauvaise journée",  ça sent l'accumulation de ressentis non conscients

 

c'est simplement la conscience de ce que l'on vit, accepter de faire l'expérience d'émotions moins agréables que d'autres parce qu'elles font partie de la vie, et donc ne plus avoir besoin de les calmer en mangeant

les EME qui perdurent, de façon ensuite très occasionnelle (donc pas nuisible pour le poids)  sont beaucoup plus modérées, car elles se font en conscience, à la manière de l'EME-Zen, mais dans ce cas ce n'est pas tout le paquet qui y passe, mais seulement un ou deux gateaux apéros

mais avant, avant ça,  le réflexe de "calmage" nourriture,  c'est par l'accueil des émotions qu'on agit le plus dessus

en n'essayant pas de calmer - controler, l'EME, mais plutôt en arrêtant de lutter contre le ressenti difficile que l'on ressent, bref en comprenant quel état intérieur désagréable l'EME vise à controler - apaiser - faire disparaitre,  et en acceptant de faire l'expérience de cet état intérieur-là, tel qu'il est

Les EME non liées à un repas j'en ai très peu et quand j'en ai je gère plutôt pas mal... Le soucis c'est vraiment DANS le repas. Ce moment ou j'ai tellement envie de me remplir de ces aliments qui sont bons que je vais le faire....
Les EME non liées à un repas j'en ai très peu et quand j'en ai je gère plutôt pas mal... Le soucis c'est vraiment DANS le repas. Ce moment ou j'ai tellement envie de me remplir de ces aliments qui sont bons que je vais le faire....

Je suis encore débutante de l'EME-zen, je ne la pratique pas à fond, je pratique comme je peux, mais je peux te dire comment ça se passe pour moi hors repas. Parce que "en repas", ça n'est pas si facile. J'avais commencé, mais c'est un peu trop dur pour moi en ce moment. Donc hors-repas. C'est de l'EME-zen bricolée, hein, un peu home-made : je ne suis pas assise le dos droit, je n'essaie pas de saisir une émotion au passage, juste les sensations physiques, c'est plus abordable pour moi. La télé est allumée et en plus je tricote. Mais bon, c'est ce que j'arrive à pratiquer pour le moment, et ça m'apprend des choses, ça me fait expérimenter, donc ça me va !

Je prends l'aliment que j'ai envie de manger, et je le pose près de moi, à ma portée. C'est l'heure de mon rendez-vous avec l'EME, un moment où j'accepte de la rencontrer, un peu à froid, alors qu'elle ne me taraude pas. Puis je fais ce que je fais d'habitude. A l'heure de mes EME du soir, je tricote en regardant un dvd (en ce moment, c'est une série que j'ai déjà vue). Pendant ce temps, ça me tiraille de manger, l'EME est forte, comme une vague. Je la regarde, je la sens, je répertorie les endroits de mon corps où elle se manifeste. Ensuite, elle régresse, comme une vague. Elle est toujours là, mais les manifestations physiques sont moins fortes.

Après au moins la première vague, je mange une bouchée de l'aliment que je me suis préparé. En général même une deuxième et une troisième, et bon, ben voilà, hein : dans ma tête, j'aurais idéalisé que je mangeais lentement, en mode dégustation hyper-lente. Mais dans la réalité, pas du tout. Donc ça me fait des choses à observer pendant mon EME-zen home-made ! L'accélération des mouvements, la disparition des bouchées ("ah zut, je n'ai pas senti le goût là !" "Ah zut, j'ai avalé alors que ça avait encore du goût à libérer"). Je perçois aussi mon impuissance à m'arrêter, un peu comme un tourbillon, bouger ou tomber.

Après une ou quelques bouchées (pas plus de la moitié de l'aliment), je m'arrête. Parfois facilement (miam, c'était bon, j'en garde pour tout à l'heure). Parfois c'est dur, et là, j'observe le vide que ça laisse, la distorsion entre l'envie d'en remanger et la perception de l'affadissement lié au rassasiement gustatif. Petit à petit, ça devient vivable. Puis ça passe en arrière-fond au hasard d'un dialogue de ma série ou d'un point de mon tricot.

Plus tard, je reprends une bouchée. Vers la fin, je n'en ai plus la même envie, mais je le fais quand même. C'est une autre envie qui m'y pousse, avec des manifestations physiques moins faciles à saisir (pas de crispation, pas de tourbillon), peut-être l'impression que si je ne le fais pas, ça veut dire que je passe un cap sans retour (même si je sais que non : les pensées, ça pense comme ça veut) et que je ne suis pas prête.

Je fais ça après avoir utilisé (en vain) l'EME-zen pour ne pas manger sans faim. Ca ne marche pas comme ça. Ca permet surtout de saisir comment ça fonctionne, une EME. Si on la satisfait, on ne peut pas voir ça. Là, j'en suis à : comment ça fonctionne au niveau physique. Peut-être qu'un jour, je pourrais aborder le "comment ça fonctionne au niveau émotionnel". Mais je ne suis pas pressée.

J'ai remarqué que ça marche mieux avec un truc du genre crème dessert super bonne qu'avec un biscuit (même délicieux) ou du chocolat, parce qu'il y a plus de cuillerées dans une crème que de bouchées dans un biscuit ou un chocolat. Ca me laisse moins de temps d'observation. Et puis ça en met sur les doigts, c'est pénible en tricotant. Avec la cuillère, c'est l'EME-propre !smiley

[quote=Pattie]

peut-être l'impression que si je ne le fais pas, ça veut dire que je passe un cap sans retour (même si je sais que non : les pensées, ça pense comme ça veut) et que je ne suis pas prête.

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J'ai connu ça aussi, Pattie smiley Cette impression de tout ou rien finalement: soit je garde le même comportement, soit j'en change, mais alors dans ce cas là c'est à vie et je ne pourrais pas revenir en arrière. Et l'impression que si je basculais, je ne pourrais plus jamais me réconforter avec la nourriture, que je serai "obligée" de ne plus manger. En fait, je ne voulais surtout pas retomber dans la restriction cognitive.

Et puis la RPC m'a aidé à prendre conscience de ce chemin de pensées et que ça n'était que des pensées. Et que je pouvais vivre ces ressentis/moments désagréables, en respirant, et du coup en choisissant de manger ou non. J'accepte qu'il y aura encore des moments où le nourriture m'aidera à mieux les vivre et que ça ne voudra pas dire que je retombe dans un "mauvais" comportement.

Mno05, moi ce qui m'aide vraiment à gérer les EME de fin de repas, c'est la méditation pratiquée régulièrement et en dehors des repas. Au bout d'un moment, à force de pratique, certains réflexes sont venus s'appliquer au moment des repas, tous seuls, sans que j'ai eu à provoquer quoi que ce soit.

J'édite mon message pour le compléter: la gestion des EME de fin de repas avec la RPC n'est pas venue tout de suite et même ça n'était pas le but. J'ai commencé à me mettre sérieusement à la RPC pour mieux gérer mon stress vis à vis du travail, de la journée et juguler un peu les crises d'anxiété en fin de journée. Les repas c'était plutôt "live and let live", je me disais "je fais ce que je peux, c'est comme ça, pour le moment". Et puis un jour, je me suis dit "tiens, la technique qui te permet de vivre un moment difficile au travail (je me concentre sur ma respiration, plutôt que sur mes pensées, tout en continuant de discuter avec qq1 ou de faire une tache difficile)", je pourrais peut être l'appliquer aux repas, à toutes ses pensées qui viennent "parasiter" mon repas". Voilà smiley

D'accord donc vous me conseillez pour le moment de faire une pause et d'observer mais pas forcément de chercher à ne pas manger et puis à force ça va marcher ?.. Ce soir pendant le repas (apéro dînatoire!!!!!) je me suis calée dans la chaise et je me suis dit "je n'ai plus faim! Mais bon dieu qu'est ce que j'ai envie de ça et de ça... Qu'est ce que je fais? J'ai déjà perdu pied plusieurs fois dans la semaine il ne faudrait pas ce soir non plus...." Et 1 minute après "bon Ben tant pis" et j'ai mangé un peu plus. Ça me l'a fait deux fois avec un sentiment de culpabilité intense la deuxième fois.... C'est terrible... Je Sais qu'il ne faut pas mais pourtant je suis encore dans le "c'est nul de ne pas arriver à s'arrêter..." Voilà où j'en suis...

mno05, déjà c'est important que tu intégères que le but n'est pas que  "ça marche",  sinon  tu essaies d'enfoncer une porte fermée

avec les EME, tant qu'on cherche à les controler, les manipuler, les faire disparaitre, on ne fait que les renforcer  (et bam la porte en pleine figure)

ce qu'il faut, c'est les comprendre

dans ton cas, comprendre que ce qui est dur, dans ce moment-là, ce sont des émotions liés au fait de laisser de la nourriture...  toi seule peut savoir ce que sont précisément ces émotions, ça peut être un sentiment d'injustice, un sentiment d'être nul si on n'arrive pas à manger à s'arrêter, ça peut être de la frustration, ça peut être de ne pas vouloir arrêter un moment agréable, ça peut être d'avoir peur de ne plus jamais avoir accès à cette nourriture, la culpabilité bien sûr....

bref, ce simple fait de ne plus avoir faim, mais d'avoir encore la possibilité de manger,  peut générer une foule d'émotions.... qui te sont inconfortables, contre lesquelles tu luttes, et c'est pour ça que tu n'arrives pas à t'arrêter,  parce que tu es en lutte contre une ou plusieurs émotions-ressentis

ce moment-là d'EME-Zen, tu dois prendre conscience de ton VERITABLE ressenti, à toi (ou plusieurs)  qui sont si difficiles à vivre dans ce moment.....

le but de ce moments c'est de laisser de la place à ce ressenti  pour ne plus avoir ce réflexe de lutter contre tes émotions

et c'est donc  "à terme" mais pas dans l'instant  que le réflexe de manger pour lutter contre tes émotions "alimentaires"  va se défaire

l'EME-Zen n'est pas un outil de controle, mais de compréhension

 

laisser émerger à la conscience le ressenti difficile

par exemple pour moi de la frustration

et puis je me dis   :   "je suis frustrée, c'est dur pour moi d'être frustrée"

et puis c'est  tout

je ne décide de RIEN,   car je sors du mode "faire"  (que faire, quelle décision)  qui nous bloque  et je suis dans le mode  "être"   (là, je suis en train de ressentir ça)

et je reste dans ce mode là pendant un certain temps

ensuite tu fais ce que tu veux, mais si tu as fait ça, tu as fait l'EME-Zen

 

et pour l'avoir pratiqué pendant deux semaines d'affilée sur la frustration du midi, je peux te dire qu'à force de laisser de la place à la frustration sans chercher à "faire" qqchse,  eh bien la frustration, bon.... ça ne me gêne plus, c'est inconfortable oui, mais dans le fond, je m'en fiche

Je pense que tu y arriveras mieux si tu fais les exercices EME zen en dehors des repas, à un moment tranquille, sans trop de pression, seule.

Tu vas ainsi pouvoir acquérir un certain nombre de compétences qui seront plus ou moins faciles à utiliser pendant les repas.

Faire l'EME zen en plein milieu de repas, sans l'avoir travaillé au préalable, au calme, pendant pas mal de temps, me semble être vraiment difficile à faire.

Peut être peux tu essayer d'accepter que pour le moment les repas en famille ne se passent pas comme tu voudrais mais ils se passent comme ça et que pour le moment tu ne peux pas faire mieux. Ne t'impose pas trop de défi smiley

Pour ma part, appliquer la RPC au cours des repas a pris beaucoup de temps. Il a fallu déjà pas mal la pratiquer en dehors pour en voir le bénéfice pendant les repas.