Pourquoi Pierre Dukan se trompe
Prévenir l'obésité plutôt que d'avoir à la soigner
Dans ce contexte de forte incertitude, une chose est pourtant certaine, le traitement de l’obésité est des plus difficiles. A ce jour, il n’existe aucun médicament efficace et dénué d’effets secondaires. Dans 95% des cas, les approches diététiques sont inefficaces au-delà de deux ou trois ans. Elles entrainent des désordres alimentaires, des complications psychologiques et surtout finissent le plus souvent pas aggraver le surpoids. Les méthodes chirurgicales sont lourdes de conséquences, non dénuées de risques et ne peuvent être proposées qu’aux obésités les plus sévères. Bref, mieux vaut prévenir l’obésité que d’avoir à la soigner.
Si les causes de l’obésité sont multiples, si certaines sont encore mal connues, il en est d’autres qui sont parfaitement établies et pourraient aboutir à une prévention efficace. Parmi elles, certaines sont de la responsabilité des médecins. Il s’agit des régimes amaigrissants ou des comportements de restriction de façon plus générale et de la stigmatisation de l’obésité. L’un conduisant d’ailleurs souvent à l’autre.
Les régimes amaigrissants présentent des risques graves
Il est évident que personne n’attend des médecins qu’ils aggravent la maladie qu’on leur demande de soigner. C’est pourtant bien ce qu’ils font aujourd’hui en prescrivant des régimes amaigrissants. Dans son rapport sur l’évaluation des régimes amaigrissants, l’ANSES a clairement fait l’état des connaissances sur ce sujet. Aucun régime, équilibré ou non, ne permet une perte de poids durable. Tous les régimes, équilibrés ou non, présentent des risques de déstructuration du comportement alimentaire et l’aggravation du surpoids. Tous les régimes, qu’ils le reconnaissent ou non, aboutissent à une diabolisation des aliments dont ils prétendent vouloir contrôler la consommation. Parmi ces régimes, le régime hyperprotéiné est l’un des plus dangereux.
L’étude menée par Linecoaching sur les candidats à la perte de poids, quel que soit leur IMC, montre que tous avaient déjà effectué des régimes et réussi à perdre du poids avant de s’inscrire sur notre site. Leur capacité à perdre du poids et à faire des régimes n’est donc pas en cause. 55 % n’ont pas réussi à maintenir leur poids au-delà de 6 mois. Et seuls 12% ont réussi à le stabiliser au moins 2 ans. 80% ne sont plus capables de manger toutes sortes d’aliments sans éprouver d’anxiété ou de culpabilité. Dans la majorité des cas, ces personnes considèrent que certains aliments font grossir et luttent vainement contre l’envie de les manger. Ils y succombent alors de façon compulsive et les consomment en grande quantité (33%). Au mieux, ils les consomment tout en s’en faisant le reproche (42%). Au final, ce sont 70 à 80 % qui entretiennent une relation compliquée, parfois douloureuse, avec leurs aliments.
Et quand les émotions s'en mêlent...
Dans 80% des cas, ces personnes déclarent manger souvent sans faim sous l’effet de leurs émotions dont par ordre décroissant l’ennui, l’anxiété ou le stress, le sentiment de solitude, la colère ou l’énervement, la fatigue, le sentiment de se sentir dépassé ou confus, la culpabilité. Dans la majorité des cas, l’arrêt des repas n’est plus motivé par la satiété. La fin du repas est marquée par un arrière-goût de culpabilité (19,47%), sentiment d’échec (13,81%) et absence de volonté (13,56%), honte (11,60%), désespoir 9,56%), impuissance (8,05%) ou angoisse (5,38%).
Au final, les candidats à la perte de poids sont pour la plupart des habitués des régimes et de la reprise de poids. Ils en ont hérité une dégradation de l’estime de soi, avec un sentiment d’échec personnel et de manque de volonté. Ils pensent pouvoir restaurer cette estime de soi en perdant enfin du poids. Beaucoup sont des mangeurs émotionnels. Les aliments sont pour eux à la fois une source de réconfort et une source de stress supplémentaire. Ils souffrent autant de leur surpoids que de la relation qu’ils entretiennent avec la nourriture qu’ils décrivent comme leur meilleure ennemie. Leurs attentes concernent donc autant la perte de poids qu’une relation apaisée avec les aliments.
Les résultats de cette étude ne font que corroborer les résultats des études internationales sur les conséquences des régimes amaigrissants, également reprises dans le rapport de l’ANSES. Même si ces résultats ne sont pas généralisables à toute personne pratiquant un régime amaigrissant, ils en démontrent les risques.
L'alternative aux régimes amaigrissants existe
A la lumière de ces données, accessibles au moins à tout professionnel de la nutrition, est-il encore moralement concevable de prescrire un régime en 2012 ? Sachant les risques encourus, quel nutritionniste peut encore aujourd’hui inciter nos enfants à adopter massivement des comportements de restriction ?.... Faut-il être incompétent, inconscient, mercantile, malhonnête… ?
La nutrition est une science jeune, pour autant toutes les opinions ne se valent pas et chacun ne peut dire ce qui lui chante. Après avoir laissé Pierre Dukan mettre les foules adultes au régime, les nutritionnistes, les médecins, les pouvoirs publics, les médias, le public lui-même le laisseront-ils aussi adresser à nos enfants (demander au président de la République de créer une chaine McDu !) des messages les incitant à se mettre au régime le plus dangereux qui soit. Non content d’avoir joué avec notre poids et notre santé, allons-nous aussi jouer avec celui de nos enfants ?
D’autant plus que des alternatives existent. Les connaissances récentes sur l’épidémiologie nutritionnelle, sur la physiologie du tissu adipeux, sur la régulation du poids et des nutriments, sur la régulation émotionnelle orientent vers de nouvelles approches qui permettent de maigrir jusqu’à son poids d’équilibre. Il faut pour cela effectuer un travail sur les sensations alimentaires qui contrôle les apports énergétiques, l’impulsivité alimentaire et la tolérance émotionnelle en utilisant les nouvelles thérapies émotionnelles.
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