Le developpement personnel à la télé...
Hier soir j'ai été surprise de découvrir cette emission au titre si évocateur: "j'ai décidé d'être heureux".
Pleine conscience devenue populaire ! Et autres techniques censées améliorer l'estime de soi.
Curieuse de découvrir ce que l'on faisait de la pleine conscience, j'ai décidé de regarder...Mais je me suis endormie devant.
Enfin, ça m'interroge... J'ai toujours détesté la psychologie spectacle, je trouve qu'elle est la cause de dérives dues à de mauvaises interprétations de ce que l'on voit et entend. Ensuite chacun joue à être psychologue avec l'idée qu'il se fait de la chose, donc de simples représentations via cette médiatisation ajoutées à deux ou trois lectures et on a droit à des conseils vraiment tirés par les cheveux.
Donc là ! Qu'on en arrive à faire de la télé réalité sur le thème du developpement personnel...J'ai un peu peur des conséquences.
Et vous vous en pensez quoi ?
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Bonjour, tout le monde,
Je reprends le fil de la file, si je puis dire, après plusieurs jours d'activités en tous genres et de besoin de prendre de la distance ave le forum.
je n'ai toujours pas regardé l'émission donc, je m'abstiendrai d'en parler, ni en bien ni en mal, finalement. C'est le principe qui me hérisse assez le poil, comme je l'ai exprimé au début de la file.
Avec un peu de retard ( mais ça me démange, donc, tant pis!), je voulais dexprimer mon profond accord avec l'essentiel de ce qu'a dit Didill dans sa défense fervente de la psychanalyse, qui subit de plein fouet depuis ces dernières années, mais ça se préparait depuis longtemps, une dénigrement partial et excessif, ce qui rend les critiques d'emblée suspectes, car, comme l'a dit je ne sais plus qui, "Tout ce qui est excessif est insignifiant" je dirais moi, dérisoire.
La psychanalyse a besoin, bien sûr,comme toute pratique et toute pensée, d'être revue au gré des époques et des avancées, qu'elles soient, ces avancées, d'ordre scientifique, historique, mais aussi sociale, par exemple au niveau des moeurs, des mentalités, qui évoluent d'époque en époque et qui ont bien changé entre notre époque et celle de Viennne des années 1890...
Freud a pensé en intellectuel, de sexe masculin et de tradition judéo-chrétienne avec héritage antique. Il est à la fois un précurseur mais aussi un homme de son temps. Et il s'agit de le recontextualiser pour lui donner toute sa modernité..
Nos valeurs restent sensiblement les mêmes qu'à son époque mais on ne les vit plus de la mêm façon et oui, la psychanalyse a besoin de... "dépoussièrage" (?) mais ellle reste pour moi un apport absolument fondamental.
D'ailleurs la puissance de l'inconscient sur nos vies, nos présents et les impacts sur nos devenirs, d'autres avant lui, y compris des poètes, en avaient formulé l'effet, le poids. Il ya des poèmes baudelairiens, voire rimbaldiens, très freudiens avant l'heure, pour ne parler que du 19 eme siécle.
Quand à la cure par la parole, elle reste, justement, si elle est bien menée ( thérapeute exigeant, rigoureux, mais bienveillant) et avec un vrai désir d'honnêteté, une volonté d'investissement de la part du patient, un fabuleux moyen de de prendre conscience que l'on peut agir sur sa vie, et faire de son passé, non la source aliénante de son présent et la condamnation de son avenir, mais une source( sens propre du terme!) d'enrichissement. Elle a sauvé bien des gens du désespoir et de l'enfermement dans leur névrose, certaines, morbides et suicidaires en défrichant les liens , en brisant les prisons inconscientes qui les ligotaient au point, pour certains, nombreux, de s'emp^cher de vire mais aussi d'empêcher leur entourage!
Les patientes de Charcot, à la Salpetrière, et que l'on considérait comme victimes physiologique de leur utérus et leurs ovaires, ET/OU dissimulatrices, jouant les nymphos et autres sorcelleries" féminines", doivent une fière chandelle à Freud et à la psychanalyse! Elles étaient avant tout ds femmes victimes de leur époque, qui les contraignaient à taire: taire leurs aspirations artistiques, intellectuelles, taire leurs désirs amoureux, taire les violences , sexuelles entre autres, taire c'est à dire refouler au plus profond de leur inconscient qu'on leur imposait; Pour les plus "sensibles" ou les plus violemment agressées, cela donnait au "mieux", des mélancolies graves ( ce qu'on appellle dépression, au pire, des paralysies, maladies gynéco, maux de têtes invalidants, pulsions diverses, dont la cause rerestait mystérieuse, les menant souvent à l'asile pour les plus humbles ou au secret d'une chambre retirée au fond du bel appartement bourgeois, : Madame "avait ses crises et Monsieur allait au Cercle ou à la maison close calmer ses propres frustrations...
Freud, et ceux qui adhérèrent à sa pensée et ses découuvertes sur les forces de l'inconscient, ont aidé de nombreuses femmes et jeunes filles à "mettre le doigt" sur ce qui les avait rendu handicapées, de cette façon, ou "malade", et elles ont vu peu à peu ou parfois, presque immédiatement , en deux ou trois séances, leurs symptomes leur paralysie, saignements ou autre manifestation somatique, disparaitre: la cure leur avait permis de retrouver dans leur inconscient enfoui ( poids de la morale, de la société, de la culpabilité etc), ce qui avait entrainé, déclenché les maux...
Bien sûr, pour ma part, je ne me sens pas fermée à la thérapie comportementale, ni au développement personnel et je pense même que parfois, pour certains, si inhibés pour parler, si "refoulants"peut-être faut -il commencer par cela, ou mêler les deux,( EMDR)..mais il me semble très difficilement possible de parvenir à un vrai apaisement, une véritable compétence à vivre au mieux sa vie, à avancer définitivement sans un profond travail de détricotage du passé souffrant qui rend le présent trop bancal , laborieux et l'avenir souvent angoissant...
Arolio dit des choses très...tentantes, sympathiques, volontaristes...mais nous sommes faits de notre passé! Comment en faire table rase? Et quand il a été la racine( et on a tous des racines, plus ou moins nourrissantes, plus ou moins solides) de bien des souffrances, bien des manques, au point qu'il perturbe sévèrement le présent et porte une ombre sévère, encombrante au devenir/avenir, de la personne, ( angoisse existencielle, politique inconsciente de l'échec amoureux, conjugal, professionnel et j'en passe), alors, se vouloir maitre de son présent et libre de son avenir est grandement illusoire; Et on ne pourra faire l'économie d'un séreiux et profond travail de retour sur soi. Mais une bonne cure psy( analyse ou thérapie analystique, ne fait pas resssser le passé, au contraire car elle libère des ruminations justement, elle nous permet de casser les béquilles dont a eu besoinpour tenir debout, les postures, les façons d'être qui nous ont permis de ...survivre mais sans être vraiment vivants, pas vraiment nous...Elle nous propose, une fois le passé relu car sorti de l'inconscient, d'en faire une force, mais une vraie, cette fois. Elle n'efface rien, elle nous amène à faire avec. Mais pas dans le sens de se résigner, c'est le contraire: d'en tirer la "substantifique moêlle" pour vivre sensiblement mieux. Les béquilles tombent, inutiles. désormais, quand le chagrin, le blues, reviendra, car il reviendra, par moments, nous aurons d'autres armes pour nous reprendre, et ne pas en faire un mode de vie souffrant.
Les personnes qui ne vont pas bien, sans être au bord de la folie, juste bien névrosées, ne PEUVENT pas se positionnner en tant que " c'est moi qui décide de mon bien -être/bonheur tant elles sont aliénées par leurs souffrances qui ne leur saute souvent mêe pas aux yuex, non: elles "fonctionnent" juste de manière à tenir jour après jour, et sans même être consciente qu'elles fonctionnent, qu'elles ne vivent pas, pas leur vraie vie possible...
Non, être heureux ne se décrète pas. de même que le tout physiologique nous a amenés ces dernières décennies à tout de m^me de drôles d'mipasses: Les USA que par ailleurs j'adore par bien des côtés, ont remis en cause la psychannalyse, jamais correctemnt pratiquée chez eux d'ailleurs, parce qu'il est infiniment moins déstabilisant de croire au tout physio et d'avaler une pilule du bonheur ( au passage ce sont les labos pharmaceutiques qui sont contents et souvent à l'origine de ça) ou de développer le très anglo-saxon " si on veut on peut". Yes we can!
Et c'est aussi pour cela que je suis très sceptique et méfiante face à la vulgarisation dans les médias "de masse", de ces méthodes et thérapies comportemantale
Moi, depuis plus de quinze ans que mes kgs étaient bloqués pour la perte, j'ai détesté entendre que maigrir, si on veut vraiment, on peut, et vous aussi peut-être, alors...
Mais associer les techniques et méthodes de développement personnel à un authentique travail psychothérapique, oui, l'idée me plait bien et d'ailleurs, en m'étant inscrite à LC, et en me mettant sérieusement enfin de plus en plus régulièrement à la RPC, à la méditation, je le prouve!
Mais je sais aussi, intimement, profondément, que c'est grâce à la psychothérapie entamée il y a 12 ans, que le sale cancer déclaré et qui commençait à métastaser, a peu à peu diminué en récidives et a fini par se stabiliser pour me laisser en paix, sans plus de traitements.
ce qui fait qu'aujourd'hui, je peux en quelque sorte fignoler le travail, en essayant de perdre les kgs, eux aussi stabilisés mais...toujours là! je vous dis: complémentarité ;-)
Bravo et merci, Leontine pour ce bel exposé et ce beau témoignage ! Je t'approuve à 100 %. Ce que tu dis de la psychanalyse est très juste et très complet.
Il ne faut en aucun cas faire l'apologie d'une théorie unique mais bien au contraire les utiliser les unes et les autres pour les enrichir mutuellement et utiliser le meilleur de chacune pour chaque sujet, car nous sommes uniques et ce qui est bon pour l'un n'est pas forcément aussi bon pour l'autre.
moi aussi d'ac cord, ensuite ça devient un réflexe
vraiment
Sur la dictature du bonheur, "la nuit de la déprime" de Raphael Mezrahi :
//www.purepeople.com/article/raphael-mezrahi-la-premiere-nuit-de-la-deprime-enrico-macias-dechire-de-rire_a115730/1
Apparement ça a l'air d'être un succès...
j'aime beaucoup l'épisode trois pour l'instant...
j'ai même envie de faire du sport
oh ils ont dit une phrase que j'ai adoré
le passé n'existe plus
le futur est un mystère
le présent est cadeau
Oui effectivement Jordi le spécialiste de psychologie positive est chercheur et je ne pense pas qu'il soit psychologue clinicien ou qu'il ait une expérience clinique. Je pense qu'il fait surtout des expériences, écrit des articles et des livres...
Sinon j'ai l'impression quand même que dans l'émission ils ont cherché à adapter les leviers d'action en fonction de chacun. Pas besoin de faire tout ce qui est recommandé. Pour certains ce sera ranger son intérieur, pour d'autres faire du sport, d'autres se remotiver pour les études etc... Piocher ce qui nous semble nous convenir le mieux. Un peu comme dans LC au final.
[quote=Mandala]Pas besoin de faire tout ce qui est recommandé... ...Piocher ce qui nous semble nous convenir le mieux.[/quote]
Je suis bien d’accord.
L’important est de réaliser des prises de conscience pour pouvoir avancer.
Pour moi, le contenu de l’émission importe peu en fait. Le plus important est dans le titre.
La personne qui retient seulement le titre a retenu l’essentiel.
Le jour ou cette personne décide de planter en elle, la petite graine du bonheur, puis l’arrose régulièrement, elle sera heureuse.
Être heureux prend très peu de temps... Le temps d’une décision et de quelques prises de conscience.
Comme il est difficile de planter une graine avec les mains et les pieds liés, les prises de conscience sont nécessaires pour briser les liens qui nous attachent avec le passé et avec les autres (entre autre).
- Prendre conscience que la machine à voyager dans le temps n’existe pas.
Il est impossible de retourner dans le passé, et pourtant c’est là que nous nous obstinons à passer une immense partie de notre temps. Quoi qu’il s’y soit passé, dans ce passé, il faut lâcher la prise qui nous y retient.
Le bonheur se construit au présent.
- Prendre conscience que : «Ma vie dépend de moi, seulement et uniquement de moi !»
Les autres, quels qu’ils soient, ne font que passer. Dans l’histoire de notre vie, chaque personne que nous y croisons, (qu’elle soit parent, enfant, conjoint, collègue...) joue un rôle provisoire. Notre rôle à nous est permanent.
S’envoler vers le bonheur nécessite de savoir assouplir certains liens de dépendance trop rigides...
Notre seul compagnon de voyage pour notre vie entière, c’est nous même. Nous avons intérêt à bien nous entendre avec cette personne! ;-)
Bien sûr, le passé et les autres, c’est important. Mais le gouvernail de notre vie, c’est à nous de le tenir et de choisir le cap.
Belle leçon Arolio ! Mais il faut une vie pour l'appliquer.....
je suis d'accord pour ne pas taper sur le dos de la psychanalyse. Je pense que ce fut ( et reste) une technique , un médium qui a aidé nombre de personnes. Je n'ai jamais fait de psychanalyse, bien que j'en ai eu très souvent envie, j'ai seulement expérimenté une thérapie proche de la psychanalyse, avec plongée dans les souvenirs, remontée de l'inconscient, tout ce qui permet ( en tous cas dans mon cas) de comprendre l'engrenage des comportements nocifs, tout ce qui fait qu'on prend les mauvais chemins et attire les mauvaises personnes.
Maintenant je suis passée à autre chose, je suis contente de découvrir une autre approche, je suis juste à la porte, j'ai envie d'y rentrer...
Océane