Aller au contenu principal
Accueil forum       Retour à liste des sujets

"les peurs" de maigrir

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
Ancien abonné A lire (0) Très actif (30)
15 juin 2012 à 06h

Je me demandais  globalement ce qui pouvait empêcher de maigrir, il y a plusieurs posts qui parlent de ça : maigrir = mourir, dans aussi sexualité et libido; Pour ma part en m'éloignant de ces sujets, j'ai peur d'une "mort morale", c'est à dire de devenir quelqu'un de pas terrible humainement, de m'attacher trop à mon physique et de ne plus compter sur ma tête.

Quand je faisais du yoyo, je me suis aperçue, que cela me faisait un choc de me sentir bien dans mon corps et une petite obsession s'installait, j'avais l'impression de n'être plus qu'une poupée, de rentrer dans un autre monde, que mon physique suffisait, pas assez de recul, j'en oubliais ma tête, j'en ai un peu honte et je ne veux pas retomber dans ces travers, alors je me dis que de prendre du recul sur son physique c'est pas du luxe qu'on est du poids à perdre ou pas, c'est une composante de notre personnalité, mais cela ne fait pas tout, loin de là;

Moi qui croyais être dégagée de ces "bas instincts", en fait je m'aperçois qu'ils sont toujours plus proche que l'on croit, et qu'ils peuvent venir nous dévaster comme un mauvais rêve, dans ce cas là j'en perdais ma substance et je m'en veux encore, alors j'ai toujours peur de ça; Avez-vous vécu des choses ressemblantes ?

Voir le dernier message

Répondre
116 commentaires

Lyphaé, Soleluna, je suis très émue à la lecture de vos messages. 

Vraiment. 

La peur est vraiment au cœur... la peur, et l'anticipation de l'échec. "De toute manière, tu n'y arriveras pas", "De toute manière, tu vas tout reprendre", "De toute manière, ça n'a qu'un temps", "De toute manière, il faudra bien recommencer à la monter, ta pierre, SIsyphe"...

C'est formidable qu'on puisse se tenir les coudes pour envoyer toutes les "de toute manière" bouler !

Bonjour à toutes,

Je lis vos messages à la suite après quelques jours, et je me sens toute chose au fil de la lecture... beaucoup d'émotions, presque toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, de la peine, beaucoup, de la compassion, et puis et puis de la colère! BORDEL!!!!!!! Dégoût de soi, rejet, haine, honte, culpabilité... que des sentiments que je ne connais que trop bien hélas... Non mais ça va, non?!!!!!!! Mais quelle violence !! Oui, c'est de la violence à l'état pur. Nous serions scandalisées si nous étions témoins de cela sauf que là, le bourreau c'est nous, et puis c'est juste et justifié non, on est vraiment trop nulle, faible, sans volonté, on n'a que ce qu'on mérite, bien fait, prends ca et ca encore...

Pardon, j'écris sous le coup de l'émotion, en vrac, tel que ca vient, du coup c'est assez éruptif (comme un volcan oui). Les larmes aux yeux, ouh la.
Mais que de haine accumulée, comme on se fait mal… je suis stupéfaite. Comme si nous devions nous punir en plus du reste, comme si notre souffrance ne nous suffisait pas. PETARD !!!!!!!!!

Moi aussi, je me sens comme ça, en ce moment même. Oui Teresa, je suis là depuis un an, et aller je vous raconte (puisque la coach voulait que je mette un mot sur le livre d’or, ce que pour l’instant je ne me sens pas en « droit » ( ??!) de faire) : j’ai perdu 8 kilos avec la méthode, j’en ai repris 6. Donc objectivement j’en ai 2 de  moins que l’année dernière, ce qui est déjà ca ? Mais le petit démon intérieur ou juge ne cesse de répéter que j’ai tout foutu en l’air, une fois de plus, j’avais perdu 8 kilos hein, j’ai tout saboté, pour changer. Biensur je lui dis de la boucler, que d’abord je fais du mieux que je peux, tu entends, et qu’en plus j’ai une maladie sérieuse qui favorise la prise de poids et que m*rde je n’ai pas de leçon à recevoir… mais je me dis qu’il a raison au fond. Et là, je décide d’arrêter le numéro de Calimero : ok tu veux regarder les choses crues, dans les yeux ? Et bien regarde tout alors, pas que ce qui t’arrange et te sers à te dénigrer. Et alors je vois que je suis au régime depuis l’âge de 3 ans, que je suis née comme ca, et que ca fait donc plus de 35 ans que je me bats contre mon poids, que je pourrais être une serial killeuse de docteurs tellement ils ont été au mieux incompétents voire sadiques, que je pourrais être misanthrope tellement on s’est foutu de moi depuis la maternelle et qu’au contraire j’aime bien les gens et la vie, et que ouais quoi, ca fait 35 ans que je recommence encore et encore et que c’est pas rien, pas rien ! Parce que oui, il en faut du courage et de cette satanée volonté dont on se dit soi-disant dépourvu pour recommencer encore et encore. Et ca, c’est le docteur Z qui me l’a appris, j’ai été soufflée la première fois que j’ai vu cette vidéo : //www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=HAYULGO_MoE
Ouais on en a, les filles !!! ;)

Alors oui je suis là depuis un an, et je me sens un peu comme Sisyphe, qui doit pousser sa pierre encore et encore. J’ai toujours cru que ce Sisyphe c’était un pauvre gars qui franchement, avait pas de bol, pas sympas les Dieux. Et puis je crois avoir lu quelque part, mais je sais plus, un texte d’un philosophe qui rendait le tableau lumineux tout d’un coup et qui voyait non de la résignation en lui, mais de la joie et de la lumière, à faire ce qu’il avait à faire, en se sachant condamner à le faire toute sa vie puisqu’il connait l’issue (ce qui n’est pas notre cas). Alors je préfère être ce Sisyphe là moi, et je me dis que c’est de bienveillance, d’amour et de compassion dont j’ai besoin et que je devrais m’offrir, pas tout le reste.

Et puis pendant que je pousse ma pierre, le paysage est à chaque fois différent, les rencontres sont belles (on a de la chance non d’être ici, d’échanger de la manière dont on le fait, de se raconter autre chose que « wahou j’ai trouvé le truc, avant une soirée, je me goinfre de soupe comme ca l’apéro, trop bien j’y touche pas » – réminiscences de WW que j’ai fait à plusieurs reprises, j’en rie encore - ca change tellement de l’hostilité qu’on a pu connaître) et le voyage est décidément sympathique :) 
Aller on se donne la main et on fait un bout de chemin ensemble, comme dans Western ? :)
Amitiés

 

Merci Soleluna pour ce beau témoignage. Oui donnons-nous la main pour ce bout de chemin vers l'amour de soi. Amitiés

Ben en tout cas moi Soleluna je veux bien faire un bout de chemin avec toi ! Tout ce que tu as écrit je me le suis dit il y a quelques semaines. Oui on abesoin de bienveillance d'amour et de compassion, pas de discours à la con ou de morale. Et oui comme tu dis le chemin vaut de coup. Moi j'ai l'impression d'avoir suivi un chemin très trés sinueux et finalement en ce moment je me rends compte que d'une je me serais ennuyée sur un chemin tout droit et que deux j'ai fait des rencontres géniales sur ce chemin semé d'embûches et que donc il vaut le coup ! Comme tu dis ça change tout de ce rendre compte de ce qu'on a enduré (en ce qui me me concerne ce n'est pas par rapport au poids qui n'est qu'une conséquence, mais ça ne change rien au fond du problème ). On peut être fière pas forcément du résultat mais du courage qu'il nous a fallu pour continuer la route avec ce sac sur le dos. Et que si on pose le sac deux secondes et qu'on regarde en arrière, on peut être fières de nous.

Alors OK pour s'accompagner sur ce bout de chemin (pour moi c'est déjà un changement immense de parler de mes problèmes au lieu de m'enfouir dans ma fierté !).

C'est vrai que tant qu'on est grosse, on sait ce qui ne va pas : c'est notre poids. SI on nous enlève ça, et que ça ne va toujours pas, là, on est dans la mouise, obligées de se poser des questions ! 

 

Merci Rikki, tu as exprimé exactement ce que j'ai vécu quand j'avais minici, car passé les compliments, le fait qu'on se trouve bien en photo et qu'on peut acheter les vetements qu'on veut....on est toujours les mêmes. Et comme on ne peut pas maigrir indéfiniment, les compliments cessent, et comme nous sommes des humains nous avons toujours tendance a se focaliser sur nous plutôt que sur les autres. Donc pourquoi les autres passeraient leur temps à nous couvrir de compliments....une fois que c'est fait...c'est fait Donc oui forcément un jour ca s'arrête et effectivement le sentiment de vide est toujours bien présent. Mais si on a ce sentiment de vide, c'est qu'il y a forcément autre chose qui ne vas pas... Pour ma part je cherche encore...

Je suis en train de penser, en vous lisant, qu'une des choses qui m'ont le plus fait grossir est... la déception après avoir maigri. 


J'ai perdu beaucoup de poids essentiellement deux fois : juste après mon mariage en 1989-1990, et en 2000 pour le mariage de ma sœur.

 

Juste après mon mariage, j'ai fait WW, beaucoup maigri, j'étais arrivée à un poids de 54 ou 55 kg, je me trouvais très bien, j'étais en plus jeune et en pleine forme. J'avais enfin tout ce dont j'avais toujours rêvé. Et là, boum ! La déception. J'étais mince, je me sentais jolie, et cette vie formidable qui aurait dû s'ouvrir à moi n'est jamais advenue. J'étais mince... et alors ? Mon mari ne m'aimait pas plus pour autant, ma vie n'était pas mieux, j'étais juste la même en plus mince. Point. J'aimais me voir en photo, mais passées les quelques semaines où tout le monde me faisait des compliments, plus personne ne m'en faisait, personne ne se précipitait pour me prendre en photo... j'avais l'impression d'avoir accompli un exploit surhumain, à un coût énorme, et j'étais atrocement frustrée de ne rien avoir en échange !

 

Pour le mariage de ma sœur, j'ai refait un grand cycle de WW (j'en ai fait plein, en fait, mais souvent j'abandonnais vite), et je suis redescendue à 60 kg, ce qui est moins mince mais tout de même très mince, surtout qu'entre-temps j'avais quand même mis au monde 3 enfants, qui ont finalement beaucoup plus changé ma vie que ma balance. J'étais donc superbe, avec une robe divine, et tout le monde s'est permis de focaliser sur la mariée, je ne sais pas comment les gens ont pu ne pas se rendre compte que c'était moi qui avais perdu plein de poids et qui étais digne d'admiration ! Et puis, pareil, peut-être un peu plus d'importuns dans la rue, de regards grivois et de remarques déplacées que quand j'avais 15 kg de plus, quelques vêtements beaucoup plus jolis, c'est sûr, mais rien de fondamental de changé : toujours le même vieux mari grognon, toujours les 3 mêmes enfants qui m'aiment pareil que je sois maigre ou grosse, toujours ma vie, quoi, et toujours pas la "super vie de quand je serai mince". 

 

Donc, la peur de maigrir, pour moi, ça serait la peur que rien ne change finalement quand j'aurai maigri. Et là, maintenant, je me sens plus capable, enfin, à 47 ans, d'affronter le fait que ma vie ne va pas changer, je ne vais pas aller au paradis des minces, mon existence ne va en rien être transfigurée, je n'aurai pas de compliments jour et nuit. Une fois qu'on m'aura dit une fois "tu as bien fondu", voilà, ça sera dit, et basta. Alors, pourquoi est-ce que je veux quand même mincir ? Juste pour sortir de l'obésité, comme je suis sortie du tabagisme, pour gagner en liberté, pour me réconcilier avec la nourriture. Et pour penser à autre chose !

Chère Rikki,

J'aime beaucoup ton expression : "je ne vais pas aller au paradis des minces" . Effectivement, nous pensons souvent à tord que la minceur est est un Paradis, alors que c'est autre chose qui manque, cela peut-être l'estime de soi, l'intelligence émotionnelle, une sorte d'élan vital qui fait ressentir la joie d'être là, ici et maintenant..... et l'énergie pour faire face aux difficultés de la vie.

Et ce bien-être n'est pas facile à trouver, mais cela peut se trouver....

Je m'attarde sur ce forum parce que la peur de maigrir me trotte dans la tête depuis plusieurs jours. Je pensais que je n'avais pas peur de maigrir, ça fait plus d'un an que je suis sur le site et je pensais avoir dépassé ça... Sauf qu'en lisant ce forum, la peur m'a saisie à la gorge et j'ai réalisé que j'avais la trouille. Est-ce que cette peur expliquerait le fait que malgré le fait qu'aujourd'hui je me sente bien dans ma tête et bien dans ma peau, dès que je perds trois kilos j'enchaîne par deux semaines d'EME-boulimie et je les reprends tous même ? Que la peur est tellement grande que je suis incapable de faire la RPC : affronter cette peur est trop dur. Quand je perds du poids, les EME-peur qui suivent sont tellement intenses qu'elles balayent tout ?

Alors je vous copie ce que j'ai écrit sur mon blog, en relisant je me trouve bien pleurnicheuse mais je ne suis pas censée penser ça, je suis censée être bienveillante envers moi-même non ? Bref, je suis un peu perdue et je réalise que je suis pleine, pleine de peur et cette peur, je ne sais pas comment la gérer.

J'ai peur de maigrir. Ou plutôt, j'ai peur de souffrir. Chez moi, la minceur est très fort liée à la souffrance. Du coup, j'ai peur de maigrir par peur de souffrir.

Être mince, c'est être sous pression.

Être mince, c'est avoir peur de grossir.

Être mince, c'est avoir peur, tout simplement.

Être mince, c'est subir la pression de mon mari qui va approuver, aimer, adorer.

Être mince, c'est aussi l'entendre dire que ça ne durera pas et que de toute manière je regrossirai, comme d'habitude.

Être mince, c'est être déçue parce que c'est forcément provisoire.

Être mince, c'est être fragile et vulnérable.

Être mince, c'est avoir peur, peur, peur.

Être mince, c'est abandonner tout espoir : plus besoin d'espoir, j'aurai ce que je souhaite.

Être mince, c'est la peur que mon mari réalise que je suis toujours la même mince et que par conséquent, il ne m'aime pas.

Être mince, c'est souffrir.

Être mince, c'est provisoire.

Être mince, c'est obtenir ce que je souhaite et ce qui m'obsède depuis cinq ans. Que se passera-t-il quand je n'aurai plus cet objectif et ce souhait ?

Être mince, c'est la pression, c'est la peur, c'est la souffrance.

Comment faire pour dépasser tout ça ??? Je n'en peux plus de toutes ces peurs.

être mince ou le paradis des minces c'est où ? C'est quand ? c'est comment ? c'est juste une illusion ?! de toute façon là on touche à l'apparence, on veut mincir pourquoi, pour qui ? je pense que tout est à décortiquer et à gagner en indépendance, ni être dépendant du regard des autres par ex nos proches ( facile à dire) ni de celui de la société, c'est mincir pour sois, on a pas de compte à rendre !!!

L'apparence c'est quoi ? ce n'est que superficialité ? en tout cas si on mincit notre apparence change, si cette nouvelle apparence nous fait peur, je pense que c'est normal, on rentre dans une autre catégorie par ex celui des minces, le changement est important à nos yeux, le simple fait de se regarder dans un miroir, c'est quand même nous mais on ne dirait pas ! Alors peut-être que comme quand j'ai arrêté de fumer il faut se projeter dans un éventuel futur dans lequel on serait mince et voir comment on pourrait aborder les problèmes que cela pose.

La peur est normale et nos peurs plus personnelles ont aussi leurs raisons. Et des fois cela paralyse nos forces, notre chemin se durcit, parce qu'aussi la peur engendre d'autres choses comme la honte d'avoir peur et c'est un cercle vicieux.....

Et oui facile de dire que c'est les autres qui n'ont pas de volonté, on l'entend à propos des personnes qui ont des problèmes de poids, de boulots, de santé, c'est à la mode et franchement ce n'est pas très beau !!!