Mon inconfort

Comme je te comprends Mo (et Milagros aussi ! ) ;  j'ai fini  le programme en décembre dernier dans le même état d'esprit que toi. Depuis, j'ai suivi les conseils d'Adonon qui me disait de vivre ça comme une expérience de vie, sans être obnubilée  par le résultat. Moi qui suis "carrée", organisée et perfectionniste, j'ai eu alors envie de m'ouvrir, d'assouplir la carapace. 

Du coup, j'ai repris le programme. Mais il m'a fallu un moment pour digérer tout ça. Comme vous, je me sentais dans le vide et l'échec. 

La coach m'a aidée à faire un bilan avec elle. 

 Depuis, j'essaye d'avancer  sans me poser trop de questions (c'est à dire en n'accordant pas trop d'importance aux pensées automatiques qui poussent au découragement). Je  me focalise sur le bien être physique que m'apporte le fait de manger moins, et sur la satisfaction d'être plus consciente de mon comportement alimentaire et de mieux ressentir mon corps. Même si je ne maigris pas vraiment.  Et puis, il y a le plaisir que j'ai à vous suivre sur le forum. 

Niveau conseils, je ne suis pas très forte pour en donner ; j'écris simplement pour vous dire que je suis de tout coeur avec vous et avec Fanette  pour son concours. 

Toutes mes pensées vous accompagnent.

Adèle 

Oui, Adonon, le programme est à suivre en adulte. Je le comprends d'autant plus que je suis de celles qui ont commencé LC en "bonne élève" et comme je me suis  trouvée dans une impasse, je me suis promis que les choses allaient changer.

 Cela ne m'empêche pas de me surprendre à avoir des réactions infantiles. Par exemple, je parcours mon post précédent et je ne peux que sourire en me relisant : "j'ai l'impression de ne pas jouer le jeu, de "tricher" et donc je m'imagine condamnée à l'échec".
Exactement ce que pourrait dire une "sale gamine" qui avoue sa faute et craint d'être punie pour avoir désobéi ou parce qu'elle a fait une bêtise.

Le chemin est parfois long de la prise de conscience au changement. 

 Merci pour tes remarques à la fois judicieuses et réconfortantes.

Bonne soirée. Adèle.

J'en suis à l'étape de la faim ; étape jusque là plaisante et qui fait bien avancer. 
Puis, avant hier, je devais manger un aliment très calorique en début de repas (avec une bonne faim), consommer mon repas et à la fin, une fois rassasiée, manger à nouveau ce même aliment très nourrissant . Le but étant de constater que le plaisir est très réduit quand on n'a pas faim. Et que c'est bien plus agréable avec une bonne faim. 

Cette activité me réjouissait. J'allais pouvoir manger un aliment que je ne m'accorde qu'exceptionnellement. En fait, ça a été très pénible car, très vite, alors que je n'avais pratiquement plus d'EME, j'ai été prise d'une envie incontrôlable de manger qui a tourné à la compulsion XXL. Je n'ai pu m'arrêter qu'en jetant dans un puits tout ce à quoi je n'arrivais pas à renoncer.
Je me suis sentie très mal ensuite et je n'ai rien pu manger pendant 24 heures. Et quand je me suis pesée le jour suivant ... j'avais perdu du poids.
Tout est bien qui finit bien, me direz-vous. Ce n'est pas si clair pour moi. 

Côté positif, j'ai pu vérifier, qu'en cas d'excès ponctuel il suffit d'attendre le retour de la faim pour que le "dérapage" ne fasse pas grossir. C'est pas mal.

Le problème, c'est que le jour suivant, il me fallait encore pratiquer cette même activité. C'était au-dessus de mes forces. Pourquoi me mettre dans un tel état de souffrance physique et psychologique pour me prouver quelque chose que je savais déjà? Pourquoi me force à manger à l'excès et sans envie alors que je commence à gérer la faim mais pas du tout les quantités? 

Sur le forum, d'autres personnes ont évoqué des difficultés un peu du même ordre, déclenchées par des activités ou des étapes du programme.Il leur a été conseillé de faire au mieux et d'être bienveillantes avec elles-mêmes.
Je me suis donc inspirée de ces conseils et j'ai zappé la 2ème partie de l'expérience, mais j'ai complété le compte rendu de façon "plausible" (pour ne pas être bloquée dans ma progression). Cela me donne mauvaise conscience. J'ai l'impression de ne pas jouer le jeu, de "tricher" et donc je m'imagine condamnée à l'échec.

Après coup, je réalise que j'ai refusé inconsciemment cette activité car elle m'obligeait à trop manger inutilement (à mon sens). Je ne me suis pas donné le droit de la refuser d'emblée et je l'ai faite avec la peur qu'elle me fasse grossir, et donc en essayant de contrôler, d'où l'EME non assumée et la compulsion.

Je comprends enfin que je suis incapable de lâcher prise et de faire confiance (au programme en l'occurrence). C'est quelque chose qui me gène souvent dans ma vie en général. 

Moralité : mon inconfort actuel avec le programme est qu'il me met en face de moi-même. Il me fait prendre conscience de mon fonctionnement - et de la nécessité de l'assouplir si je veux avancer. Ce n'est pas facile mais ça peut m'aider.

La question qui me travaille encore est : jusqu'à quel point peut-on se permettre de prendre des libertés avec ce qui nous est proposé dans le  programme sans compromettre le résultat?

Au plaisir d'avoir vos impressions. Adèle