Comment je suis revenu(e) à LC
Après une petite discussion sur le forum "je commence en mai-juin", voici ce nouveau fil sur nos expériences "bis" de LC : nous sommes plusieurs à revenir à LC après une première (au moins) expérience du programme. Pourquoi, comment ? Racontons-nous nos expériences et notre choix de revenir !
Adonon
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Bonjour la communauté,
Ca me fait réfléchir aussi, cette idéed de dispersion", si loin de la conscience...
Pour ma part, ça me ramène à mon incapacité à me poser souvent, pour faire des choses que j'aime ou que j'ai prévues, en week-end ou en congés, ce qui me conduit à faire mille autres choses en "pilotage automatique" ou à procrastiner...
Conscience, conscience... il faut que je m'entraîne.
Belle journée à vous.
Evelyne
Chantalou, peut-être que "tu te disperses" dans des choses "futiles" parce qu'inconsciemment tu penses ne pas mériter ce à quoi tu tiens vraiment ? Tu agis sans vraiment prendre de plaisir, pour satisfaire une envie immédiate et irrépressible, née finalement d'une émotion que tu ne veux pas affronter sans doute et qui en plus te culpabilise. Et puis tu as l'air d'être dans le contrôle et pas seulement alimentaire. Comme disent nos experts, contrôle = perte de contrôle, et je crois qu'ils sont dans le vrai. Reste à savoir ce qui te fait si peur pour que tu ne parviennes pas à te laisser aller et à suivre tes réels besoins.
Ta problématique me fait réfléchir aussi, alors merci de l'avoir partagée...
Bonjour,
Chantalou, je vais essayer de suivre ce conseil que minifouine et toi donnez : faire un stop avant de commencer à manger !
Je suis aussi gourmande, et je peux déguster quelque chose, mais dans l'ordinaire de mes repas, j'oublie. La dégustation est l'exception, j'aimerais arriver à en faire l'ordinaire.
Je comprends ce que tu décris par rapport à la frustration, et ce travail que tu es en train de faire, qui dépasse largement l'alimentation. Au détour du travail sur ce point précis, tu découvres comment la frustration détermine de nombreux choix dans ta vie en général. C'est une énorme différence entre un programme de régime et LC : impossible de nous contenter de suivre quelques règles alimentaires, nous sommes confrontés à des problématiques personnelles plus larges.
Les liens que tu établis entre reconnaissance de la frustration et respect ou non des sensations est intéressant, ça va me faire cogiter...
Bonne journée à tous !
Adonon
PS je reviens à mon message pour ajouter une idée dénichée dans une séance de Petit BamBou. Avant de sortir tout à fait de la séance, je visualise ce que je ferai ensuite : je l'ai fait pour plusieurs choses aujourd'hui, l'effet a été immédiat : je prends le temps de faire une chose à la fois, en conscience. C'est un peu comme si la "moulinette mentale" à anticiper avait été neutralisée, je donne une vraie place à l'anticipation, pour ne pas la laisser tout envahir ensuite.
bonsoir à toutes
Je crois que Minifouine a raison Adonon, se poser avant me parait important pour ne pas enchaîner les automatismes, même si cela demande un effort. J'en suis moi aussi à l'étape dégustation. Et hier avec du pain frais, ça l'a vraiment fait ! le gout du pain en prenant le temps de le garder en bouche ! j'en ai même presque senti l'odeur alors que je n'ai plus d'odorat depuis un moment !
Ce que tu dis de l'automatisme à table me parle bien. Cela m'arrive fréquemment de me mettre à manger comme une formalité. J'avale parce que c'est l'heure, en me dépêchant souvent parce un autre truc m'attend après, ou en lisant ou regardant la télé... et très vite je ne sais plus ce que je mange.
Par contre je suis aussi très gourmande... et c'est là que mes impressions diffèrent des tiennes il me semble. Je peux aussi prendre beaucoup de plaisir à manger un truc ou un repas qui me plait et le savourer. Tu n'as pas ce plaisir là parfois ? Moi je me dis que déguster, m'intéresser à ce que je mange à ce moment là est prioritaire même si pour l'instant je ne parviens pas à être attentive régulièrement au quotidien de mes repas. Pour parvenir à le faire assez longtemps même pour quelque chose que j'apprécie, faire une mini méditation avant pour me concentrer sur mes sensations est important pour moi. Je ne peux pas honnêtement dire que je savoure chaque bouchée mais si je ne fais rien d'autre à ce moment là, je peux tenir mon attention et bien en profiter. D'ailleurs souvent je ne finis pas dans ces cas là car il vient un moment où je n'ai plus envie.
Mon problème à moi est plutôt la frustration ou plus exactement la lutte interne contre ce sentiment. Parfois j'évite la pleine conscience justement pour éviter d'avoir à m'arrêter. C'est bizarre en fait. Quand je déguste et que je n'ai plus envie spontanément et sans effort je m'arrête. Mais si je pense avant que je ne vais pas finir il y a quelque chose d'inconfortable... Peut être que le mieux serait que je me dise qu'il est possible que je ressente que je n'ai plus besoin de continuer à manger, mais que parfois je vais tout de même continuer à le faire parce que pour l'instant je ne peux pas faire autrement...
Cette question de la frustration que j'ai du mal à ressentir m'est venue de plein fouet ce matin, comme ça brutalement. Je me suis rendue compte que j'avais du mal avec ce sentiment pour beaucoup de choses. pas pour tout loin de là, car je suis plutôt quelqu'un de raisonnable et d'ouvert mais particulièrement pour ce qui ne concerne que moi. Je m'explique : j'ai du mal à renoncer à manger par exemple, mais je ressens la même chose quand j'achète des trucs. Je suis très dépensière sans réelle mise en danger financière mais tout de même je suis capable de ne pas résister à plein de petits achats ce qui va finalement me priver d'autres choses plus importantes pour moi....
Ce matin j'ai percuté qu'en ne me confrontant pas à ce sentiment de frustration sur le plan alimentaire , j'ai passé beaucoup de temps de ma vie soit à me frustrer totalement en me coupant de mes sensations et émotions en les niant, soit à ne pas me frustrer du tout... Résultat : un corps qui ne me plait pas et aujourd'hui me fait souffrir physiquement et m'empêche de bouger comme j'aime.
Idem sur le plan financier, venant d'une famille très modeste, j'ai été privée de pas mal de choses jeune et dès que j'ai eu de l'argent j'ai dépensé tout ce que je gagnais au fur et à mesure pour mes besoins de base mais le surplus passait essentiellement pour des bêtises. Et même aujourd'hui où je gagne mieux ma vie, je mesure que je pourrais vivre autrement (changement de boulot, de mode de vie...), si je me confrontais à ce que me fait vivre le fait de renoncer à des achats peu utiles et impulsifs réguliers.
Je vais laisser vivre en moi cette sensation inconfortable qui vient de cette prise de conscience et on verra ce que ça donnera.
Bonne soirée à toutes
Chantal
@ adonon : je ne sais pas s'il existe des trucs, sinon de "se poser" avant le repas en pleine conscience, ne serait-ce que 3 mn. C'est un vrai effort au départ, puis, avec une pratique systématique, cela finit par devenir automatique, naturel. Et on en revient toujours au tiercé gagnant : patience, persévérance et bienveillance...
Bon courage et bonne continuation.
Bonsoir !
Ce soir, cours de musique. Je joue mon morceau, et ma prof me dit "dès qu'il y a des notes longues, tu les écourtes, on dirait que tu as peur d'ennuyer tes auditeurs et tu passes vite à la suite". J'ai toujours été comme ça, mais personne ne le sait (enfin, je le croyais). Réponse de ma prof "laisse toutes les notes exister, et laisse tes auditeurs attendre et espérer la suite".
Et quand je mange ? pareil, j'oublie de prendre mon temps !
J'ai beau le vouloir, c'est presque toujours trop tard que je m'aperçois que j'ai oublié de ralentir et déguster ! Comme si j'étais toujours en mode d'anticipation : lorsque je déjeune, je me comporte comme s'il s'agissait d'une formalité, et je suis déjà dans la suite. Comme si manger était une nécessité, une contrainte, une obligation, mais certainement pas un plaisir. Si c'est un plaisir, il est volé.
Des années d'une éducation qui valorise le travail, l'action, le sacrifice, et rejette le plaisir, le plaisir et le plaisir : ok, ça marque pour un moment, mais là j'ai passé la date de péremption de mon éducation, et pourtant, des réflexes perdurent. Quand la nourriture est sur la table, je ne pense plus, je ne ressens plus, j'ingurgite.
Avez-vous des trucs pour penser à ralentir et déguster ? J'ai même affiché un panneau "slow down and enjoy" au-dessus de ma table, c'est dire où j'en suis !
En relisant vos messages, il est souvent question de goûter l'instant présent, de prendre son temps, des difficultés pour y parvenir, il semblerait que pour la plupart d'entre nous, il soit nécessaire d'apprendre tout cela, comme si nous l'avions oublié, perdu, abandonné depuis si longtemps...
Bonne soirée !
Adonon
en effet il n'y a que l'entraînement
souvent quand on n'arrive pas à se poser, en tous cas moi, c'est parce qu'il y a une "peur" de se confronter à son intérieur
parce qu'on y a mis sous le tapis pas mal de trucs, donc on a tout simplement peur que ça remonte, que ça ressorte
être dans l'agitation et l'action permanente permet de donner cet effet centrifuge où l'on est moins confronté directement à des sentiments parfois douloureux sur soi et sur son rapport aux autres
cependant quand on s'y confronte, à son intérieur, et notamment en pleine conscience, on finit par se rendre compte qu'il n'y avait vraiment rien à craindre
si on le vit au présent
comme un enfant qui a peur des ombres de sa chambre, s'il marche vers l'ombre et rentre dedans, il s'aperçoit qu'en fait ce n'est rien
mais tant qu'il reste terrorisé dans un coin de sa chambre cherchant à se distraire et à penser à autre chose, il ne trouve pas le repos