L’obésité entraînerait un vieillissement cérébral accéléré de 10 ans
Dans le monde scientifique, on soupçonne depuis longtemps déjà l’obésité de favoriser les troubles neuro-dégénératifs. Dans une étude en voie d’être publié, certains chercheurs neuroscientifiques britanniques, de l’Université de Cambridge, travaillant sur les troubles neurologiques des personnes âgées ont tenté d'en avoir le cœur net. Examinons d'un peu plus près leurs travaux.
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Le déroulement de l’étude sur le lien entre obésité et vieillissement
Dans cette étude, 473 sujets d'un âge compris entre 20 et 87 ans, avec une moyenne d'âge de 54 ans, ont été examinés dans cette étude. Les participants n'avaient pas de troubles cognitifs connus. La cohorte comprenait 51 % de personnes minces servant de groupe contrôle, 31 % de personnes en surpoids et 18 % de personnes obèses. La structure cérébrale a été évaluée à partir d'images de résonance magnétique nucléaire à haute résolution, ce qui a permis de quantifier l'épaisseur du cortex et les quantités respectives de substance grise et de substance blanche cérébrales.
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Liens entre obésité et vieillissement du cerveau
Les résultats indiquent que l'augmentation du poids est corrélée avec une diminution de la substance blanche cérébrale plus importante que la normale. Cette diminution de la substance blanche devrait se traduire logiquement par un déclin cognitif. Mais on ne note cependant pas de différence en ce qui concerne la substance grise. Les effets du poids sont maximaux pour les âges moyens, c'est-à-dire aux alentours de 40 ans, et correspondent à ceux observés pour un vieillissement supplémentaire d'une dizaine d'années.
Il semblerait donc que cette période de la quarantaine soit une période de vulnérabilité particulière du cerveau face à l'adiposité corporelle.
Une étude sur l’obésité et le vieillissement qui laisse à désirer
Les auteurs ne cachent pas qu'il puisse exister différents biais qui pourraient expliquer cette diminution apparente de la substance blanche et que cette étude demande encore bien des vérifications.
De plus, ces troubles, s'ils s'avèrent réels, sont-ils dus à l'obésité elle-même, ou bien du lien entre le stress et obésité et par exemple une augmentation du stress oxydatif ainsi que la production de molécules pro inflammatoires, ou bien serait-il dû à différentes maladies, comme le diabète ou l'hypertension artérielle, qui sont augmentés chez les personnes obèses ? L
Il n'est pas non plus exclu que la causalité soit dans le sens inverse et que ce soit un vieillissement prématuré du cerveau qui engendre une facilité à prendre du poids.
Dans l'état actuel des choses, on ne saurait donc affirmer que les personnes souffrant d'obésité courent plus de risques que la moyenne de la population d'avoir un cerveau qui vieillirait prématurément.
Quelle conclusion tirer de tout cela ? Que si on est en surpoids ou obèse, mieux vaut traiter correctement son hypertension ou son diabète, maigrir pour conserver son capital santé et faire surveiller sa santé d'une façon générale. Mais là encore, il n'y a pas de grosse surprise. Pour le reste, mieux vaut attendre les études suivantes.
Source :
Lisa Ronan, Aaron F Alexander-Bloch, Konrad Wagstyl, Sadaf Farooqi, Carol Brayne, Lorraine K Tyler, Cam-CAN, Paul C Fletcher. Obesity associated with increased brain-age from mid-life. A paraître dans Neurobiology of Aging. Accepté en juillet 2016. DOI : 10.1016/j.neurobio aging.2016.07.010
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